Exclusif : Derrière les portes de la Villa Cavrois
Visite d'une incroyable villa des années 30 près de Roubaix, un témoignage moderniste qui a bien failli disparaître à jamais
Houzz
29 mai 2016
Peu d’histoires ressemblent à celle de la Villa Cavrois, chef-d’œuvre de l’architecture moderne, conçu par Robert Mallet-Stevens pour Paul Cavrois, un riche industriel du nord de la France. Celle de la création d’un « château moderne », d’une demeure en avance sur son temps, grâce à la vision avant-gardiste de son architecte dandy, grand rival de Le Corbusier en ce début du XXᵉ siècle. Dans les années 1930, la villa vit ses heures fastes et traverse la Seconde Guerre mondiale, réquisitionnée comme caserne par les Allemands. Puis elle est morcelée suite à l’agrandissement de la famille Cavrois. À la mort de ses propriétaires, la vente à un promoteur immobilier et la dispersion de son mobilier, en 1987, signent le début de ses années sombres jusqu’au délabrement. Elle devra sa sauvegarde, miraculeuse, à une poignée de riverains et d’architectes engagés qui se dressent vent debout pour que l’État s’engage dans son rachat et sa restauration. Un chantier pharaonique de plus de 23 millions d’euros et une reconstitution minutieuse pendant près de douze ans permettent une réouverture publique en juin 2015. Houzz a poussé la porte de ce témoignage unique de l’architecture de style moderne.
Coup d’œil
Qui habite ici : En 1932, le riche industriel Paul Cavrois emménage avec sa femme Lucie et leurs sept enfants dans une étonnante villa, entourée d’un parc immense avec miroir d’eau de 72 mètres de long. Les riverains et le cercle fermé des industriels du Nord, choqués par tant d’audace et plus habitués à un style régionaliste, la surnomment le « paquebot jaune », ou encore le « péril jaune », et même la « folie Cavrois ».
Dates de la construction : de 1929 à 1932
Emplacement : dans la bourgade aisée de Croix, près de Roubaix, dans le nord de la France
Superficie : 3 800 m², dont 1 840 m² habitables, et 830 m² de terrasses – 60 mètres de long pour la façade principale –, et 17 600 m² de parc
Architectes : Plan et conception: Robert Mallet-Stevens.Rénovation : Michel Goutal et Béatrice Grandsard, architectes des Monuments Historiques.Rénovation du parc : Aline Le Cœur, paysagiste.
Dates de la rénovation : De 2003 à 2015
Coût de la rénovation : 23 millions d’euros
Anecdote : Lorsque la villa est rachetée par l’État en 2001 et que le plan de sa rénovation se dessine, il n’y a ni archives ni plans, car Mallet-Stevens a demandé dans son testament à ce que ses archives soient brûlées. Seules subsistent des photos de bonne qualité, issues du livre Une demeure 1934, qu’il a publié à compte d’auteur suite à la construction de la Villa Cavrois. C’est sur la base de ces visuels et grâce au travail d’archéologue des architectes en charge de la rénovation que la restauration à l’identique a pu avoir lieu.
Photos : Virginie Rooses Photographe © 2016 Houzz
Qui habite ici : En 1932, le riche industriel Paul Cavrois emménage avec sa femme Lucie et leurs sept enfants dans une étonnante villa, entourée d’un parc immense avec miroir d’eau de 72 mètres de long. Les riverains et le cercle fermé des industriels du Nord, choqués par tant d’audace et plus habitués à un style régionaliste, la surnomment le « paquebot jaune », ou encore le « péril jaune », et même la « folie Cavrois ».
Dates de la construction : de 1929 à 1932
Emplacement : dans la bourgade aisée de Croix, près de Roubaix, dans le nord de la France
Superficie : 3 800 m², dont 1 840 m² habitables, et 830 m² de terrasses – 60 mètres de long pour la façade principale –, et 17 600 m² de parc
Architectes : Plan et conception: Robert Mallet-Stevens.Rénovation : Michel Goutal et Béatrice Grandsard, architectes des Monuments Historiques.Rénovation du parc : Aline Le Cœur, paysagiste.
Dates de la rénovation : De 2003 à 2015
Coût de la rénovation : 23 millions d’euros
Anecdote : Lorsque la villa est rachetée par l’État en 2001 et que le plan de sa rénovation se dessine, il n’y a ni archives ni plans, car Mallet-Stevens a demandé dans son testament à ce que ses archives soient brûlées. Seules subsistent des photos de bonne qualité, issues du livre Une demeure 1934, qu’il a publié à compte d’auteur suite à la construction de la Villa Cavrois. C’est sur la base de ces visuels et grâce au travail d’archéologue des architectes en charge de la rénovation que la restauration à l’identique a pu avoir lieu.
Photos : Virginie Rooses Photographe © 2016 Houzz
Le hall-salon
On accède dans la villa par une immense baie vitrée qui donne dans une pièce mi-hall mi-salon en forme de cube, dominée par une mezzanine. Les grandes baies vitrées illuminent le hall monumental sur toute sa hauteur. Les murs sont habillés de vert tendre, rappelant toutes les nuances du parc qui s’invitent dans la maison en de grands tableaux animés sur les saisons.
« Mon grand-père voulait vivre à la campagne et profiter d’un jardin. Ici, ce ne sont que des grandes ouvertures… Où que vous soyez assis, vous êtes dans le jardin », témoigne Christine Jouret, la petite-fille du propriétaire.
On accède dans la villa par une immense baie vitrée qui donne dans une pièce mi-hall mi-salon en forme de cube, dominée par une mezzanine. Les grandes baies vitrées illuminent le hall monumental sur toute sa hauteur. Les murs sont habillés de vert tendre, rappelant toutes les nuances du parc qui s’invitent dans la maison en de grands tableaux animés sur les saisons.
« Mon grand-père voulait vivre à la campagne et profiter d’un jardin. Ici, ce ne sont que des grandes ouvertures… Où que vous soyez assis, vous êtes dans le jardin », témoigne Christine Jouret, la petite-fille du propriétaire.
Face à l’entrée, la vaste pièce est décorée par une cheminée magistrale. La famille accueillait là ses invités, autour du foyer de la cheminée plus intimiste avec son foyer en rondeur, pavé de marbre jaune de Sienne. De manière générale, les pièces d’apparat sont simples, sans ornements inutiles, conforme à l’esprit fonctionnaliste du style moderne. Le luxe réside dans l’utilisation de matériaux de qualité, rares et innovants.
La pièce était autrefois habitée par un mobilier entièrement signé de Mallet-Stevens. Le Centre des Monuments Nationaux a assisté le 15 décembre 2015 à une grande vente chez Sotheby’s pour racheter du mobilier de la villa. Cette dernière campagne de rachat pour la Villa Cavrois, opérée par les Monuments Nationaux, va permettre aux fauteuils et tables en noyer qui agrémentaient le grand salon de retrouver bientôt leur place.
La pièce était autrefois habitée par un mobilier entièrement signé de Mallet-Stevens. Le Centre des Monuments Nationaux a assisté le 15 décembre 2015 à une grande vente chez Sotheby’s pour racheter du mobilier de la villa. Cette dernière campagne de rachat pour la Villa Cavrois, opérée par les Monuments Nationaux, va permettre aux fauteuils et tables en noyer qui agrémentaient le grand salon de retrouver bientôt leur place.
Composé d’essences exotiques variées, le parquet mosaïque Noël qui habille le sol de cette pièce a été très endommagé pendant l’abandon de la villa. Jadoul, l’entreprise en parqueterie belge qui l’avait posé en 1932, a dû retrouver son savoir-faire d’antan pour le restaurer à 90 %. Jointé avec du ciment teinté à base de magnésium, il est particulièrement résistant au trafic intense.
Le vestibule
Dans le hall d’entrée, deux boîtes à lumière encadrant une porte noire, tel un écran qui donne accès à la salle à manger des parents. Elles rappellent que Mallet-Stevens a conçu par ailleurs de nombreux décors de cinéma. On retrouve ce contraste noir et blanc cher à l’architecte dans de nombreuses pièces de la villa.
Dans le hall d’entrée, deux boîtes à lumière encadrant une porte noire, tel un écran qui donne accès à la salle à manger des parents. Elles rappellent que Mallet-Stevens a conçu par ailleurs de nombreux décors de cinéma. On retrouve ce contraste noir et blanc cher à l’architecte dans de nombreuses pièces de la villa.
Les radiateurs en fonte du vestibule sont encadrés de lanières de métal chromé d’inspiration industrielle. L’une des appliques signées par Jacques Le Chevalier a été reproduite, à partir des trois autres qui sont d’origine et qui ont pu être rachetées sur le marché de l’art.
La salle à manger
Le marbre vert de Suède pave le sol et les murs de la salle à manger des parents. Il a fallu aller le chercher dans la carrière d’origine, toujours en service, pour retrouver les mêmes veines. Au plafond, on remarque deux réflecteurs en staff qui permettent un éclairage indirect : un travail inédit sur la lumière artificielle a été mené dans cette maison avant-gardiste par l’ingénieur éclairagiste André Salomon.
Le miroir qui occupe un pan de mur permet de faire entrer la lumière et d’offrir une vue sur le jardin même lorsque l’on ne fait pas face à la baie vitrée.
Le marbre vert de Suède pave le sol et les murs de la salle à manger des parents. Il a fallu aller le chercher dans la carrière d’origine, toujours en service, pour retrouver les mêmes veines. Au plafond, on remarque deux réflecteurs en staff qui permettent un éclairage indirect : un travail inédit sur la lumière artificielle a été mené dans cette maison avant-gardiste par l’ingénieur éclairagiste André Salomon.
Le miroir qui occupe un pan de mur permet de faire entrer la lumière et d’offrir une vue sur le jardin même lorsque l’on ne fait pas face à la baie vitrée.
Le mobilier, intégralement conçu par Mallet-Stevens, adepte d’une « architecture totale », a été dispersé en 1987 aux quatre coins du monde suite à sa vente. Un gros travail a été mené pour le retrouver, le racheter ou le reconstituer à l’identique. Il a été conçu dans un esprit fonctionnaliste, comme en témoigne le mobilier de la salle à manger en poirier noirci et verni. Le parement en métal chromé aux lignes géométriques dissimule le radiateur.
L’escalier
Le hall s’ouvre sur un escalier noir et blanc qui dessert l’étage. Un ascenseur signé par Jean Prouvé traverse aussi la maison de la cave au toit terrasse. Une plaque commémorative rappelle la dédicace de Robert Mallet-Stevens aux propriétaires dans son ouvrage de 1934 : « À Madame et Monsieur Cavrois qui m’ont permis, grâce à leur clairvoyance, leur mépris de la routine, et leur enthousiasme, de réaliser cette demeure. Avec toute ma gratitude et la fidélité de mon amitié. »
Le hall s’ouvre sur un escalier noir et blanc qui dessert l’étage. Un ascenseur signé par Jean Prouvé traverse aussi la maison de la cave au toit terrasse. Une plaque commémorative rappelle la dédicace de Robert Mallet-Stevens aux propriétaires dans son ouvrage de 1934 : « À Madame et Monsieur Cavrois qui m’ont permis, grâce à leur clairvoyance, leur mépris de la routine, et leur enthousiasme, de réaliser cette demeure. Avec toute ma gratitude et la fidélité de mon amitié. »
Le mobilier en métal verni, l’un des matériaux qu’affectionne l’époque moderniste, épouse le mur en arrondi. Il a été gracieusement rendu par un donateur américain.
La salle à manger des enfants
Contiguë à celle des parents, cette pièce est meublée par un mobilier en bois de zingana. Elle a été reconstituée à partir des photos en noir et blanc de la publication de Robert Mallet-Stevens, ce qui explique cette anecdote : Brigitte, l’une des jumelles de Paul Cavrois, visite le chantier de rénovation. Entrant dans la salle à manger des enfants, elle découvre le bas-relief des frères Martel : « Je reconnais cette frise, mais elle était en couleur ! »
La fresque évoque diverses activités de loisirs : tourne-disque, cible de fléchettes, raquette de tennis, damier, quilles…
Contiguë à celle des parents, cette pièce est meublée par un mobilier en bois de zingana. Elle a été reconstituée à partir des photos en noir et blanc de la publication de Robert Mallet-Stevens, ce qui explique cette anecdote : Brigitte, l’une des jumelles de Paul Cavrois, visite le chantier de rénovation. Entrant dans la salle à manger des enfants, elle découvre le bas-relief des frères Martel : « Je reconnais cette frise, mais elle était en couleur ! »
La fresque évoque diverses activités de loisirs : tourne-disque, cible de fléchettes, raquette de tennis, damier, quilles…
Le zingana, plus connu sous le nom de zebrano, est un bois originaire d’Afrique centrale. Jaune clair, il est veiné de lignes brun sombre fines et nombreuses.
Le bureau de Paul Cavrois
On atteint le bureau du propriétaire des lieux par le vestibule. Paul Cavrois, qui a commandé cette maison à Robert Mallet-Stevens, est un riche industriel, patron de cinq usines textiles dans la région de Roubaix rassemblant 700 employés. Tous les murs sont ornés de bibliothèques en poirier verni et encadrent une large cheminée.
On atteint le bureau du propriétaire des lieux par le vestibule. Paul Cavrois, qui a commandé cette maison à Robert Mallet-Stevens, est un riche industriel, patron de cinq usines textiles dans la région de Roubaix rassemblant 700 employés. Tous les murs sont ornés de bibliothèques en poirier verni et encadrent une large cheminée.
La chambre parentale
Voici la chambre de Paul et Lucie Cavrois. La chambre des parents a retrouvé son mobilier d’origine foncé et ses couleurs claires, reprenant le leitmotiv bicolore que l’on retrouve souvent dans la villa.
Voici la chambre de Paul et Lucie Cavrois. La chambre des parents a retrouvé son mobilier d’origine foncé et ses couleurs claires, reprenant le leitmotiv bicolore que l’on retrouve souvent dans la villa.
L’aubier de palmier a été utilisé pour plaquer le mobilier de la chambre parentale. Une nouvelle évocation du contraste noir/blanc cher à Mallet-Stevens apparaît au détour des fibres amalgamées.
Le boudoir de Lucie Cavrois
Incendié pendant la période où la demeure a été squattée, il a retrouvé toute sa splendeur avec son mobilier caractéristique en sycomore, et sa coiffeuse aux pieds d’aluminium signés par l’architecte. Ces meubles ont été retrouvés chez des propriétaires et rachetés dans des ventes.
Incendié pendant la période où la demeure a été squattée, il a retrouvé toute sa splendeur avec son mobilier caractéristique en sycomore, et sa coiffeuse aux pieds d’aluminium signés par l’architecte. Ces meubles ont été retrouvés chez des propriétaires et rachetés dans des ventes.
Le mobilier de ce fumoir, quant à lui, n’a pu être retrouvé mais il a été refait à l’identique.
Il en a été de même pour le mobilier de cette chambre d’enfant qui se trouve à l’étage. Son style s’inspire du mouvement hollandais d’art moderne De Stijl, évoqué par les couleurs vives, le mobilier polychrome, le plafond noir verni.
La salle de bains des parents
Toutes les pièces de la maison sont plutôt spectaculaires, mais l’une d’entre elles est particulièrement atypique : la salle de bains des maîtres de maison. Hors normes, elle fait plus de 47 m² et est revêtue de marbre de Carrare. Cette pièce donne à elle seule la démesure de la villa et l’importance que l’on donne à l’hygiène.
Toutes les pièces de la maison sont plutôt spectaculaires, mais l’une d’entre elles est particulièrement atypique : la salle de bains des maîtres de maison. Hors normes, elle fait plus de 47 m² et est revêtue de marbre de Carrare. Cette pièce donne à elle seule la démesure de la villa et l’importance que l’on donne à l’hygiène.
La douche ronde, pavée de céramique à l’intérieur, est d’une grande modernité. À sa gauche se dévoile un pèse-personne encastré dans la paroi.
Coup d’œil sur le mobilier fonctionnaliste de la salle de bains.
Jusqu’à la robinetterie, tout a été restauré à l’identique !
La cuisine
Elle est située au même étage que les pièces de réception et elle dispose du même plan traversant avec de grandes baies vitrées ouvertes sur le jardin et sur l’entrée. Il s’agit d’une vraie particularité car, à cette époque, les pièces de service (et les personnes y travaillant !) étaient souvent reléguées dans des sous-sols sans fenêtres !
Elle est située au même étage que les pièces de réception et elle dispose du même plan traversant avec de grandes baies vitrées ouvertes sur le jardin et sur l’entrée. Il s’agit d’une vraie particularité car, à cette époque, les pièces de service (et les personnes y travaillant !) étaient souvent reléguées dans des sous-sols sans fenêtres !
Selon les normes hygiénistes souhaitées pour la maison, la cuisine a été conçue tout en blanc, à l’image d’un hôpital. Seul tranche un sol à damier noir et blanc en grès cérame.
Le mobilier en acier émaillé est parfaitement intégré et épouse le mur en arrondi. Il a été conçu dans l’idée d’optimiser chaque geste. Un généreux donateur américain, l’ayant sauvé et conservé, l’a rendu à son lieu d’origine.
Le mobilier en acier émaillé est parfaitement intégré et épouse le mur en arrondi. Il a été conçu dans l’idée d’optimiser chaque geste. Un généreux donateur américain, l’ayant sauvé et conservé, l’a rendu à son lieu d’origine.
Détail de la robinetterie de la cuisine.
La table de la cuisine, également œuvre de l’architecte Mallet-Stevens, est une rescapée ! Elle a été retrouvée dans la cave. C’est la seule pièce de mobilier qui n’a pas quitté la maison depuis 1932.
À ses côtés, on aperçoit des rééditions de la chaise en acier laqué de Mallet-Stevens, éditée en 1930 par Tubor et qui a fait son apparition dans la villa pour la première fois. Tubulaire, empilable, elle est facile à transporter. Cet emblème du mobilier fonctionnaliste est une vraie nouveauté pour l’époque.
À ses côtés, on aperçoit des rééditions de la chaise en acier laqué de Mallet-Stevens, éditée en 1930 par Tubor et qui a fait son apparition dans la villa pour la première fois. Tubulaire, empilable, elle est facile à transporter. Cet emblème du mobilier fonctionnaliste est une vraie nouveauté pour l’époque.
Une œuvre de mémoire
« Que va-t-on faire du container de morceaux de la maison que l’on a conservés ? », s’est demandée Élisabeth Porté, chargée des inventaires des monuments. Étant donné qu’il ne restait ni plans ni archives de la maison, il a été décidé d’en conserver une partie et de les exposer dans l’immense cave à vins, telle une mémoire de la maison et pour rappeler les méthodes de recherche qui ont été mises en œuvre. Les anciens casiers font donc aujourd’hui office de vitrines. C’est la première fois que l’on imagine une partie dédiée à la conservation pour une maison moderne et cette pièce a d’ailleurs beaucoup de succès auprès des visiteurs.
« Que va-t-on faire du container de morceaux de la maison que l’on a conservés ? », s’est demandée Élisabeth Porté, chargée des inventaires des monuments. Étant donné qu’il ne restait ni plans ni archives de la maison, il a été décidé d’en conserver une partie et de les exposer dans l’immense cave à vins, telle une mémoire de la maison et pour rappeler les méthodes de recherche qui ont été mises en œuvre. Les anciens casiers font donc aujourd’hui office de vitrines. C’est la première fois que l’on imagine une partie dédiée à la conservation pour une maison moderne et cette pièce a d’ailleurs beaucoup de succès auprès des visiteurs.
Le vieux tableau électrique est lui aussi conservé dans l’ancienne cave à vins qui fait office de matériauthèque.
Dans le même esprit de mémoire, l’une des chambres de garçons à l’étage a été laissée en l’état, pour témoigner du délabrement de la villa, selon les directives de son administrateur, Paul-Hervé Parsy.
Paul-Hervé Parsy, l’administrateur actuel de la Villa Cavrois et enfant du pays, s’est en effet impliqué avec passion pour le sauvetage de ce témoignage architectural unique. « En février 2016, on a déjà atteint les 100 000 visiteurs », s’enthousiasme-t-il, lui qui avait misé sur 35 000 visites la première année. L’acharnement de ceux qui se sont portés au chevet de cette maison pour la sauver n’aura pas été vain !
Vous aussi, n’hésitez pas à découvrir grandeur nature ce chef-d’œuvre de l’architecture en emportant avec vous ce mot de son architecte visionnaire, Robert Mallet-Stevens : « Le rôle [des édifices] est non seulement de rendre l’existence heureuse et agréable par leur aspect satisfaisant, mais encore de laisser entrevoir à ceux qui s’arrêtent pour contempler leurs proportions ou l’harmonie de leurs formes, un peu de joie et d’idéal. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de la Villa Cavrois ?
Lire aussi :
L’incroyable renaissance de la Villa Cavrois
Découvrez d’autres projets architecturaux exceptionnels
Vous aussi, n’hésitez pas à découvrir grandeur nature ce chef-d’œuvre de l’architecture en emportant avec vous ce mot de son architecte visionnaire, Robert Mallet-Stevens : « Le rôle [des édifices] est non seulement de rendre l’existence heureuse et agréable par leur aspect satisfaisant, mais encore de laisser entrevoir à ceux qui s’arrêtent pour contempler leurs proportions ou l’harmonie de leurs formes, un peu de joie et d’idéal. »
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Détail qui tue pour comprendre l'ambiance d'origine, madame Cavrois avait insisté pour qu'une pièce seulement dédiée à la réalisation de bouquets soit prévue dans les communs. Elle se visite avec beaucoup d'émotion...La végétation devait abonder dans toutes les pièces.
Superbe reportage d'un lieu unique en son genre!
Mallet Stevens a influencé durablement les architectes, décorateurs et même les designers, il n'est pas rare de retrouver son souffle dans les architectures contemporaines. Restaurer cette villa était indispensable, bravo!