Avant/Après
Avant/Après : Une cuisine de 15 m2 repensée en 4 mois
À Strasbourg, l'architecte Niki Vente transforme la cuisine fermée d'une maison années 1930 en belle pièce rétro-chic
Niki Vente et son mari, un couple de trentenaires, ont acquis en 2022 un appartement de 90 m² au rez-de-chaussée surélevé d’une maison des années 1930, dans le quartier de la Montagne verte à Strasbourg. Si l’appartement bien entretenu ne nécessitait que des rafraîchissements, la cuisine de 15,56 m², restée dans son jus, représentait un véritable défi : « Un évier timbre, un meuble vétuste et un chauffe-eau dans un cagibi : c’était inutilisable ! », partage Niki, architecte DE, exerçant à son compte depuis 2020 en tant qu’architecte d’intérieur. Convaincue qu’une simple mise à jour ne suffirait pas, elle a repensé la pièce de A à Z, créant une cuisine rétro-chic, optimisée et ouverte sur un balcon, avec le terrazzo d’origine comme fil conducteur.
Avant. Lors de leur emménagement au rez-de-jardin d’une maison des années 1930 dans le quartier de la Montagne verte à Strasbourg, Niki – qui a des origines néerlandaises – et son mari découvrent une cuisine vieillotte datant de l’origine de la maison. « Rien n’était ergonomique : juste un évier antique, un buffet démodé et un cagibi technique qui contenait le ballon. Nous souhaitions remettre la cuisine en état et la transformer en un espace idéal pour cuisiner, recevoir des amis et profiter du balcon », expose l’architecte.
Dans l’appartement de 90 m², toutes les pièces étaient structurées autour d’une entrée centrale, et leurs murs semi-porteurs imposaient de conserver la cuisine fermée. « On a préféré conserver cette configuration pour éviter les odeurs et le bruit, et son beau volume de 15,56 m² était intéressant à exploiter », explique-t-elle.
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Dans l’appartement de 90 m², toutes les pièces étaient structurées autour d’une entrée centrale, et leurs murs semi-porteurs imposaient de conserver la cuisine fermée. « On a préféré conserver cette configuration pour éviter les odeurs et le bruit, et son beau volume de 15,56 m² était intéressant à exploiter », explique-t-elle.
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Après. En l’état, la cuisine présente des éléments contraignants comme un local contenant le ballon d’eau chaude dans un angle, ainsi qu’une porte-fenêtre d’accès au balcon et une autre fenêtre sous laquelle se trouve un radiateur à eau. « L’allège de cette fenêtre était trop basse pour que l’on puisse faire passer un plan de travail dessous et l’accès balcon devait rester dégagé », note la professionnelle, qui a dû s’adapter à ces éléments pour concevoir ses plans.
Avant. Vieux timbre d’office, fenêtre basse et radiateur à eau chaude : la cuisine d’origine datait des années 1930 et nécessitait une modernisation intégrale. En revanche, les propriétaires ont eu le coup de cœur pour le sol en terrazzo.
Après. L’impossibilité d’installer à bonne hauteur un plan de travail sous la fenêtre d’origine a conduit Niki a envisager la cuisine selon deux linéaires qui encadrent cette fenêtre. D’un côté, un ilot convivial destiné au lavage et aux préparations, aux repas sur le pouce et autres apéros. Et de l’autre, le linéaire de cuisson. Cet ensemble est complété perpendiculairement par un mur de colonnes de rangement contenant le réfrigérateur. Soit un plan qui respecte très bien le fameux « triangle des activités » recommandé par les cuisinistes !
Plus de photos de cuisines sur Houzz
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Séparés l’un de l’autre par la largeur de la fenêtre (environ 1,20 mètre), les deux linéaires en parallèle offrent un confort d’utilisation incomparable. « C’est franchement le meilleur plan pour cuisiner. Il n’y a qu’à se retourner et on évite les pas inutiles », partage Niki.
L’îlot, avec 90 centimètres de profondeur (60 centimètres pour le rangement et 30 centimètres pour l’assise), intègre un plan de travail, un évier sous plan et une assise où se profilent les chaises de bar signées The Masie. « Il nous permet de cuisiner tout en profitant de la vue et des invités. Nous l’avons surélevé à 95 centimètres – contre 90 en principe – car mon mari est très grand et moi j’aime bien être à cette hauteur pour cuisiner malgré mes 1,60 mètre », explique-t-elle.
L’îlot, avec 90 centimètres de profondeur (60 centimètres pour le rangement et 30 centimètres pour l’assise), intègre un plan de travail, un évier sous plan et une assise où se profilent les chaises de bar signées The Masie. « Il nous permet de cuisiner tout en profitant de la vue et des invités. Nous l’avons surélevé à 95 centimètres – contre 90 en principe – car mon mari est très grand et moi j’aime bien être à cette hauteur pour cuisiner malgré mes 1,60 mètre », explique-t-elle.
Question design, s’il y avait une chose que la professionnelle voulait éviter à tout prix, ce sont les meubles hauts qu’elle estime « peu accessibles et très alourdissants ». Néanmoins, pour ancrer l’installation des deux linéaires en parallèle, elle a eu envie de créer de niches en hauteur. « Nous avons remplacé les éléments hauts traditionnels par des éléments de décoration. J’avais très envie des arches maçonnées, que nous avons beaucoup vues ces derniers temps, car elles apportent de la douceur. Je voulais également créer des niches pour exposer mes livres de cuisine et de la déco », explique-t-elle.

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Seul coup de cœur de la cuisine d’origine, le terrazzo au sol, avec ses nuances de beige, bordeaux, vert et noir, a inspiré l’esthétique de la cuisine et l’alliance de coloris élaborée finement par la professionnelle. « J’aime les ambiances des années 1970, revisitées de manière contemporaine », glisse-t-elle.
Les façades en placage noyer réalisées par La Kubisterie (son menuisier local habituel) avec un effet de suivi des veinures « à livre ouvert », apportent une élégance intemporelle. Le plan de travail en quartz Blanco Maple poli évoque la douceur du terrazzo. « Sa texture résistante est parfaite pour cuisiner et il est parfaitement hygiénique », souligne Niki.
Les façades en placage noyer réalisées par La Kubisterie (son menuisier local habituel) avec un effet de suivi des veinures « à livre ouvert », apportent une élégance intemporelle. Le plan de travail en quartz Blanco Maple poli évoque la douceur du terrazzo. « Sa texture résistante est parfaite pour cuisiner et il est parfaitement hygiénique », souligne Niki.
Avant. L’ancien linéaire de cuisson avait dû être rénové dans les années 1980.
Après. À droite de la fenêtre, le nouveau linéaire technique regroupe un lave-vaisselle et des plaques à induction, surmontées d’une hotte suspendue Electrolux à filtre. « On a évité une hotte intégrée sur le plan de cuisson car elles n’étaient pas assez fiables il y a deux ans. Désormais, je les recommande souvent à mes clients », fait-elle savoir.
Niki apprécie particulièrement le choix de grands tiroirs qui permettent de visualiser et attraper facilement les casseroles, la vaisselle et d’autres ustensiles, à la différence des éléments avec portes. « Nous avons mis partout de tiroirs à l’anglaise avec différents niveaux de compartiments, pour un accès maximisé », recommande-t-elle.
La crédence, en carreaux Botanical Green (La Riviera) de Equipe Ceramica, installée par Concepto SAS, se distingue par sa pose verticale bordée d’un double liseré inversé. « Ce calepinage est parti du mur opposé et d’une contrainte de hauteur. Cette idée spontanée, que je n’ai jamais vue ailleurs, a apporté du mouvement et du caractère », apprécie Niki.
Voici un détail de la contre-cloison en plâtrerie qui intègre des niches arrondies, peintes en terracotta, pour installer les livres de recettes et objets décoratifs. « Ces niches ajoutent une touche contemporaine et cassent les lignes droites et j’adore cette couleur terracotta, je savais que j’en mettrais quelque part », souligne l’architecte
Par ailleurs, des détails dorés – plinthes en laiton, robinet, poignées boutons Viefe – réchauffent l’espace. « Le laiton rappelle les tesselles du terrazzo et évoque une subtilité rétro », estime-t-elle.
Par ailleurs, des détails dorés – plinthes en laiton, robinet, poignées boutons Viefe – réchauffent l’espace. « Le laiton rappelle les tesselles du terrazzo et évoque une subtilité rétro », estime-t-elle.
Un éclairage confortable n’a pas été oublié : une lampe suspendue Nordlux éclaire avec grâce la zone de l’îlot, tandis que la hotte assure l’éclairage ciblé de la table de cuisson.
Pour une lumière d’ambiance douce le soir, les deux niches rétroéclairées font leur petit effet.
Avant. Voici le cagibi d’origine, cloisonné dans un angle de la pièce afin de cacher le ballon d’eau chaude.
Après. Ce cagibi a été entièrement déposé et reconstruit afin de conserver un espace technique dédié au chauffe-eau et à la buanderie. « Nous avons tout refait en placo avec des façades stratifiées », explique Niki.
Avant. Placé juste devant l’entrée, ce buffet était à la fois trop limité en espace de stockage et très gênant.
Après. L’absence de meubles hauts a été compensée par l’installation d’un linéaire de colonnes, bien moins imposant visuellement que le buffet grâce à sa teinte blanche, mais offrant une capacité de rangement nettement supérieure. Ce module intègre notamment un grand réfrigérateur-congélateur, un four qui sert de point focal et apporte de la profondeur, ainsi que de nombreux espaces de stockage. « Ce linéaire capte la lumière naturelle venant du balcon et accentue la sensation d’espace », précise Niki.
Pour une ouverture plus pratique du réfrigérateur, des poignées dorées en baguette ont été préférées aux boutons. Quant à la plinthe dorée, détail original s’il en est, elle confère à l’ensemble de la légèreté et une impression de lévitation.
Pour une ouverture plus pratique du réfrigérateur, des poignées dorées en baguette ont été préférées aux boutons. Quant à la plinthe dorée, détail original s’il en est, elle confère à l’ensemble de la légèreté et une impression de lévitation.
Sur la gauche des colonnes, afin de garder un espace de débattement suffisant au niveau de l’entrée, ce renfoncement a été prévu pour stocker le vin et les poubelles. « Nous l’avons pavé sur toute la hauteur de carreaux verts pour ajouter du contraste et également pouvoir nettoyer facilement », explique Niki. C’est la contrainte de hauteur du mur qui a induit ce calepinage, déjà aperçu en crédence. « Une des plus belles réussites de cette cuisine ! », estime la pro.
Entièrement conçue sur mesure et parfaitement adaptée à la configuration de cet espace, la cuisine a coûté environ 26 000 euros, plan de travail et électroménager inclus. « Nous aurions pu réaliser une petite économie avec des meubles Ikea, mais nous avons privilégié le sur-mesure, bien plus robuste – les panneaux de bois font 25 millimètres d’épaisseur contre 18 millimètres pour Ikea, dont la qualité n’a d’ailleurs cessé de diminuer au fil du temps. Et puis, il était plus en phase avec nos valeurs de faire appel à notre menuisier local plutôt qu’au géant suédois », conclut-elle.
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Qui vit ici ? Niki Vente, architecte, et son mari
Emplacement : Quartier Montagne Verte, Strasbourg (Bas-Rhin)
Superficie : Cuisine de 15,56 m² dans un appartement de 90 m²
Date et durée des travaux : Conception en mars 2023, travaux d’avril à juillet 2023
Professionnelle : Niki Vente, diplômée architecte DE de l’Ensa
Entreprises : Menuiserie et agencement : La Kubisterie
Plan de travail : Meazza
Crédence : Concepto SAS
Budget : 26 200 €, électroménager compris (hors honoraires)
Photos : © Niki Vente