Ces talents prometteurs pour 2020 : Wendy Andreu présente Regen
Elle est à l'origine d'un nouveau textile non tissé et non tricoté qui ne génère quasiment aucun déchet : Regen
Du 17 au 21 janvier 2020, Wendy Andreu était à l’honneur aux Rising Talents Awards du salon Maison&Objet, qui a célébré cette année son vingt-cinquième anniversaire. Diplômée de l’école Boulle et de la Design Academy d’Eindhoven aux Pays-Bas, Wendy Andreu expérimente toutes sortes de matériaux, de l’acier à l’aluminium, en passant par un textile inédit composé de fibres de coton enduites de latex que la jeune designer développe depuis 2014, et qui lui a valu de nombreux prix et collaborations avec le créateur Rick Owens ou encore le studio de design londonien Toogood. Rencontre.
Solid Selvedges © Neige Thébaut
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
J’aime la mode, l’architecture, la musique, l’intelligence, l’authenticité, la force. Je suis autant inspirée en me promenant dans la rue qu’en étant dans un musée. J’aime l’abstraction et la subjectivité autant que la rationalité et la technique. Je préfère le futur au passé.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
J’aime la mode, l’architecture, la musique, l’intelligence, l’authenticité, la force. Je suis autant inspirée en me promenant dans la rue qu’en étant dans un musée. J’aime l’abstraction et la subjectivité autant que la rationalité et la technique. Je préfère le futur au passé.
Shelf © DR
Quel est votre rapport à l’artisanat et aux savoir-faire traditionnels ?
J’ai étudié à l’école Boulle où j’ai passé un CAP monture en bronze et un DMA métal. Je connais donc bien les techniques liées au métal, notamment le laiton et l’acier. Je suis toujours beaucoup influencée par cette méthode de travail : l’atelier, les blouses en coton bleues et blanches, les outils, l’étau.
En première année à l’école Boulle, nous devions forger nos outils : pointe à tracer, pointeau, ciselet… De la même manière, j’ai créé mes propres outils pour fabriquer le textile Regen lors de mon diplôme à la Design Academy Eindhoven en 2016. J’aime la physicalité qu’engendre la production d’objets à l’atelier, le rapport au corps, aux muscles, aux sens.
Quel est votre rapport à l’artisanat et aux savoir-faire traditionnels ?
J’ai étudié à l’école Boulle où j’ai passé un CAP monture en bronze et un DMA métal. Je connais donc bien les techniques liées au métal, notamment le laiton et l’acier. Je suis toujours beaucoup influencée par cette méthode de travail : l’atelier, les blouses en coton bleues et blanches, les outils, l’étau.
En première année à l’école Boulle, nous devions forger nos outils : pointe à tracer, pointeau, ciselet… De la même manière, j’ai créé mes propres outils pour fabriquer le textile Regen lors de mon diplôme à la Design Academy Eindhoven en 2016. J’aime la physicalité qu’engendre la production d’objets à l’atelier, le rapport au corps, aux muscles, aux sens.
Legged stool decay © DR
Quels sont vos matériaux de prédilection ?
Le métal, et particulièrement l’acier. J’aime souder au TIG et l’odeur de l’argon. Par ailleurs, je suis très curieuse de tous les matériaux, en utilisant notamment des méthodes non conventionnelles pour les transformer. Il faut néanmoins intégrer davantage les matières générées par l’anthropocène. Les chutes industrielles devraient être mieux valorisées et utilisées par les designers comme matières premières.
Quels sont vos matériaux de prédilection ?
Le métal, et particulièrement l’acier. J’aime souder au TIG et l’odeur de l’argon. Par ailleurs, je suis très curieuse de tous les matériaux, en utilisant notamment des méthodes non conventionnelles pour les transformer. Il faut néanmoins intégrer davantage les matières générées par l’anthropocène. Les chutes industrielles devraient être mieux valorisées et utilisées par les designers comme matières premières.
Regen, Seating Element © DR
Parmi vos réalisations, quel objet serait le plus emblématique de votre démarche ?
Regen (« pluie » en hollandais), un textile non tissé et non tricoté que je développe depuis 2014. Je colle de la corde de coton avec du silicone afin de créer des objets textiles en 2D ou 3D. Pour ce projet, j’ai mis au point des outils en métal qui sont des gabarits réutilisables me permettant de fabriquer divers objets, accessoires de mode ou mobilier.
Parmi vos réalisations, quel objet serait le plus emblématique de votre démarche ?
Regen (« pluie » en hollandais), un textile non tissé et non tricoté que je développe depuis 2014. Je colle de la corde de coton avec du silicone afin de créer des objets textiles en 2D ou 3D. Pour ce projet, j’ai mis au point des outils en métal qui sont des gabarits réutilisables me permettant de fabriquer divers objets, accessoires de mode ou mobilier.
Regen, Seating Element © DR
Ce projet, qui est avant tout une méthode de fabrication, voire un nouvel artisanat, a une infinité de possibilités que je continue d’exploiter aujourd’hui. Il peut prendre de nombreuses formes, s’adapter à de nombreux contextes et demandes de la part de mes clients. Ce projet m’a permis de remporter le prix du public en accessoires de mode à la Villa Noailles, à Hyères, le prix Dorothy Waxman, à New York, ainsi qu’une bourse de recherche du Stimulerings Fonds aux Pays-Bas, en 2018.
Ce projet, qui est avant tout une méthode de fabrication, voire un nouvel artisanat, a une infinité de possibilités que je continue d’exploiter aujourd’hui. Il peut prendre de nombreuses formes, s’adapter à de nombreux contextes et demandes de la part de mes clients. Ce projet m’a permis de remporter le prix du public en accessoires de mode à la Villa Noailles, à Hyères, le prix Dorothy Waxman, à New York, ainsi qu’une bourse de recherche du Stimulerings Fonds aux Pays-Bas, en 2018.
Parlez-nous de votre processus créatif…
Ma manière de travailler est expérimentale. Je suis capable de penser un projet à l’envers : concevoir la matière avant l’objet ou dessiner l’objet avant de trouver le client ou le contexte. Je ne virtualise que très rarement mes projets sur des logiciels de représentation 3D. Je fais des échantillons, des tests, je rate beaucoup et parfois, je trouve ce que je cherche depuis le début sans le savoir.
J’aime résoudre un problème ou trouver une possibilité inenvisagée auparavant. J’essaie d’analyser les propriétés des matériaux pour les placer dans le meilleur des contextes avec un concept qui a du sens.
Ma manière de travailler est expérimentale. Je suis capable de penser un projet à l’envers : concevoir la matière avant l’objet ou dessiner l’objet avant de trouver le client ou le contexte. Je ne virtualise que très rarement mes projets sur des logiciels de représentation 3D. Je fais des échantillons, des tests, je rate beaucoup et parfois, je trouve ce que je cherche depuis le début sans le savoir.
J’aime résoudre un problème ou trouver une possibilité inenvisagée auparavant. J’essaie d’analyser les propriétés des matériaux pour les placer dans le meilleur des contextes avec un concept qui a du sens.
Je suis également curieuse de découvrir de nouvelles matières et techniques, j’aime visiter des manufactures et travailler avec des usines. Je me questionne beaucoup sur les procédés de fabrication et parfois, je les crée moi-même, comme avec le projet Regen.
New fashion order, Dutch Design Week © GJ. van ROOIJ
Quelle est la place de l’écoconception dans votre démarche ?
Je me pose la question de l’impact de mon travail sur l’environnement quotidiennement. Comment sont produites les matières avec lesquelles je travaille ? Quelles sont leurs techniques de mise en œuvre et quelles conséquences engendrent-elles ? Le textile Regen ne génère quasiment aucun déchet. J’ai également entamé un projet avec Sunbrella, une grande industrie textile. J’utilise leurs chutes pour créer un nouveau matériau.
L’écoconception devient trop souvent du green-washing. Beaucoup de marques ou de designers utilisent ce terme pour convaincre de la légitimité de leurs produits. La vérité des matières est bien plus complexe et les objets qui n’ont aucun impact sur la planète n’existent pas.
Quelle est la place de l’écoconception dans votre démarche ?
Je me pose la question de l’impact de mon travail sur l’environnement quotidiennement. Comment sont produites les matières avec lesquelles je travaille ? Quelles sont leurs techniques de mise en œuvre et quelles conséquences engendrent-elles ? Le textile Regen ne génère quasiment aucun déchet. J’ai également entamé un projet avec Sunbrella, une grande industrie textile. J’utilise leurs chutes pour créer un nouveau matériau.
L’écoconception devient trop souvent du green-washing. Beaucoup de marques ou de designers utilisent ce terme pour convaincre de la légitimité de leurs produits. La vérité des matières est bien plus complexe et les objets qui n’ont aucun impact sur la planète n’existent pas.
New fashion order, Dutch Design Week © GJ. van ROOIJ
New fashion order, Dutch Design Week © GJ. van ROOIJ
Je suis fière de travailler à une échelle artisanale. Je produis peu de pièces et je travaille uniquement avec des fournisseurs basés en France et en Europe même si la plupart des pièces que je produis sont envoyées aux États-Unis… L’industrialisation d’objets ou de vêtements à grande échelle sans aucun respect pour l’environnement me semble être une pratique obsolète que les politiques devraient condamner.
Je suis fière de travailler à une échelle artisanale. Je produis peu de pièces et je travaille uniquement avec des fournisseurs basés en France et en Europe même si la plupart des pièces que je produis sont envoyées aux États-Unis… L’industrialisation d’objets ou de vêtements à grande échelle sans aucun respect pour l’environnement me semble être une pratique obsolète que les politiques devraient condamner.
Double Pyramid, collaboration avec Bram Vanderbeke © Core Studio
Vos projets en cours et à venir…
J’ai la chance de travailler sur des projets très différents.
Récemment, j’ai développé des objets en collaboration avec Stéphane Parmentier pour la marque Dragonfly : tapis, napperons, miroirs, table.
Je conçois des étagères en aluminium (Pyramide), en collaboration avec Bram Vanderbeke pour les boutiques Isabel Marant et développe des pièces exclusives pour la galerie Nilufar à Milan.
J’ai également collaboré avec Sunbrella grâce à New Order of Fashion pour créer une nouvelle matière grâce aux chutes de leur production de textile acrylique. Enfin, je vais travailler pour une pièce dans un centre d’art et je conçois en ce moment une installation textile qui sera intégrée à une architecture.
Vos projets en cours et à venir…
J’ai la chance de travailler sur des projets très différents.
Récemment, j’ai développé des objets en collaboration avec Stéphane Parmentier pour la marque Dragonfly : tapis, napperons, miroirs, table.
Je conçois des étagères en aluminium (Pyramide), en collaboration avec Bram Vanderbeke pour les boutiques Isabel Marant et développe des pièces exclusives pour la galerie Nilufar à Milan.
J’ai également collaboré avec Sunbrella grâce à New Order of Fashion pour créer une nouvelle matière grâce aux chutes de leur production de textile acrylique. Enfin, je vais travailler pour une pièce dans un centre d’art et je conçois en ce moment une installation textile qui sera intégrée à une architecture.
Fat Pyramid, collaboration avec Bram Vanderbeke
Triple Pyramid & Upside Down Pyramid, collaboration avec Bram Vanderbeke. Nilufar Gallery © Pim Top
Comment imaginez-vous le design de demain en France ?
Je ne connais pas bien la scène de design en France car j’ai vécu à Eindhoven pendant 6 ans. Mes références sont plutôt à l’étranger. Je pense que des personnes comme Joseph Grima, Martina Muzi et le duo Formafantasma ont une vision du futur très intéressante. Les designers deviendraient tous des chercheurs dans des domaines divers, permettant de projeter le design sur des projets qui ne sont pas tout le temps dans le domaine de la matérialité et du tangible. Je trouve leurs visions très forte et absolument nécessaire dans notre monde qui est en profond bouleversement.
Comment imaginez-vous le design de demain en France ?
Je ne connais pas bien la scène de design en France car j’ai vécu à Eindhoven pendant 6 ans. Mes références sont plutôt à l’étranger. Je pense que des personnes comme Joseph Grima, Martina Muzi et le duo Formafantasma ont une vision du futur très intéressante. Les designers deviendraient tous des chercheurs dans des domaines divers, permettant de projeter le design sur des projets qui ne sont pas tout le temps dans le domaine de la matérialité et du tangible. Je trouve leurs visions très forte et absolument nécessaire dans notre monde qui est en profond bouleversement.
Triple Pyramid & Upside Down Pyramid, collaboration avec Bram Vanderbeke. Nilufar Gallery © Pim Top
ET VOUS ?
Que pensez-vous des créations de Wendy Andreu ?
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Comment décririez-vous votre travail ?
Mes objets ne sont pas nécessairement définis par une esthétique spécifique ou un matériau, mais plutôt par la manière dont je réfléchis mes pièces. Celles-ci sont rationnelles et intemporelles, basées sur des volumes géométriques abstraits. J’aime concevoir des objets qui ont une réelle raison d’exister. Concevoir un objet implique pour moi un mélange d’erreur, de technique, d’esthétique, d’efficacité de production et d’intuition.