Comment prendre soin des abeilles de son jardin ?
Découvrez pourquoi et comment abriter et protéger ces pollinisatrices
Plus d’un tiers des récoltes mondiales dépendent des pollinisateurs. À titre d’exemple, environ 75 % des fruits, légumes et fruits à coque produits aux États-Unis sont pollinisés par les abeilles. Ce qui n’empêche pas ces dernières d’être en danger. La chute du nombre de pollinisateurs à travers le monde menace officiellement la production alimentaire sur la planète. Certains d’entre eux ont même rejoint la liste des espèces en voie de disparition.
Il existe des solutions pour préserver leurs populations et cela commence dans votre jardin. Si on ne s’improvise pas apiculteur, on peut s’occuper des abeilles sans ruche ni masque de protection : voici quatre pistes pour élever des abeilles chez vous.
Il existe des solutions pour préserver leurs populations et cela commence dans votre jardin. Si on ne s’improvise pas apiculteur, on peut s’occuper des abeilles sans ruche ni masque de protection : voici quatre pistes pour élever des abeilles chez vous.
Vous pouvez inviter les abeilles endogènes dans votre jardin en leur offrant un nichoir. Leur habitat se réduisant comme peau de chagrin, il leur sera très utile. Ces abris sont simples à installer et occupent peu d’espace. Celui-ci, imaginé par Urban Hedgerow, se suspend à un mur et offre un refuge aux abeilles sauvages nidifiant, aux coccinelles, chrysopes et autres pollinisateurs indispensables.
Comment fabriquer un hôtel à insectes ?
Comment fabriquer un hôtel à insectes ?
« En Amérique du Nord, environ 30 % des abeilles endogènes pondent leurs œufs de petits tunnels », explique le Native Bee Conservancy sur son site. « Le diamètre du tunnel et sa longueur varient selon les espèces. Pour attirer différentes abeilles, mieux vaut donc prévoir des tunnels de taille variée. » Ce nichoir, installé dans une résidence et ferme urbaine à Davis, en Californie, est une version moderne d’un habitat classique.
Les abris à pollinisateurs offrent également un refuge à d’autres bêtes sauvages et peuvent servir de treillis pour vos plantes, comme ici avec des modèles de chez TerraTrellis. Pour mieux séduire les abeilles, ils doivent être orientés vers le sud. Veillez à n’utiliser que du bois non traité ou des tubes de bambou. Si possible, installez une feuille de papier enroulée ou de la paille à l’intérieur afin de pouvoir les nettoyer une fois par an et éviter ainsi la prolifération des parasites.
Vous pouvez aussi rassembler des matériaux faciles à nettoyer ou à remplacer, une fois par an, comme ici avec cet abri à insectes de chez Urban Hedgerow.
Digitale blanche (Digitalis lanata)
2. Nourrissez vos abeilles
Pour favoriser la croissance de la population d’abeilles, rien de tel que de planter des fleurs à leur intention. Cette étape fort agréable est aussi cruciale. Marla Spivak, chercheuse, travaille sur l’importance de l’habitat pour pollinisateurs dans les paysages urbains. Dans un TED Talk de 2013 traitant de la disparition des abeilles, elle conseille : « Chacun d’entre nous peut agir en faveur des abeilles de deux manières très concrètes : en plantant des fleurs qui leur conviennent et en ne contaminant pas ce qui constitue leur nourriture avec des pesticides. »
Consacrer ne serait-ce que 10 % de nos espaces extérieurs aux abeilles pourrait avoir un impact majeur sur les populations locales d’abeilles. Si vous avez une véranda, plantez des fleurs en pot. Si vous avez un jardin, pourquoi ne pas créer un beau parterre ou une jachère fleurie avec des espèces endogènes ?
2. Nourrissez vos abeilles
Pour favoriser la croissance de la population d’abeilles, rien de tel que de planter des fleurs à leur intention. Cette étape fort agréable est aussi cruciale. Marla Spivak, chercheuse, travaille sur l’importance de l’habitat pour pollinisateurs dans les paysages urbains. Dans un TED Talk de 2013 traitant de la disparition des abeilles, elle conseille : « Chacun d’entre nous peut agir en faveur des abeilles de deux manières très concrètes : en plantant des fleurs qui leur conviennent et en ne contaminant pas ce qui constitue leur nourriture avec des pesticides. »
Consacrer ne serait-ce que 10 % de nos espaces extérieurs aux abeilles pourrait avoir un impact majeur sur les populations locales d’abeilles. Si vous avez une véranda, plantez des fleurs en pot. Si vous avez un jardin, pourquoi ne pas créer un beau parterre ou une jachère fleurie avec des espèces endogènes ?
Imaginer un coin abeilles dans votre jardin est bénéfique pour vous comme pour elles. Nous habitons à San José, en Californie, et avons dans le nôtre un mur d’acacias (Acacia iteaphylla). Ces arbres résistent à la sécheresse et produisent des fleurs jaunes duveteuses dont se nourrissent nos abeilles et pollinisateurs endogènes à la fin de l’hiver quand il n’y a presque plus rien à butiner. Le nectar d’acacia donne en outre un miel délicieux. Lorsqu’ils ne sont pas en fleurs, les arbres garantissent notre intimité et offrent un joli fond bleu argenté à nos repas estivaux.
Vous pouvez également nourrir les abeilles et vous débarrasser des mauvaises herbes en plantant une culture de couverture dans les zones vierges de votre jardin. Comme le raconte Benjamin Vogt dans un article sur les mauvaises herbes : : « La nature aime le foisonnement et cherche à remplir tout espace fertile. »
Plantez des trèfles, tel que ce trèfle violet (Dalea purpurea). Ils nourrissent les abeilles et dopent votre sol en azote. Certains sites vendent également des mélanges pour pollinisateurs : il se sème facilement et, avec un peu d’eau, se transforme rapidement en prairie fleurie.
Plantez des trèfles, tel que ce trèfle violet (Dalea purpurea). Ils nourrissent les abeilles et dopent votre sol en azote. Certains sites vendent également des mélanges pour pollinisateurs : il se sème facilement et, avec un peu d’eau, se transforme rapidement en prairie fleurie.
Non seulement les jachères fleuries sont belles, mais en plus elles sont une abondante source de nourriture pour les abeilles. Dans les régions chaudes, de nombreuses pelouses meurent en période de sécheresse (et avec elle la nécessité de les entretenir…). Pour éviter cela, rien de tel qu’une jachère pour un jardin agréable à vivre et à regarder. Ces prairies à taille humaines ne conviennent cependant pas aux enfants ayant l’habitude de jouer pieds nus en extérieur : ils pourraient marcher accidentellement sur une abeille attirée par toutes ces fleurs. La jachère fleurie dans ce verger illustre le mariage réussi de la prairie et d’une pelouse. Elle favorise la protection des fleurs indigènes et de l’habitat des pollinisateurs.
Conseils de pro pour transformer votre jardin en prairie fleurie
Conseils de pro pour transformer votre jardin en prairie fleurie
3. Préservez votre jardin des pesticides
S’il est crucial de nourrir les abeilles, il l’est tout autant de les protéger des pesticides. Pour favoriser leur reproduction, mieux vaut éviter tout pesticide ou herbicide. Ces derniers affaiblissent les insectes, s’ils ne les tuent pas.
Les néonicotinoïdes, en particulier, s’attaquent au système nerveux des insectes. Leur rôle actif dans le syndrome d’effondrement des colonies a été prouvé. Partout dans le monde, on peut voir des images désolantes de colonies entières empoisonnées aux pesticides. Les abeilles meurent au pied de leur ruche. Même en faible quantité, ces produits affaiblissent les réponses immunitaires des abeilles. Elles sont alors directement exposées au varroa, un acarien destructeur.
En traitant nos plantes aux néonicotinoïdes longue durée, nous empoisonnons les sources d’alimentation des abeilles et mettant en danger leur santé aussi bien que la nôtre.
S’il est crucial de nourrir les abeilles, il l’est tout autant de les protéger des pesticides. Pour favoriser leur reproduction, mieux vaut éviter tout pesticide ou herbicide. Ces derniers affaiblissent les insectes, s’ils ne les tuent pas.
Les néonicotinoïdes, en particulier, s’attaquent au système nerveux des insectes. Leur rôle actif dans le syndrome d’effondrement des colonies a été prouvé. Partout dans le monde, on peut voir des images désolantes de colonies entières empoisonnées aux pesticides. Les abeilles meurent au pied de leur ruche. Même en faible quantité, ces produits affaiblissent les réponses immunitaires des abeilles. Elles sont alors directement exposées au varroa, un acarien destructeur.
En traitant nos plantes aux néonicotinoïdes longue durée, nous empoisonnons les sources d’alimentation des abeilles et mettant en danger leur santé aussi bien que la nôtre.
De notre côté, nous avons décidé de préserver la santé de notre famille en bannissant les pesticides de notre jardin. Nous mangeons les fruits et légumes que nous y produisons et nous y jouons. Nous en constatons les bienfaits pour nous tous, y compris notre chien (qui y batifole et grignote nos plantes). Nos poules se nourrissent de l’herbe du jardin et nous fournissent en œufs. Cela œuvre aussi en faveur des abeilles et autres pollinisateurs qui y élisent résidence, ainsi que de la flore et des bactéries bénéfiques qui le peuplent.
Ceci dit, je n’aime vraiment pas les mauvaises herbes, et je suis parfois tentée de me ruer sur le premier herbicide venu. Je suis par exemple en ce moment en guerre contre le liseron, une plante ligneuse un rien sournoise. Elle a pris ses quartiers dans notre jardin urbain et étrangle lentement mais sûrement mes rangées de citrouilles géantes.
Pour éviter la prolifération des mauvaises herbes, il est intéressant de savoir en premier lieu pourquoi votre jardin les attire. Découvrez comment se débarrasser des mauvaises herbes sans recourir aux pesticides.
Pour éviter la prolifération des mauvaises herbes, il est intéressant de savoir en premier lieu pourquoi votre jardin les attire. Découvrez comment se débarrasser des mauvaises herbes sans recourir aux pesticides.
Photographie : JKehoe Photos
Lorsque vous choisissez vos plantes, vérifiez qu’elles sont sans pesticides. Lisez l’étiquette à la recherche de la mention « sans néonicotinoïdes ». Les fleurs riches en nectar et pollen sont une valeur sûre. Vous ne pourrez pas les rater : ce sont celles autour desquelles les abeilles s’activent le plus dans le magasin !
Autre source de plaisir pour les yeux : choisir des fleurs pour la couleur de leur pollen. Observez les abeilles se parer de diverses couleurs à mesure qu’elles visitent votre jardin. Celle sur la photo est ainsi tout habillée de pollen bleu.
Lorsque vous choisissez vos plantes, vérifiez qu’elles sont sans pesticides. Lisez l’étiquette à la recherche de la mention « sans néonicotinoïdes ». Les fleurs riches en nectar et pollen sont une valeur sûre. Vous ne pourrez pas les rater : ce sont celles autour desquelles les abeilles s’activent le plus dans le magasin !
Autre source de plaisir pour les yeux : choisir des fleurs pour la couleur de leur pollen. Observez les abeilles se parer de diverses couleurs à mesure qu’elles visitent votre jardin. Celle sur la photo est ainsi tout habillée de pollen bleu.
4. Protégez les essaims d’abeille à miel, ne les exterminez pas
Un essaim d’abeilles a de quoi impressionner. Il peut même être pour certains une vision de cauchemar, au même titre qu’un requin ou que tout un auditoire face à vous. Pourtant, il ne s’agit que d’un groupe d’individus à la recherche d’un nouvel abri. Les abeilles en essaims ont souvent l’estomac plein de miel : elles ont fait leurs bagages en prévision de leur futur emménagement. Leur unique préoccupation est d’essayer de rester groupées et de suivre leur reine, un peu comme un groupe d’enfants suivrait la maîtresse lors d’une sortie scolaire.
Ici, on les voit formant une chaîne en se « tenant par la main ». Elles ne tiennent qu’à une chose : ne pas être séparées. S’en prendre à vous est le cadet de leurs soucis – à moins qu’elles ne se sentent menacées.
Un essaim d’abeilles a de quoi impressionner. Il peut même être pour certains une vision de cauchemar, au même titre qu’un requin ou que tout un auditoire face à vous. Pourtant, il ne s’agit que d’un groupe d’individus à la recherche d’un nouvel abri. Les abeilles en essaims ont souvent l’estomac plein de miel : elles ont fait leurs bagages en prévision de leur futur emménagement. Leur unique préoccupation est d’essayer de rester groupées et de suivre leur reine, un peu comme un groupe d’enfants suivrait la maîtresse lors d’une sortie scolaire.
Ici, on les voit formant une chaîne en se « tenant par la main ». Elles ne tiennent qu’à une chose : ne pas être séparées. S’en prendre à vous est le cadet de leurs soucis – à moins qu’elles ne se sentent menacées.
Si vous découvrez un essaim, restez à distance et, surtout, ne tuez pas les abeilles ! Faites appel à un apiculteur chevronné ou à une entreprise spécialisée et bienveillante. Elles seront capturées et transportées dans un endroit où elles sont les bienvenues. La plupart des apiculteurs s’en chargent avec bonheur, car ils récupèrent ainsi gratuitement des butineurs ayant survécu à l’hiver et donc porteuse de gènes résistants. Recherchez sur Internet un professionnel, équipe de sauvetage ou apiculteur, pour vous aider.
Sauver un essaim plutôt que de le détruire garantit la survie d’une future colonie d’abeilles à miel. À la manière des refuges pour animaux, les apiculteurs volontaires accueillent les abeilles et leur trouvent un nouveau foyer où prospérer et ne plus être perçues comme nuisibles. C’est d’ailleurs ainsi que nous nous sommes lancés dans cette aventure.
Sauver un essaim plutôt que de le détruire garantit la survie d’une future colonie d’abeilles à miel. À la manière des refuges pour animaux, les apiculteurs volontaires accueillent les abeilles et leur trouvent un nouveau foyer où prospérer et ne plus être perçues comme nuisibles. C’est d’ailleurs ainsi que nous nous sommes lancés dans cette aventure.
Photographie : Rob Cruickshank
Accueillir des abeilles dans votre jardin, en prendre soin et veiller à ce qu’elles restent en vie ne nécessite pas de combinaison d’apiculteur ou d’équipement onéreux. En créant un habitat sans pesticide et en leur offrant de quoi se nourrir, vous agirez en faveur de leur protection. Préserver les butineurs, c’est préserver l’environnement !
ET VOUS ?
Vous avez accueilli des butineuses dans votre jardin ? Partagez votre expérience et vos astuces dans la partie commentaires.
Découvrez plus d’astuces pour cultiver votre jardin
Accueillir des abeilles dans votre jardin, en prendre soin et veiller à ce qu’elles restent en vie ne nécessite pas de combinaison d’apiculteur ou d’équipement onéreux. En créant un habitat sans pesticide et en leur offrant de quoi se nourrir, vous agirez en faveur de leur protection. Préserver les butineurs, c’est préserver l’environnement !
ET VOUS ?
Vous avez accueilli des butineuses dans votre jardin ? Partagez votre expérience et vos astuces dans la partie commentaires.
Découvrez plus d’astuces pour cultiver votre jardin
Les abeilles à miel constituent l’une des 20 000 espèces recensées. Les autres sont pour la plupart indigènes, non agressives et solitaires, parfaitement adaptées au climat sous lequel elles vivent.
Les abeilles à miel sont d’excellentes pollinisatrices : une même ruche engendre des dizaines de milliers d’entre elles, qui butinent des centaines de milliers de fleurs chaque jour. Les abeilles endogènes sont des pollinisatrices « deux ou trois fois plus efficaces » que les abeilles à miel, précise Bryan Danforth, professeur d’entomologie à l’université Cornell dans l’État de New York. Elles sont également mieux armées pour endurer les conditions climatiques de leur habitat d’origine comme la pluie, le vent et le froid. Ces mêmes conditions peuvent en revanche nuire aux abeilles à miel européennes. Les abeilles endogènes, aux couleurs de joyaux comme cette abeille « de la sueur » (ou halictide) vert métallique, peuvent être de taille variée.