Comment choisir un bardage bois et le faire poser ?
Le bardage, à quoi sert-il ? Comment bien le choisir ? L'entretenir dans le temps ? Un spécialiste nous donne des pistes
Le mot « bardage » revient fréquemment dans le vocable de l’architecture contemporaine. Si vous avez un jour envisagé de faire construire en bois, si vous avez eu l’intention de faire isoler votre maison par l’extérieur ou encore de faire rénover votre façade, vous avez dû être confronté à un moment au choix de ce fameux bardage. Passionné du bois et de ses usages, Guillaume Cordier, qui officie chez Toul’Bois à Toulouse, a bien voulu faire le point pour nous sur les différents bardages existants, leurs rôles, leurs atouts, les différentes techniques de pose et leur entretien.
Quelles sont les fonctions du bardage ?
Il sert à protéger le bâtiment des intempéries et des chocs. Il lui donne une esthétique naturelle, intégrée dans le paysage. Il permet de recouvrir une isolation par l’extérieur. Il a également un atout supplémentaire par rapport à un enduit : le bois renforce l’isolation du bâtiment.
Il sert à protéger le bâtiment des intempéries et des chocs. Il lui donne une esthétique naturelle, intégrée dans le paysage. Il permet de recouvrir une isolation par l’extérieur. Il a également un atout supplémentaire par rapport à un enduit : le bois renforce l’isolation du bâtiment.
Le bardage s’emploie en neuf ou en rénovation ?
Les deux ! C’est la finition préférée des maisons en bois, car il assure une logique entre l’ossature et la finition extérieure. Le bardage bois permet une continuité de la démarche écologique.
Il peut aussi rhabiller une ancienne maison de façon plus contemporaine, qu’elle soit enduite ou en pierre. Sur un mur maçonné, plutôt que la platitude d’un enduit sur tout le bâtiment, le bois apporte une épaisseur et une structuration intéressantes. Aujourd’hui, il est d’usage de mixer zones enduites et zones bardées pour rythmer les façades.
Les deux ! C’est la finition préférée des maisons en bois, car il assure une logique entre l’ossature et la finition extérieure. Le bardage bois permet une continuité de la démarche écologique.
Il peut aussi rhabiller une ancienne maison de façon plus contemporaine, qu’elle soit enduite ou en pierre. Sur un mur maçonné, plutôt que la platitude d’un enduit sur tout le bâtiment, le bois apporte une épaisseur et une structuration intéressantes. Aujourd’hui, il est d’usage de mixer zones enduites et zones bardées pour rythmer les façades.
Quelle pose pour mon bardage ?
- La pose verticale, dite parfois à la scandinave, est la plus durable dans le temps. L’eau s’écoule dessus naturellement, de haut en bas, ce qui permet une plus grande durabilité du bardage. C’est la pose traditionnelle qui a fait ses preuves. Dans la région de Toulouse, il y a encore de nombreux séchoirs à tabac en bois avec leur bardage vertical. Certains sont quasiment centenaires.
- La pose horizontale, dite à l’américaine, est la moins onéreuse et la plus souvent proposée aujourd’hui. Elle est plus facile à poser pour les artisans, qui n’ont pas à doubler la structure porteuse avec des tasseaux horizontaux. Elle correspond parfois à une volonté de l’architecte de souligner les lignes horizontales d’une bâtisse plutôt que sa verticalité. Mais sur un bardage horizontal, l’eau de pluie emprunte en coulant des chemins et, à force, cela marque le bois de façon non uniforme. On observe des coulures le long des appuis de fenêtres par exemple.
- La pose oblique est également possible. Elle est très originale mais demande une certaine habilité du poseur.
Quelles sont les techniques d’assemblage du bardage ?
- La pose à clins : Les lames de bardage (dites aussi clins) sont posées horizontalement et de sorte à se recouvrir légèrement. L’eau s’écoule bien avec cette pose, mais elle nécessite un surplus de bois. C’est une pose traditionnelle aux États-Unis, que l’on voit moins fréquemment en France.
- La pose emboîtée : Les lames de bardage disposent de languettes et elles sont aboutées comme pour un plancher : leurs encoches permettent de les emboîter entre elles.
- La pose bord à bord : Le résultat ressemble à celui de la pose emboîtée, mais les lames ne disposent pas de languettes. L’étanchéité est moins bonne. Ici, il s’agit de tasseaux de douglas de 40 x 40 millimètres non jointifs.
- La pose à claire-voie : Les lames de bardage ne sont pas jointives, ce qui crée un ajour plutôt design et contemporain. D’autant que l’on emploie en général des tasseaux fins (de 3 ou 4 centimètres de large) plutôt que des lames de 14 centimètres. Cette pose fait faire des économies de matériau, mais demande davantage d’attention à la pose, car les mêmes espacements doivent être respectés.
- La pose avec couvre-joints : Les lames sont posées bord à bord et la jonction est recouverte par une lame plus étroite que l’on appelle couvre-joint. C’est une technique que l’on observe dans certaines régions de France, comme à Arcachon, ou à la montagne. Les anciens chalets la privilégiaient, car elle a une fonction d’étanchéité renforcée.
Bon à savoir : certaines poses de bardage favorisent l’étanchéité, mais dans tous les cas, un pare-pluie est requis sous le bardage. Il empêche la pluie de traverser la paroi tout en la gardant respirante. Il va sans dire que pour la pose à claire-voie, qui laisse le pare-pluie apparent, il faudra opter pour une membrane plus résistante à l’eau et aux UV. En principe, les pare-pluie sont noirs, mais certaines marques les proposent en couleur pour donner plus de style aux bardages à claire-voie.
Quelles sont les essences à privilégier ?
Pour que le bardage soit durable, il faut opter pour un bois classe 3. Le douglas, le mélèze et le red cedar sont des bois naturellement classe 3. D’autres essences, comme le pin, l’épicéa, le frêne ou le peuplier, peuvent recevoir un traitement autoclave pour le devenir. Les bois exotiques sont encore plus résistants.
Pour que le bardage soit durable, il faut opter pour un bois classe 3. Le douglas, le mélèze et le red cedar sont des bois naturellement classe 3. D’autres essences, comme le pin, l’épicéa, le frêne ou le peuplier, peuvent recevoir un traitement autoclave pour le devenir. Les bois exotiques sont encore plus résistants.
Je privilégie des bois locaux avec un circuit bien géré, comme le mélèze (photo précédente), un bois blond, et le pin douglas (photo), une essence d’un brun rosé que l’on trouve dans les Pyrénées. Ce sont des bois purgés d’aubier, qui ont de bonnes qualités techniques en bardage, et qui sont relativement bon marché : autour de 15 euros HT chez mes fournisseurs. J’aime également travailler le red cedar, qui vient du Canada, mais son coût s’élève à 45 euros HT du mètre carré.
Faut-il traiter le bois ?
Le bois naturel, non traité, grise toujours avec le temps. Ci-dessus, un bardage de mélèze (section 20 x 60 millimètres) posé à claire-voie en train de griser. En fonction de l’exposition d’une maison, le bardage peut être amené à griser plus vite. Quand on ne veut pas de ce changement naturel de teinte, il est possible de traiter avec une lasure, qui a un rendu naturel et maintient simplement la couleur du bois, ou une peinture, couvrante pour sa part. Ces traitements sont à faire régulièrement, tous les deux à quatre ans.
Le bois naturel, non traité, grise toujours avec le temps. Ci-dessus, un bardage de mélèze (section 20 x 60 millimètres) posé à claire-voie en train de griser. En fonction de l’exposition d’une maison, le bardage peut être amené à griser plus vite. Quand on ne veut pas de ce changement naturel de teinte, il est possible de traiter avec une lasure, qui a un rendu naturel et maintient simplement la couleur du bois, ou une peinture, couvrante pour sa part. Ces traitements sont à faire régulièrement, tous les deux à quatre ans.
Certains bardages sont préteintés avec des saturateurs, en gris, marron ou vert. Ces teintes tenaces empêchent les UV de faire griser trop vite le bois, mais le traitement doit quand même être ravivé au bout de quelques années.
Le bois composite (amalgame de bois et de résine ou de bois et de ciment) est une bonne solution pour tous ceux qui ne souhaitent pas voir leur bardage changer de couleur, mais qui ne sont pas prêts à refaire le traitement régulièrement. Garanti au moins dix ans, il coûte un peu plus cher qu’un bardage bois mais ne demande strictement aucun entretien.
En guise de conclusion, j’aimerais insister sur la créativité que permet le bardage bois. On voit la plupart du temps des poses régulières et traditionnelles, mais on peut s’amuser. C’est un matériau qui se prête à une grande liberté de mise en œuvre si tant est que le poseur soit assez habile pour calepiner à l’avance tout le dessin de la façade.
Ici, en Savoie, cette ancienne ferme a été recouverte d’un bardage en épicéa local, qui crée des motifs ajourés, laissant passer la lumière à l’intérieur de la construction et rythmant sa façade.
Ici, en Savoie, cette ancienne ferme a été recouverte d’un bardage en épicéa local, qui crée des motifs ajourés, laissant passer la lumière à l’intérieur de la construction et rythmant sa façade.
Dans cette autre maison bardée d’ipé, un bois exotique connu pour être dense et durable, on a joué sur différents lots de bois pour créer des variations de teintes.
Ici, à Toronto, les clins fins et larges ont été assemblés de façon aléatoire pour créer du mouvement en façade. Il est possible de jouer également sur différentes épaisseurs en faisant alterner clins fins et plus épais.
ET VOUS ?
Que pensez-vous du bardage bois ? Avez-vous opté pour ce revêtement ? Partagez photos et expériences dans la partie commentaires ci-dessous.
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C’est l’une des finitions extérieures possibles pour recouvrir un bâtiment. En France, l’enduit domine, sauf peut-être en montagne. Le bardage bois est majoritairement employé dans les pays nordiques, ou certaines régions des États-Unis par exemple. Mais les mentalités changent. Avec notre attention de plus en plus focalisée vers l’écologie, le bardage bois est devenu l’une des finitions prisées en France aussi. Le bois est un matériau recyclable qui minimise l’empreinte carbone et sa filière est bien gérée. Il a également ce toucher chaleureux et cette apparence à nulle autre pareille. Ses couleurs et son veinage particuliers permettent de rendre chaque façade originale.