L’équation compliquée du confort d’été
Pourquoi adopter massivement la clim alors qu'existent des solutions passives ? Houzz se penche sur ce dossier brûlant
Agnès Carpentier
13 juillet 2023
Contributrice HOUZZ. Journaliste.
En dépit des engagements pris par le gouvernement pour réduire les consommations et dépenses énergétiques des bâtiments en France, le recours à la climatisation – en particulier aux nouveaux systèmes réversibles – s’affirme plus que jamais comme une option privilégiée pour offrir du confort d’été aux habitants face à la hausse des températures et aux canicules estivales qui se multiplient. Pourquoi ce paradoxe ? Quelles autres solutions privilégier pour se passer de climatisation en France et ne pas souffrir de la chaleur ? L’ingénieur Alain Bornarel, fondateur du bureau d’études TRIBU spécialisé sur l’approche durable et membre de l’ICEB (Institut pour la Conception Écoresponsable du Bâti) nous a aidés à faire le point avec d’autres professionnels du secteur.
© Rester cool, par Alain Bornarel et Emmanuelle Patte
« La demande explose à Paris cette année. Même sur des réhabilitations au premier et deuxième étage, on me demande très régulièrement de rajouter une climatisation… », nous confiait il y a peu l’architecte d’intérieur Aurore de Montgolfier. Pour le grand public, la climatisation mécanique, en particulier sur pompe à chaleur car moins énergivore que les systèmes mobiles et monoblocs, semble pour l’heure la meilleure solution, si ce n’est l’unique, afin de regagner en confort d’été. Mais, pourquoi en sommes-nous arrivés à privilégier la climatisation à une conception passive alors même que ses avantages sont évidents, tels que l’absence d’achat de matériel supplémentaire, l’absence de consommation en énergie et d’impact sur le climat et l’absence d’entretien sur toute la durée de vie du bâtiment ?
Un recours massif à la clim
« Ajouter une climatisation permet de ne pas s’embêter avec la conception du bâtiment et, en France, domine une culture qui privilégie systématiquement des solutions techniques… », déplore Alain Bornarel, ingénieur et gérant du bureau d’études Tribu, spécialisé en conception écoresponsable des bâtiments et des territoires.
Ce dernier avance une autre explication liée à « une prime au recours à l’énergie électrique comme il n’y a jamais eu ». La condamnation à disparaître des moyens de chauffage ayant recours aux énergies fossiles (fioul et gaz) entraîne un report massif sur le tout électrique et la dernière née de ses technologies la moins énergivore : la PAC. Souvent réversible, la pompe à chaleur permet également de refroidir en été. Il va sans dire que lors des épisodes de chaleurs successifs, il sera tentant de la mettre en route et donc de faire exploser les consommations électriques d’été…
Pourtant Alain Bornarel, assure qu’il est possible de se passer de climatisation sur tout le territoire français moyennant quelques principes qu’il a souvent vérifiés dans des bâtiments qu’il a pensés. Pour preuve, l’efficacité de la médiathèque du Sud Sauvage, qu’il a bâtie il y a deux ans à Saint-Joseph de la Réunion, confortable sans climatisation, alors même que le climat est bien plus chaud qu’en France.
« La demande explose à Paris cette année. Même sur des réhabilitations au premier et deuxième étage, on me demande très régulièrement de rajouter une climatisation… », nous confiait il y a peu l’architecte d’intérieur Aurore de Montgolfier. Pour le grand public, la climatisation mécanique, en particulier sur pompe à chaleur car moins énergivore que les systèmes mobiles et monoblocs, semble pour l’heure la meilleure solution, si ce n’est l’unique, afin de regagner en confort d’été. Mais, pourquoi en sommes-nous arrivés à privilégier la climatisation à une conception passive alors même que ses avantages sont évidents, tels que l’absence d’achat de matériel supplémentaire, l’absence de consommation en énergie et d’impact sur le climat et l’absence d’entretien sur toute la durée de vie du bâtiment ?
Un recours massif à la clim
« Ajouter une climatisation permet de ne pas s’embêter avec la conception du bâtiment et, en France, domine une culture qui privilégie systématiquement des solutions techniques… », déplore Alain Bornarel, ingénieur et gérant du bureau d’études Tribu, spécialisé en conception écoresponsable des bâtiments et des territoires.
Ce dernier avance une autre explication liée à « une prime au recours à l’énergie électrique comme il n’y a jamais eu ». La condamnation à disparaître des moyens de chauffage ayant recours aux énergies fossiles (fioul et gaz) entraîne un report massif sur le tout électrique et la dernière née de ses technologies la moins énergivore : la PAC. Souvent réversible, la pompe à chaleur permet également de refroidir en été. Il va sans dire que lors des épisodes de chaleurs successifs, il sera tentant de la mettre en route et donc de faire exploser les consommations électriques d’été…
Pourtant Alain Bornarel, assure qu’il est possible de se passer de climatisation sur tout le territoire français moyennant quelques principes qu’il a souvent vérifiés dans des bâtiments qu’il a pensés. Pour preuve, l’efficacité de la médiathèque du Sud Sauvage, qu’il a bâtie il y a deux ans à Saint-Joseph de la Réunion, confortable sans climatisation, alors même que le climat est bien plus chaud qu’en France.
Comprendre les impacts de la chaleur sur le corps
Pour comprendre le confort d’été, il est important de commencer par appréhender les impacts physiologiques de la chaleur sur le corps. La BD* Rester cool, la fraîcheur sans climatisation (ICEB 2019), écrite par l’architecte Emmanuelle Patte et Alain Bornarel, nous apprend que lorsqu’il fait chaud, le corps réagit à trois éléments :
« Par grosse chaleur, le corps se met à transpirer. En contact avec cette évaporation, la brise provoque le rafraîchissement. On se sent donc bien mieux lorsque le vent souffle en pleine chaleur, on supporte des températures bien plus élevées grâce au vent, c’est ce que j’appelle “l’effet brise” », résume Alain Bornarel,
* Cette BD est basée sur les données du guide BioTech, « Confort d’été passif », édité par l’ICEB et L’Arène en avril 2014.
Pour comprendre le confort d’été, il est important de commencer par appréhender les impacts physiologiques de la chaleur sur le corps. La BD* Rester cool, la fraîcheur sans climatisation (ICEB 2019), écrite par l’architecte Emmanuelle Patte et Alain Bornarel, nous apprend que lorsqu’il fait chaud, le corps réagit à trois éléments :
- la température de l’air et des parois (cette radiation chaude que l’on ressent sous les toits de Paris par exemple) ;
- l’humidité de l’air : plus l’air est humide et plus on ressent la chaleur ;
- la vitesse de l’air : moins il y a de vent et pire est la température ressentie.
« Par grosse chaleur, le corps se met à transpirer. En contact avec cette évaporation, la brise provoque le rafraîchissement. On se sent donc bien mieux lorsque le vent souffle en pleine chaleur, on supporte des températures bien plus élevées grâce au vent, c’est ce que j’appelle “l’effet brise” », résume Alain Bornarel,
* Cette BD est basée sur les données du guide BioTech, « Confort d’été passif », édité par l’ICEB et L’Arène en avril 2014.
Des normes qui ne prennent que la température en compte
Or le paramètre sur lequel travaillent généralement les bureaux d’étude pour parvenir à un confort d’été, se limite à celui de la température. Une habitude confortée par la nouvelle réglementation thermique pour les bâtiments neufs (RE2020) entrée en vigueur en janvier 2022. « L’indicateur de confort d’été de la réglementation a été fabriqué à partir d’une consigne de température maximale supportable dans le bâtiment (26-28°). Un logiciel calcule toutes les heures la température dans le local et, si elle est supérieure à cette consigne, il comptabilise les degrés de surchauffe. C’est ainsi que l’on obtient les 350 “Degrés Heures” d’inconfort (DH) de la réglementation à ne pas dépasser. Au-delà, le CEP* du bâtiment est augmenté automatiquement d’une consommation de climatisation fictive puisque l’on considère que le bâtiment devra s’équiper avec un tel dispositif », explique Alain Bornarel.
* Consommation du bâtiment en énergie primaire sur l’année.
Or le paramètre sur lequel travaillent généralement les bureaux d’étude pour parvenir à un confort d’été, se limite à celui de la température. Une habitude confortée par la nouvelle réglementation thermique pour les bâtiments neufs (RE2020) entrée en vigueur en janvier 2022. « L’indicateur de confort d’été de la réglementation a été fabriqué à partir d’une consigne de température maximale supportable dans le bâtiment (26-28°). Un logiciel calcule toutes les heures la température dans le local et, si elle est supérieure à cette consigne, il comptabilise les degrés de surchauffe. C’est ainsi que l’on obtient les 350 “Degrés Heures” d’inconfort (DH) de la réglementation à ne pas dépasser. Au-delà, le CEP* du bâtiment est augmenté automatiquement d’une consommation de climatisation fictive puisque l’on considère que le bâtiment devra s’équiper avec un tel dispositif », explique Alain Bornarel.
* Consommation du bâtiment en énergie primaire sur l’année.
La ventilation, l’ingrédient principal
Le calcul clef en main du confort d’été des bâtiments proposé par la nouvelle RE, basé uniquement sur des données de températures, va donc continuer à favoriser la clim réversible, empêchant de recourir à d’autres solutions. « Lorsque l’on conçoit un bâtiment, c’est un logiciel qui fait ce calcul pour nous. On ne fait plus de conception de bâtiments à proprement parler, on se contente de faire des calculs réglementaires ! », tempête l’ingénieur.
Or, pour amoindrir la température des bâtiments de façon passive, « on en oublie complètement l’effet brise, la vitesse de l’air capable de faire supporter des températures bien plus élevées, de l’ordre de 30-32° dans le bâtiment ». Cet ‘effet brise’ est pourtant essentiel, en témoigne le fait que depuis des siècles, dans la majorité des pays, le courant d’air est exploité pour rafraîchir les intérieurs. Ainsi les cheminées solaires, qui provoquent la convection naturelle de l’air par chauffage du soleil sur le pied du bâtiment, étaient déjà utilisées par les Romains, reprises au Moyen-Orient et inspirent aujourd’hui les architectes en quête de conception passive. De même la technique des bâtisses sur pilotis, utilisée traditionnellement en Indonésie par exemple. « D’où l’importance de concevoir des bâtiments ouverts et largement ventilés, voire d’améliorer la ventilation avec un brasseur d’air, c’est-à-dire un ventilateur de plafond à pales, qui consomme 1 kW/h au mètre carré contre 10 à 20 pour une climatisation », martèle Alain Bornarel.
Architecture : 6 techniques ancestrales pour une maison fraîche en été
Le calcul clef en main du confort d’été des bâtiments proposé par la nouvelle RE, basé uniquement sur des données de températures, va donc continuer à favoriser la clim réversible, empêchant de recourir à d’autres solutions. « Lorsque l’on conçoit un bâtiment, c’est un logiciel qui fait ce calcul pour nous. On ne fait plus de conception de bâtiments à proprement parler, on se contente de faire des calculs réglementaires ! », tempête l’ingénieur.
Or, pour amoindrir la température des bâtiments de façon passive, « on en oublie complètement l’effet brise, la vitesse de l’air capable de faire supporter des températures bien plus élevées, de l’ordre de 30-32° dans le bâtiment ». Cet ‘effet brise’ est pourtant essentiel, en témoigne le fait que depuis des siècles, dans la majorité des pays, le courant d’air est exploité pour rafraîchir les intérieurs. Ainsi les cheminées solaires, qui provoquent la convection naturelle de l’air par chauffage du soleil sur le pied du bâtiment, étaient déjà utilisées par les Romains, reprises au Moyen-Orient et inspirent aujourd’hui les architectes en quête de conception passive. De même la technique des bâtisses sur pilotis, utilisée traditionnellement en Indonésie par exemple. « D’où l’importance de concevoir des bâtiments ouverts et largement ventilés, voire d’améliorer la ventilation avec un brasseur d’air, c’est-à-dire un ventilateur de plafond à pales, qui consomme 1 kW/h au mètre carré contre 10 à 20 pour une climatisation », martèle Alain Bornarel.
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Les trois piliers du confort d’été passif
Pour parvenir à un rafraîchissement passif du bâtiment, trois principes de conception « low tech » sont systématiquement mis en pratique par ceux qui sont à la recherche de solutions plus frugales que la clim, à l’instar des architectes et concepteurs qui adhèrent à l’ICEB (Institut pour la Conception Écoresponsable du Bâti) :
Pour parvenir à un rafraîchissement passif du bâtiment, trois principes de conception « low tech » sont systématiquement mis en pratique par ceux qui sont à la recherche de solutions plus frugales que la clim, à l’instar des architectes et concepteurs qui adhèrent à l’ICEB (Institut pour la Conception Écoresponsable du Bâti) :
- Protéger le bâtiment du soleil l’été par un « bouclier solaire », c’est-à-dire des protections solaires extérieures et mobiles qui, en position fermée, arrêtent le soleil direct mais laissent passer l’air, telles les persiennes ou les brise-soleil à lames orientables.
- Construire des logements traversants afin de pouvoir ventiler efficacement, soit en ne dépassant pas les 12 à 14 mètres de large.
- Orienter le bâtiment pour qu’il reçoive le vent dominant d’été car, « en soufflant sur la façade le vent crée une surpression d’un côté du bâtiment et une dépression de l’autre. Il se crée alors un mouvement d’air naturel dans le bâtiment, propre à le rafraîchir naturellement », explique l’ingénieur.
D’autres concepteurs de par le monde proposent également des solutions dignes d’intérêt, comme c’est le cas en Allemagne, le pays où a vu le jour en 1991 la première maison passive. À Wiesbaden, la couleur blanche de la maison de l’architecte Roger Christ, immaculée jusqu’aux tuiles, la protège des surchauffes et rend inutile l’installation d’une clim.
Trouvez un architecte près de chez vous sur Houzz
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À Singapour, l’architecte Teo Yee Chin de Red Bean Architects reprend la solution d’une maison sur pilotis. Circulant à travers le rez-de-chaussée ouvert, l’air rafraîchit ainsi le reste de la structure. La ventilation croisée permise par des fenêtres placées stratégiquement et leurs protections solaires sont aussi de la partie.
Comment protéger son intérieur de la chaleur en été ?
Comment protéger son intérieur de la chaleur en été ?
Et en rénovation ?
« Même si on estime que la plupart des bâtiments neufs construits sur les principes de la RT 2012 sont inconfortables thermiquement l’été, un grand nombre de bâtiments beaucoup plus anciens sont très bien adaptés au confort d’été », rassure Alain Bornarel. Sur ces derniers, il est important d’isoler le toit, source de la plupart des déperditions thermiques, mais pas les murs dans les parties de l’hexagone où le climat est chaud, pour ne pas faire barrière à l’inertie du bâtiment qui permet un bon échange thermique en été. « Réhabiliter un bâtiment c’est se poser la question du confort d’hiver et du confort d’été et faire des arbitrages », résume-t-il.
À noter que, concernant l’isolation, les nouvelles sont plutôt rassurantes. « La bonne mesure de la RE2020 est de favoriser le recours au biosourcé », affirme notre expert, en référence à ces isolants naturels beaucoup plus efficaces en ce qui concerne le confort d’été même s’ils restent, pour le moment, plus onéreux que les laines minérales.
Yves Hustache, ingénieur matériaux et fondateur de Karibati, bureau d’étude spécialisé en isolation biosourcée, confirme : « Leurs qualités techniques, à savoir leur capacité de déphasage et d’amorti thermiques, les désignent comme très pertinents pour gagner en confort d’été. Par rapport à une paroi isolée en laine minérale, rapidement traversée par la chaleur, la densité des isolants biosourcés – panneaux rigides de fibres de bois en tête (photo), chanvre et ouate de cellulose ensuite – fait barrière plusieurs heures à la chaleur, de manière à décaler le pic de chaleur la nuit, soit à un moment où il est possible d’aérer. On parle de déphasage thermique nocturne. L’amorti thermique, soit la capacité de ces produits à stocker fortement la chaleur mais à la transférer faiblement, est par ailleurs environ 80 % plus efficace pour une laine de bois qu’une laine minérale ! »
Les isolants biosourcés révolutionnent le confort d’été
« Même si on estime que la plupart des bâtiments neufs construits sur les principes de la RT 2012 sont inconfortables thermiquement l’été, un grand nombre de bâtiments beaucoup plus anciens sont très bien adaptés au confort d’été », rassure Alain Bornarel. Sur ces derniers, il est important d’isoler le toit, source de la plupart des déperditions thermiques, mais pas les murs dans les parties de l’hexagone où le climat est chaud, pour ne pas faire barrière à l’inertie du bâtiment qui permet un bon échange thermique en été. « Réhabiliter un bâtiment c’est se poser la question du confort d’hiver et du confort d’été et faire des arbitrages », résume-t-il.
À noter que, concernant l’isolation, les nouvelles sont plutôt rassurantes. « La bonne mesure de la RE2020 est de favoriser le recours au biosourcé », affirme notre expert, en référence à ces isolants naturels beaucoup plus efficaces en ce qui concerne le confort d’été même s’ils restent, pour le moment, plus onéreux que les laines minérales.
Yves Hustache, ingénieur matériaux et fondateur de Karibati, bureau d’étude spécialisé en isolation biosourcée, confirme : « Leurs qualités techniques, à savoir leur capacité de déphasage et d’amorti thermiques, les désignent comme très pertinents pour gagner en confort d’été. Par rapport à une paroi isolée en laine minérale, rapidement traversée par la chaleur, la densité des isolants biosourcés – panneaux rigides de fibres de bois en tête (photo), chanvre et ouate de cellulose ensuite – fait barrière plusieurs heures à la chaleur, de manière à décaler le pic de chaleur la nuit, soit à un moment où il est possible d’aérer. On parle de déphasage thermique nocturne. L’amorti thermique, soit la capacité de ces produits à stocker fortement la chaleur mais à la transférer faiblement, est par ailleurs environ 80 % plus efficace pour une laine de bois qu’une laine minérale ! »
Les isolants biosourcés révolutionnent le confort d’été
Des conséquences très lourdes sur notre futur énergétique
Les conséquences de la politique du tout électrique ne seront pas nulles. L’hiver dernier, nous avons eu quelques pics de chauffage et donc des alertes pour minimiser notre consommation électrique. Avec l’explosion du recours à la clim, il y a fort à parier que les pénuries d’électricité se feront dorénavant ressentir aussi en été. « Historiquement la France a choisi le nucléaire pour produire de l’électricité. Lorsqu’il y a des pics de consommation, on s’appuie sur les centrales thermiques dont la production d’électricité est carbonée, c’est-à-dire qu’elle fabrique des gaz à effet de serre qui accentuent le réchauffement climatique. Il aurait été préférable de prioriser l’utilisation d’énergie renouvelables, l’hydraulique, le solaire, l’éolien et le biogaz, solutions déjà toutes disponibles », déplore Alain Bornarel.
Les conséquences de la politique du tout électrique ne seront pas nulles. L’hiver dernier, nous avons eu quelques pics de chauffage et donc des alertes pour minimiser notre consommation électrique. Avec l’explosion du recours à la clim, il y a fort à parier que les pénuries d’électricité se feront dorénavant ressentir aussi en été. « Historiquement la France a choisi le nucléaire pour produire de l’électricité. Lorsqu’il y a des pics de consommation, on s’appuie sur les centrales thermiques dont la production d’électricité est carbonée, c’est-à-dire qu’elle fabrique des gaz à effet de serre qui accentuent le réchauffement climatique. Il aurait été préférable de prioriser l’utilisation d’énergie renouvelables, l’hydraulique, le solaire, l’éolien et le biogaz, solutions déjà toutes disponibles », déplore Alain Bornarel.
© Rester cool, par Alain Bornarel et Emmanuelle Patte
Et de grosses conséquences sur la ville !
L’autre paradoxe de la clim étant que le recours massif à la climatisation pour refroidir chez nous va réchauffer tout le monde et renforcer les îlots de chaleur urbains car, nous le savons tous, produire de l’air réfrigéré entraîne le rejet massif d’air chaud en extérieur. Pour lutter contre ce phénomène, la meilleure solution reste la végétalisation, en particulier au moyen d’arbres feuillus qui protègent le sol et les constructions du rayonnement solaire. Au contact des feuilles, l’air se charge d’humidité, et cette évapotranspiration apporte en effet un surcroît de fraîcheur avec le vent. « Les prises de décision pour créer des villes résilientes doivent être faites en cohésion avec les paysagistes pour inverser la tendance des politiques urbaines où l’on a ôté les arbres du bord des avenues pour disposer de davantage de places de stationnement ! », encourage Alain Bornarel.
Rappelons qu’outre la conception passive des bâtiments neufs et l’isolation des bâtiments en rénovation, il nous appartient également d’adopter les bons comportements. En période de pic de chaleur, il est conseillé de fermer les persiennes ou les stores en journée, ventiler la nuit, restreindre l’usage des produits électroniques ou électroménagers, végétaliser les abords des logements ou encore arroser le soir.
Quel avenir pour les espaces verts en zone urbaine ?
Et de grosses conséquences sur la ville !
L’autre paradoxe de la clim étant que le recours massif à la climatisation pour refroidir chez nous va réchauffer tout le monde et renforcer les îlots de chaleur urbains car, nous le savons tous, produire de l’air réfrigéré entraîne le rejet massif d’air chaud en extérieur. Pour lutter contre ce phénomène, la meilleure solution reste la végétalisation, en particulier au moyen d’arbres feuillus qui protègent le sol et les constructions du rayonnement solaire. Au contact des feuilles, l’air se charge d’humidité, et cette évapotranspiration apporte en effet un surcroît de fraîcheur avec le vent. « Les prises de décision pour créer des villes résilientes doivent être faites en cohésion avec les paysagistes pour inverser la tendance des politiques urbaines où l’on a ôté les arbres du bord des avenues pour disposer de davantage de places de stationnement ! », encourage Alain Bornarel.
Rappelons qu’outre la conception passive des bâtiments neufs et l’isolation des bâtiments en rénovation, il nous appartient également d’adopter les bons comportements. En période de pic de chaleur, il est conseillé de fermer les persiennes ou les stores en journée, ventiler la nuit, restreindre l’usage des produits électroniques ou électroménagers, végétaliser les abords des logements ou encore arroser le soir.
Quel avenir pour les espaces verts en zone urbaine ?
Moralité, en l’absence de mise en œuvre d’un confort d’été sans recourir à la technologie, alors même que les solutions existent, il en va de notre responsabilité de citoyens d’explorer des voies durables pour nous adapter aux changements climatiques. Des choix en priorité sans clim !
10 erreurs à ne pas commettre en cas de canicule
Pour aller plus loin :
ET VOUS ?
Comment protégez-vous votre intérieur de la chaleur ? Partagez vos conseils dans les commentaires.
10 erreurs à ne pas commettre en cas de canicule
Pour aller plus loin :
- La BD Rester cool, par Alain Bornarel et Emmanuelle Patte, pour tout comprendre sur le confort d’été sans clim.
- L’ICEB (Institut pour la Conception Écoresponsable du Bâti).
ET VOUS ?
Comment protégez-vous votre intérieur de la chaleur ? Partagez vos conseils dans les commentaires.
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Merci Agnès pour cet article qui montre bien en filagramme les limites et aberrations de nos réglementations.
D'une part l'on nous demande d'isoler les vieilles bâtissent au risque d'en faire des fours alors que l'on voit bien qu'avoir des murs qui "respirent" est important. D'autre part, l'on ne construit plus que pour être "aux normes" et non pas dans l'intérêt des occupants.
Et il existe en effet des solutions low tech pertinentes et souvent passives, comme la maison semi-enterrée, les toits végétalisés, les puits artésiens (et l'excellent combinaison avec une VMI de Veronique Janin) ou la cheminée thermique évoquée ou l'usage de technologies pertinentes comme la géothermie qui permet d'extraite 5 fois plus d'énergie que l'on en consomme afin de refroidir (ou de chauffer) le bâtiment.
Ceci étant dit, avec l'adoption, exponentielle, des énergies renouvelables telle que le photovoltaïque (je suis beaucoup plus réservé (et c'est un euphémisme) sur l'éolien terrestre !), l'on va à terme vers une société d'abondance énergétique. Et, de facto, l'énergie ne sera bientôt plus un problème de sorte que la clim, solution de facilité s'il en est, n'est pas nécessairement une si mauvaise idée que cela d'autant que le procès climatique qui lui est fait est biaisé : une clim se contente de déplacer la chaleur de l'intérieur vers l'extérieur. Et c'est donc une solution souvent incontournable pour les fours que sont les RT 2012. Et avec la RE 2020, je m'attends à nombres de mauvaises nouvelles de par les dérives que cette réglementation entraine...
Tout à fait d'accord avec " beatrix bouillon" . Cela ne va pas s'arranger (on ne fait rien pour ça.) Et je confirme qu'avoir des arbres dans son environnement améliore grandement le confort:
PLANTONS DES ARBRES !