Focus Matière : La porcelaine de Chine
Zoom sur un art ancestral et riche en innovations
Riche d’une tradition ancestrale, la céramique chinoise est principalement connue pour sa porcelaine de grande qualité et plus particulièrement celle « bleu et blanc », impulsée par la dynastie Ming. Sous cette même dynastie, la ville de Jingdezhen, au sud-est de Shanghai, devient le centre de la production, au rayonnement international ; elle est encore aujourd’hui considérée comme la capitale de la porcelaine. Importée en Europe par les explorateurs, la porcelaine connaît un développement à partir du XVᵉ siècle et reste un objet de fascination jusqu’au XXᵉ siècle.
Les principales étapes de fabrication
La fabrication de la porcelaine est un processus long et minutieux, présenté ici dans ses grandes lignes. Tout d’abord, la pâte est moulée par coulage ou par calibrage. Après séchage, vient une première cuisson (en dessous de 1 000 °C). L’objet encore fragile et poreux est couvert d’un émail, puis cuit une deuxième fois (entre 1 200 et 1 300 °C, jusqu’à 1 400 °C pour les porcelaines à forte concentration en kaolin) et enfin décoré.
La fabrication de la porcelaine est un processus long et minutieux, présenté ici dans ses grandes lignes. Tout d’abord, la pâte est moulée par coulage ou par calibrage. Après séchage, vient une première cuisson (en dessous de 1 000 °C). L’objet encore fragile et poreux est couvert d’un émail, puis cuit une deuxième fois (entre 1 200 et 1 300 °C, jusqu’à 1 400 °C pour les porcelaines à forte concentration en kaolin) et enfin décoré.
Les prémices de la céramique
La céramique chinoise est l’une des plus anciennes, avec la céramique japonaise : datée entre 17 000 et 16 000 avant notre ère, elle apparaît à la fin du Paléolithique puis connaît un essor au cours du Néolithique, avec la culture Yangshao (4 500 à 3 000 av. J.-C.). Celle-ci a vu se développer une céramique aux formes variées, parfois peintes de motifs figuratifs ou géométriques.
La céramique chinoise est l’une des plus anciennes, avec la céramique japonaise : datée entre 17 000 et 16 000 avant notre ère, elle apparaît à la fin du Paléolithique puis connaît un essor au cours du Néolithique, avec la culture Yangshao (4 500 à 3 000 av. J.-C.). Celle-ci a vu se développer une céramique aux formes variées, parfois peintes de motifs figuratifs ou géométriques.
Le développement de la céramique
Parmi la riche histoire de la Chine, cinq grandes dynasties ont marqué l’évolution de la céramique tant en matière de techniques que d’esthétique : les Tang (618-907), les Song (960-1279), les Yuan (1279-1368), les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1912).
Parmi la riche histoire de la Chine, cinq grandes dynasties ont marqué l’évolution de la céramique tant en matière de techniques que d’esthétique : les Tang (618-907), les Song (960-1279), les Yuan (1279-1368), les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1912).
Les Tang et la naissance de la porcelaine Xing
La porcelaine apparaît, sous forme d’ébauche et sous l’appellation « porcelaine Xing », sous la dynastie des Tang. Ces pièces, principalement des théières et des vases, étaient d’une grande finesse, blanches, translucides et éclatantes, charme qui leur a valu des descriptions enchanteresses par les poètes de l’époque.
La porcelaine apparaît, sous forme d’ébauche et sous l’appellation « porcelaine Xing », sous la dynastie des Tang. Ces pièces, principalement des théières et des vases, étaient d’une grande finesse, blanches, translucides et éclatantes, charme qui leur a valu des descriptions enchanteresses par les poètes de l’époque.
La porcelaine Qingbai
Créée sous la dynastie des Song, la porcelaine Qingbai ou Yingqing, originaire du sud de la Chine, se caractérise par une blancheur teintée de bleu. Aussi fine que résistante, elle était décorée de motifs incisés, épurés.
Créée sous la dynastie des Song, la porcelaine Qingbai ou Yingqing, originaire du sud de la Chine, se caractérise par une blancheur teintée de bleu. Aussi fine que résistante, elle était décorée de motifs incisés, épurés.
La porcelaine de Jingdezhen
C’est sous la dynastie Yuan que la production de porcelaine, et plus largement de céramique, de Jingdezhen voit son apparition. C’est également là-bas que les premières porcelaines « bleu et blanc » ont été trouvées, datées de 1319 à 1336. Inspirés par l’art du Proche et Moyen-Orient, les décors se sont faits plus exubérants, plus fantaisistes, avec des motifs issus de la nature ou de la mythologie.
C’est sous la dynastie Yuan que la production de porcelaine, et plus largement de céramique, de Jingdezhen voit son apparition. C’est également là-bas que les premières porcelaines « bleu et blanc » ont été trouvées, datées de 1319 à 1336. Inspirés par l’art du Proche et Moyen-Orient, les décors se sont faits plus exubérants, plus fantaisistes, avec des motifs issus de la nature ou de la mythologie.
La porcelaine « bleu et blanc » des Ming
Mais ce sont véritablement les Ming qui font exploser la notoriété de la porcelaine « bleu et blanc ». Jusqu’alors, le cobalt utilisé était importé du Moyen-Orient. Or, à cette époque, le cobalt est découvert en Chine, bien qu’étant un peu moins vif. Raffiné, il atteint sa plus haute qualité sous la dynastie suivante, les Qing. Vers la fin de la dynastie Ming, l’essor de la production permet l’exportation en Iran, Indonésie, au Japon et en Europe.
Mais ce sont véritablement les Ming qui font exploser la notoriété de la porcelaine « bleu et blanc ». Jusqu’alors, le cobalt utilisé était importé du Moyen-Orient. Or, à cette époque, le cobalt est découvert en Chine, bien qu’étant un peu moins vif. Raffiné, il atteint sa plus haute qualité sous la dynastie suivante, les Qing. Vers la fin de la dynastie Ming, l’essor de la production permet l’exportation en Iran, Indonésie, au Japon et en Europe.
Les différentes utilités de la porcelaine
D’une part, la porcelaine était destinée à un usage quotidien, utilitaire, comme c’est le cas pour la vaisselle. Elle cumulait des fonctions très diverses, pratiques, tout en restant esthétique. D’autre part, la porcelaine était un objet d’apparat, une œuvre d’art qui a beaucoup inspiré les artistes. Les prouesses techniques et picturales étaient aussi un faire-valoir de la dynastie régnante, s’imposant comme objet de pouvoir.
D’une part, la porcelaine était destinée à un usage quotidien, utilitaire, comme c’est le cas pour la vaisselle. Elle cumulait des fonctions très diverses, pratiques, tout en restant esthétique. D’autre part, la porcelaine était un objet d’apparat, une œuvre d’art qui a beaucoup inspiré les artistes. Les prouesses techniques et picturales étaient aussi un faire-valoir de la dynastie régnante, s’imposant comme objet de pouvoir.
L’exportation de la porcelaine en Asie et en Europe
En raison de l’occupation d’une partie du pays par la Chine, la céramique se développe rapidement en Corée. De même qu’au Japon, où elle est importée au VIIIᵉ siècle par la Cour japonaise. En Europe, la porcelaine est introduite par Marco Polo, au XIIIᵉ siècle, sous le nom de porcellana. Toutefois, il faut attendre le XVᵉ siècle pour qu’un commerce régulier s’organise entre l’Extrême-Orient et l’Europe, grâce à l’ouverture de la route des Indes par Vasco de Gama.
En raison de l’occupation d’une partie du pays par la Chine, la céramique se développe rapidement en Corée. De même qu’au Japon, où elle est importée au VIIIᵉ siècle par la Cour japonaise. En Europe, la porcelaine est introduite par Marco Polo, au XIIIᵉ siècle, sous le nom de porcellana. Toutefois, il faut attendre le XVᵉ siècle pour qu’un commerce régulier s’organise entre l’Extrême-Orient et l’Europe, grâce à l’ouverture de la route des Indes par Vasco de Gama.
La fascination pour les « chinoiseries »
Dès le XVIIIᵉ siècle, un intérêt se manifeste pour les arts décoratifs venus de la Chine, notamment par les fastes asiatiques organisées par le Roi-Soleil ainsi que la correspondance avec les missionnaires jésuites. Mais c’est au XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle que l’engouement a été le plus marqué. Fascinés tant par les matériaux que par les techniques et les motifs, les amateurs ont beaucoup collectionné les pièces Ming et Qing, qui constituent par conséquent l’essentiel des fonds des musées contemporains.
Dès le XVIIIᵉ siècle, un intérêt se manifeste pour les arts décoratifs venus de la Chine, notamment par les fastes asiatiques organisées par le Roi-Soleil ainsi que la correspondance avec les missionnaires jésuites. Mais c’est au XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle que l’engouement a été le plus marqué. Fascinés tant par les matériaux que par les techniques et les motifs, les amateurs ont beaucoup collectionné les pièces Ming et Qing, qui constituent par conséquent l’essentiel des fonds des musées contemporains.
Vraie ou fausse ?
La Chine a une longue tradition de reproduction, encouragée par les familles impériales elles-mêmes. Ainsi, certaines dynasties ont fait copier le style de leurs prédécesseurs, troublant parfois la datation des pièces concernées. L’usage de la « marque impériale » (mianhao) apparaît sous les Song, puis se généralise par la suite avec les Ming et les Qing. Elle est encore utilisée de nos jours. La marque impériale est destinée à imprimer une œuvre ou une production de l’année et de la dynastie.
La Chine a une longue tradition de reproduction, encouragée par les familles impériales elles-mêmes. Ainsi, certaines dynasties ont fait copier le style de leurs prédécesseurs, troublant parfois la datation des pièces concernées. L’usage de la « marque impériale » (mianhao) apparaît sous les Song, puis se généralise par la suite avec les Ming et les Qing. Elle est encore utilisée de nos jours. La marque impériale est destinée à imprimer une œuvre ou une production de l’année et de la dynastie.
Où se procurer de la porcelaine chinoise ?
Pour de la qualité certifiée, rien ne vaut de passer par un antiquaire. Celui-ci, en tant qu’expert, est le plus à même de vous proposer des pièces historiques. Repère des collectionneurs, il est nécessaire de prendre le temps de chiner, littéralement. Si les moyens et la passion sont là, vous pouvez tenter les enchères en salle de vente. Toutefois, il existe une alternative plus abordable : les quartiers chinois regorgent de boutiques de vaisselle, à prix défiant toute concurrence. Elle n’a pas la délicatesse de la porcelaine authentique, mais a le mérite d’être très résistante et de pouvoir être utilisée au quotidien.
ET VOUS ?
Aimez-vous la porcelaine de Chine ?
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La porcelaine est une céramique, au même titre que la terre cuite ou le grès, que l’on distingue selon leur composition et la proportion des différents éléments minéralogiques. La porcelaine est une variété de grès, composée de kaolin, de feldspath et de quartz. Le kaolin est une argile blanche, principalement extraite de la colline de Gaoling, au nord de Jingdezhen. Le kaolin et le feldspath sont considérés comme « les os » de la porcelaine.