Les temps forts de Maison&Objet session mars 2022
Pour ceux qui n'ont pas pu se déplacer, un résumé du salon Maison&Objet comme si vous y étiez
Le Salon Maison&Objet est un moment fort attendu des professionnels de la décoration, du design et de l’art de vivre. Deux fois par an, depuis 1995, en janvier et septembre, ce salon d’envergure internationale rassemble au Parc des expositions Paris Nord Villepinte les marques, éditeurs, artisans d’art, acheteurs, tendanceurs, décorateurs, architectes d’intérieur, architectes et médias… pour écrire le futur de la maison. En raison de la pandémie, la session printemps/été de janvier a été repoussée très exceptionnellement du 24-28 mars 2022. Houzz était au rendez-vous et vous a concocté un résumé des temps forts et de nos coups de cœur.
© Kataba_la lampe Banville, un modèle d’upcycling
Kataba, éditeur de mobilier écoresponsable a, par exemple, dévoilé sur le salon cette suspension upcyclée nommée Banville. Écoconçue, modulable et produite localement en France, elle a été fabriquée à partir de tôles d’acier récupérées sur des chantiers parisiens. Selon les responsables de la marque, sa fabrication émet 50 % de CO2 de moins qu’un produit standard similaire vendu en France.
La thématique du salon
En réalité, la thématique générique du salon, définie comme chaque année par Vincent Grégoire du cabinet de Tendances NellyRodi, était autre. Placée sous le thème « Nouveaux Luxes », cette édition souhaitait mettre l’accent sur notre désir de fantaisie débridée post-pandémie.
Kataba, éditeur de mobilier écoresponsable a, par exemple, dévoilé sur le salon cette suspension upcyclée nommée Banville. Écoconçue, modulable et produite localement en France, elle a été fabriquée à partir de tôles d’acier récupérées sur des chantiers parisiens. Selon les responsables de la marque, sa fabrication émet 50 % de CO2 de moins qu’un produit standard similaire vendu en France.
La thématique du salon
En réalité, la thématique générique du salon, définie comme chaque année par Vincent Grégoire du cabinet de Tendances NellyRodi, était autre. Placée sous le thème « Nouveaux Luxes », cette édition souhaitait mettre l’accent sur notre désir de fantaisie débridée post-pandémie.
© Alberto Parise _ Le panda Bernardo designé par Elena Salmistraro pour la marque italienne Bosa
Objet de luxe, le panda Bernardo designé par Elena Salmistraro pour la marque italienne Bosa, nous ramenait lui aussi à la fragilité monde et des êtres vivants. Pour rappel, le panda, icône du WWF, est le symbole international de toutes les espèces menacées.
Le designer de l’année
Le jury du salon récompense chaque année une signature marquante du design international et c’est l’architecte français Franklin Azzi qui a été distingué par le prestigieux titre de « designer of the year ».
Objet de luxe, le panda Bernardo designé par Elena Salmistraro pour la marque italienne Bosa, nous ramenait lui aussi à la fragilité monde et des êtres vivants. Pour rappel, le panda, icône du WWF, est le symbole international de toutes les espèces menacées.
Le designer de l’année
Le jury du salon récompense chaque année une signature marquante du design international et c’est l’architecte français Franklin Azzi qui a été distingué par le prestigieux titre de « designer of the year ».
© Agnès Carpentier _ Franklin Azzi lors de la conférence The Talks qu’il a donnée sur le salon
Le choix s’est porté sur un architecte de 46 ans, à la tête de 80 collaborateurs, tous engagés pour un bâtiment plus humble et plus conscient : « Je me donne une contrainte de grande durabilité sur tous les bâtiments que je conçois, que ce soit en France ou à l’international. Nous n’avons aujourd’hui qu’une obligation décennale mais j’espère que la loi changera dans ce sens », a affirmé Franklin Azzi lors de la conférence qu’il a donnée sur le salon.
Le choix s’est porté sur un architecte de 46 ans, à la tête de 80 collaborateurs, tous engagés pour un bâtiment plus humble et plus conscient : « Je me donne une contrainte de grande durabilité sur tous les bâtiments que je conçois, que ce soit en France ou à l’international. Nous n’avons aujourd’hui qu’une obligation décennale mais j’espère que la loi changera dans ce sens », a affirmé Franklin Azzi lors de la conférence qu’il a donnée sur le salon.
©AETHION _ installation artistique « The Designer of the Year Award, RETRO FUTUR » de Franklin Azzi, du 24 au 28 mars 2022 au salon Maison&Objet
Ce dernier a également dévoilé son installation artistique RETRO FUTUR qui ambitionne de partager son travail quotidien d’architecte et la manière dont il le conçoit. Le choix du feutre, produit en France à Mouzon dans les Ardennes, comme matière entourant son installation tel un cocon témoigne en particulier de son attention au sourcing local et à des matériaux sains et plus durables.
Bienvenue dans le Retrofutur de Franklin Azzi designer de l’année
Ce dernier a également dévoilé son installation artistique RETRO FUTUR qui ambitionne de partager son travail quotidien d’architecte et la manière dont il le conçoit. Le choix du feutre, produit en France à Mouzon dans les Ardennes, comme matière entourant son installation tel un cocon témoigne en particulier de son attention au sourcing local et à des matériaux sains et plus durables.
Bienvenue dans le Retrofutur de Franklin Azzi designer de l’année
©AETHION _ Espace What’s New « Elements of Nature » par Elizabeth Leriche
Les espaces « tendances »
Les trois espaces What’s New qui ponctuent le salon Maison&Objet sont prétextes à exposer les plus belles signatures actuelles de la décoration et du design. Confiées à trois célèbres tendanceurs, ces scénographies toujours très attendues, sont un décryptage des tendances au travers de mises en scène de nouveaux objets remarquables, de savoir-faire uniques.
Les espaces « tendances »
Les trois espaces What’s New qui ponctuent le salon Maison&Objet sont prétextes à exposer les plus belles signatures actuelles de la décoration et du design. Confiées à trois célèbres tendanceurs, ces scénographies toujours très attendues, sont un décryptage des tendances au travers de mises en scène de nouveaux objets remarquables, de savoir-faire uniques.
- Elizabeth Leriche présentait « Elements of Nature » à travers trois ambiances (zen, nature et tellurique) qui invitent à une (re)connexion avec la nature. « Cette tendance déjà enracinée, est une valeur sûre dans nos intérieurs que l’on souhaite avant tout réconfortants dans cette époque troublée », estime-t-elle.
- Avec « Rare Times » François Delclaux a mis à l’honneur les petits objets domestiques de la maison, au travers de moments rares. « Fédérés par le bonheur ils procurent alors la poésie de l’instant », estime-t-il.
- Enfin, François Bernard prônait la quête de la pièce unique dans nos intérieurs à travers son « Museum Tour ». Pour le tendanceur, « le marché de la décoration doit fuir l’univers mainstream pour se réinventer en suivant le chemin de l’exclusif.
Appartement lyonnais revu par l’architecte d’intérieur et décoratrice Claude Cartier
Couleurs, mobilier, formes, matières…
À côté de ces inspirantes sources de réflexions, si l’on va sur le salon Maison&Objet, c’est aussi et surtout pour déambuler au fil des stands des exposants, régaler nos yeux des tendances, se laisser en prendre plein la vue, en particulier sur les espaces « Today » ou « Signature » des halls 6 et 7 qui mettent les nouveautés à l’honneur.
Pour repenser notre home sweet home à la dernière mode en termes de couleurs, on retiendra en particulier deux duos : mauve/jaune paille et kaki/saumon. Ne négligeons pas non plus l’attrait du rouge sang/terracotta et du bleu Klein de même que le duo ciel/beige, très aérien, ou encore le vintage tandem orange brûlé et marron que l’on a également repérés, en moindre mesure.
Maison&Objet : Quelles couleurs composent les palettes tendance ?
Couleurs, mobilier, formes, matières…
À côté de ces inspirantes sources de réflexions, si l’on va sur le salon Maison&Objet, c’est aussi et surtout pour déambuler au fil des stands des exposants, régaler nos yeux des tendances, se laisser en prendre plein la vue, en particulier sur les espaces « Today » ou « Signature » des halls 6 et 7 qui mettent les nouveautés à l’honneur.
Pour repenser notre home sweet home à la dernière mode en termes de couleurs, on retiendra en particulier deux duos : mauve/jaune paille et kaki/saumon. Ne négligeons pas non plus l’attrait du rouge sang/terracotta et du bleu Klein de même que le duo ciel/beige, très aérien, ou encore le vintage tandem orange brûlé et marron que l’on a également repérés, en moindre mesure.
Maison&Objet : Quelles couleurs composent les palettes tendance ?
Appartement lyonnais revu par l’architecte d’intérieur et décoratrice Claude Cartier
Question formes, ne cherchez pas, l’arrondi est partout. Arches, fauteuils galbés et canapés cintrés mènent la danse, et nous réconfortent de leur douceur.
En ce qui concerne le mobilier, le canapé incurvé en laine bouclée et le tabouret aux formes totémiques, en céramique de couleur vive, sont les meubles chouchous de l’année.
Enfin, questions motifs, on mise sur la rayure contrastée et le damier style « slip-on » de chez Vans, tout droits sortis des années 90.
Maison&Objet 2022 : Quelles nouveautés en termes de mobilier ?
Question formes, ne cherchez pas, l’arrondi est partout. Arches, fauteuils galbés et canapés cintrés mènent la danse, et nous réconfortent de leur douceur.
En ce qui concerne le mobilier, le canapé incurvé en laine bouclée et le tabouret aux formes totémiques, en céramique de couleur vive, sont les meubles chouchous de l’année.
Enfin, questions motifs, on mise sur la rayure contrastée et le damier style « slip-on » de chez Vans, tout droits sortis des années 90.
Maison&Objet 2022 : Quelles nouveautés en termes de mobilier ?
© Agnès Carpentier _ Sélection spéciale pour Maison&Objet mars 2022 de Julie Boucherat, fondatrice du label artisanal Mano Mani _ Sofa Igloo de la designer LK Le Vaillant Katia, collection Custom made ; Tabouret Pillar Marshmallow par &K Amsterdam pour la marque &Klevering ; Coussins en feutre par Muskhane
©AETHION _ portrait de Baku SAKASHITA, designer japonais et son travail d’éclairage baptisé Suki qui réinterprète les luminaires japonais traditionnels
Le design international à l’honneur
Le salon Maison&Objet est également une formidable opportunité de découvrir les talents d’autres pays.
Les Rising Talents Awards mettaient cette année en avant la jeune création japonaise, caractérisée par un design aux lignes épurées et tout en délicatesse. Nous avons apprécié le travail poétique de Yuri Himuro sur le textile, les recherches de Haruka Misawa pour donner vie au papier, la matière de Satomi Minoshima qui a cherché à reproduire la peau, ou le travail de Yuma Kano pour anoblir des matériaux délaissés comme la rouille ou les restes végétaux.
Le stand « Budapest Select » était pour sa part consacré au design Hongrois et présentait cinq talents. Mention spéciale pour les assiettes du céramiste Ádám Csaba Szabó d’Error N’ More, inspirées par les Oasis du désert.
Unique céramique
Nous n’avons pas fait l’impasse sur l’un des plus beaux halls, le 5, baptisé « Craft », consacré aux artisans d’art et à leurs pièces uniques. La céramique est l’une des matières les plus plébiscitées actuellement, phénomène que la tendanceuse Elizabeth Leriche analyse ainsi : « Dans un monde toujours plus digitalisé, la jeune génération n’a jamais souhaité mettre autant les mains dans la matière ! »
Le design international à l’honneur
Le salon Maison&Objet est également une formidable opportunité de découvrir les talents d’autres pays.
Les Rising Talents Awards mettaient cette année en avant la jeune création japonaise, caractérisée par un design aux lignes épurées et tout en délicatesse. Nous avons apprécié le travail poétique de Yuri Himuro sur le textile, les recherches de Haruka Misawa pour donner vie au papier, la matière de Satomi Minoshima qui a cherché à reproduire la peau, ou le travail de Yuma Kano pour anoblir des matériaux délaissés comme la rouille ou les restes végétaux.
Le stand « Budapest Select » était pour sa part consacré au design Hongrois et présentait cinq talents. Mention spéciale pour les assiettes du céramiste Ádám Csaba Szabó d’Error N’ More, inspirées par les Oasis du désert.
Unique céramique
Nous n’avons pas fait l’impasse sur l’un des plus beaux halls, le 5, baptisé « Craft », consacré aux artisans d’art et à leurs pièces uniques. La céramique est l’une des matières les plus plébiscitées actuellement, phénomène que la tendanceuse Elizabeth Leriche analyse ainsi : « Dans un monde toujours plus digitalisé, la jeune génération n’a jamais souhaité mettre autant les mains dans la matière ! »
© Agnès Carpentier _ Craft _ panneaux muraux Black Bird par Fabienne Auzolle
Parmi les merveilles de ce hall, nous nous sommes arrêtés entre autres devant ces panneaux muraux composés de différentes nuances de couleurs de pendentifs en céramique cousus sur une ancienne toile de lin et rencontré leur auteur, Fabienne Auzolle, céramiste issue de l’école du Louvre, l’ENSAA Duperré et les Manufactures Nationales et membre d’Ateliers d’Art de France. « Mon travail est un désir, qui projette depuis toujours dans la nature une vision du monde, mêlant sacré et profane, réalité et imaginaire… La nature est pleine de métaphores et de métamorphoses, les rêves et le végétal, fleurs et racines, tissent mon inspiration », a-t-elle expliqué.
Parmi les merveilles de ce hall, nous nous sommes arrêtés entre autres devant ces panneaux muraux composés de différentes nuances de couleurs de pendentifs en céramique cousus sur une ancienne toile de lin et rencontré leur auteur, Fabienne Auzolle, céramiste issue de l’école du Louvre, l’ENSAA Duperré et les Manufactures Nationales et membre d’Ateliers d’Art de France. « Mon travail est un désir, qui projette depuis toujours dans la nature une vision du monde, mêlant sacré et profane, réalité et imaginaire… La nature est pleine de métaphores et de métamorphoses, les rêves et le végétal, fleurs et racines, tissent mon inspiration », a-t-elle expliqué.
© teamLab, courtesy Pace Gallery _ installation Resonating Microcosms of Life Solidified Light Color par teamLab
Enfin, pour conclure cette édition très plaisante du salon, ne nous quittons pas sans évoquer cette installation Resonating Microcosms of Life du collectif d’art Teamlab, connu pour son travail mêlant art et technologie.
Cette installation immersive invite les visiteurs à interagir avec l’œuvre d’art. Les ovoïdes brillants entrent en résonance et changent de couleur lorsqu’ils sont poussés par les visiteurs, nous plongeant dans un univers onirique. Un symbole évident pour cette session mars 2022 du salon Maison&Objet, délicieusement dépaysante.
ET VOUS ?
Qu’avez-vous retenu de cette édition ?
Enfin, pour conclure cette édition très plaisante du salon, ne nous quittons pas sans évoquer cette installation Resonating Microcosms of Life du collectif d’art Teamlab, connu pour son travail mêlant art et technologie.
Cette installation immersive invite les visiteurs à interagir avec l’œuvre d’art. Les ovoïdes brillants entrent en résonance et changent de couleur lorsqu’ils sont poussés par les visiteurs, nous plongeant dans un univers onirique. Un symbole évident pour cette session mars 2022 du salon Maison&Objet, délicieusement dépaysante.
ET VOUS ?
Qu’avez-vous retenu de cette édition ?
La maison sous le signe de la durabilité
Pour une marque ou un éditeur, revenir sur Maison&Objet en mars 2022, souvent après deux ans d’absence, était un signe fort, une volonté de tourner la page et de nous faire rêver à nouveau. Tous ne l’avaient pas encore fait, les stands s’épanouissaient sur un plus grand périmètre, les allées étaient plus larges que de coutume. Pourtant, chez ceux qui étaient là, flottait dans l’air un je-ne-sais-quoi d’allégresse de se retrouver, et également, nous l’avons clairement ressenti, une énorme quête de sens.
Après avoir subi les confinements, éprouvé comme jamais notre fragilité, ressenti plus proche le péril climatique de notre planète, les éditeurs, marques et nous tous, consommateurs, ne pouvions faire comme si de rien n’était. « Écrire le futur de la maison passe par des recentrages prioritaires », évoque la tendanceuse Elisabeth Leriche. Bref sur cette session, en réponse à notre sentiment de fragilité, on n’aura jamais autant parlé de durabilité.