Ces talents prometteurs pour 2020 : Cécile Feilchenfeldt
Utilisant les techniques traditionnelles de tricot, la designer textile expérimente la matière sous toutes ses formes
Chaque année depuis 1993, les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris récompensent six créateurs dans les domaines de la mode, du design et des métiers d’art. Pour chaque catégorie, un talent émergent et un Grand Prix sont distingués. Cette année, celui-ci a été attribué à la créatrice Cécile Feilchenfeldt, dans la catégorie métier d’art.
Après avoir grandi à Munich, Cécile Feilchenfeldt suit une formation en design textile à Zürich, puis s’installe à Paris en 2007. Utilisant des techniques traditionnelles de tricot et de tissage, la créatrice expérimente la matière sous toutes ses formes afin de créer des œuvres textiles sculpturales mêlant matériaux bruts et fils techniques, tels que du nylon, du raphia, du lycra ou encore du bois. Rencontre.
Après avoir grandi à Munich, Cécile Feilchenfeldt suit une formation en design textile à Zürich, puis s’installe à Paris en 2007. Utilisant des techniques traditionnelles de tricot et de tissage, la créatrice expérimente la matière sous toutes ses formes afin de créer des œuvres textiles sculpturales mêlant matériaux bruts et fils techniques, tels que du nylon, du raphia, du lycra ou encore du bois. Rencontre.
Schiaparelli, haute couture printemps-été 2018
Depuis 2012, je présente mes recherches et créations textiles à Maison d’Exceptions, l’espace réservé aux savoir-faire d’excellence du salon Première Vision. Je travaille principalement pour la haute couture, mais aussi pour l’industrie automobile, avec qui je collabore pour réaliser l’aménagement de concept-cars.
Depuis 2012, je présente mes recherches et créations textiles à Maison d’Exceptions, l’espace réservé aux savoir-faire d’excellence du salon Première Vision. Je travaille principalement pour la haute couture, mais aussi pour l’industrie automobile, avec qui je collabore pour réaliser l’aménagement de concept-cars.
J’ai notamment travaillé avec Citroën afin d’imaginer des revêtements textiles pour deux véhicules, Aircross 4 et CXperience. Ce concentré d’innovation dans un seul objet me fascine !
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
La technique et les recherches autour de la matière sont mes principales sources d’inspiration. J’aime sans cesse repousser les limites, en explorant notamment de nouvelles possibilités avec l’utilisation de machines traditionnelles.
Je fonctionne beaucoup à l’intuition, en essayant à chaque fois de dépasser les attentes de mes clients et surprendre.
La technique et les recherches autour de la matière sont mes principales sources d’inspiration. J’aime sans cesse repousser les limites, en explorant notamment de nouvelles possibilités avec l’utilisation de machines traditionnelles.
Je fonctionne beaucoup à l’intuition, en essayant à chaque fois de dépasser les attentes de mes clients et surprendre.
Quel est votre rapport à l’artisanat et au savoir-faire traditionnels ?
Je travaille la maille avec des techniques traditionnelles. Les machines à tricoter semi-automatiques offrent une finesse, un raffinement et une rapidité d’exécution sans égal.
Je travaille la maille avec des techniques traditionnelles. Les machines à tricoter semi-automatiques offrent une finesse, un raffinement et une rapidité d’exécution sans égal.
L’artisanat, associé à la discipline et à la maîtrise d’une technique, permet d’atteindre une certaine perfection et un rendu qui va au-delà de ce que l’on peut imaginer pouvoir réaliser à la main. Les sublimes créations de William Amor traduisent parfaitement cette magie.
Quels sont vos matériaux de prédilection ?
Je tricote avec toutes sortes de matières. J’aime la légèreté et la transparence des fils techniques mais j’essaye de plus en plus de les remplacer par des fils recyclés. De manière générale, j’affectionne les matières qui ne sont pas traditionnellement liées à la maille.
Je tricote avec toutes sortes de matières. J’aime la légèreté et la transparence des fils techniques mais j’essaye de plus en plus de les remplacer par des fils recyclés. De manière générale, j’affectionne les matières qui ne sont pas traditionnellement liées à la maille.
Parmi vos réalisations, quel objet serait le plus emblématique de votre démarche ?
Je parlerai plutôt de collaboration, car c’est la base du travail d’un designer textile qui crée une matière première. Nous sommes toujours à la recherche d’une collaboration avec la mode, le design, l’espace, le corps.
Je parlerai plutôt de collaboration, car c’est la base du travail d’un designer textile qui crée une matière première. Nous sommes toujours à la recherche d’une collaboration avec la mode, le design, l’espace, le corps.
Parlez-nous de votre processus créatif…
Je travaille de manière très expérimentale. C’est une sorte de danse entre la matière, la technique, l’observation et le hasard.
Je travaille de manière très expérimentale. C’est une sorte de danse entre la matière, la technique, l’observation et le hasard.
Quelle est la place de l’écoconception dans votre démarche ?
Lorsque je crée, il n’y a pas de déchets puisque la maille est traditionnellement réalisée sur mesure. Depuis mes débuts, j’utilise beaucoup de matières qui ne sont pas liées à la maille. Je tente aujourd’hui de privilégier les textiles écoresponsables. Pour cela, je dépends des filières de fils écodurables.
Je fais partie de l’association Swiss Textiles et des instituts de recherche sur le développement de nouvelles fibres. Je recycle également des matières provenant de la Réserve des Arts, véritable caverne d’Ali Baba nichée à Pantin. Je me sers de leurs chutes pour mes essais et recherches de matières.
Lorsque je crée, il n’y a pas de déchets puisque la maille est traditionnellement réalisée sur mesure. Depuis mes débuts, j’utilise beaucoup de matières qui ne sont pas liées à la maille. Je tente aujourd’hui de privilégier les textiles écoresponsables. Pour cela, je dépends des filières de fils écodurables.
Je fais partie de l’association Swiss Textiles et des instituts de recherche sur le développement de nouvelles fibres. Je recycle également des matières provenant de la Réserve des Arts, véritable caverne d’Ali Baba nichée à Pantin. Je me sers de leurs chutes pour mes essais et recherches de matières.
Vos projets en cours et à venir…
Je participe à une exposition sur l’usage des couleurs qui aura lieu du 13 mars au 6 septembre 2020 au Design Museum de Gand. Cette exposition initiée à l’occasion de l’année du Maître flamand Van Eyck regroupera une centaine de pièces de design — mobilier, objets, textiles, céramique ou verrerie — mettant à l’honneur l’impact de la matière, de la lumière et des motifs sur la couleur. Après Gand, l’exposition sera visible au Tripostal à l’occasion de Lille3000, du 9 octobre 2020 au 3 janvier 2021.
Je participe à une exposition sur l’usage des couleurs qui aura lieu du 13 mars au 6 septembre 2020 au Design Museum de Gand. Cette exposition initiée à l’occasion de l’année du Maître flamand Van Eyck regroupera une centaine de pièces de design — mobilier, objets, textiles, céramique ou verrerie — mettant à l’honneur l’impact de la matière, de la lumière et des motifs sur la couleur. Après Gand, l’exposition sera visible au Tripostal à l’occasion de Lille3000, du 9 octobre 2020 au 3 janvier 2021.
Comment imaginez-vous le design de demain en France ?
Écoresponsable, beau et séduisant ! Je suis convaincue que notre métier évoluera de plus en plus vers le design de matière.
Le design se rapprochera également de la science pour trouver de nouvelles matières à la fois innovantes et durables, attirantes et surprenantes. Ces nouveaux développements changeront nos habitudes de créer et d’imaginer des formes.
ET VOUS ?
Que pensez-vous des créations de Cécile Feilchenfeldt ?
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Comment décririez-vous votre travail ?
Designer textile avec une spécialisation maille, je crée et produis mes œuvres textiles dans mon atelier situé dans le XVe arrondissement parisien. Je me considère aujourd’hui de plus en plus comme un créateur de matière qui expérimente le fil, mais aussi les fibres. Nous devons désormais appréhender les choses différemment, réinventer notre métier en pensant avant tout à notre impact sur l’environnement.