Architecture
Les tiny houses, une tendance qui roule !
Objectif de ces foyers miniatures : aller à l'essentiel pour offrir une véritable qualité de vie et défendre, surtout, une autre philosophie
À contre-courant de la tendance générale qui pousse les particuliers à rechercher des maisons de grandes dimensions et suréquipées, une nouvelle tendance, venue des États-Unis, émerge aujourd’hui en France, celle des tiny houses : petites maisons montées la plupart du temps sur roues. Focus sur un mouvement qui allie ingéniosité et bas coût !
Impossible de parler des tiny houses sans évoquer le « Small house movement », concept né aux États-Unis, où la crise de l’habitat a engendré, à partir des années 70, une réflexion poussée sur les besoins fondamentaux de la vie quotidienne. En 1997, ce mouvement est popularisé par le designer et entrepreneur Jay Shafer qui crée la tiny house, un concept de maison inédit qui prône une nouvelle philosophie de vie et répond à la problématique de l’habitat précaire, voire à celle de la mobilité et du nomadisme. Ce logement se définit par une simplification de l’habitat et une réduction de sa taille.
En France, depuis 2013, quelques constructeurs l’ont adapté pour le marché hexagonal. Aujourd’hui de nombreux particuliers, par manque de moyens ou à la recherche d’un mode de vie plus authentique, se tournent vers cette alternative qui offre un certain nombre d’avantages.
En effet, n’ayant plus l’obligation de travailler toute leur vie pour payer leur maison et les charges afférentes, les propriétaires des tiny houses consacrent alors moins de temps à leur activité professionnelle et retrouvent ainsi du temps libre. Un choix de vie différent qui permet de recréer du lien social et de profiter au maximum des plaisirs de la vie. Le paradigme est alors tout autre !
Conçue en bois et le plus souvent montée sur roues, à la façon des caravanes, camping-cars et autres mobil-homes, la tiny house dispose d’une surface habitable au sol comprise entre 10 et 15 m² et d’une mezzanine de plus ou moins 7 m². Le modèle standard est composé d’un salon, d’une salle à manger comprenant une table qu’il est possible d’agrandir en fonction des besoins, d’une cuisine équipée et d’une salle de bains avec WC. Accessible à l’aide d’une échelle, la mezzanine offre une petite chambre à coucher.
Compact, écologique, pratique et débarrassé du superflu, ce logement bénéficie, en outre, de tout le confort nécessaire. Chaque zone voit son utilité rentabilisée à son maximum. Les proportions sont justes et donnent une impression d’espace et de luminosité, accentuée par les fenêtres. Côté rangements, les murs sont couverts d’étagères et de nombreux espaces de stockage. La priorité est ainsi donnée aux meubles multifonctions, encastrés ou en hauteur, permettant une exploitation optimale des volumes. Bien que reprenant les valeurs et codes d’autrefois, la tiny house se veut néanmoins moderne. Elle intègre de ce fait toutes les avancées technologiques actuelles et des appareils économiques de dernière génération. La construction étant réalisée en bois et en matériaux écologiques, la tiny house obéit ainsi à une éthique environnementale.
Que ce soit dans le but de mettre en pratique des idées militantes ou tout simplement par souci de dépenser moins, cette maison miniature bénéficie d’avantages indéniables, répondant aux problématiques actuelles des particuliers : endettement, autoconstruction, empreinte écologique et énergétique en sont notamment des exemples.
Difficile de chiffrer réellement le coût d’une maison sans avoir, au préalable, défini sa conception et les équipements nécessaires. Longueur et largeur de la construction, aspect extérieur et vêture, aménagement intérieur et style, choix des meubles… Autant de variables qui font souvent osciller le prix d’achat d’une tiny house. Pour une maison standard, le coût approximatif en autoconstruction s’élève à 15 000 €, pour une superficie de 10 m² avec des fenêtres double vitrage, plaque de cuisson, four, réfrigérateur, table, douche, toilettes sèches, lit en mezzanine… et à 25 000 € lorsque l’on fait appel à un professionnel.
La mise en œuvre et l’utilisation de la tiny house ne font cependant pas exception au respect des règles d’urbanisme et des obligations légales en vigueur. Utilisée en guise d’annexe, notez qu’aucun permis de construire n’est nécessaire pour une tiny house, dès lors qu’elle ne dépasse pas 20 m² et que l’espace dispose d’un bâti existant. Seule une déclaration de travaux à la mairie est demandée. Utilisée en « mode nomade », il est possible de la stationner au même endroit pendant une durée de trois mois maximum. Passé ce délai, il est nécessaire de la déplacer. Concernant le remorquage, notons que la largeur maximale de la charge transportée par la remorque ne peut excéder 2,55 m hors-tout.
Dans le cas contraire, il est nécessaire d’obtenir de la préfecture du département une autorisation permanente de « convoi exceptionnel ». De plus, le poids d’une remorque en charge ne doit pas dépasser 3,50 t. Ainsi, le poids total de cette petite maison ne pourra dépasser 3,50 t, moins le poids de la remorque, estimée à 600 kg. Si vous décidez d’acquérir une maison de ce type, pensez également à passer le permis BE (voiture avec remorque de plus de 750 kg) et sachez que la carte grise que vous devrez produire sera celle de la remorque. Important à savoir, utilisée en « mode nomade », son assurance est celle du véhicule tracteur.
Dans la mouvance de l’anti-consumérisme, la tendance des tiny houses, avantageuse sur de nombreux aspects, n’a pas fini de faire parler d’elle et n’est certainement pas près de s’essouffler. À suivre !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de la tendance tiny houses ?
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