Architecture durable
Développement durable
Décorer durable : 7 éléments clés pour faire un choix responsable
Comment faire des choix plus respectueux de l'environnement lorsqu'on décore un intérieur ?
L’environnement est au cœur de toutes les préoccupations actuelles et les secteurs de la décoration et de l’aménagement ne font pas exception. Mais est-il possible d’adopter une réelle démarche responsable lorsque l’on choisit de nouveaux meubles et accessoires pour un intérieur ? Comment faire davantage fonctionner l’économie circulaire pour préserver les ressources naturelles ? Telles étaient les questions que se sont posées des experts du secteur lors d’une conférence sur le thème de la décoration durable, qui a eu lieu sur le salon Maison&Objet de septembre 2019.
Pour Guillaume Galloy, cofondateur avec Bruce Ribay de la nouvelle marque de mobilier écoresponsable NOMA dont les premières pièces seront présentées lors de la prochaine édition du salon Maison & Objet en janvier 2020, il n’existe pas de réponse simple à ces questions : « Il n’est pas possible d’avoir une approche simpliste sur ce sujet car on n’est jamais le seul acteur. On fait partie d’une chaîne complète et notre responsabilité est de garder les yeux ouverts. » Un discours partagé par le président de MatériO’, qui référence des milliers de matières technologiques et/ou innovantes, Quentin Hirsinger : « Lorsque l’on parle de durabilité, il n’y a pas les bonnes et les mauvaises matières de chaque côté, mais des utilisations pertinentes de la matière. » Il cite ainsi l’exemple de la piscine olympique de Pékin construite à base de fibre ETFE. À première vue, le matériau n’a rien d’écologique puisqu’il est issu du pétrole, que sa fabrication émet des gaz à effet de serre et qu’il n’est pas recyclable. Pourtant, il a donné naissance à un bâtiment avec de très bonnes performances énergétiques, bien isolé, facile d’entretien et nécessitant peu de chauffage grâce à sa nature transparente.
Face à une question aussi complexe, la rédaction a souhaité vous donner des clés pour vous aider à faire des choix plus responsables en termes d’ameublement et de décoration d’intérieur.
Pour Guillaume Galloy, cofondateur avec Bruce Ribay de la nouvelle marque de mobilier écoresponsable NOMA dont les premières pièces seront présentées lors de la prochaine édition du salon Maison & Objet en janvier 2020, il n’existe pas de réponse simple à ces questions : « Il n’est pas possible d’avoir une approche simpliste sur ce sujet car on n’est jamais le seul acteur. On fait partie d’une chaîne complète et notre responsabilité est de garder les yeux ouverts. » Un discours partagé par le président de MatériO’, qui référence des milliers de matières technologiques et/ou innovantes, Quentin Hirsinger : « Lorsque l’on parle de durabilité, il n’y a pas les bonnes et les mauvaises matières de chaque côté, mais des utilisations pertinentes de la matière. » Il cite ainsi l’exemple de la piscine olympique de Pékin construite à base de fibre ETFE. À première vue, le matériau n’a rien d’écologique puisqu’il est issu du pétrole, que sa fabrication émet des gaz à effet de serre et qu’il n’est pas recyclable. Pourtant, il a donné naissance à un bâtiment avec de très bonnes performances énergétiques, bien isolé, facile d’entretien et nécessitant peu de chauffage grâce à sa nature transparente.
Face à une question aussi complexe, la rédaction a souhaité vous donner des clés pour vous aider à faire des choix plus responsables en termes d’ameublement et de décoration d’intérieur.
Difficile de faire l’impasse sur le sujet des bioplastiques lorsque l’on parle de matériaux durables. Ils sont aujourd’hui utilisés pour expérimenter un nouveau design écologique. Rossana Orlandini est par exemple à l’origine de l’initiative Guiltless Plastic, qui met en avant des créations en plastique recyclé. Il faut savoir que les bioplastiques regroupent deux types de matières : les plastiques biosourcés, composés de matériaux naturels transformés, et les plastiques recyclables, qui pourront être réutilisés en fin de vie. Comme pour tous les matériaux, il est important de prendre en compte le fait qu’un produit biosourcé n’est pas forcément recyclable ou biodégradable et vice et versa.
2. Le nombre de matériaux utilisés sur un même produit
Le « consommer moins pour consommer mieux » s’applique aussi à la décoration, à l’ameublement et au design. Moins le nombre de matériaux utilisés pour réaliser un produit est important, plus le produit en question sera facile à recycler. On parle alors de mono-matière pour faciliter le recyclage. En effet, les pièces de mobilier, ou autres accessoires, façonnées à partir d’un seul matériau sont plus faciles à intégrer à une filière de recyclage, notamment car elles n’ont pas besoin d’être démontées en amont pour séparer les matières.
Le « consommer moins pour consommer mieux » s’applique aussi à la décoration, à l’ameublement et au design. Moins le nombre de matériaux utilisés pour réaliser un produit est important, plus le produit en question sera facile à recycler. On parle alors de mono-matière pour faciliter le recyclage. En effet, les pièces de mobilier, ou autres accessoires, façonnées à partir d’un seul matériau sont plus faciles à intégrer à une filière de recyclage, notamment car elles n’ont pas besoin d’être démontées en amont pour séparer les matières.
3. La durée de vie du produit
Toujours dans la logique du « consommer moins pour consommer mieux », la durée de vie d’un produit est un facteur important pour mesurer son impact sur l’environnement. En effet, plus la pièce est résistante, moins elle aura besoin d’être remplacée, impliquant l’utilisation de ressources et matières premières supplémentaires. Sans parler de sa distribution. La durée de vie d’un produit peut être mesurée par sa période de garantie par exemple.
Pour Guillaume Galloy, fondateur de NOMA, la notion résistance d’un produit n’annule toutefois pas celle de sa réutilisation possible en fin de vie. « Même les meubles garantis à vie seront jetés un jour. Il est donc important de penser à la manière dont ils pourront être intégrés dans des filières de recyclage pour avoir une seconde vie. »
Toujours dans la logique du « consommer moins pour consommer mieux », la durée de vie d’un produit est un facteur important pour mesurer son impact sur l’environnement. En effet, plus la pièce est résistante, moins elle aura besoin d’être remplacée, impliquant l’utilisation de ressources et matières premières supplémentaires. Sans parler de sa distribution. La durée de vie d’un produit peut être mesurée par sa période de garantie par exemple.
Pour Guillaume Galloy, fondateur de NOMA, la notion résistance d’un produit n’annule toutefois pas celle de sa réutilisation possible en fin de vie. « Même les meubles garantis à vie seront jetés un jour. Il est donc important de penser à la manière dont ils pourront être intégrés dans des filières de recyclage pour avoir une seconde vie. »
4. Les procédés de fabrication impliqués
La matière en elle-même peut être durable sans que son procédé de fabrication ne le soit. C’est le cas par exemple de certaines matières obtenues par combustion d’énergie ou grâce à des procédés industriels qui émettent des gaz à effet de serre. Mais cela peut aussi concerner l’utilisation de solvants ou de métaux lourds pour la création d’une matière, ou encore une gestion peu réfléchie en fonction de l’environnement. Il faut savoir que la production d’un produit est souvent l’étape du cycle de vie dont l’empreinte écologique est la plus importante.
Heureusement, au-delà des efforts réalisés par certains fabricants pour réduire leur impact sur l’environnement, d’autres innovent et créent de nouvelles matières à partir de procédés responsables. Sur le site du groupe Galerie Lafayette dédié à son initiative Go for Good, on découvre ainsi le Tencel® et le Monocel ®, deux fibres naturelles obtenues à partir de pulpe de bois, issue de forêt gérées durablement et transformée grâce à un procédé Lyocell, qui utilise une solution organique exempte de solvants toxiques et des eaux de process en circuit quasi fermé.
La matière en elle-même peut être durable sans que son procédé de fabrication ne le soit. C’est le cas par exemple de certaines matières obtenues par combustion d’énergie ou grâce à des procédés industriels qui émettent des gaz à effet de serre. Mais cela peut aussi concerner l’utilisation de solvants ou de métaux lourds pour la création d’une matière, ou encore une gestion peu réfléchie en fonction de l’environnement. Il faut savoir que la production d’un produit est souvent l’étape du cycle de vie dont l’empreinte écologique est la plus importante.
Heureusement, au-delà des efforts réalisés par certains fabricants pour réduire leur impact sur l’environnement, d’autres innovent et créent de nouvelles matières à partir de procédés responsables. Sur le site du groupe Galerie Lafayette dédié à son initiative Go for Good, on découvre ainsi le Tencel® et le Monocel ®, deux fibres naturelles obtenues à partir de pulpe de bois, issue de forêt gérées durablement et transformée grâce à un procédé Lyocell, qui utilise une solution organique exempte de solvants toxiques et des eaux de process en circuit quasi fermé.
5. La provenance des matériaux
On le sait : pour consommer mieux, il faut consommer local. Favoriser les productions de proximité limite le besoin de transport, donc l’empreinte carbone des produits. Amandine de Souza, directrice du BHV Marais et directrice des Achats Maison du groupe Galeries Lafayette, reconnaît toutefois que « ce n’est pas toujours facile de faire jouer le local en France car certaines filières n’existent plus ou pas du tout sur le territoire et à proximité. C’est par exemple le cas des illuminations de Noël, qui sont toutes produites en Chine ».
Lorsque l’on en vient à parler de transport, la question du packaging se pose également pour réduire les déchets créés. Plusieurs efforts réalisés par les entreprises permettent de réduire l’impact écologique des emballages, allant de l’utilisation de matières recyclées ou biosourcées à l’écoconception même du produit pour faciliter son transport, en jouant par exemple sur son poids, son volume ou sa capacité à être démonté.
On le sait : pour consommer mieux, il faut consommer local. Favoriser les productions de proximité limite le besoin de transport, donc l’empreinte carbone des produits. Amandine de Souza, directrice du BHV Marais et directrice des Achats Maison du groupe Galeries Lafayette, reconnaît toutefois que « ce n’est pas toujours facile de faire jouer le local en France car certaines filières n’existent plus ou pas du tout sur le territoire et à proximité. C’est par exemple le cas des illuminations de Noël, qui sont toutes produites en Chine ».
Lorsque l’on en vient à parler de transport, la question du packaging se pose également pour réduire les déchets créés. Plusieurs efforts réalisés par les entreprises permettent de réduire l’impact écologique des emballages, allant de l’utilisation de matières recyclées ou biosourcées à l’écoconception même du produit pour faciliter son transport, en jouant par exemple sur son poids, son volume ou sa capacité à être démonté.
6. Le sort réservé au produit en fin de vie
Pourra-t-il être réutilisé ou repris en seconde main ? La matière qui le compose est-elle facilement recyclable ? Autant de questions qu’il faut se poser pour envisager la fin de vie d’un produit. Plusieurs procédés de réutilisation sont alors envisageables :
Pourra-t-il être réutilisé ou repris en seconde main ? La matière qui le compose est-elle facilement recyclable ? Autant de questions qu’il faut se poser pour envisager la fin de vie d’un produit. Plusieurs procédés de réutilisation sont alors envisageables :
- Le recyclage : Bien connu, il consiste à récupérer les déchets pour les réintroduire, après tri et traitement, dans un nouveau cycle de production.
- La seconde main ou le vintage : Il s’agit de remettre dans un circuit de vente des produits qui ont déjà eu une première vie, plutôt que de les jeter. On joue ainsi sur l’aspect durable dans le temps d’un produit pour économiser les ressources naturelles.
- L’upcycling : Le processus consiste à créer un nouveau produit à partir d’un matériau ou d’un objet en fin de vie. Avant même d’être recyclé, ce qui est considéré comme un déchet devient alors une ressource. C’est notamment le cas de la récupération des chutes de matériaux pour fabriquer un nouvel objet.
7. L’impact social du produit
Lorsqu’on évoque l’aspect durable d’un produit, cela implique le respect de l’environnement comme des personnes. C’est pourquoi connaître l’impact social d’une production est aussi important pour faire un choix éclairé. Il existe différentes manières de le mesurer, parmi lesquelles :
Lorsqu’on évoque l’aspect durable d’un produit, cela implique le respect de l’environnement comme des personnes. C’est pourquoi connaître l’impact social d’une production est aussi important pour faire un choix éclairé. Il existe différentes manières de le mesurer, parmi lesquelles :
- Le commerce équitable : Ses labels assurent que le droit des producteurs et des travailleurs a été respecté dans le cadre d’un partenariat commercial. L’objectif étant une plus grande équité dans le commerce mondial.
- Les produits solidaires : Ils sont réalisés par des personnes en difficulté ou en situation de précarité, qui reçoivent alors des revenus pour le travail effectué.
- Les produits caritatifs : Une partie des profits générés grâce à leur vente est reversée à des organisations caritatives. Le pourcentage en question est plus ou moins significatif en fonction des marques.
S’il n’est pas facile de faire un choix en prenant tous ces critères en compte, rassurez-vous, certains labels affichés sur les produits, d’ameublement ou textiles, peuvent vous guider. L’Écolabel européen et la norme NL Environnement, par exemple, garantissent que les produits en question respectent l’environnement tout au long de leur cycle de vie, en prenant en compte des critères tels que la limitation des substances toxiques contenues dans la matière et de ses rejets toxiques, l’utilisation de matières recyclées, l’optimisation des transports ou encore la gestion durable des forêts. Pour aller plus loin, l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) explique les différents labels environnementaux sur son site Internet.
Aussi, depuis juin 2018, l’impact environnemental des produits est affiché de manière plus générale, à travers une note allant de A à E. Répandue dans l’ameublement, elle indique l’impact des produits sur le changement climatique, la pollution de l’air et de l’eau, ainsi que l’utilisation des ressources naturelles.
ET VOUS ?
Quels sont vos choix déco écoresponsables ?
Suivez les tendances déco
Aussi, depuis juin 2018, l’impact environnemental des produits est affiché de manière plus générale, à travers une note allant de A à E. Répandue dans l’ameublement, elle indique l’impact des produits sur le changement climatique, la pollution de l’air et de l’eau, ainsi que l’utilisation des ressources naturelles.
ET VOUS ?
Quels sont vos choix déco écoresponsables ?
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L’une des premières choses auxquelles il faut être attentif pour un choix plus responsable est la nature des matériaux sélectionnés. Si les matières naturelles semblent être la meilleure option, la question de la durabilité des matériaux n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Il est possible de classer les matériaux dits écologiques selon trois catégories :