L'avenir du jardin après le confinement
Considéré comme un luxe pendant le confinement, que deviendra-t-il une fois la crise terminée ?
Les espaces extérieurs n’ont jamais été aussi précieux qu’en cette période de confinement. « On voit bien que ceux qui habitent en maison ne vivent pas la situation de la même manière que ceux qui sont confinés en appartement en contexte urbain dense. J’imagine que peut-être après cette crise, les citadins qui vivent en appartement et dans des petites surfaces avec enfants (je pense surtout aux Parisiens) vont s’éloigner des villes et se déplacer en banlieue pour des pavillons avec plus de surface et avec un jardin (voire un potager) », partageait par exemple l’architecte d’intérieur Anne Azoulay de Décor Intérieur dans notre article sur l’avenir de la maison après la pandémie de COVID-19. Qu’en est-il alors de celui du jardin ? Nous avons demandé à trois paysagistes.
Même les plus petits
En ville, le besoin de verdure se fait d’autant plus ressentir alors que la plupart des gens sont enfermés dans des appartements dénués du moindre espace extérieur. Ceux qui ont la chance de bénéficier d’un petit balcon ou d’une terrasse prennent en revanche conscience de leur réelle valeur et envisagent d’y accorder une plus grande attention à l’avenir. « Nous avons beaucoup de demandes de clients par e-mail concernant des petites surfaces, comprises entre 10 et 12 mètres carrés. C’est comme si les citadins redécouvraient leurs balcons pendant cette période de confinement, alors qu’ils n’ont plus que cet espace pour s’aérer », confirme Bruno Petit.
En ville, le besoin de verdure se fait d’autant plus ressentir alors que la plupart des gens sont enfermés dans des appartements dénués du moindre espace extérieur. Ceux qui ont la chance de bénéficier d’un petit balcon ou d’une terrasse prennent en revanche conscience de leur réelle valeur et envisagent d’y accorder une plus grande attention à l’avenir. « Nous avons beaucoup de demandes de clients par e-mail concernant des petites surfaces, comprises entre 10 et 12 mètres carrés. C’est comme si les citadins redécouvraient leurs balcons pendant cette période de confinement, alors qu’ils n’ont plus que cet espace pour s’aérer », confirme Bruno Petit.
De jardin vitrine à jardin utile
Plutôt qu’être cantonné à un rôle ornemental, le jardin devient un endroit utile où l’on veut trouver de quoi s’occuper. « Le jardin n’est plus qu’une simple vitrine pour épater son voisin, et les propriétaires vont se recentrer sur cet espace car ils l’aiment vraiment, afin d’en faire un endroit pour eux et pas pour les autres », anticipe Alexandre Duval, de Duval&Bossennec. Contacté le 9 avril, le paysagiste concepteur observe également une demande plus importante de jardins nourriciers, dotés de potagers adaptés aux besoins de chacun.
Plutôt qu’être cantonné à un rôle ornemental, le jardin devient un endroit utile où l’on veut trouver de quoi s’occuper. « Le jardin n’est plus qu’une simple vitrine pour épater son voisin, et les propriétaires vont se recentrer sur cet espace car ils l’aiment vraiment, afin d’en faire un endroit pour eux et pas pour les autres », anticipe Alexandre Duval, de Duval&Bossennec. Contacté le 9 avril, le paysagiste concepteur observe également une demande plus importante de jardins nourriciers, dotés de potagers adaptés aux besoins de chacun.
Le jardin vu comme une source de bien-être
Alexandre Duval pense aussi que nous allons nous réapproprier nos jardins car ils sont bénéfiques pour notre bien-être dans de nombreux domaines, que ce soit par le biais de leur entretien ou par l’interprétation personnelle que nous pouvons en avoir. « Les individus prendront plus le temps de regarder les végétaux pousser. » Bruno Petit espère, quant à lui, que nous allons davantage penser à notre santé physique et intellectuelle et que cela passera par le jardin : « Comme on le dit vulgairement, jardiner peut nous amener à prendre conscience de beaucoup de choses et il faut préparer cette vague écolo qui arrive. »
Alexandre Duval pense aussi que nous allons nous réapproprier nos jardins car ils sont bénéfiques pour notre bien-être dans de nombreux domaines, que ce soit par le biais de leur entretien ou par l’interprétation personnelle que nous pouvons en avoir. « Les individus prendront plus le temps de regarder les végétaux pousser. » Bruno Petit espère, quant à lui, que nous allons davantage penser à notre santé physique et intellectuelle et que cela passera par le jardin : « Comme on le dit vulgairement, jardiner peut nous amener à prendre conscience de beaucoup de choses et il faut préparer cette vague écolo qui arrive. »
Le local revalorisé
Pour Alexandre Duval, la crise que nous traversons nous amène également à revoir nos fondamentaux et cela passe par une meilleure consommation. « J’espère que nous allons arrêter de faire venir des matériaux et végétaux de l’autre bout du monde, notamment en plantant des essences inadaptées aux lieux. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous sommes contrariés aujourd’hui, car nous n’avons plus accès aux matières premières produites à l’étranger. Je me dis que les clients seront prêts à dépenser un peu plus pour avoir du local et se tourner vers les artisans autour d’eux, pour une qualité supérieure et une plus grande réactivité. » Le paysagiste a par ailleurs choisi de se concentrer sur les projets qui correspondent à son étique, soit en accord avec le contexte, l’architecture, l’environnement et l’histoire des bâtiments qu’ils accompagnent.
Pour Alexandre Duval, la crise que nous traversons nous amène également à revoir nos fondamentaux et cela passe par une meilleure consommation. « J’espère que nous allons arrêter de faire venir des matériaux et végétaux de l’autre bout du monde, notamment en plantant des essences inadaptées aux lieux. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous sommes contrariés aujourd’hui, car nous n’avons plus accès aux matières premières produites à l’étranger. Je me dis que les clients seront prêts à dépenser un peu plus pour avoir du local et se tourner vers les artisans autour d’eux, pour une qualité supérieure et une plus grande réactivité. » Le paysagiste a par ailleurs choisi de se concentrer sur les projets qui correspondent à son étique, soit en accord avec le contexte, l’architecture, l’environnement et l’histoire des bâtiments qu’ils accompagnent.
Vers des villes plus végétalisées
Les grandes villes sont généralement les lieux les plus touchés par la pandémie, mais aussi ceux où le confinement est le plus dur à vivre et où le manque de verdure se fait le plus ressentir. Il n’y a qu’à voir le nombre de personnes postant des photos d’elles installées à leurs fenêtres sur les réseaux sociaux, parfois avec le hastag #jeveuxunjardin. « Actuellement, les gens redécouvrent la faune et les sons de la nature, notamment dans les villes désertées par les voitures et où les enseignes sont éteintes. Tout cela va peut-être nous aider à repenser la ville pour qu’elle soit plus accueillante pour la faune et la flore », analyse Bruno Petit, qui espère par ailleurs que « nous privilégierons davantage les paysages dans la ville et que nous redonnerons de la nature aux espaces urbains ». Le professionnel regrette en effet les règles strictes qu’il rencontre en ville, notamment sur les balcons des immeubles haussmanniens, classés aux monuments historiques : « J’espère que ces règles, qui n’aident pas à faire des villes plus saines, seront assouplies et que nous trouverons un juste milieu. »
Les grandes villes sont généralement les lieux les plus touchés par la pandémie, mais aussi ceux où le confinement est le plus dur à vivre et où le manque de verdure se fait le plus ressentir. Il n’y a qu’à voir le nombre de personnes postant des photos d’elles installées à leurs fenêtres sur les réseaux sociaux, parfois avec le hastag #jeveuxunjardin. « Actuellement, les gens redécouvrent la faune et les sons de la nature, notamment dans les villes désertées par les voitures et où les enseignes sont éteintes. Tout cela va peut-être nous aider à repenser la ville pour qu’elle soit plus accueillante pour la faune et la flore », analyse Bruno Petit, qui espère par ailleurs que « nous privilégierons davantage les paysages dans la ville et que nous redonnerons de la nature aux espaces urbains ». Le professionnel regrette en effet les règles strictes qu’il rencontre en ville, notamment sur les balcons des immeubles haussmanniens, classés aux monuments historiques : « J’espère que ces règles, qui n’aident pas à faire des villes plus saines, seront assouplies et que nous trouverons un juste milieu. »
De l’optimisme pour l’avenir
Face à cette prise de conscience de la part des propriétaires, les professionnels du jardin sont plutôt optimistes pour l’avenir même s’ils restent prudents. « On n’ira pas courir après le chiffre d’affaires de l’an dernier en 2020, mais je me dis qu’avec ce confinement les propriétaires vont revoir leurs priorités et qu’on sera en manque de bras à un moment ou à un autre », prévoit Bruno Petit.
Quant à Alexandre Duval, il observe déjà de nouvelles commandes : « Je suis optimiste sur la demande à venir alors que des clients potentiels m’appellent déjà pour de nouveaux projets. J’ai eu des nouvelles demandes depuis le début du confinement. Les gens se disent qu’il vaut peut-être mieux avoir un beau jardin qu’une nouvelle tablette. »
Florence Dubost se montre plus mitigée : « Depuis le confinement, nous avons eu deux demandes de projets au lieu de huit à dix demandes par semaine en moyenne. Mais, nous essayons de préparer notre retour et de ne pas stopper complètement notre activité. Nous nous déplaçons encore pour les entretiens de jardin, où nous intervenons seuls. Nous poursuivons également les métrés afin de lancer les études et pouvoir nourrir notre télétravail. »
Face à cette prise de conscience de la part des propriétaires, les professionnels du jardin sont plutôt optimistes pour l’avenir même s’ils restent prudents. « On n’ira pas courir après le chiffre d’affaires de l’an dernier en 2020, mais je me dis qu’avec ce confinement les propriétaires vont revoir leurs priorités et qu’on sera en manque de bras à un moment ou à un autre », prévoit Bruno Petit.
Quant à Alexandre Duval, il observe déjà de nouvelles commandes : « Je suis optimiste sur la demande à venir alors que des clients potentiels m’appellent déjà pour de nouveaux projets. J’ai eu des nouvelles demandes depuis le début du confinement. Les gens se disent qu’il vaut peut-être mieux avoir un beau jardin qu’une nouvelle tablette. »
Florence Dubost se montre plus mitigée : « Depuis le confinement, nous avons eu deux demandes de projets au lieu de huit à dix demandes par semaine en moyenne. Mais, nous essayons de préparer notre retour et de ne pas stopper complètement notre activité. Nous nous déplaçons encore pour les entretiens de jardin, où nous intervenons seuls. Nous poursuivons également les métrés afin de lancer les études et pouvoir nourrir notre télétravail. »
ET VOUS ?
Selon vous, quels impacts aura le confinement sur nos jardins ?
Lire aussi :
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Être confiné au tout début des beaux jours, parfois même dans l’incapacité de poursuivre notre activité professionnelle, nous pousse à passer plus de temps dans les espaces extérieurs dont nous disposons. Nous prenons alors conscience de leur importance, jusqu’à les envisager comme une pièce supplémentaire du logement. « Pour moi, il est évident que nous allons considérer le moindre espace extérieur, même les plus petits, comme une pièce supplémentaire de la maison. Les paysagistes devront donc apporter une réponse à cette demande », partageait Bruno Petit, de Paris Terrasse, lorsque nous nous sommes entretenus avec lui le 30 mars dernier.
Même son de cloches chez la paysagiste Florence Dubost, de Scènes Extérieures : « Les clients qui ont signé pendant le confinement nous expliquent qu’ils ont envie de mieux profiter de leur jardin alors qu’ils y passent plus de temps et qu’ils peuvent réfléchir à leurs besoins et souhaits. » Contactée le 10 avril, la professionnelle nous faisait toutefois part de son inquiétude concernant les moyens financiers de ses clients à la fin du confinement.