Avant/Après : De riad abandonné à maison de vacances
L'âme de ce lieu au cœur de la médina d'Essaouira, au Maroc, a été conservée grâce à des savoir-faire traditionnels
Claire Tardy
12 août 2018
Editor, Houzz France
Dix ans après leur premier voyage à Essaouira, Karine et sa famille ont pris plaisir à redécouvrir la Médina de la ville lors d’un second voyage en 2014. « Les lieux aussi bien conservés, dépaysants et proches de chez nous sont rares. Nous avons eu un véritable coup de foudre pour cet endroit authentique », raconte la décoratrice d’intérieur. C’est par l’intermédiaire d’un guide, qui emmenait ses fils et son mari en randonnée de quad, qu’elle a rencontré l’agent immobilier en charge de la vente de ce riad, alors à l’abandon. « En visitant le bâtiment, nous avons tout de suite vu son potentiel. Nous avons été séduits par sa taille relativement petite, pour un riad, son emplacement au bout d’une impasse calme de la médina et sa terrasse avec vue sur l’océan. »
Ravie de cette trouvaille, la famille d’Aix-en-Provence s’est lancée dans le projet un peu fou de transformer le vieux riad en maison de vacances. « Nous avons tout fait nous-mêmes en travaillant directement avec les artisans marocains. L’aventure a duré plus d’un an et nous avons dû faire preuve de patience. Comme nous n’avions aucune deadline, nous avons pris le bon côté des choses et suivi le chantier avec plaisir », explique Karine.
Coup d’œil
Qui habite ici : Karine Vaudaux, Christian Vaudaux et leurs trois enfants : Lilou (12 ans), Justin (19 ans) et Jérémie (22 ans)
Emplacement : dans la médina d’Essaouira, Maroc
Superficie : 200 m² environ sur quatre étages, pour une surface au sol de 65 m²
Pièces aménagées : 12 pièces : 5 chambres, 2 petits salons, 1 grand salon, 2 cuisines, 2 salles de bains
Durée des travaux : un peu plus d’un an
Budget : 200 000 euros environ
Décoratrice d’intérieur : Karine Vaudaux de CINK
Photos : Justin Vaudaux
Ravie de cette trouvaille, la famille d’Aix-en-Provence s’est lancée dans le projet un peu fou de transformer le vieux riad en maison de vacances. « Nous avons tout fait nous-mêmes en travaillant directement avec les artisans marocains. L’aventure a duré plus d’un an et nous avons dû faire preuve de patience. Comme nous n’avions aucune deadline, nous avons pris le bon côté des choses et suivi le chantier avec plaisir », explique Karine.
Coup d’œil
Qui habite ici : Karine Vaudaux, Christian Vaudaux et leurs trois enfants : Lilou (12 ans), Justin (19 ans) et Jérémie (22 ans)
Emplacement : dans la médina d’Essaouira, Maroc
Superficie : 200 m² environ sur quatre étages, pour une surface au sol de 65 m²
Pièces aménagées : 12 pièces : 5 chambres, 2 petits salons, 1 grand salon, 2 cuisines, 2 salles de bains
Durée des travaux : un peu plus d’un an
Budget : 200 000 euros environ
Décoratrice d’intérieur : Karine Vaudaux de CINK
Photos : Justin Vaudaux
AVANT
Les lieux étaient à l’abandon et tout était à refaire pour les rendre habitables. Jamais rénové dans le passé, le rez-de-chaussée ressemblait à une grotte en terre battue et sentait fort l’humidité. Deux petits appartements avaient été aménagés aux premier et deuxième étages, alors que la bâtisse appartenait précédemment à deux couples de Belges. Enfin, des chaises longues étaient vaguement posées sur le toit-terrasse. L’ampleur des travaux à faire n’a pas effrayé Karine et Christian, qui ont décidé de donner une nouvelle vie à la propriété tout en conservant son âme.
La réhabilitation des lieux n’a pas été une mince affaire et a réservé son lot de surprises à la famille. Les murs de la maison ont, par exemple, dû être renforcés du rez-de-chaussée à la terrasse alors que le bâtiment menaçait de s’écrouler.
Les lieux étaient à l’abandon et tout était à refaire pour les rendre habitables. Jamais rénové dans le passé, le rez-de-chaussée ressemblait à une grotte en terre battue et sentait fort l’humidité. Deux petits appartements avaient été aménagés aux premier et deuxième étages, alors que la bâtisse appartenait précédemment à deux couples de Belges. Enfin, des chaises longues étaient vaguement posées sur le toit-terrasse. L’ampleur des travaux à faire n’a pas effrayé Karine et Christian, qui ont décidé de donner une nouvelle vie à la propriété tout en conservant son âme.
La réhabilitation des lieux n’a pas été une mince affaire et a réservé son lot de surprises à la famille. Les murs de la maison ont, par exemple, dû être renforcés du rez-de-chaussée à la terrasse alors que le bâtiment menaçait de s’écrouler.
Les aléas du chantier ont empêché le couple de faire tout ce qu’ils souhaitaient, sans pour autant les contrarier : « J’aime que la maison décide un peu et qu’elle reprenne le dessus à un moment ou à un autre. C’est ce qui fait l’histoire du lieu et pousse à transformer une mauvaise surprise en bonne nouvelle. »
Les propriétaires sont finalement parvenus à métamorphoser cette maison de 200 m², répartis sur quatre étages de près de 65 m². Douze pièces ont été aménagées : cinq chambres, deux petits salons, un grand salon, deux salles de bains et deux cuisines.
Les propriétaires sont finalement parvenus à métamorphoser cette maison de 200 m², répartis sur quatre étages de près de 65 m². Douze pièces ont été aménagées : cinq chambres, deux petits salons, un grand salon, deux salles de bains et deux cuisines.
APRÈS
Peu utilisé en raison de son humidité, classique dans les maisons de la médina, le rez-de-chaussée a tout de même été transformé en espace agréable et utile. « C’est un endroit sombre et nous préférons nous installer dans les étages supérieurs. » Lors des travaux, les artisans sont parvenus à enlever une quantité importante de gravats sous les plafonds, permettant de gagner 40 centimètres de hauteur sur tout le niveau et découvrant le thuya d’origine, un bois prestigieux traditionnellement utilisé dans les riads. Comme dans les autres pièces, le sol est en carreaux de ciment.
Les 65 m² du rez-de-chaussée sont aujourd’hui divisés en plusieurs coins : une grande cuisine, une salle à manger et deux petits salons. L’un des deux est aménagé avec des meubles chinés sur la Joutilla, le marché aux puces d’Essaouira. « Mon mari aime dire que ce sont les Puces des Puces, mais j’y trouve toujours plein de choses », plaisante Karine. Les deux fauteuils ont été retapissés avec une couverture en laine faite main et les murs sont ornés d’une frise de babouches, achetées chez un ancien vendeur converti en peintre.
Peu utilisé en raison de son humidité, classique dans les maisons de la médina, le rez-de-chaussée a tout de même été transformé en espace agréable et utile. « C’est un endroit sombre et nous préférons nous installer dans les étages supérieurs. » Lors des travaux, les artisans sont parvenus à enlever une quantité importante de gravats sous les plafonds, permettant de gagner 40 centimètres de hauteur sur tout le niveau et découvrant le thuya d’origine, un bois prestigieux traditionnellement utilisé dans les riads. Comme dans les autres pièces, le sol est en carreaux de ciment.
Les 65 m² du rez-de-chaussée sont aujourd’hui divisés en plusieurs coins : une grande cuisine, une salle à manger et deux petits salons. L’un des deux est aménagé avec des meubles chinés sur la Joutilla, le marché aux puces d’Essaouira. « Mon mari aime dire que ce sont les Puces des Puces, mais j’y trouve toujours plein de choses », plaisante Karine. Les deux fauteuils ont été retapissés avec une couverture en laine faite main et les murs sont ornés d’une frise de babouches, achetées chez un ancien vendeur converti en peintre.
Le coin salle à manger occupe le cœur de la maison et profite de la lumière naturelle du patio. Il est composé d’une table et de chaises vintage en fibre de verre. « Je les ai dénichées chez un antiquaire de la ville qui revend des meubles de maisons de Tanger aménagées dans les années 50-60 », précise la décoratrice. Le tout repose sur un tapis boucherouite, fait de restes de laine de toutes les couleurs. Derrière, la grande cuisine est peu utilisée par la famille qui préfère celle située au dernier étage.
Les différents niveaux sont reliés entre eux par un escalier créé de toutes pièces et construit de manière traditionnelle par des artisans locaux. Il est recouvert des mêmes carreaux de ciment gris et de tranches en bois. Des petites niches lumineuses éclairent la montée des marches façon Mille et Une Nuits. Elles contiennent des espèces de mini-placards moucharabieh réalisés par un menuisier et dans lesquels sont installées des ampoules. « Mon mari a insisté pour que nous les fassions. Chaque niche est différente et a été réalisée sur mesure. Il y en a quarante au total et elles nous ont coûté entre 30 et 40 euros chacune, soit un coût élevé par rapport au reste de la maison », souligne Karine.
Le premier étage est réservé aux chambres des enfants de la famille. Celle de Lilou, la plus jeune, est très petite et féminine. « Les branches de thuya dépassent rarement les 2,5 mètres. Elles déterminent donc la largeur des pièces, comme ici, où elle n’excède pas 1,40 mètre », explique Karine. La couverture en laine rose a été le point de départ de la décoration des lieux. La peinture des soubassements et de la niche en tête de lit a été choisie en fonction et le tout est agrémenté d’une suspension métallique et d’une autre en osier, peinte selon les teintes du dessus-de-lit.
La chambre s’ouvre sur le patio par un volet intérieur réalisé sur mesure. « Avec ses homologues, il contribue à créer l’âme du riad, au même titre que les murs blancs, les sols gris et les portes foncées », précise la décoratrice.
La chambre s’ouvre sur le patio par un volet intérieur réalisé sur mesure. « Avec ses homologues, il contribue à créer l’âme du riad, au même titre que les murs blancs, les sols gris et les portes foncées », précise la décoratrice.
Dans la chambre de Jérémie, les couleurs sont plus masculines. La tête de lit en tadelakt, un enduit à la chaux brillant et imperméable, a été faite selon des savoir-faire traditionnels. « Pour le faire briller, les artisans colmatent les pores en frottant la surface à l’aide d’un galet. C’est un travail impressionnant qui donne cette richesse de nuances. » Six niches creusées à la main dans le mur accueillent des lampes en métal martelé et perforé. Elles sont assorties aux sequins de la couverture handira posée sur le lit. Les mêmes étoffes de mariée berbère recouvrent les coussins.
Le grand salon est situé au deuxième étage de la maison, dans une pièce tout en longueur. Pour l’agrandir, la paroi qui la séparait de la chambre voisine a été abattue et le renfoncement gagné accueille aujourd’hui le canapé. De la taille d’un lit, ce dernier est recouvert d’un drap ancien chiné dans la région d’Aix-en-Provence et de coussins fabriqués avec des tissus indiens. Entièrement ouverte sur le patio, l’espace se démarque également par la présence d’une grande cheminée en tadelakt, autour de laquelle sont positionnées deux petites assises vintage. L’ensemble est mis en valeur par un imposant luminaire, fabriqué à Marrakech avec des ronds de verre.
En face du salon, deux anciennes chambres ont été rassemblées pour créer la suite parentale. Un coin bureau est aménagé dans la première partie avec un meuble dessiné par Karine, une chaise vintage Harry Bertoia et un tapis boucherouite. « Je tiens tout particulièrement à l’échelle placée au fond de la pièce, car c’est mon maçon qui me l’a offerte à la fin des travaux, le jour de mon anniversaire. Elle est recouverte de traces de toutes les peintures utilisées dans la maison », confie Karine.
Le sol de la chambre est recouvert des mêmes carreaux de ciment gris que ceux présents dans les étages, avec des étoiles positionnées de manière aléatoire. Leurs teintes sont reprises dans la tête de lit en tadelakt et la couche est ornée d’une couverture à pompons beige. Pour se marier avec les rayures argentées de cette dernière, les suspensions sont enduites d’une peinture de la même couleur, achetée chez le carrossier d’Essaouira.
Toujours au même étage, la salle de bains de 15 m² impressionne par ses grands volumes et son plafond en ogive. La féerie du lieu est renforcée par l’éclairage, composé de grandes lanternes électrifiées et de petites dotées de bougies, installée dans des niches autour de la baignoire. Les deux vasques dessinées par Karine ont été conçues par des artisans de Sari, un village de potiers situés près d’Essaouira. Noires, elles accentuent le camaïeu de gris de la pièce.
Au troisième étage, une chambre supplémentaire s’ouvre directement sur la terrasse, dotée d’une seconde cuisine et d’un espace pour les repas. Elle est la seule pièce de la maison, avec la salle de bains, à être dotée d’une petite fenêtre qui donne sur l’extérieur.
Mi-intérieure, mi-extérieure, la cuisine du troisième étage est la plus utilisée par les propriétaires, qui passent beaucoup de temps derrière les fourneaux. Fidèle aux anciens modèles, la cuisinière est une pièce sur mesure trouvée chez un ferronnier. « Elle fonctionne avec du gaz et le four s’allume avec des petites flammes », précise Karine. La crédence et les plans de travail sont recouverts de zelliges, matériau typique des pays orientaux, et la vaisselle est un mélange de poteries de Fez et de Safi. « Je suis particulièrement fière des paniers que j’ai achetés sur le souk. Ils sont en plastique turquoise, ce qui est plutôt rare. »
Le motif des carreaux de ciment de la salle à manger a été dessiné par Karine et son fils et la banquette conçue par la décoratrice et fabriquée au Maroc. Comme la table, cette dernière est modulable et permet d’adapter les lieux en fonction du nombre de personnes présentes autour de la table. « On peut aussi se mettre au soleil ou à l’abri du vent en fonction de nos envies », ajoute Karine.
Le solarium surplombe le riad et offre une vue magnifique sur les toits d’Essaouira. « On aperçoit également l’océan, dont le bruit des vagues se fait entendre les jours de vent. Seules trois rangées de maisons nous séparent du bord de mer », décrit Karine.
La famille profite aujourd’hui d’une maison de vacances de rêve, qui sert aussi de lieu de travail pour la décoratrice. « En plus d’être mon point de chute quand je viens me ravitailler en meubles et objets en tout genre, elle est un endroit dans lequel j’aime organiser des masterclass, soit des ateliers avec des créateurs et des bloggers. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de la transformation de ce riad ?
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belle transformation; déco appasaisante, mais les 2 premières "chambres" sont étouffantes. on ne peut pas passer autour du lit! je ne comprends pas ce choix.