Conseils de pro : Quels revêtements pour un parking extérieur ?
Quel matériau envisager pour une zone de stationnement afin qu'elle soit durable, design et au meilleur prix ?
Agnès Carpentier
29 octobre 2022
Contributrice HOUZZ. Journaliste.
Les abords de votre maison ne sont plus en état ou n’ont pas encore été réalisés après sa construction récente. Vous êtes confronté à la problématique de réaliser un accès carrossable jusqu’au garage, à un carport ou à une zone de stationnement devant votre habitation. Jérôme Chéron, paysagiste depuis 2001 dans la région nantaise, président départemental de l’UNEP (l’Union Nationale des Entreprises du Paysage), nous livre ses choix préférés et les décrypte pour Houzz. « Une zone de parking fait en général 30 à 100 m². Avant de la recouvrir d’un matériau particulier, il est essentiel de bien préparer le sol en vue d’être carrossable. Ensuite je pose essentiellement quatre types de revêtements que j’ai éprouvés au fil des années et qui durent tous entre 15 et 20 ans. Je ne pose jamais de bois car il n’est pas carrossable, et dans ma région, jamais de carrelage non plus car, s’il convient très bien dans le Sud, il se fissure et se délite dans le temps dans les zones trop humides ou soumises à des variations de température », nous a-t-il précisé en préambule.
La préparation du sol : une étape essentielle
Avant toute chose, il est nécessaire d’ôter le revêtement de parking extérieur déjà en place s’il y en a un, puis de préparer le sol sur la zone destinée à accueillir le stationnement, c’est-à-dire mettre en place le « fond de forme ». Comme il s’agit d’une zone carrossable, cette préparation doit être faite avec méthode pour ne pas se déformer dans le temps, ce qui pourrait causer des ornières.
En voici les étapes :
Avant toute chose, il est nécessaire d’ôter le revêtement de parking extérieur déjà en place s’il y en a un, puis de préparer le sol sur la zone destinée à accueillir le stationnement, c’est-à-dire mettre en place le « fond de forme ». Comme il s’agit d’une zone carrossable, cette préparation doit être faite avec méthode pour ne pas se déformer dans le temps, ce qui pourrait causer des ornières.
En voici les étapes :
- Le décapage se réalise à la mini-pelle équipée d’un godet de curage.
- La terre est ensuite recouverte d’un géotextile : « Attention, pas de plastique noir comme on le faisait dans le temps, mais un textile drainant. L’eau remonte dans le sol par capillarité et créerait des poches qui feraient à terme bouger le revêtement posé au-dessus », insiste Jérôme Chéron. Le géotextile n’est pas tant là pour éviter la pousse des mauvaises herbes que pour empêcher les différents matériaux de se mélanger.
- Sur ce dernier est réalisé un empierrement à base de granulats de carrière, compactés au cylindre ou au patin vibrant selon la superficie à couvrir : « pour une allée carrossable, nous posons 15 cm de 0/31,5 sur sol stable. C’est un matériau de carrière à base de graviers de 0 à 31,5 mm de diamètre », détaille notre expert paysagiste.
1. Le dallage
En matière de matériaux destinés à recouvrir une zone de stationnement, le dallage est le choix préféré de Jérôme Chéron : « Parmi tous les revêtements de dallage, mon choix personnel va aux pavés en béton vieillis, pour être exact. Ils sont passés dans de grandes malaxeuses, ce qui leur donne un air adouci. Je les choisis teintés dans la masse et pas seulement sur 1 cm de couche d’usure comme ceux que l’on trouve en GSB », affirme-t-il.
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En matière de matériaux destinés à recouvrir une zone de stationnement, le dallage est le choix préféré de Jérôme Chéron : « Parmi tous les revêtements de dallage, mon choix personnel va aux pavés en béton vieillis, pour être exact. Ils sont passés dans de grandes malaxeuses, ce qui leur donne un air adouci. Je les choisis teintés dans la masse et pas seulement sur 1 cm de couche d’usure comme ceux que l’on trouve en GSB », affirme-t-il.
- Le matériau : Le dallage peut être réalisé en pavés d’une taille de 12 x 12 ou 15 x 15 cm, soit de béton reconstitué, soit de pierre naturelle (ardoise, grès ou granit essentiellement). À noter : les pavés cintrés, qui permettent de faire des formes arrondies, commencent à arriver sur le marché.
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- La mise en œuvre : Sur la surface préalablement empierrée, les pavés sont posés en lignes, avec les joints verticaux en quinconce (photo). La pose en pas japonais ou les dallages en opus romain sont utilisés pour les entrées piétonnes. « Je recommande de les poser sur une chape sèche de 5 cm d’épaisseur constituée par un mortier (ensemble de sable et ciment) plutôt que sur une chape de sable seul, afin de rendre le dallage plus durable. Le sable vibre sous les pavés lorsque les voitures circulent, ce qui tend à faire bouger le revêtement dans le temps », explique Jérôme Chéron.
- Budget pose incluse : Compter 80 euros/m² HT pour des pavés en béton vieilli et 110 euros/m² HT pour des pavés en pierre (grès, granit…) + 15 euros/m² HT pour la préparation du sol.
- Les avantages : Le dallage est un revêtement de sol extérieur dur et propre, design, très durable, qui se nettoie facilement. « Je le conseille en particulier pour les petits parkings soumis à une grosse dose de manœuvres, où l’on a particulièrement besoin que le sol soit très dur. Pour un rendu plus contemporain, optez pour de grandes dalles, en alternance éventuellement avec du gravier ou du gazon », conseille le pro.
- Les inconvénients : Le dallage est le revêtement le plus cher en raison du coût de base du matériau et du temps de pose : « Les pavés sont placés un à un et compactés au maillet… »
2. Le gravier stabilisé
- Le matériau : La finition est réalisée en graviers de taille moyenne (6/8 mm et au maximum 10/12 mm). « Nous travaillons spécialement avec des graviers régionaux pour limiter le coût. Nos clients nous demandent du gravier jaune de Saint-Christophe du Ligneron ou encore du quartz blanc. Le gravier rouge est en net recul », note le paysagiste.
- La mise en œuvre : Pour que la voiture ne chasse pas sur le gravier et ne provoque pas de trous dans la zone gravillonnée, de grandes dalles alvéolaires sont placées préalablement sur le sol empierré. Ce sont elles qui accueillent les gravillons : « Ce sont de grandes plaques (120 x 180 cm) de plastique de 4 cm de haut qui bloquent les gravillons de taille moyenne. Elles permettent de créer une surface à la fois dure et perméable à l’eau », explique le paysagiste.
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- Le budget : Autour de 25 euros/m² HT + 15 euros/m² de préparation de sol.
- Les avantages : C’est un matériau peu onéreux qui ne nécessite pas de créer une pente puisqu’il est perméable à l’eau. Les alvéoles qui le retiennent créent une surface dure sur laquelle on peut béquiller une moto, rouler en poussette ou en tricycle sans problème.
- Les inconvénients : Si la zone de parking est petite, la voiture peut quand même faire chasser les graviers en manœuvrant et ce n’est pas un revêtement de sol de parking extérieur pratique lorsqu’il est sous les arbres (difficile de nettoyer les feuilles tombées).
3. Le béton
- Le matériau : Trois types de béton sont souvent appliqués comme revêtement de zone de stationnement : le béton désactivé, le béton balayé et le béton poreux. C’est un mélange de granulats, de ciment et d’eau qui n’est pas réalisé par le paysagiste mais en centrale. Il arrive déjà prêt en camion toupie et est coulé sur place.
- La mise en œuvre :
« En ce qui concerne le béton balayé, sur la chape de 12 cm préparée, nous passons un balai de 1 m de large qui nous permet de faire de petites stries dans la matière. C’est un revêtement extérieur très tendance qui peut être teinté dans la masse : facilement en rouge ou en noir, plus difficilement pour les autres teintes », poursuit-il.
- Le budget : Le coût de revient du béton désactivé est peu ou prou de l’ordre de celui d’un dallage en pavés classiques, soit vers 70 euros/m² HT + 15 euros/m² de préparation de sol. Celui du béton balayé est de l’ordre de 60 euros/m² HT + 15 euros/m² de préparation de sol.
- Les avantages : C’est un matériau dur, propice aux petites zones de parking, facile à nettoyer, avec les mêmes avantages qu’un dallage pour un coût légèrement inférieur.
- Les inconvénients : Comme le béton traditionnel est non poreux, il doit être mis en œuvre avec une pente de 2 %. Quand il n’est pas possible de le poser en pente, optez pour un béton poreux, une variété de revêtement perméable pour parking.
4. L’enrobé
Quelle solution pour abriter votre voiture ?
- Le matériau : On l’appelle également BB, pour béton bitumineux. Il s’agit d’un mélange de graviers 0/6 (de 0 à 6 mm de diamètre) noyés dans un dérivé de pétrole : « Pour cette raison, je le pose à contrecœur, mais il est souvent demandé en raison de son prix imbattable », affirme Jérôme Chéron.
- La mise en œuvre : Le mélange n’est pas préparé par le paysagiste mais arrive de la centrale en camion. Il est coulé sur place.
Quelle solution pour abriter votre voiture ?
- Le budget : « Imbattable (22 euros/m² HT) et très dégressif selon la superficie à couvrir ! » + 15 euros/m² de préparation de sol.
- Les avantages : Crée une surface dure, nette et durable pour un prix minime.
- Les inconvénients : Il n’est pas écologique. Il n’est pas du tout perméable et doit dont être posé avec une pente de 2 % : « Comme l’eau ruisselle dessus, je conseille aussi un caniveau en bas de pente pour la récupérer », affirme Jérôme Chéron.
Conclusion
Voici deux astuces de pro :
ET VOUS ?
Quel revêtement avez-vous choisi pour votre espace de parking extérieur ? Partagez vos photos et expérience dans la partie commentaires.
Voici deux astuces de pro :
- Pour avoir un rendu plus contemporain de votre zone carrossable, sans exploser votre budget, Jérome Chéron conseille : « Jouez avec différentes matières pour différencier les espaces, animer vos extérieurs et échapper à l’austérité d’une seule matière. Un enrobé bordé de pavés par exemple. »
- Quant à l’entretien de vos zones carrossables : « Pour nettoyer des pavés ou du béton, ne passez jamais le Kärcher, car il décape la couche supérieure du matériau et le rend poreux, donc plus fragile au gel, à la mousse et au lichen. La lessive Saint-Marc et un balai-brosse, ou une brosse tournante, restent le moyen le plus efficace. »
ET VOUS ?
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@Noëlle Soisy : je ne suis pas une spécialiste mais une chose est sûre : la résine de polyuréthane qui colle les pierres c'est un produit chimique dérivé du pétrole. Pas recyclable et qui risque de relarguer des des particules de "plastique" à la longue. Bref, niveau écologique zéro, je ne voudrais pas ça dans mon jardin. En plus il me semble que c'est imperméable alors l'eau de pluie ruisselle au lieu de pénétrer dans le sol.
Je trouve étonnant qu'on n'ait pas parlé des dalles en croisillons. Ici c'est une des solutions les plus utilisées pour les allées et parkings. C'est stable et perméable. On n'est pas vraiment obligé d'entretenir le gazon une fois mis en place (sauf pour les maniaques du zéro mauvaise herbe), les herbes folles y poussent seules, rien de plus à faire.
Puisqu'il faut arrêter d'imperméabiliser les sols, la solution évoquée par vmbluelemurest à privilégier. Je la vois de plus en plus dans les espaces publics.