Avant/Après : Un plateau vide de 32 m² transformé en mini-duplex
Un jeune couple d'expatriés a joué la carte du design dans son nouveau pied-à-terre aménagé dans un plateau brut
Agnès Carpentier
11 février 2018
Contributrice HOUZZ. Journaliste.
Il y a quatre ans, Julie et Paul ont quitté Lyon, dont ils sont natifs, pour aller travailler aux Émirats arabes unis. Dans le but d’investir, ils ont acheté il y a deux ans un appartement en Savoie et l’ont fait aménager par leur architecte. Cette année, ils ont décidé d’investir dans un pied-à-terre lyonnais pour leur permettre de revenir plus souvent dans leur ville de cœur. Comme ils aiment particulièrement aller à l’opéra, ils cherchaient un bien dans les parages. Ils ont fini par trouver leur bonheur tout près de là, rue Royale, dans un immeuble ancien avec beaucoup de cachet. Julien Fumat, leur architecte, a fait la visite du T2 pour leur confirmer le potentiel et, l’achat conclu, il a été chargé de la rénovation complète.
Coup d’œil
Qui habite ici : C’est le pied-à-terre d’un jeune couple d’expatriés français, vivant et travaillant à Dubaï.
Emplacement : rue Royale, dans le Ier arrondissement de Lyon
Superficie : 32 m²
Architecte : Julien Fumat, Fumat Architecture
Budget : travaux : 50 000 euros ; cuisine : 7000 euros ; mobilier : 6000 euros
Durée des travaux : de mai à août 2017, livraison septembre 2017
Anecdote : « Dans leur appartement de Savoie, Julie, ma cliente, a décidé de toutes les couleurs : elle ne voulait ni vert ni rose. Cette fois-ci, elle m’a demandé de choisir pour elle et je lui ai proposé… du vert et du rose ! Et elle a adoré. Parfois, on se fait des idées picturales qui s’avèrent complètement transformées quand on les voit en réalité. Comme Julie, il faut savoir oser et faire confiance au professionnel ! »
Photos : Laurence Papoutchian
Coup d’œil
Qui habite ici : C’est le pied-à-terre d’un jeune couple d’expatriés français, vivant et travaillant à Dubaï.
Emplacement : rue Royale, dans le Ier arrondissement de Lyon
Superficie : 32 m²
Architecte : Julien Fumat, Fumat Architecture
Budget : travaux : 50 000 euros ; cuisine : 7000 euros ; mobilier : 6000 euros
Durée des travaux : de mai à août 2017, livraison septembre 2017
Anecdote : « Dans leur appartement de Savoie, Julie, ma cliente, a décidé de toutes les couleurs : elle ne voulait ni vert ni rose. Cette fois-ci, elle m’a demandé de choisir pour elle et je lui ai proposé… du vert et du rose ! Et elle a adoré. Parfois, on se fait des idées picturales qui s’avèrent complètement transformées quand on les voit en réalité. Comme Julie, il faut savoir oser et faire confiance au professionnel ! »
Photos : Laurence Papoutchian
AVANT
Il fallait sans nul doute avoir un œil d’architecte pour s’emballer pour ce deux-pièces presque insalubre, sans eau, sans électricité, vendu en plateau brut par un marchand de biens à la découpe. « Ce sont les deux grandes fenêtres et la hauteur sous plafond qui m’ont tout de suite convaincu du potentiel », explique Julien Fumat.
Il fallait sans nul doute avoir un œil d’architecte pour s’emballer pour ce deux-pièces presque insalubre, sans eau, sans électricité, vendu en plateau brut par un marchand de biens à la découpe. « Ce sont les deux grandes fenêtres et la hauteur sous plafond qui m’ont tout de suite convaincu du potentiel », explique Julien Fumat.
APRÈS
Après quatre mois de travaux, voici comment celui-ci a transformé la pièce principale du deux-pièces, preuve indéniable de sa faculté à se projeter.
Après quatre mois de travaux, voici comment celui-ci a transformé la pièce principale du deux-pièces, preuve indéniable de sa faculté à se projeter.
AVANT
Sur ce plan avant travaux, on distingue l’agencement en L de l’appartement autour d’une cour intérieure. Deux grandes fenêtres, au nord et à l’est, éclairent la surface située au troisième étage. Le deux-pièces ne peut être complètement décloisonné, en raison d’un mur porteur qui isole une petite pièce à droite. Dans la pièce principale subsiste une mezzanine sous laquelle ont été agencés à la va-vite une cuisine et des rangements.
« Le plan obéissait à la rentabilité et non au confort. La mezzanine avait été placée à 1,80 mètre pour entrer dans la surface Carrez et, comme les plafonds sont à 3,75 mètres, le haut de la mezzanine doublait la surface habitable », décrypte l’architecte.
Sur ce plan avant travaux, on distingue l’agencement en L de l’appartement autour d’une cour intérieure. Deux grandes fenêtres, au nord et à l’est, éclairent la surface située au troisième étage. Le deux-pièces ne peut être complètement décloisonné, en raison d’un mur porteur qui isole une petite pièce à droite. Dans la pièce principale subsiste une mezzanine sous laquelle ont été agencés à la va-vite une cuisine et des rangements.
« Le plan obéissait à la rentabilité et non au confort. La mezzanine avait été placée à 1,80 mètre pour entrer dans la surface Carrez et, comme les plafonds sont à 3,75 mètres, le haut de la mezzanine doublait la surface habitable », décrypte l’architecte.
APRÈS
Le couple de propriétaires souhaitait avant tout un deux-pièces agréable et fonctionnel. L’architecte les a vite convaincus de renoncer à quelques mètres carrés de surface habitable pour privilégier le confort de vie et les perspectives lumineuses.
« Il m’a paru évident de placer les pièces de vie — le salon et la cuisine — à proximité des fenêtres et de loger la salle de bains et la chambre dans l’angle sombre de la pièce. Le plan s’est rapidement imposé avec une nouvelle mezzanine dans l’angle, mais placée plus haut, pour que la salle de bains nichée dessous soit réellement confortable », précise l’architecte.
Le couple de propriétaires souhaitait avant tout un deux-pièces agréable et fonctionnel. L’architecte les a vite convaincus de renoncer à quelques mètres carrés de surface habitable pour privilégier le confort de vie et les perspectives lumineuses.
« Il m’a paru évident de placer les pièces de vie — le salon et la cuisine — à proximité des fenêtres et de loger la salle de bains et la chambre dans l’angle sombre de la pièce. Le plan s’est rapidement imposé avec une nouvelle mezzanine dans l’angle, mais placée plus haut, pour que la salle de bains nichée dessous soit réellement confortable », précise l’architecte.
Les travaux ont été assez lourds car il a fallu refaire la plomberie, l’électricité, le chauffage (électrique), sabler les poutres, poser un parquet contrecollé et changer les fenêtres par des doubles vitrages… Aujourd’hui, sous son plafond haut, le salon respire. La suspension graphique de Petite Friture et le mobilier d’inspiration scandinave lui confèrent un aspect épuré et design.
La mezzanine, fabriquée en ossature bois et Placo, a été traitée comme une boîte sombre. « Pour accentuer l’aspect lumineux qui faisait défaut dans cet appartement, nous avons volontairement renforcé les contrastes. L’angle sombre de la pièce a été assombri par l’anthracite. En revanche, le mur où s’appuie la fenêtre a été peint en blanc pur. Le vert sur les murs intermédiaires fait transition, apporte du design et de la douceur », décrypte l’architecte.
Peinture : gris Madrid, vert Lamier et blanc pur chez Seigneurie
Peinture : gris Madrid, vert Lamier et blanc pur chez Seigneurie
Voici la perspective qu’ont les propriétaires sur le salon lorsqu’ils sont en haut de la mezzanine. « J’ai sélectionné le mobilier d’inspiration scandinave chez RBC Mobilier et j’ai fait faire sur mesure le tapis chez Toulemonde Bochard, car il fallait qu’il ait une proportion parfaite pour la pièce », affirme Julien.
Le placard au-dessus de la porte a permis de rattraper le décroché du mur et, en prime, de créer un grand coffre, bien utile pour ranger les valises.
Fauteuil Eden rose poudré : Softline ; Meuble TV : bahut Aura de Treku ; Tables Solapa : Stua ; Lampadaire Birdy : Northern Lighting
Le placard au-dessus de la porte a permis de rattraper le décroché du mur et, en prime, de créer un grand coffre, bien utile pour ranger les valises.
Fauteuil Eden rose poudré : Softline ; Meuble TV : bahut Aura de Treku ; Tables Solapa : Stua ; Lampadaire Birdy : Northern Lighting
Le canapé a demandé bien des recherches car il fallait qu’il s’intègre parfaitement sous le porte-à-faux de la mezzanine, entre l’escalier à pas décalés et la porte de la salle de bains. Il a finalement été trouvé sur Internet : « Je ne dessine pas mes plans en fonction d’un meuble précis, mais en fonction de cotes habituelles. Je considère que c’est au mobilier de s’adapter aux plans, car l’offre est très vaste dans ce domaine », conseille Julien.
Autre détail soigné : les rideaux et stores. « C’est un des éléments qui marquent le fini d’un aménagement. Je les ai faits faire chez Alice Derain, une maison lyonnaise réputée pour avoir une qualité réellement durable. »
Autre détail soigné : les rideaux et stores. « C’est un des éléments qui marquent le fini d’un aménagement. Je les ai faits faire chez Alice Derain, une maison lyonnaise réputée pour avoir une qualité réellement durable. »
AVANT
À la place de l’ancienne salle de bains se dessine à présent le couloir qui conduit à la cuisine.
À la place de l’ancienne salle de bains se dessine à présent le couloir qui conduit à la cuisine.
APRÈS
L’escalier à pas décalés — en medium recouvert de stratifié et garde-corps d’acier — est un modèle de meuble multifonction : il dessert la mezzanine, cloisonne la salle de bains, crée un dégagement vers la cuisine, accueille de nombreux rangements dans ses flancs et apporte sans nul doute une plus-value design. « Je l’ai dessiné en plan et en volume sur SketchUp, puis je l’ai fait réaliser par un menuisier-serrurier. Faire ses propres plans permet de garder la main sur ses idées », affirme Julien.
L’escalier à pas décalés — en medium recouvert de stratifié et garde-corps d’acier — est un modèle de meuble multifonction : il dessert la mezzanine, cloisonne la salle de bains, crée un dégagement vers la cuisine, accueille de nombreux rangements dans ses flancs et apporte sans nul doute une plus-value design. « Je l’ai dessiné en plan et en volume sur SketchUp, puis je l’ai fait réaliser par un menuisier-serrurier. Faire ses propres plans permet de garder la main sur ses idées », affirme Julien.
L’escalier à pas décalés, invention japonaise, permet de créer une montée confortable tout en prenant beaucoup moins de place qu’un escalier classique.
En haut se situe le coin nuit du couple, un cocon douillet sous les poutres qui reprend le code couleur du rez-de-chaussée : anthracite, blanc et vert Lamier.
En haut se situe le coin nuit du couple, un cocon douillet sous les poutres qui reprend le code couleur du rez-de-chaussée : anthracite, blanc et vert Lamier.
Le soin accordé au confort et aux détails est perceptible. La mezzanine a été dimensionnée pour accueillir un lit de 160. L’arrière de l’escalier a été aménagé en dressing côté chambre. Le garde-corps en métal a été soigneusement dessiné pour apporter du graphisme en cohérence avec les poutres. Enfin, on peut voir que la goulotte électrique placée sur la longue poutre a été peinte de la même teinte que le bois.
AVANT
Voici sur la droite du visuel le petit passage qui conduisait à la seconde pièce cloisonnée. Le mur orange est un porteur, qui ne pouvait être abattu.
Voici sur la droite du visuel le petit passage qui conduisait à la seconde pièce cloisonnée. Le mur orange est un porteur, qui ne pouvait être abattu.
APRÈS
« Ce mur porteur qui cloisonne aujourd’hui la cuisine ne pouvait pas être abattu, mais il pouvait être ouvert pour augmenter la lumière et les perspectives », affirme l’architecte. Il tenait en effet beaucoup à ce que la cuisine soit le plus ouverte possible sur le salon.
Fauteuil Masters de Philippe Starck et Eugeni Quitllet chez Kartell
« Ce mur porteur qui cloisonne aujourd’hui la cuisine ne pouvait pas être abattu, mais il pouvait être ouvert pour augmenter la lumière et les perspectives », affirme l’architecte. Il tenait en effet beaucoup à ce que la cuisine soit le plus ouverte possible sur le salon.
Fauteuil Masters de Philippe Starck et Eugeni Quitllet chez Kartell
Grâce à cette ouverture du porteur, les propriétaires peuvent également avoir une vue sur la deuxième fenêtre de l’appartement depuis le haut de la mezzanine.
AVANT
À l’origine cette seconde petite pièce cloisonnée était probablement une chambre.
À l’origine cette seconde petite pièce cloisonnée était probablement une chambre.
APRÈS
Elle est devenue une belle cuisine de presque 9 m², plutôt grande en comparaison de la superficie totale de 32 m² de l’appartement. L’aménagement a été réalisé par un cuisiniste grâce aux plans de l’architecte. Le mobilier bas est en stratifié crème et les éléments hauts en mélaminé texturé finition bois. Le plan de travail est quant à lui en stratifié imitation chêne clair.
Cuisine : Cuisines Raison
Elle est devenue une belle cuisine de presque 9 m², plutôt grande en comparaison de la superficie totale de 32 m² de l’appartement. L’aménagement a été réalisé par un cuisiniste grâce aux plans de l’architecte. Le mobilier bas est en stratifié crème et les éléments hauts en mélaminé texturé finition bois. Le plan de travail est quant à lui en stratifié imitation chêne clair.
Cuisine : Cuisines Raison
« Le cloisonnement existant a évité de raboter la taille de la cuisine, ce qui arrive quasiment toujours dans les petites surfaces », affirme l’architecte.
Au final, Julie apprécie particulièrement cette pièce car elle aime cuisiner et recevoir et la table peut accueillir quatre personnes. Le couple se sert aussi de cette pièce pour travailler quand il est en France.
Au final, Julie apprécie particulièrement cette pièce car elle aime cuisiner et recevoir et la table peut accueillir quatre personnes. Le couple se sert aussi de cette pièce pour travailler quand il est en France.
AVANT
Voici comment se présentait l’espace sous la mezzanine d’origine.
Voici comment se présentait l’espace sous la mezzanine d’origine.
APRÈS
Aujourd’hui, la salle de bains occupe le dessous de la nouvelle mezzanine. « Le plafond a été remonté à 2,05 mètres pour que l’on puisse se servir des sanitaires avec confort », explique l’architecte.
Aujourd’hui, la salle de bains occupe le dessous de la nouvelle mezzanine. « Le plafond a été remonté à 2,05 mètres pour que l’on puisse se servir des sanitaires avec confort », explique l’architecte.
Au niveau des sanitaires, les propriétaires ont opté pour un plan vasque de 90, une douche de 80 x 80 centimètres et des toilettes suspendues. À droite du lavabo, un grand placard dissimule le lave-linge et un étendoir. Les sols et murs ont été recouverts de grès cérame de qualité.
Grès cérame au mur : Clayline Cotton, Marazzi
Grès cérame au mur : Clayline Cotton, Marazzi
Les propriétaires ont pu suivre la rénovation pas à pas grâce aux photos du chantier envoyées chaque semaine sur What’s App par l’architecte. Les parents de Julie, lyonnais, ont également suivi les travaux avec intérêt. « Ça leur a tellement plu que je suis actuellement en train de refaire leur propre appartement », nous glisse Julien Fumat.
ET VOUS ?
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J'adore ! Quand je vois les photos avant après, je suis bluffée ! Bon je ne suis moi aussi ni architecte ni designer.
L'escalier japonais devient aussi élément de décoration. La cuisine avec son mur ouvert est un grand coup de coeur !
Bravo !
Très chouette, bravo ! Le vert est très joli.
Cependant, je n'aime pas trop l'association noir/vert, surtout avec la rambarde blanche qui fait un peu prison. Et pourquoi un tapis gris ? C'est triste. Surtout s'il a été fait sur mesure.
La douche est un peu décevante, 80x80, c'est juste, et puis, le bac est surélevé. Les carreaux de sol sont très beaux, mais ceux à motifs du mur me semblent fades.