Architecture
Le Japonais Arata Isozaki remporte le Pritzker d'architecture
Le plus grand prix a été décerné à cet architecte prolifique dont les créations rapprochent la théorie et les cultures
Depuis six décennies et après avoir construit plus d’une centaine de réalisations, l’architecte de renom Arata Isozaki reçoit le plus prestigieux des honneurs en matière d’architecture, le prix Pritzker d’architecture 2019.
L’architecte japonais de 87 ans s’est rendu célèbre pour sa capacité à créer avec brio des édifices impressionnants dans le monde entier. N’hésitant pas à utiliser des techniques de construction locales, il a su interpréter avec justesse les sites sur lesquels il a construit, en exploitant avec intelligence leur contexte tout en accordant une attention particulière aux détails.
L’architecte japonais de 87 ans s’est rendu célèbre pour sa capacité à créer avec brio des édifices impressionnants dans le monde entier. N’hésitant pas à utiliser des techniques de construction locales, il a su interpréter avec justesse les sites sur lesquels il a construit, en exploitant avec intelligence leur contexte tout en accordant une attention particulière aux détails.
Le musée d’Art contemporain de Los Angeles (1981-86). Photo Yasuhiro Ishimoto
Par-dessus tout, Arata Isozaki a toujours mis un point d’honneur à développer des relations internationales qui favorisent le dialogue entre le Japon et le reste du monde. « Dans les années 60, Arata Isozaki est devenu le premier architecte japonais à forger une relation profonde et durable entre l’Orient et l’Occident », a déclaré le jury.
La première commande internationale d’Arata Isozaki, le musée d’Art contemporain de Los Angeles (1981-86), l’a instantanément catapulté sur la scène mondiale. « Le bâtiment en grès rouge indien a été conçu selon le sens précis des proportions d’Arata Isozaki par un assemblage de volumes issu d’une réflexion sur le nombre d’or et la théorie du yin et du yang, évoquant ainsi la nature complémentaire des relations occidentales et orientales », a déclaré le jury.
Par-dessus tout, Arata Isozaki a toujours mis un point d’honneur à développer des relations internationales qui favorisent le dialogue entre le Japon et le reste du monde. « Dans les années 60, Arata Isozaki est devenu le premier architecte japonais à forger une relation profonde et durable entre l’Orient et l’Occident », a déclaré le jury.
La première commande internationale d’Arata Isozaki, le musée d’Art contemporain de Los Angeles (1981-86), l’a instantanément catapulté sur la scène mondiale. « Le bâtiment en grès rouge indien a été conçu selon le sens précis des proportions d’Arata Isozaki par un assemblage de volumes issu d’une réflexion sur le nombre d’or et la théorie du yin et du yang, évoquant ainsi la nature complémentaire des relations occidentales et orientales », a déclaré le jury.
Le musée d’Art contemporain. Photo Yasuhiro Ishimoto
Arata Isozaki est né à Ōita, sur l’île de Kyushu au Japon, en 1931. À l’âge de 14 ans, sa patrie est en ruines à la suite de la Seconde Guerre mondiale. « Quand j’ai eu l’âge de commencer à comprendre le monde, ma ville natale a été incendiée », explique-t-il au jury. « Sur l’autre rive, la bombe atomique avait été larguée sur Hiroshima. Tout n’était que ruines, et il n’y avait aucune architecture, pas de bâtiment ni même de ville. J’étais uniquement entouré de camps et de casernes. Ainsi, ma première expérience en architecture a été le vide d’architecture. J’ai commencé à réfléchir à la manière dont les gens pourraient reconstruire leurs maisons et leurs villes. »
Suite à de nombreux voyages, Isozaki a bénéficié d’un succès rapide au Japon lors de la reconstruction de son pays après guerre. « Je voulais voir le monde de mes propres yeux, alors j’en ai fait le tour au moins 10 fois avant d’avoir 30 ans », a-t-il précisé au jury. « Je voulais ressentir la vie des gens à différents endroits, et j’ai énormément parcouru le Japon, mais aussi le monde islamique, les villages dans les montagnes profondes de la Chine, l’Asie du Sud-Est et les villes métropolitaines aux États-Unis. J’essayais de trouver des occasions nouvelles, et chaque fois, je me demandais : “Qu’est-ce que l’architecture ?” »
Arata Isozaki est né à Ōita, sur l’île de Kyushu au Japon, en 1931. À l’âge de 14 ans, sa patrie est en ruines à la suite de la Seconde Guerre mondiale. « Quand j’ai eu l’âge de commencer à comprendre le monde, ma ville natale a été incendiée », explique-t-il au jury. « Sur l’autre rive, la bombe atomique avait été larguée sur Hiroshima. Tout n’était que ruines, et il n’y avait aucune architecture, pas de bâtiment ni même de ville. J’étais uniquement entouré de camps et de casernes. Ainsi, ma première expérience en architecture a été le vide d’architecture. J’ai commencé à réfléchir à la manière dont les gens pourraient reconstruire leurs maisons et leurs villes. »
Suite à de nombreux voyages, Isozaki a bénéficié d’un succès rapide au Japon lors de la reconstruction de son pays après guerre. « Je voulais voir le monde de mes propres yeux, alors j’en ai fait le tour au moins 10 fois avant d’avoir 30 ans », a-t-il précisé au jury. « Je voulais ressentir la vie des gens à différents endroits, et j’ai énormément parcouru le Japon, mais aussi le monde islamique, les villages dans les montagnes profondes de la Chine, l’Asie du Sud-Est et les villes métropolitaines aux États-Unis. J’essayais de trouver des occasions nouvelles, et chaque fois, je me demandais : “Qu’est-ce que l’architecture ?” »
Bibliothèque préfectorale d’Ōita (1962-66), Japon. Photo Yasuhiro Ishimoto
Arata Isozaki est diplômé du département d’architecture de la Faculté d’ingénierie de l’Université de Tokyo en 1954 et débute sa carrière comme apprenti sous la direction de Kenzo Tange, le lauréat du prix Pritzker 1987.
Il fonde ensuite l’agence Arata Isozaki & Associates en 1963 et tandis que son pays reste ébranlé par les conséquences politiques, économiques et physiques de la guerre, il commence à construire dans sa ville natale en réalisant la Bibliothèque préfectorale de Ōita (1962-66).
Il entreprend bientôt des œuvres remarquables en dehors du Japon, à l’instar du musée d’Art moderne de Gunma (1971-74) et du Festival Plaza de l’Expo ‘70 à Osaka (1966-1970). « Afin de trouver le moyen le plus approprié de résoudre ces problèmes, je ne pouvais pas m’attarder à un seul style », précise-t-il au jury. « Pour moi, le changement est devenu constant. Paradoxalement, c’est devenu mon propre style. »
Arata Isozaki est diplômé du département d’architecture de la Faculté d’ingénierie de l’Université de Tokyo en 1954 et débute sa carrière comme apprenti sous la direction de Kenzo Tange, le lauréat du prix Pritzker 1987.
Il fonde ensuite l’agence Arata Isozaki & Associates en 1963 et tandis que son pays reste ébranlé par les conséquences politiques, économiques et physiques de la guerre, il commence à construire dans sa ville natale en réalisant la Bibliothèque préfectorale de Ōita (1962-66).
Il entreprend bientôt des œuvres remarquables en dehors du Japon, à l’instar du musée d’Art moderne de Gunma (1971-74) et du Festival Plaza de l’Expo ‘70 à Osaka (1966-1970). « Afin de trouver le moyen le plus approprié de résoudre ces problèmes, je ne pouvais pas m’attarder à un seul style », précise-t-il au jury. « Pour moi, le changement est devenu constant. Paradoxalement, c’est devenu mon propre style. »
Bibliothèque préfectorale d’Ōita. Photo Yasuhiro Ishimoto
« Arata Isozaki est un pionnier quant à la compréhension du besoin d’architecture à la fois mondial et local — que ces deux forces relèvent d’un seul et même défi », déclare le juge Stephen Breyer, président du jury. « Depuis de nombreuses années, il s’assure que les différentes régions du monde qui possèdent de grandes traditions architecturales ne se limitent pas à cette tradition, mais permettent plutôt de les diffuser en apprenant du reste du monde. »
« Arata Isozaki est un pionnier quant à la compréhension du besoin d’architecture à la fois mondial et local — que ces deux forces relèvent d’un seul et même défi », déclare le juge Stephen Breyer, président du jury. « Depuis de nombreuses années, il s’assure que les différentes régions du monde qui possèdent de grandes traditions architecturales ne se limitent pas à cette tradition, mais permettent plutôt de les diffuser en apprenant du reste du monde. »
Arata Isozaki et Jasper Johns. Photo Shigeo Anzai
« Mon concept de l’architecture est qu’elle est invisible », explique l’architecte basé à Okinawa au New York Times. « C’est intangible. Mais je crois que l’on peut le ressentir grâce à nos cinq sens. »
La cérémonie pour la remise de son prix aura lieu au château de Versailles au mois de mai, accompagnée d’une lecture publique à Paris.
« Mon concept de l’architecture est qu’elle est invisible », explique l’architecte basé à Okinawa au New York Times. « C’est intangible. Mais je crois que l’on peut le ressentir grâce à nos cinq sens. »
La cérémonie pour la remise de son prix aura lieu au château de Versailles au mois de mai, accompagnée d’une lecture publique à Paris.
Domus : La Maison de l’Homme. Photo Hisao Suzuki
ET VOUS ?
Que pensez-vous de l’œuvre d’Arata Isozaki ?
Trouvez un architecte sur Houzz
ET VOUS ?
Que pensez-vous de l’œuvre d’Arata Isozaki ?
Trouvez un architecte sur Houzz
Outre sa « connaissance approfondie de l’histoire et de la théorie architecturale », le jury du prix Pritzker précise qu’Isozaki demeure également un artiste plus proche des avant-gardes que du statu quo. « Dans sa quête de sens architectural, il a créé des bâtiments d’une grande qualité qui jusqu’à présent défient le genre, reflètent sa constante évolution et restent toujours aussi frais dans leur approche », affirme le jury.
Le concept japonais du ma, qui souligne la relation entre le temps et la forme, a fortement influencé le travail d’Arata Isozaki. « Comme l’univers, l’architecture est issue du rien, devient quelque chose, et finit par n’être plus rien à nouveau », déclare-t-il au New York Times après avoir appris qu’il avait remporté le prix. « Ce cycle de la vie, de la naissance à la mort, est un processus que je tiens à mettre en évidence. »