Architecture
Conseils de pro : 8 questions à se poser avant de bâtir une extension
Agrandir ma maison, oui, mais comment m'y prendre ? Une architecte vous aide à y voir plus clair pour bien commencer votre projet
En raison du prix galopant du mètre carré, en particulier dans les grandes agglomérations, la solution de l’extension a plus que jamais le vent en poupe. Il est souvent plus rentable pour les propriétaires d’un bien de se confronter aux lourds travaux de transformation de leur habitation que d’essayer de trouver dans le même quartier un logement plus grand adapté à leur budget. Or, une extension n’est pas un chantier anodin : il implique quelques connaissances solides en matière d’urbanisme et de frapper aux bonnes portes. Floriane Grudé, architecte chez POP architectes, est régulièrement confrontée à cette problématique dans la région nantaise où elle officie. Elle a bien voulu nous aider à nous poser les questions essentielles pour mettre sur les rails notre projet d’extension.
2. Une extension de quelle taille, de quelle hauteur ?
En pratique, rendez-vous sur le PLU de votre ville et consultez les « pièces graphiques ». Trouvez la zone sur laquelle est implantée votre maison, qui porte un repère de type UA, UG, UH… Consultez ensuite le règlement du PLU propre à votre zone. Il vous dira jusqu’à quelle hauteur vous pouvez construire sur votre parcelle, quelle est la « bande de constructibilité » par rapport à la voirie, et même parfois les matériaux de construction ou les couleurs requises, en particulier si vous êtes en périphérie d’un monument historique.
En pratique, rendez-vous sur le PLU de votre ville et consultez les « pièces graphiques ». Trouvez la zone sur laquelle est implantée votre maison, qui porte un repère de type UA, UG, UH… Consultez ensuite le règlement du PLU propre à votre zone. Il vous dira jusqu’à quelle hauteur vous pouvez construire sur votre parcelle, quelle est la « bande de constructibilité » par rapport à la voirie, et même parfois les matériaux de construction ou les couleurs requises, en particulier si vous êtes en périphérie d’un monument historique.
À noter : La surélévation est un type particulier d’extension. Dans les très grandes villes, il arrive même que l’on étende la maison en creusant dans le sol façon souplex.
3. Qui peut m’aider gratuitement à concrétiser mon projet ?
Décrypter le PLU n’est pas toujours évident… Vous pouvez prendre rendez-vous avec un architecte conseil du CAUE (Conseil d’Architecture, Urbanisme et Environnement) de votre département. Il décryptera pour vous la réglementation et vous donnera des conseils adaptées à votre terrain.
Quand votre projet d’extension commence à prendre corps et que vous avez les premières idées de plan, prenez rendez-vous avec un instructeur des demandes d’autorisation d’urbanisme. Ce dernier vous aidera à valider votre dossier et évitera qu’il soit recalé au stade de la demande du permis de construire ou de la déclaration préalable.
Décrypter le PLU n’est pas toujours évident… Vous pouvez prendre rendez-vous avec un architecte conseil du CAUE (Conseil d’Architecture, Urbanisme et Environnement) de votre département. Il décryptera pour vous la réglementation et vous donnera des conseils adaptées à votre terrain.
Quand votre projet d’extension commence à prendre corps et que vous avez les premières idées de plan, prenez rendez-vous avec un instructeur des demandes d’autorisation d’urbanisme. Ce dernier vous aidera à valider votre dossier et évitera qu’il soit recalé au stade de la demande du permis de construire ou de la déclaration préalable.
4. De quelle extension ai-je besoin ?
Une fois que le PLU vous a donné la confirmation que vous pouvez envisager une extension ou une surélévation, et que vous connaissez ses dimensions maximales, définissez bien vos besoins. Vous faut-il une nouvelle cuisine, agrandir votre séjour, ajouter une chambre ou un bureau, créer un garage ? Considérez le projet globalement en imaginant comment l’extension va fusionner avec le reste de la maison. N’hésitez pas à vous faire des dossiers d’idées sur Houzz pour trouver des projets qui vous ressemblent. Vous pourrez les montrer au professionnel qui vous accompagnera et lui faire comprendre plus rapidement et plus précisément ce que vous souhaitez.
Une fois que le PLU vous a donné la confirmation que vous pouvez envisager une extension ou une surélévation, et que vous connaissez ses dimensions maximales, définissez bien vos besoins. Vous faut-il une nouvelle cuisine, agrandir votre séjour, ajouter une chambre ou un bureau, créer un garage ? Considérez le projet globalement en imaginant comment l’extension va fusionner avec le reste de la maison. N’hésitez pas à vous faire des dossiers d’idées sur Houzz pour trouver des projets qui vous ressemblent. Vous pourrez les montrer au professionnel qui vous accompagnera et lui faire comprendre plus rapidement et plus précisément ce que vous souhaitez.
5. Quel professionnel contacter ?
À ce stade de votre projet, il est bon de vous faire aider :
À ce stade de votre projet, il est bon de vous faire aider :
- Pour dessiner les plans de votre extension : un professionnel est à même de considérer le projet dans sa globalité et de permettre la bonne intégration de l’extension. Il faudra peut-être envisager de remodeler les pièces adjacentes de la maison, les fonctions, les circulations…
- Pour entreprendre les démarches préalables à la construction. Une extension de moins de 40 m² requiert une simple déclaration préalable. Au-delà, ou si elle fait excéder la surface de plancher totale de plus de 170 m², il faudra en passer par une demande de permis de construire. Notez qu’une loi vient d’être votée au Sénat afin de rabaisser la limite des 170 m² de surface plancher à 150. Elle va être bientôt applicable.
6. Quel est le rôle d’un architecte ?
L’architecte est l’interlocuteur privilégié pour concrétiser clés en main un projet d’extension. L’architecte pense le projet dans sa globalité en cherchant les astuces fonctionnelles les mieux adaptés à votre mode de vie.
L’architecte est l’interlocuteur privilégié pour concrétiser clés en main un projet d’extension. L’architecte pense le projet dans sa globalité en cherchant les astuces fonctionnelles les mieux adaptés à votre mode de vie.
- Il est possible de s’adjoindre les services d’un architecte uniquement pour une « mission esquisse » : étude du PLU, proposition d’une ou deux esquisses de l’extension avec plan volumétrique, conseils pour que le projet soit conforme au code de l’urbanisme. Comptez environ 1 500 euros HT.
- L’esquisse de l’extension est un document qui sert de support à l’échange entre l’architecte et le client. Tout peut être discuté et modifié à ce stade. Une fois que vous êtes tombés d’accord, vous concluez un contrat avec l’architecte pour entrer dans la phase de réalisation de votre projet. Les honoraires de l’architecte s’élèveront à environ 10 % du prix du chantier, 12 % pour les chantiers complexes.
7. Quel budget prévoir ?
L’architecte ou le maître d’œuvre qui va prendre en charge le suivi de la construction a besoin de connaître précisément votre budget. De ce paramètre découlera la taille de l’extension, les matériaux, les finitions… Le budget figurera sur votre contrat et vous permettra d’aller démarcher les banques pour un prêt éventuel. Comptez au minimum 35 000 euros HT, par exemple pour une extension de petite surface d’un salon de jardin. Dès que l’extension est assez grande ou qu’il faut créer des évacuations pour une cuisine ou une salle de bains, l’addition a tôt fait de s’envoler. Ci-dessus, à Saint-Briac, cette extension de verre de 30 m² au sol, aménagée en bureau, a coûté 131 000 euros HT.
L’architecte ou le maître d’œuvre qui va prendre en charge le suivi de la construction a besoin de connaître précisément votre budget. De ce paramètre découlera la taille de l’extension, les matériaux, les finitions… Le budget figurera sur votre contrat et vous permettra d’aller démarcher les banques pour un prêt éventuel. Comptez au minimum 35 000 euros HT, par exemple pour une extension de petite surface d’un salon de jardin. Dès que l’extension est assez grande ou qu’il faut créer des évacuations pour une cuisine ou une salle de bains, l’addition a tôt fait de s’envoler. Ci-dessus, à Saint-Briac, cette extension de verre de 30 m² au sol, aménagée en bureau, a coûté 131 000 euros HT.
8. J’opte pour une extension en parpaings ou en bois ?
La plupart des extensions sont réalisées en maçonnerie traditionnelle ou avec une ossature bois, pour des prix sensiblement équivalents. L’ossature bois est à privilégier pour les surélévations, car elle ne pèsera pas excessivement sur les fondations. Floriane Grudé insiste également sur les avantages de ce type d’ossature en extension : elle garantit la rapidité de la construction et la propreté du chantier. Ce matériau se prête également à toutes les finitions. Dans la maison ci-dessus, où l’extension de 45 m² a été réalisée en ossature bois, l’intégration avec le bâtiment d’origine a été assurée par un bardage en zinc à joints debout, une solution très tendance aujourd’hui.
ET VOUS ?
Envisagez-vous une extension ? L’avez-vous déjà réalisée ? Partagez votre expérience dans la partie commentaires !
Lire aussi :
Architecture : 10 idées d’extension pour gagner en surface habitable !
Découvrez des extensions remarquables
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La plupart des extensions sont réalisées en maçonnerie traditionnelle ou avec une ossature bois, pour des prix sensiblement équivalents. L’ossature bois est à privilégier pour les surélévations, car elle ne pèsera pas excessivement sur les fondations. Floriane Grudé insiste également sur les avantages de ce type d’ossature en extension : elle garantit la rapidité de la construction et la propreté du chantier. Ce matériau se prête également à toutes les finitions. Dans la maison ci-dessus, où l’extension de 45 m² a été réalisée en ossature bois, l’intégration avec le bâtiment d’origine a été assurée par un bardage en zinc à joints debout, une solution très tendance aujourd’hui.
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La première question à se poser est d’ordre légal. Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) définit l’occupation des sols : les règles d’implantation des constructions, leur apparence… Le PLU des grandes agglomérations est accessible en ligne. À défaut, il faudra se rendre en mairie pour le consulter. Il vous apprendra s’il est possible de surélever votre maison et/ou de l’étendre, et à quel endroit de votre parcelle.
Vérifiez attentivement les exigences du PLU en matière de place(s) de stationnement requise(s) pour votre habitation. Si vous augmentez la surface habitable, il peut être exigé en contrepartie que vous créiez sur votre parcelle une place de stationnement supplémentaire. L’impossibilité d’y satisfaire peut bloquer votre projet d’extension.