Extension de la Semaine : 20 m² transforment une maison années 80
Un classique pavillon de banlieue a gagné en confort, fonctionnalité et personnalité grâce à une extension vitrée
La maison de ce couple avec deux enfants se présentait comme un fade pavillon de banlieue, typique des années 80, avec sa façade enduite et son toit à deux pentes. En dépit d’un beau jardin, l’intérieur présentait des espaces de vie réduits et peu fonctionnels. Cuisine et salle à manger, en particulier, paraissaient étriquées et la famille s’y sentait à l’étroit. Par le biais d’amis, les propriétaires ont eu l’opportunité de contacter Flavio Piasente et Alessandra Mecchia, les architectes de l’atelier MEP, afin qu’ils leur trouvent une solution d’agrandissement. Après quatre mois de travaux, une extension vitrée de 20 m² a vu le jour et a transformé le quotidien de cette famille.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple et leurs deux filles
Emplacement : La Queue-en-Brie, Île-de-France
Superficie : maison 100 m² + extension 20 m²
Budget : 100 000 euros
Architectes : atelier MEP
Durée des travaux : mai à septembre 2014
Crédit photos : Fabienne Delafraye
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple et leurs deux filles
Emplacement : La Queue-en-Brie, Île-de-France
Superficie : maison 100 m² + extension 20 m²
Budget : 100 000 euros
Architectes : atelier MEP
Durée des travaux : mai à septembre 2014
Crédit photos : Fabienne Delafraye
Les habitants des lieux se trouvaient à l’étroit dans leurs pièces de vie en rez-de-chaussée. Les architectes leur ont donc proposé d’agrandir la maison de 20 m² vers leur beau jardin orienté plein sud. La cuisine et la salle à manger d’origine se trouvent dans la partie située sous les chiens-assis que l’on distingue sur ce schéma. Pour rehausser visuellement la façade arrière de ce pavillon sans personnalité, les architectes ont préféré s’étendre sur toute sa largeur. « Nous avons imaginé l’extension d’un seul geste comme un grand portail qui encadre la maison sur la façade arrière. Les proportions étaient visuellement beaucoup plus intéressantes que d’élargir uniquement au niveau de la cuisine et de la salle à manger », explique l’architecte Flavio Piasente.
Les architectes ont donc proposé la création d’un volume simple qui s’incruste sur la façade existante et permet une connexion de l’intérieur et de l’extérieur à la fois spatiale et visuelle. L’extension à proprement parler occupe les deux tiers de la maison sur la gauche, qui correspondent aux pièces cuisine et salle à manger. Largement vitrée, elle s’apparente à une véranda.
À droite, le dernier tiers de ce grand cadre se mue en une sorte de pergola abritant un patio. Les architectes ont prolongé la structure de l’extension sans la fermer pour plusieurs raisons : pour une question d’unité visuelle ; pour ne pas cloisonner devant le salon d’origine, ce qui aurait pu l’assombrir ; et enfin pour délimiter un espace extérieur intime.
À l’extérieur, le volume de vie intérieur se prolonge en effet en patio, un aménagement que les architectes de l’atelier MEP affectionnent particulièrement :
« Avec mon associée Alessandra, nous sommes originaires d’Italie et nous prisons ces lieux de vie à l’extérieur, des espaces bien définis comme des filtres, aussi intimes et confortables qu’un salon intérieur. »
« Avec mon associée Alessandra, nous sommes originaires d’Italie et nous prisons ces lieux de vie à l’extérieur, des espaces bien définis comme des filtres, aussi intimes et confortables qu’un salon intérieur. »
L’idée de cet espace lounge partiellement enterré a été rendue possible par la différence de niveaux entre la maison et le jardin d’environ 40 centimètres. Au-dessus se découpe la structure contemporaine de l’extension, bardée d’aluminium laqué. L’été, elle permet d’accrocher au besoin une voile d’ombrage.
L’extension mixe habilement les pleins et les vides. La façade, entièrement vitrée de coulissants toute hauteur, paraît très légère. « Nous avons initialement étudié la possibilité d’un toit complètement vitré », explique Flavio. « Nous avons préféré créer un toit partiellement opaque pour rendre la salle à manger plus intime et la protéger des vues depuis les fenêtres des chambres. Par ailleurs, la mairie nous imposait une toiture en pente. »
Pour alléger encore davantage visuellement la charpente de l’extension, le poteau structurel d’angle au niveau du retour vitré a été légèrement déporté. Ainsi, l’angle de verre semble uniquement soutenu par un mince profilé d’aluminium.
En ce qui concerne les aménagements intérieurs, il était important de reconnecter la cuisine et la salle à manger adjacente avec le jardin. Une terrasse en composite, exactement au niveau du sol intérieur, vient prolonger dehors l’espace à vivre. Signe du perfectionnisme des architectes, ils ont anticipé une réservation au moment de la création de la terrasse afin d’encastrer le rail de sol dans lequel coulisse la baie vitrée. Il n’existe ainsi aucun obstacle entre intérieur et extérieur.
« La cuisine d’origine, même si elle avait quasiment la même surface, était carrée et beaucoup de place était perdue en son centre. Nous l’avons réduite en largeur et agrandie en longueur afin de pouvoir équiper ses deux côtés et la rendre plus fonctionnelle. Cela a permis en même temps de donner davantage de surface à la salle à manger », note Flavio.
Avec ses meubles laqués anthracite, la nouvelle cuisine semble être aménagée sur mesure. En réalité, il s’agit de caissons Ikea agencés par les architectes de sorte à les encastrer au plus juste et créer des encadrements avec le faux plafond et les nouvelles cloisons.
Avec ses meubles laqués anthracite, la nouvelle cuisine semble être aménagée sur mesure. En réalité, il s’agit de caissons Ikea agencés par les architectes de sorte à les encastrer au plus juste et créer des encadrements avec le faux plafond et les nouvelles cloisons.
Les propriétaires n’arrivaient pas à se décider entre une chaleureuse cuisine ouverte ou une pièce fermée qui évite les odeurs… Les architectes leur ont fourni une solution sur mesure, totalement flexible.
Une astucieuse paroi en medium laqué coulisse le long de la cuisine sur la face attenante à la salle à manger. Elle permet de la cloisonner partiellement ou complètement selon les besoins. « Cet aménagement libère un bar central pour prendre l’apéro ou les petits déjeuners. C’est à la fois fonctionnel et convivial », note Flavio.
Voici le côté salle à manger quand la paroi est complètement fermée. Cette cloison en medium laqué toute hauteur de 3 mètres de long n’est pas lourde à pousser : elle coulisse sans peine grâce à un système de rails accroché au plafond.
Nous voici au centre de l’extension, dans la salle à manger attenante à la cuisine.
Généralement, les extensions de type vérandas sont conçues comme des pièces en plus pouvant être séparées de la maison d’origine, notamment pour des questions d’isolation. Mais ce projet novateur fait un pied de nez à cette conception classique, puisqu’il fusionne complètement avec le pavillon. La cloison mobile (à droite de la photo) n’est pas là pour isoler l’extension du reste de la bâtisse, mais pour redimensionner l’espace intérieur transversalement. L’isolation de l’extension a été bien maîtrisée et un chauffage électrique dissimulé sous le sol en béton ciré la rend agréable en hiver. En été, le double vitrage à faible émissivité, allié à de légers débords du cadre alu en extérieur, permet de contrôler les apports solaires.
Généralement, les extensions de type vérandas sont conçues comme des pièces en plus pouvant être séparées de la maison d’origine, notamment pour des questions d’isolation. Mais ce projet novateur fait un pied de nez à cette conception classique, puisqu’il fusionne complètement avec le pavillon. La cloison mobile (à droite de la photo) n’est pas là pour isoler l’extension du reste de la bâtisse, mais pour redimensionner l’espace intérieur transversalement. L’isolation de l’extension a été bien maîtrisée et un chauffage électrique dissimulé sous le sol en béton ciré la rend agréable en hiver. En été, le double vitrage à faible émissivité, allié à de légers débords du cadre alu en extérieur, permet de contrôler les apports solaires.
Vu de l’intérieur, l’angle de verre est très lumineux. On distingue sur ce cliché le poteau déporté qui supporte la poutre structurelle. Au-dessus de la table du salon ainsi que dans la cuisine ont été aménagés deux puits de lumière. Les architectes se sont servi de la contrainte de devoir livrer un toit en pente pour évaser l’encadrement des Velux : « Quand les habitants mangent sur la table de la salle à manger, ils voient le ciel par cette fenêtre placée en pente », explique Flavio.
Entre la salle à manger et le salon, il existait à l’origine un dénivelé comblé par deux marches et un garde-corps. Les architectes de l’atelier MEP ont planché pour rendre cette différence de niveau ludique et fonctionnelle. « Nous avons complètement intégré la fonction de l’escalier et du garde-corps dans du mobilier. Cette grande composition noire habille les volumes, crée du rangement et de l’espace de vie et sert de circulation. Elle peut être utilisée comme banc et meuble TV. Nous l’avons fait réaliser en medium noir teinté dans la masse car il a un aspect granuleux et ressemble à de la pierre. »
Voici le salon d’origine dont la baie vitrée donne sur l’espace lounge de la terrasse. Il a été remeublé et décoré dans des teintes en cohérence avec l’ensemble de l’aménagement.
Qu’ont pensé les propriétaires de leur nouvelle extension ? « Ils nous ont dit qu’elle leur avait changé la vie et qu’ils avaient l’impression d’être dans une autre maison. Ils ne profitaient pas de leur magnifique jardin. Depuis les travaux, ils le voient dès l’entrée de manière traversante et circulent de plain-pied jusqu’à lui. Ils ont également apprécié la fusion de l’extension et du pavillon : toutes les pièces sont restées au même endroit mais ont été agrandies, de manière invisible quand on est à l’intérieur. On ne voit aucune séparation entre existant et extension. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette extension ?
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