Durabilité, polyvalence et longévité : le design se réinvente
Au Salone del Mobile 2022, 8 créateurs nous ont livré leur vision sur l’avenir de la maison et du design
Le futur du design est peut-être déjà écrit. C’est ce que nous avons appris lors de nos échanges avec des créatrices et créateurs lors du Salone del Mobile à Milan (du 7 au 12 juin à Milan, en Italie). L’heure est au changement dans nos maisons : agencement et mobilier évoluent, la profession aussi.
Les acteurs du marché le constatent : les clients veulent des maisons à vivre, répondant certes aux tendances déco du moment et affichant du style, mais pensées aussi de façon fonctionnelle, avec des espaces à investir en famille, entre amis ou même entre collègues. De nouveaux meubles et solutions d’intérieur accompagnent nos quotidiens pluriels. Les consommateurs réclament des pièces durables, par essence plus écoresponsables. L’ère du fast design est derrière nous, annoncent les intéressés, avec un regain d’intérêt pour les éléments uniques, loin du tout standardisé.
Les acteurs du marché le constatent : les clients veulent des maisons à vivre, répondant certes aux tendances déco du moment et affichant du style, mais pensées aussi de façon fonctionnelle, avec des espaces à investir en famille, entre amis ou même entre collègues. De nouveaux meubles et solutions d’intérieur accompagnent nos quotidiens pluriels. Les consommateurs réclament des pièces durables, par essence plus écoresponsables. L’ère du fast design est derrière nous, annoncent les intéressés, avec un regain d’intérêt pour les éléments uniques, loin du tout standardisé.
Serena Confalonieri et son pouf Arcadia pour Gebrüder Thonet Vienna. Photographie : Carlo Mossetti, Buccia Studio 03.
L’individu au centre. « On constate une demande croissante de produits personnalisés, une tendance qui met l’individu au centre du processus de création. Nous avons tous plusieurs facettes, que notre style doit pouvoir révéler au fil du temps et de l’évolution de nos goûts. Il me semble essentiel, à ce titre, que la création reflète et s’adapte à cette diversité des styles et préférences. »
Cohérence des projets : associer polyvalence, savoir-faire traditionnels et développement durable. « Tous les projets que j’entreprends désormais sont fidèles à ces valeurs. Les entreprises pour lesquelles j’ai choisi de travailler, Gebrüder Thonet Vienna, Servomuto et Victoria Arduino ont toutes une approche qui résonne bien avec ma propre philosophie. »
6 conseils pour choisir des meubles sains et durables
L’individu au centre. « On constate une demande croissante de produits personnalisés, une tendance qui met l’individu au centre du processus de création. Nous avons tous plusieurs facettes, que notre style doit pouvoir révéler au fil du temps et de l’évolution de nos goûts. Il me semble essentiel, à ce titre, que la création reflète et s’adapte à cette diversité des styles et préférences. »
Cohérence des projets : associer polyvalence, savoir-faire traditionnels et développement durable. « Tous les projets que j’entreprends désormais sont fidèles à ces valeurs. Les entreprises pour lesquelles j’ai choisi de travailler, Gebrüder Thonet Vienna, Servomuto et Victoria Arduino ont toutes une approche qui résonne bien avec ma propre philosophie. »
6 conseils pour choisir des meubles sains et durables
Photographie : Piero Gemelli
Draga Obradovic et Aurel K. Basedow ; Serbie, Italie, Allemagne
Draga Obradovic et Aurel K. Basedow mélangent production industrielle et artisanat pointu. Au Salone del Mobile, le duo a présenté de nouvelles collections chez Baxter, Gallotti & Radice, Visionnaire, Wall & Decò et Essential Home. On l’a vu également au Fuorisalone ou sur des projets indépendants pour Rossana Orlandi et Nilufar Depot, ainsi qu’à l’exposition Urban Matters au Superstudio Più.
Pas d’intérieur sans émotion. « Nous avons toujours pensé qu’un meuble doit pouvoir, au même titre qu’une œuvre d’art, susciter des sentiments, des émotions, une certaine passion et, avant tout, incarner la beauté, observe Draga Obradovic. La beauté est une histoire de vibrations, aussi variées soient-elles. Chaque objet porte aussi une mémoire en lui et doit raconter une histoire. Nos créations témoignent ainsi de l’héritage d’anciens designers, portent en elle des réminiscences du passé, de modes de vie qui nous ont précédés. »
Des pièces de collection sinon rien. « Selon nous, les tendances convergent vers un désir de personnalisation et un mélange des genres, notamment car nos clients réclament du changement. Si les marques ont longtemps fait figure de symboles rassurants, les gens cherchent aujourd’hui des pièces uniques, exclusives, réalisées pour eux. C’est un retour à la qualité, à la fabrication sur mesure et à la main. »
Trouvez un pro du mobilier sur mesure sur Houzz
Draga Obradovic et Aurel K. Basedow ; Serbie, Italie, Allemagne
Draga Obradovic et Aurel K. Basedow mélangent production industrielle et artisanat pointu. Au Salone del Mobile, le duo a présenté de nouvelles collections chez Baxter, Gallotti & Radice, Visionnaire, Wall & Decò et Essential Home. On l’a vu également au Fuorisalone ou sur des projets indépendants pour Rossana Orlandi et Nilufar Depot, ainsi qu’à l’exposition Urban Matters au Superstudio Più.
Pas d’intérieur sans émotion. « Nous avons toujours pensé qu’un meuble doit pouvoir, au même titre qu’une œuvre d’art, susciter des sentiments, des émotions, une certaine passion et, avant tout, incarner la beauté, observe Draga Obradovic. La beauté est une histoire de vibrations, aussi variées soient-elles. Chaque objet porte aussi une mémoire en lui et doit raconter une histoire. Nos créations témoignent ainsi de l’héritage d’anciens designers, portent en elle des réminiscences du passé, de modes de vie qui nous ont précédés. »
Des pièces de collection sinon rien. « Selon nous, les tendances convergent vers un désir de personnalisation et un mélange des genres, notamment car nos clients réclament du changement. Si les marques ont longtemps fait figure de symboles rassurants, les gens cherchent aujourd’hui des pièces uniques, exclusives, réalisées pour eux. C’est un retour à la qualité, à la fabrication sur mesure et à la main. »
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Console Nora, collection Heritage signée Draga & Aurel. Photographie : Federica Lissoni.
Le développement durable, un processus complexe. « Le concept de développement durable renferme une vraie complexité », souligne Draga Obradovic. « Cela se mesure à tous les niveaux d’une entreprise, avec des critères rigoureux. Sinon, cela s’appelle du greenwashing. Nous, qui y attachons une grande importance, préférons parler de design durable, de transformation ou de réutilisation de l’existant. C’est précisément cette idée qui a guidé la création de la collection Heritage, composée de meubles d’époque chinés sur des brocantes. Nous leur avons redonné vie par des techniques artisanales – elles aussi “réutilisées”, car elles avaient été abandonnées. Les matériaux, le bois, le métal sont réparés et transformés à l’aide d’une résine synthétique. »
10 idées reçues sur l’achat de seconde main pour la maison
Le développement durable, un processus complexe. « Le concept de développement durable renferme une vraie complexité », souligne Draga Obradovic. « Cela se mesure à tous les niveaux d’une entreprise, avec des critères rigoureux. Sinon, cela s’appelle du greenwashing. Nous, qui y attachons une grande importance, préférons parler de design durable, de transformation ou de réutilisation de l’existant. C’est précisément cette idée qui a guidé la création de la collection Heritage, composée de meubles d’époque chinés sur des brocantes. Nous leur avons redonné vie par des techniques artisanales – elles aussi “réutilisées”, car elles avaient été abandonnées. Les matériaux, le bois, le métal sont réparés et transformés à l’aide d’une résine synthétique. »
10 idées reçues sur l’achat de seconde main pour la maison
Nicola Gallizia, Italie
Les dernières créations de Nicola Gallizia ont comme dénominateurs communs la beauté, la fonctionnalité et la convivialité. Au Salone del Mobile, il a présenté ses projets menés avec Molteni&C, Dada, Francesco Molon, Riviere, Henry Glass, TM Italia et Papadatos, ainsi qu’avec Battilossi au Fuorisalone.
La maison, ce foyer en mutation. « Ces dernières années, la question de nos lieux de vie est devenue centrale. Nous y avons passé, bon gré, mal gré, beaucoup plus de temps. Aujourd’hui et à l’avenir, je pense que nous aurons davantage conscience du besoin d’avoir un intérieur à vivre, à partager. Une maison doit pouvoir évoluer selon nos besoins, répondre à diverses fonctions en même temps. »
Fonctionnalité et esthétisme. « La fonctionnalité ne doit pas être pensée aux dépens de la beauté ou du style qui nous importent. Je reçois des demandes pour des intérieurs plaisants à l’œil, certes, mais aussi à même de répondre aux besoins plus profonds des gens. »
Des intérieurs pluriels, tournés vers toujours plus de convivialité. « La maison du futur est polyvalente et conviviale. La table à manger peut ainsi se transformer en bureau durant la journée. Elle doit donc occuper un espace un peu plus intime qu’avant. On s’y installe pour les repas, pour les devoirs, pour travailler. La famille se retrouve autour de ce meuble devenu central, c’est un besoin essentiel. Un intérieur fonctionnel doit pouvoir se transformer, répondre aux attentes de tous et proposer, au-delà du mobilier, des systèmes d’ouverture et de fermeture des espaces, pour plus ou moins d’intimité à instant donné. On peut ensuite ouvrir l’ensemble au reste de la maisonnée à moindre effort. »
7 tables à manger s’adaptent à la demande
Les dernières créations de Nicola Gallizia ont comme dénominateurs communs la beauté, la fonctionnalité et la convivialité. Au Salone del Mobile, il a présenté ses projets menés avec Molteni&C, Dada, Francesco Molon, Riviere, Henry Glass, TM Italia et Papadatos, ainsi qu’avec Battilossi au Fuorisalone.
La maison, ce foyer en mutation. « Ces dernières années, la question de nos lieux de vie est devenue centrale. Nous y avons passé, bon gré, mal gré, beaucoup plus de temps. Aujourd’hui et à l’avenir, je pense que nous aurons davantage conscience du besoin d’avoir un intérieur à vivre, à partager. Une maison doit pouvoir évoluer selon nos besoins, répondre à diverses fonctions en même temps. »
Fonctionnalité et esthétisme. « La fonctionnalité ne doit pas être pensée aux dépens de la beauté ou du style qui nous importent. Je reçois des demandes pour des intérieurs plaisants à l’œil, certes, mais aussi à même de répondre aux besoins plus profonds des gens. »
Des intérieurs pluriels, tournés vers toujours plus de convivialité. « La maison du futur est polyvalente et conviviale. La table à manger peut ainsi se transformer en bureau durant la journée. Elle doit donc occuper un espace un peu plus intime qu’avant. On s’y installe pour les repas, pour les devoirs, pour travailler. La famille se retrouve autour de ce meuble devenu central, c’est un besoin essentiel. Un intérieur fonctionnel doit pouvoir se transformer, répondre aux attentes de tous et proposer, au-delà du mobilier, des systèmes d’ouverture et de fermeture des espaces, pour plus ou moins d’intimité à instant donné. On peut ensuite ouvrir l’ensemble au reste de la maisonnée à moindre effort. »
7 tables à manger s’adaptent à la demande
Photographie : Felipe Ribon
Constance Guisset, France
Sophistiquée mais pragmatique, Constance Guisset se plaît à explorer tous les pans de la création, de l’éclairage au mobilier, en passant par la mode et les accessoires. Parmi les collaborations qu’elle a mises en lumière à l’occasion du Salone del Mobile et du Fuorisalone, on trouve son travail pour Billiani, La Manufacture et Tectona Paris, qui lui a confié la création d’un nouveau showroom.
L’avenir du design : une perspective passionnante. « Je m’attends à ce que l’avenir du design me surprenne. Nouvelles fonctionnalités, nouvelles façons de vivre, nouvelles technologies et nouveaux matériaux… Impossible de ne pas déborder d’enthousiasme quand on pense à tout ce qui nous attend, y compris les défis tels que la crise environnementale. Il nous faut être plus inventifs que jamais, et surtout passer à l’action. C’est maintenant, le futur. »
Le développement durable, cette aventure collective. « Dans le monde du design, l’écoresponsabilité peut revêtir bien des formes. On peut agir sur les matériaux, les emballages, le transport… De nombreux facteurs entrent en compte, il est donc nécessaire de travailler de concert, de joindre nos forces. Il pourrait par exemple être intéressant d’œuvrer à rallonger la durée de vie des meubles et objets, qui n’auraient ainsi plus besoin d’être remplacés et pourraient être transmis aux générations suivantes. Il y a bien sûr également la question des concepts, des projets pensés pour une plus grande longévité. L’esthétique n’est pour autant pas à délaisser : les créations doivent être intemporelles, ne pas être soumises aux seules tendances et effets de mode. La durabilité est aussi visuelle. C’est là l’un des rôles des designers : créer des objets qui s’inviteront dans les intérieurs pour toute la vie. »
Décorer durable : 7 éléments clés pour faire un choix responsable
Constance Guisset, France
Sophistiquée mais pragmatique, Constance Guisset se plaît à explorer tous les pans de la création, de l’éclairage au mobilier, en passant par la mode et les accessoires. Parmi les collaborations qu’elle a mises en lumière à l’occasion du Salone del Mobile et du Fuorisalone, on trouve son travail pour Billiani, La Manufacture et Tectona Paris, qui lui a confié la création d’un nouveau showroom.
L’avenir du design : une perspective passionnante. « Je m’attends à ce que l’avenir du design me surprenne. Nouvelles fonctionnalités, nouvelles façons de vivre, nouvelles technologies et nouveaux matériaux… Impossible de ne pas déborder d’enthousiasme quand on pense à tout ce qui nous attend, y compris les défis tels que la crise environnementale. Il nous faut être plus inventifs que jamais, et surtout passer à l’action. C’est maintenant, le futur. »
Le développement durable, cette aventure collective. « Dans le monde du design, l’écoresponsabilité peut revêtir bien des formes. On peut agir sur les matériaux, les emballages, le transport… De nombreux facteurs entrent en compte, il est donc nécessaire de travailler de concert, de joindre nos forces. Il pourrait par exemple être intéressant d’œuvrer à rallonger la durée de vie des meubles et objets, qui n’auraient ainsi plus besoin d’être remplacés et pourraient être transmis aux générations suivantes. Il y a bien sûr également la question des concepts, des projets pensés pour une plus grande longévité. L’esthétique n’est pour autant pas à délaisser : les créations doivent être intemporelles, ne pas être soumises aux seules tendances et effets de mode. La durabilité est aussi visuelle. C’est là l’un des rôles des designers : créer des objets qui s’inviteront dans les intérieurs pour toute la vie. »
Décorer durable : 7 éléments clés pour faire un choix responsable
Photographie : Gaby Gerster
Sebastian Herkner, Allemagne
Au Salone del Mobile, avec sa première collection de salle de bains, Zencha pour Duravit, ainsi que d’autres collaborations avec Emu, CoEdition, Ondarreta, Punt et Freifrau Manufaktur, Sebastian Herkner a également signé l’installation Circolo Thonet pour la marque à l’occasion du Circolo Filologico Milanese.
Les entreprises doivent investir dans les nouvelles générations. « Je suis ravi de voir le retour du Salone Satellite, grâce aux efforts du Salone del Mobile. C’est une vraie vitrine pour les nouvelles générations. Les jeunes designers sont courageux, le développement durable est leur fer de lance. Malheureusement, ils et elles n’ont bénéficié que d’une très faible visibilité en l’absence de salon ces deux dernières années. Les entreprises du secteur ont, quant à elles, vu leurs ventes grimper, parce que les gens ont davantage investi dans leur intérieur. Il y a donc des fonds pour miser sur les nouvelles générations. »
Un design responsable, pour la vie. « Il est important que nous, les designers, comprenions la responsabilité qui est la nôtre. Nous concevons les produits qui seront vendus. Face à cela, il est tout aussi important que le public s’aperçoive combien il est essentiel d’acheter des meubles et objets qu’il utilisera sa vie durant, pas seulement quelques années avant de s’en débarrasser. Avant le Covid, tout allait vite : la mode, la restauration, la fabrication du mobilier… L’heure est venue de ralentir le mouvement, de penser local et responsable. J’espère que l’élan sera suffisamment important pour que l’ensemble de notre industrie s’y mette. »
Sebastian Herkner, Allemagne
Au Salone del Mobile, avec sa première collection de salle de bains, Zencha pour Duravit, ainsi que d’autres collaborations avec Emu, CoEdition, Ondarreta, Punt et Freifrau Manufaktur, Sebastian Herkner a également signé l’installation Circolo Thonet pour la marque à l’occasion du Circolo Filologico Milanese.
Les entreprises doivent investir dans les nouvelles générations. « Je suis ravi de voir le retour du Salone Satellite, grâce aux efforts du Salone del Mobile. C’est une vraie vitrine pour les nouvelles générations. Les jeunes designers sont courageux, le développement durable est leur fer de lance. Malheureusement, ils et elles n’ont bénéficié que d’une très faible visibilité en l’absence de salon ces deux dernières années. Les entreprises du secteur ont, quant à elles, vu leurs ventes grimper, parce que les gens ont davantage investi dans leur intérieur. Il y a donc des fonds pour miser sur les nouvelles générations. »
Un design responsable, pour la vie. « Il est important que nous, les designers, comprenions la responsabilité qui est la nôtre. Nous concevons les produits qui seront vendus. Face à cela, il est tout aussi important que le public s’aperçoive combien il est essentiel d’acheter des meubles et objets qu’il utilisera sa vie durant, pas seulement quelques années avant de s’en débarrasser. Avant le Covid, tout allait vite : la mode, la restauration, la fabrication du mobilier… L’heure est venue de ralentir le mouvement, de penser local et responsable. J’espère que l’élan sera suffisamment important pour que l’ensemble de notre industrie s’y mette. »
Zencha, Sebastian Herkner pour Duravit
L’évolution de la salle de bains. « La salle de bains devient une pièce de choix, car il s’agit du seul espace d’intimité où l’on est vraiment seul. Elle mérite donc, à mes yeux, de gagner un peu en superficie. Parallèlement, elle se rapproche de la chambre, dont elle fait même parfois partie, comme cela s’est produit avec la cuisine et le salon. Une salle de bains doit être conçue de façon écoresponsable, avec des matériaux soigneusement sélectionnés, des éléments pouvant être réparés ou réutilisés. Une démarche qui doit d’ailleurs s’appliquer à l’ensemble de la maison. »
Paroles de Pros : Oui ou Non la salle de bains dans la chambre ?
L’évolution de la salle de bains. « La salle de bains devient une pièce de choix, car il s’agit du seul espace d’intimité où l’on est vraiment seul. Elle mérite donc, à mes yeux, de gagner un peu en superficie. Parallèlement, elle se rapproche de la chambre, dont elle fait même parfois partie, comme cela s’est produit avec la cuisine et le salon. Une salle de bains doit être conçue de façon écoresponsable, avec des matériaux soigneusement sélectionnés, des éléments pouvant être réparés ou réutilisés. Une démarche qui doit d’ailleurs s’appliquer à l’ensemble de la maison. »
Paroles de Pros : Oui ou Non la salle de bains dans la chambre ?
Photographie : Stefan Giftthaler
Federico Peri, Italie
Federico Peri conçoit des intérieurs, meubles et luminaires. Il est notamment connu pour le soin qu’il apporte au moindre détail de ses créations, son esthétique élégante et sa préférence pour les matériaux nobles, non synthétiques. Parmi les projets qu’il a présentés au Salone del Mobile et au Fuorisalone, citons ses collaborations avec Marta Sala Éditions et Gervasoni.
Optimiser les espaces, dedans comme dehors. « Les notions de fluidité et de fonctionnalité des espaces sont incontournables depuis que la crise sanitaire est passée par là. Il en va de même avec l’optimisation des surfaces, notamment dans les zones urbaines, où les intérieurs sont plus petits, avec aussi le besoin d’y créer des espaces de travail. Les statistiques montrent également une demande croissante concernant les extérieurs, que ce soit côté conception ou mobilier adapté. Avant la pandémie, seulement deux personnes sur dix entretenaient bien leurs balcons, là où les autres se contentaient d’y poser quelques plantes en pot. Aujourd’hui, on cherche à habiller ces espaces, avec davantage d’attention portée sur les sols, l’agencement, un coin repas, etc. »
Expertises et spécialisations. « Je prévois une plus grande spécialisation des designers dans un futur proche, avec des créateurs entièrement spécialisés dans le luminaire, le salon, la salle de bains, l’extérieur, etc. Je pense aussi que les clients chercheront à mieux s’informer. Ils auront davantage de cartes entre leurs mains, mais peut-être qu’ils seront aussi un peu plus perdus face à toutes ces informations. Notre travail sera aussi de prendre en compte ce nouveau paramètre. »
Federico Peri, Italie
Federico Peri conçoit des intérieurs, meubles et luminaires. Il est notamment connu pour le soin qu’il apporte au moindre détail de ses créations, son esthétique élégante et sa préférence pour les matériaux nobles, non synthétiques. Parmi les projets qu’il a présentés au Salone del Mobile et au Fuorisalone, citons ses collaborations avec Marta Sala Éditions et Gervasoni.
Optimiser les espaces, dedans comme dehors. « Les notions de fluidité et de fonctionnalité des espaces sont incontournables depuis que la crise sanitaire est passée par là. Il en va de même avec l’optimisation des surfaces, notamment dans les zones urbaines, où les intérieurs sont plus petits, avec aussi le besoin d’y créer des espaces de travail. Les statistiques montrent également une demande croissante concernant les extérieurs, que ce soit côté conception ou mobilier adapté. Avant la pandémie, seulement deux personnes sur dix entretenaient bien leurs balcons, là où les autres se contentaient d’y poser quelques plantes en pot. Aujourd’hui, on cherche à habiller ces espaces, avec davantage d’attention portée sur les sols, l’agencement, un coin repas, etc. »
Expertises et spécialisations. « Je prévois une plus grande spécialisation des designers dans un futur proche, avec des créateurs entièrement spécialisés dans le luminaire, le salon, la salle de bains, l’extérieur, etc. Je pense aussi que les clients chercheront à mieux s’informer. Ils auront davantage de cartes entre leurs mains, mais peut-être qu’ils seront aussi un peu plus perdus face à toutes ces informations. Notre travail sera aussi de prendre en compte ce nouveau paramètre. »
Lampes de table Asia, Federico Peri pour Contardi
Les meubles intemporels, meilleurs pour l’environnement. « Je trouve cela assez peu écoresponsable de concevoir des objets tendance, qui vont très bien se vendre au départ, mais seront moins recherchés quelques années plus tard. En tant que designer, je n’ai pas la main sur l’ensemble des processus de production, mais je demeure en quête d’une intemporalité dans mes créations, plutôt que de penser à court terme. »
Les meubles intemporels, meilleurs pour l’environnement. « Je trouve cela assez peu écoresponsable de concevoir des objets tendance, qui vont très bien se vendre au départ, mais seront moins recherchés quelques années plus tard. En tant que designer, je n’ai pas la main sur l’ensemble des processus de production, mais je demeure en quête d’une intemporalité dans mes créations, plutôt que de penser à court terme. »
Photographie : Zeb Daemen
Vincent Van Duysen, Belgique
Directeur créatif chez Molteni&C depuis 2016, Vincent Van Duysen aime aller droit à l’essentiel, dans un style intemporel visant à dépasser l’instant pour voir loin dans le l’avenir.
De l’intemporel pour un quotidien amélioré. « Je vois le design de meubles ou d’objets comme un art dédié au mieux-être humain, inscrit dans une approche organique et intemporelle. Depuis le début de ma carrière, il y a trente ans, j’envisage, et c’est un point saillant dans mon travail, le design et l’architecture comme des activités au service de l’humanité. Cela signifie partir de l’architecture des lieux, dans lesquels les occupants doivent se sentir détendus et en sécurité. Après seulement, je pense au mobilier, aux objets qui les entoureront, indispensables à une vie confortable et heureuse. »
Slow design, matériaux naturels et approche artisanale. « J’essaie toujours d’avoir recours à des matériaux naturels, respectueux de l’environnement. Il me semble que le design tend de plus en plus vers son rôle premier : il faut savoir mettre de l’intention dans ce que nous faisons, penser au développement durable, aux savoir-faire traditionnels, à la qualité de manière générale et aux matériaux haute qualité en particulier. Je pense que l’avenir va nous porter vers du “slow design”, caractérisé par des pièces intemporelles, transmises de génération en génération. »
Penser local pour être durable. « Je tiens à ce que mes projets et créations passent l’épreuve du temps, qu’ils ne soient pas remplacés à la moindre occasion et ne créent pas de déchets. J’essaie aussi d’agir en mode durable, avec des ressources locales, pas des matériaux arrivés de l’autre bout de la planète. »
ET VOUS ?
Comment voyez-vous le futur du design ?
Vincent Van Duysen, Belgique
Directeur créatif chez Molteni&C depuis 2016, Vincent Van Duysen aime aller droit à l’essentiel, dans un style intemporel visant à dépasser l’instant pour voir loin dans le l’avenir.
De l’intemporel pour un quotidien amélioré. « Je vois le design de meubles ou d’objets comme un art dédié au mieux-être humain, inscrit dans une approche organique et intemporelle. Depuis le début de ma carrière, il y a trente ans, j’envisage, et c’est un point saillant dans mon travail, le design et l’architecture comme des activités au service de l’humanité. Cela signifie partir de l’architecture des lieux, dans lesquels les occupants doivent se sentir détendus et en sécurité. Après seulement, je pense au mobilier, aux objets qui les entoureront, indispensables à une vie confortable et heureuse. »
Slow design, matériaux naturels et approche artisanale. « J’essaie toujours d’avoir recours à des matériaux naturels, respectueux de l’environnement. Il me semble que le design tend de plus en plus vers son rôle premier : il faut savoir mettre de l’intention dans ce que nous faisons, penser au développement durable, aux savoir-faire traditionnels, à la qualité de manière générale et aux matériaux haute qualité en particulier. Je pense que l’avenir va nous porter vers du “slow design”, caractérisé par des pièces intemporelles, transmises de génération en génération. »
Penser local pour être durable. « Je tiens à ce que mes projets et créations passent l’épreuve du temps, qu’ils ne soient pas remplacés à la moindre occasion et ne créent pas de déchets. J’essaie aussi d’agir en mode durable, avec des ressources locales, pas des matériaux arrivés de l’autre bout de la planète. »
ET VOUS ?
Comment voyez-vous le futur du design ?
Serena Confalonieri, Italie
Influencée par les arts graphiques du XXᵉ siècle, Serena Confalonieri a présenté, lors du salon, son pouf Arcadia pour Gebrüder Thonet Vienna, avec une structure géométrique en bois, aux formes circulaires typiques de la marque. La créatrice a également dévoilé Venus, sa collection de luminaires pour Servomuto. La présence du Lycra n’est pas sans rappeler l’esthétique des sixties.
Cadres de vie hybrides et production durable. « Au travail comme ailleurs, nos vies ont été pas mal bousculées ces derniers temps. De ce changement sont nés des espaces de plus en plus hybrides. Il me semble fondamental que les meubles et éléments d’intérieur s’adaptent à nos nouveaux modes de vie, nos nouvelles façons de travailler et d’habiter nos intérieurs. Certaines pièces de la maison ont été transformées en bureaux, quand les entreprises cherchent à rendre leurs locaux toujours plus cosy et accueillants. Du côté du design, cela se traduit par du mobilier adapté et adaptable. »
Au-delà des matériaux : le développement durable commence au niveau des modèles de production. « Avant de se poser la question des matériaux utilisés, nous devons nous concentrer sur la production en tant que telle. Il faut produire à la demande, cela doit devenir une nouvelle habitude de consommation. Nous n’avons pas toujours la possibilité de choisir une fabrication artisanale, mais il est important de pouvoir identifier et valoriser le Made in Italy ou Made in France, pas uniquement en tant que signe de qualité, mais aussi d’une production davantage sensible aux questions d’éthique dans le choix des matériaux et aux conditions de travail. »