Comment la pénurie de matériaux affecte-elle vos projets ?
Approvisionnements difficiles : des professionnels partagent la manière dont ils font face à cette situation tendue
En France, la pénurie ne concerne pas uniquement le bois de construction mais aussi d’autres matières premières comme l’acier, les produits métallurgiques, le polyuréthane, le béton ou encore le verre. Les associations professionnelles telles que la Fédération Française du Bâtiment (FFB) ou le syndicat patronal de l’artisanat du bâtiment (CAPEB) pointent du doigt la crise sanitaire et l’arrêt des productions pendant les confinements, ainsi que le désordre dans le transport international, le tout associé à une demande en hausse. Jean-Christophe Repon, Président de la CAPEB a déclaré dans un communiqué : « Si les indicateurs d’activité de ce début d’année sont plutôt encourageants et optimistes pour nos entreprises artisanales du bâtiment en termes de croissance, d’intention d’embauches et trésorerie, la prudence reste tout de même de mise en raison de la crise sanitaire, mais aussi du risque d’aggravation des difficultés d’approvisionnement en matériels et matériaux pour les semaines et les mois à venir. »
Quels sont les matériaux concernés dans les chantiers individuels ?
Si les approvisionnements sont difficiles depuis le premier confinement, les pros observent une aggravation des pénuries depuis le début de l’année. « Depuis deux ou trois mois, la pénurie devient de plus en plus catastrophique. Il y a une pénurie extrêmement importante qui nous empêche de terminer certains chantiers », partage Bernadette Krasikow, de l’entreprise tout corps d’état Sweet Home Paris. Au-delà du bois de construction, et pour ne citer que quelques produits, la professionnelle rencontre ainsi des difficultés pour s’approvisionner en MDF afin de créer des aménagements sur mesure, mais aussi en charnières, sur les produits de plomberie et sur la peinture. « Cela concerne tous les composants qui ne sont pas produits en France et en Europe. Même pour la peinture produite en France, certains composants proviennent d’Asie et manquent aujourd’hui aux fournisseurs. Ces derniers ne savent même pas quand ils auront du réassort sur certaines références », poursuit la professionnelle.
Si les approvisionnements sont difficiles depuis le premier confinement, les pros observent une aggravation des pénuries depuis le début de l’année. « Depuis deux ou trois mois, la pénurie devient de plus en plus catastrophique. Il y a une pénurie extrêmement importante qui nous empêche de terminer certains chantiers », partage Bernadette Krasikow, de l’entreprise tout corps d’état Sweet Home Paris. Au-delà du bois de construction, et pour ne citer que quelques produits, la professionnelle rencontre ainsi des difficultés pour s’approvisionner en MDF afin de créer des aménagements sur mesure, mais aussi en charnières, sur les produits de plomberie et sur la peinture. « Cela concerne tous les composants qui ne sont pas produits en France et en Europe. Même pour la peinture produite en France, certains composants proviennent d’Asie et manquent aujourd’hui aux fournisseurs. Ces derniers ne savent même pas quand ils auront du réassort sur certaines références », poursuit la professionnelle.
Comment la pénurie affecte l’activité des professionnels de la maison ?
Des délais de livraison et retards de chantiers. La principale conséquence de la pénurie sur les chantiers de rénovation et de construction de logements réside dans les retards. Comme nous l’explique Bernadette Krasikow, « la pénurie est telle que les fournisseurs ne peuvent plus notifier les délais de livraison sur les bons de commande. Pour vous donner un exemple, j’ai commandé des fenêtres pour lesquelles les délais de livraisons sont généralement compris entre 6 et 8 semaines. Ils sont passés à 13 semaines, soit plus de 3 mois ». La cheffe d’entreprise nous confie également qu’elle ne pourra bientôt plus proposer des contrats de travaux à ses clients, comme elle a l’habitude de le faire, et ainsi garantir une date de début et de fin de chantier moyennant des pénalités de retard. « C’est ce qui faisait aussi ma force, car très peu d’entreprises en proposent », précise-t-elle.
Trouvez un entrepreneur général près de chez vous sur Houzz
Des délais de livraison et retards de chantiers. La principale conséquence de la pénurie sur les chantiers de rénovation et de construction de logements réside dans les retards. Comme nous l’explique Bernadette Krasikow, « la pénurie est telle que les fournisseurs ne peuvent plus notifier les délais de livraison sur les bons de commande. Pour vous donner un exemple, j’ai commandé des fenêtres pour lesquelles les délais de livraisons sont généralement compris entre 6 et 8 semaines. Ils sont passés à 13 semaines, soit plus de 3 mois ». La cheffe d’entreprise nous confie également qu’elle ne pourra bientôt plus proposer des contrats de travaux à ses clients, comme elle a l’habitude de le faire, et ainsi garantir une date de début et de fin de chantier moyennant des pénalités de retard. « C’est ce qui faisait aussi ma force, car très peu d’entreprises en proposent », précise-t-elle.
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Des conséquences sur les devis. L’augmentation des prix des matières premières n’est pas toujours répercutée sur la facture finale du client, signifiant qu’elle est à la charge du professionnel. C’est ce qu’explique Bernadette Krasikow : « Je constate une hausse comprise entre 5 % et 10 % des prix chez les fournisseurs. C’est énorme pour les devis signés en début d’année, alors qu’il était impossible pour nous d’anticiper une telle hausse, car nous ne pouvons pas la répercuter. » La professionnelle est obligée aujourd’hui de réajuster ses tarifs en fonction, d’autant qu’à la hausse du coût des matières premières s’ajoute celle du transport en containers maritimes.
Pour plus de clarté, l’architecte Tina Merkes nous explique la situation d’un point de vue client : « Pour le client, il n’y a pas de surcoût pour le moment car une fois le devis signé, l’entreprise doit respecter les prix qui y sont affichés. Par contre, si un client signe un devis en 2020 pour finalement démarrer les travaux en 2021, et que ce décalage n’est pas de la faute de l’entreprise, une actualisation des prix peut-être envisageable. »
Pour plus de clarté, l’architecte Tina Merkes nous explique la situation d’un point de vue client : « Pour le client, il n’y a pas de surcoût pour le moment car une fois le devis signé, l’entreprise doit respecter les prix qui y sont affichés. Par contre, si un client signe un devis en 2020 pour finalement démarrer les travaux en 2021, et que ce décalage n’est pas de la faute de l’entreprise, une actualisation des prix peut-être envisageable. »
Quelles solutions sont mises en place par les professionnels ?
Anticiper au maximum. Depuis le premier confinement, qui avait déjà chamboulé les approvisionnements malgré les stocks encore existants, les professionnels ont revu leurs habitudes et anticipent davantage. C’est encore plus vrai aujourd’hui alors que la situation ne s’améliore pas. « Nous passons toutes les commandes dès le démarrage du chantier et nous ne fonctionnons plus en flux continu comme nous pouvions le faire auparavant. Nous faisons en sorte que les décisions soient prises avec les clients le plus vite possible, même pour les produits à poser en fin de chantier car nous n’avons plus de marge de délais comme avant », explique Tina Merkes.
Une pratique qui n’est pas toujours évidente à mettre en place, comme le précise Bernadette Krasikow : « La plupart des clients aujourd’hui signent les devis la veille pour le lendemain. Cependant, il nous est impossible d’anticiper les achats tant que le devis n’est pas signé, quelle que soit la date prévue de commencement des travaux. »
Le logiciel Houzz Pro peut alors être d’une aide précieuse lorsqu’il s’agit de planifier un chantier et de s’assurer d’en respecter les délais. Le tableau de bord projet et l’outil planning aident les professionnels à avoir une vue générale sur l’avancement du projet et à savoir précisément où ils en sont. Cela permet notamment d’anticiper les retards et de prendre des mesures correctives à temps pour limiter leur impact sur le projet global, en gagnant par exemple du temps sur d’autres postes.
Anticiper au maximum. Depuis le premier confinement, qui avait déjà chamboulé les approvisionnements malgré les stocks encore existants, les professionnels ont revu leurs habitudes et anticipent davantage. C’est encore plus vrai aujourd’hui alors que la situation ne s’améliore pas. « Nous passons toutes les commandes dès le démarrage du chantier et nous ne fonctionnons plus en flux continu comme nous pouvions le faire auparavant. Nous faisons en sorte que les décisions soient prises avec les clients le plus vite possible, même pour les produits à poser en fin de chantier car nous n’avons plus de marge de délais comme avant », explique Tina Merkes.
Une pratique qui n’est pas toujours évidente à mettre en place, comme le précise Bernadette Krasikow : « La plupart des clients aujourd’hui signent les devis la veille pour le lendemain. Cependant, il nous est impossible d’anticiper les achats tant que le devis n’est pas signé, quelle que soit la date prévue de commencement des travaux. »
Le logiciel Houzz Pro peut alors être d’une aide précieuse lorsqu’il s’agit de planifier un chantier et de s’assurer d’en respecter les délais. Le tableau de bord projet et l’outil planning aident les professionnels à avoir une vue générale sur l’avancement du projet et à savoir précisément où ils en sont. Cela permet notamment d’anticiper les retards et de prendre des mesures correctives à temps pour limiter leur impact sur le projet global, en gagnant par exemple du temps sur d’autres postes.
Allonger les délais. Pour éviter tout malentendu avec les clients, la plupart des professionnels prennent aujourd’hui le parti d’annoncer des délais plus longs, en se laissant parfois un peu de marge. Car mieux vaut annoncer une bonne nouvelle et terminer le chantier en avance que le contraire. « Nous annonçons désormais des délais plus longs aux clients, même pour les fournitures. Pour des fenêtres par exemple, les délais sont maintenant de huit semaines, contre cinq à six en temps normal. Tout cela est à prendre en compte dans le planning », explique Tina Merkes.
Consommer le plus localement possible. L’architecte cherche aussi, dès que cela est possible, à trouver des alternatives locales aux produits manquants. « Au lieu de commander un escalier chez un grand fabricant, par exemple, nous allons plutôt le faire fabriquer sur mesure par un artisan local. Nous commandons aussi plus de produits français pour avoir un meilleur suivi, mais aussi car cela est beaucoup plus écologique. »
Une stratégie qui a toutefois ses limites selon Bernadette Krasikow. La professionnelle explique que « la pénurie concerne beaucoup de produits qui ne sont pas forcément fabriqués à proximité et pour lesquels il n’y a pas d’alternative locale. Il s’agit souvent de produits techniques, qui ne se voient pas dans le rendu final d’une rénovation, mais qui sont indispensables pour la mener à bien ».
Consommer le plus localement possible. L’architecte cherche aussi, dès que cela est possible, à trouver des alternatives locales aux produits manquants. « Au lieu de commander un escalier chez un grand fabricant, par exemple, nous allons plutôt le faire fabriquer sur mesure par un artisan local. Nous commandons aussi plus de produits français pour avoir un meilleur suivi, mais aussi car cela est beaucoup plus écologique. »
Une stratégie qui a toutefois ses limites selon Bernadette Krasikow. La professionnelle explique que « la pénurie concerne beaucoup de produits qui ne sont pas forcément fabriqués à proximité et pour lesquels il n’y a pas d’alternative locale. Il s’agit souvent de produits techniques, qui ne se voient pas dans le rendu final d’une rénovation, mais qui sont indispensables pour la mener à bien ».
Chercher des solutions de remplacement. Lorsque cela est possible, Tina Merkes pousse ses clients à faire preuve de flexibilité et à envisager le remplacement d’un matériau par un autre. « En ce qui concerne l’isolation par exemple, il y a beaucoup de matériaux différents disponibles, mais il faut bien connaître leurs caractéristiques pour pouvoir les proposer. » La professionnelle échange aussi beaucoup avec ses confrères architectes sur les alternatives possibles à tel ou tel matériau.
Bernadette Krasikow nuance en expliquant qu’il n’est pas toujours facile de remplacer un produit ou un matériau et que le client n’est pas toujours ouvert. « Nous faisons beaucoup de mobilier sur mesure en MDF, difficile à trouver en ce moment. Il n’est pas facile de remplacer le MDF, par du plaqué chêne par exemple, car le prix n’est pas le même et la facture serait beaucoup plus élevée pour le client », explique la pro avant de poursuivre, « je dois finaliser un chantier pour le 5 juin, mais la référence de peinture que je souhaitais est en rupture. J’ai donc pris une référence plus chère en rognant sur ma marge. »
Acheter en seconde main. Parmi les solutions alternatives pour contourner la pénurie de matériaux, Tina Merkes cite également l’achat de seconde main : « On peut trouver des matériaux de récupération sur des plateformes de réemploi spécifiques comme www.backacia.com ou www.cycle-up.fr. Une solution économique et écologique en même temps. »
Qu’il s’agisse de parcourir les magasins à la recherche des stocks restants, de chercher des solutions de remplacement ou de chercher des produits à recycler, cela demande néanmoins un temps précieux aux professionnels, qui n’est pas toujours refacturé aux clients. D’où l’importance de s’entourer de professionnels compétents pour mener à bien un projet de rénovation.
Bernadette Krasikow nuance en expliquant qu’il n’est pas toujours facile de remplacer un produit ou un matériau et que le client n’est pas toujours ouvert. « Nous faisons beaucoup de mobilier sur mesure en MDF, difficile à trouver en ce moment. Il n’est pas facile de remplacer le MDF, par du plaqué chêne par exemple, car le prix n’est pas le même et la facture serait beaucoup plus élevée pour le client », explique la pro avant de poursuivre, « je dois finaliser un chantier pour le 5 juin, mais la référence de peinture que je souhaitais est en rupture. J’ai donc pris une référence plus chère en rognant sur ma marge. »
Acheter en seconde main. Parmi les solutions alternatives pour contourner la pénurie de matériaux, Tina Merkes cite également l’achat de seconde main : « On peut trouver des matériaux de récupération sur des plateformes de réemploi spécifiques comme www.backacia.com ou www.cycle-up.fr. Une solution économique et écologique en même temps. »
Qu’il s’agisse de parcourir les magasins à la recherche des stocks restants, de chercher des solutions de remplacement ou de chercher des produits à recycler, cela demande néanmoins un temps précieux aux professionnels, qui n’est pas toujours refacturé aux clients. D’où l’importance de s’entourer de professionnels compétents pour mener à bien un projet de rénovation.
ET VOUS ?
Rencontrez-vous des problèmes liés à la pénurie dans vos projets ?
Retrouvez tous nos articles pour faire face aux difficultés liées à la pandémie dans notre rubrique Résilience
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Dans ce contexte tendu, nous nous sommes entretenus avec des professionnels présents sur Houzz pour savoir comment ils faisaient face à la situation, entre difficultés et solutions.