Développement durable
Batimat 2024 : Que retenir du Mondial du Bâtiment ?
Retour sur les thèmes majeurs qui irriguent le monde de la construction neuve et de la rénovation
Du 30 septembre au 3 octobre 2024, Paris-Expo Porte de Versailles a accueilli la 34ᵉ session du Mondial du Bâtiment, l’événement phare des professionnels de l’industrie de la construction. Ce rendez-vous bisannuel regroupe plusieurs salons : Batimat, dédié à la construction, Idéobain, centré sur l’univers de la salle de bains, Interclima, axé sur les énergies et le génie climatique et désormais Équipbaie-Métalexpo, dédié aux menuiseries et à la métallerie. Plus de 1 800 exposants et 110 000 visiteurs s’y sont pressés. Voici un aperçu des thématiques majeures qui ont marqué cet événement.
L’économie circulaire à l’honneur
Le salon a également mis en lumière la montée en puissance de l’économie circulaire, une approche qui consiste à maximiser l’utilisation des ressources existantes afin de réduire le gaspillage et d’améliorer l’impact écologique des constructions. Léna Doguet, ingénieur en construction durable chez Cyneo, a en effet rappelé que « l’utilisation de matériaux de seconde main en construction est considérée comme ayant un impact carbone nul selon la RE2020 ». Cyneo est une plateforme qui regroupe des acteurs du réemploi de matériaux et de l’économie circulaire, tels que Circouleur, qui crée des peintures à partir de pots recyclés ou Textifloor, qui propose des moquettes reconditionnées.
Des entreprises spécialisées dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) dans le domaine du réemploi, comme Cycle Up, émergent également pour accompagner le secteur du bâtiment vers une durabilité accrue. « le réemploi fonctionne particulièrement bien pour des produits à forte empreinte carbone, tels que les planchers techniques, les sanitaires, la moquette ou les chemins de câbles, ainsi que pour les équipements coûteux, comme les gros équipements techniques », partage Linda Chanussot, CMO de Cycle Up qui développe par ailleurs une marketplace dédiée aux produits de seconde main, reconditionnés et garantis.
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Le salon a également mis en lumière la montée en puissance de l’économie circulaire, une approche qui consiste à maximiser l’utilisation des ressources existantes afin de réduire le gaspillage et d’améliorer l’impact écologique des constructions. Léna Doguet, ingénieur en construction durable chez Cyneo, a en effet rappelé que « l’utilisation de matériaux de seconde main en construction est considérée comme ayant un impact carbone nul selon la RE2020 ». Cyneo est une plateforme qui regroupe des acteurs du réemploi de matériaux et de l’économie circulaire, tels que Circouleur, qui crée des peintures à partir de pots recyclés ou Textifloor, qui propose des moquettes reconditionnées.
Des entreprises spécialisées dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) dans le domaine du réemploi, comme Cycle Up, émergent également pour accompagner le secteur du bâtiment vers une durabilité accrue. « le réemploi fonctionne particulièrement bien pour des produits à forte empreinte carbone, tels que les planchers techniques, les sanitaires, la moquette ou les chemins de câbles, ainsi que pour les équipements coûteux, comme les gros équipements techniques », partage Linda Chanussot, CMO de Cycle Up qui développe par ailleurs une marketplace dédiée aux produits de seconde main, reconditionnés et garantis.
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Vers une rénovation énergétique massifiée
Tandis que le secteur de la construction neuve fait des efforts pour se décarboner, le secteur de la rénovation s’affiche comme le grand gagnant de ces prochaines années. La rénovation énergétique en particulier émerge comme une priorité indiscutable pour renforcer la transition écologique face aux ambitions fixées par la loi Climat et Résilience.
Sur le salon, Valérie Létard, la toute nouvelle ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, a rappelé la nécessité de « massifier les rénovations énergétiques » dans la continuité de ce qui a déjà été impulsé en la matière, notamment grâce aux aides de l’État. Elles concerneront en priorité « les rénovations performantes d’ampleur », soit les anciens « bouquets de travaux », sans faire fi des « monogestes » comme le remplacement seul d’une chaudière. L’ambition de la France étant de parvenir à 80 à 90 % de logements classés A ou B à l’horizon 2030 alors que seuls 6% de logements accrochent aujourd’hui les meilleures notes du DPE.
Pourquoi faire un diagnostique de performances énergétiques ?
Tandis que le secteur de la construction neuve fait des efforts pour se décarboner, le secteur de la rénovation s’affiche comme le grand gagnant de ces prochaines années. La rénovation énergétique en particulier émerge comme une priorité indiscutable pour renforcer la transition écologique face aux ambitions fixées par la loi Climat et Résilience.
Sur le salon, Valérie Létard, la toute nouvelle ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, a rappelé la nécessité de « massifier les rénovations énergétiques » dans la continuité de ce qui a déjà été impulsé en la matière, notamment grâce aux aides de l’État. Elles concerneront en priorité « les rénovations performantes d’ampleur », soit les anciens « bouquets de travaux », sans faire fi des « monogestes » comme le remplacement seul d’une chaudière. L’ambition de la France étant de parvenir à 80 à 90 % de logements classés A ou B à l’horizon 2030 alors que seuls 6% de logements accrochent aujourd’hui les meilleures notes du DPE.
Pourquoi faire un diagnostique de performances énergétiques ?
La nouvelle prise en compte du confort thermique d’été
Autre sujet clé de Batimat 2024, celui du confort thermique d’été, tant en construction qu’en rénovation. Face à l’urgence climatique – la canicule de 2003 ayant causé 15 000 décès prématurés et 65 % des bâtiments actuels étant fortement impactés par les vagues de chaleur – la RE2020 prend enfin en compte ce confort. Elle recommande des techniques passives pour éviter la surchauffe, comme les protections solaires orientables, les brasseurs d’air et la géothermie, tandis que, en rénovation, seuls les volets et brasseurs d’air sont subventionnés par MaPrimeRénov’.
Cependant, contre toute attente, lors d’une conférence sur le confort d’été*, les éminents experts du secteur ont souligné la nécessité d’intégrer désormais la climatisation dans les logements, en particulier dans le sud de la France ou sous les toits en zinc de Paris, face à des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et de longue durée. Ils ont convenu que les solutions passives devenaient insuffisantes face aux risques sanitaires, fort bien illustrés sur le salon par la simulation Climate Sense, reproduisant un univers de vie plongé à 50 °C. Pour limiter l’augmentation des émissions de carbone associées à la climatisation, les experts ont suggéré d’adopter des stratégies ciblées, comme climatiser uniquement les chambres.
*Confort d’été : comment faire descendre la température des bâtiments sans faire grimper les émissions de carbone ? avec Nathalie Tchang, présidente de Tribu Énergie, Guillaume Meunier, consultant bas carbone au Mouvement Unisson(s), Alexandra Lebert, directrice des domaines d’action stratégique, changement climatique et économie circulaire au CSTB et Vladimir Luzhbin-Asseev, responsable technique chez Actibaie
Autre sujet clé de Batimat 2024, celui du confort thermique d’été, tant en construction qu’en rénovation. Face à l’urgence climatique – la canicule de 2003 ayant causé 15 000 décès prématurés et 65 % des bâtiments actuels étant fortement impactés par les vagues de chaleur – la RE2020 prend enfin en compte ce confort. Elle recommande des techniques passives pour éviter la surchauffe, comme les protections solaires orientables, les brasseurs d’air et la géothermie, tandis que, en rénovation, seuls les volets et brasseurs d’air sont subventionnés par MaPrimeRénov’.
Cependant, contre toute attente, lors d’une conférence sur le confort d’été*, les éminents experts du secteur ont souligné la nécessité d’intégrer désormais la climatisation dans les logements, en particulier dans le sud de la France ou sous les toits en zinc de Paris, face à des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et de longue durée. Ils ont convenu que les solutions passives devenaient insuffisantes face aux risques sanitaires, fort bien illustrés sur le salon par la simulation Climate Sense, reproduisant un univers de vie plongé à 50 °C. Pour limiter l’augmentation des émissions de carbone associées à la climatisation, les experts ont suggéré d’adopter des stratégies ciblées, comme climatiser uniquement les chambres.
*Confort d’été : comment faire descendre la température des bâtiments sans faire grimper les émissions de carbone ? avec Nathalie Tchang, présidente de Tribu Énergie, Guillaume Meunier, consultant bas carbone au Mouvement Unisson(s), Alexandra Lebert, directrice des domaines d’action stratégique, changement climatique et économie circulaire au CSTB et Vladimir Luzhbin-Asseev, responsable technique chez Actibaie
Économies d’eau et innovation dans la salle de bains
Le salon Idéobain, qui s’est tenu en parallèle de Batimat, a également attiré l’attention sur les économies d’eau, un enjeu pressant face à l’anticipation d’une augmentation des prix de l’eau. Des marques comme Hansgrohe ont exposé leurs visions pour la salle de bains du futur, intégrant des technologies visant à réduire la consommation d’eau tout en offrant un confort optimal. Une autre tendance notable est la politique du zéro ressaut dans le neuf, qui souligne la nécessité de douches accessibles, ainsi que l’essor de la multiplication des espaces sanitaires dans les appartements.
Soulignons enfin le lancement de MaPrimeAdapt’ en début d’année 2024, un dispositif d’aide de l’Anah (agence nationale de l’habitat) qui a pour ambition d’adapter le logement, et notamment les pièces d’eau, à la population vieillissante ou à mobilité réduite afin de les rendre plus accessibles. Cette prime peut atteindre jusqu’à 22 000 euros HT sans condition de ressources.
Idéobain 2024 : 6 grandes tendances pour la salle de bains
Le salon Idéobain, qui s’est tenu en parallèle de Batimat, a également attiré l’attention sur les économies d’eau, un enjeu pressant face à l’anticipation d’une augmentation des prix de l’eau. Des marques comme Hansgrohe ont exposé leurs visions pour la salle de bains du futur, intégrant des technologies visant à réduire la consommation d’eau tout en offrant un confort optimal. Une autre tendance notable est la politique du zéro ressaut dans le neuf, qui souligne la nécessité de douches accessibles, ainsi que l’essor de la multiplication des espaces sanitaires dans les appartements.
Soulignons enfin le lancement de MaPrimeAdapt’ en début d’année 2024, un dispositif d’aide de l’Anah (agence nationale de l’habitat) qui a pour ambition d’adapter le logement, et notamment les pièces d’eau, à la population vieillissante ou à mobilité réduite afin de les rendre plus accessibles. Cette prime peut atteindre jusqu’à 22 000 euros HT sans condition de ressources.
Idéobain 2024 : 6 grandes tendances pour la salle de bains
En réponse aux enjeux majeurs du secteur, les professionnels du bâtiment ont démontré un engagement fort en faveur de la création et de la rénovation d’environnements fonctionnels, tempérés, durables et accessibles à tous. Une dynamique prometteuse qui a propulsé Batimat 2024 au rang des éditions marquantes.
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Quels thèmes vous intéressent le plus et pourquoi ?
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Si un terme a résonné avec force lors de l’édition 2024 de Batimat, c’est sans conteste celui de décarbonation. En lien direct avec le cadre réglementaire de la RE2020 (Réglementation Environnementale 2020), la décarbonation des bâtiments neufs s’impose comme une priorité pour les acteurs de la construction. « L’objectif est d’atteindre le zéro carbone d’ici 2040 pour le secteur du bâtiment qui est un contributeur majeur avec une production de 145 millions de tonnes de CO2 par an, à égalité avec le secteur du transport », a-t-il été rappelé en préambule de la conférence « Changer de perspectives pour réussir la transition écologique et énergétique des bâtiments ».
De nombreuses solutions innovantes pour construire décarboné étaient à découvrir sur l’espace « Low Carbon Construction », comme les pavés drainants et toits végétaux en coquilles d’huîtres (Vivaway et Vivaroof) développés par la société vendéenne Alegina, les panneaux acoustiques Acoustimur de Home international à base de bouteilles plastiques recyclées, ou encore les initiatives de filière de la construction bois d’origine France, avec du bois PEFC transformé sur le territoire.
Photo ci-dessus : Cabinet d’architecture Nature Concept