Luminaires : Les lampes d'atelier réinvestissent les intérieurs
Découvrez pourquoi la lampe d'atelier, ou « industrielle », est devenue le plus branché des luminaires
La crise immobilière aidant, de plus en plus d’espaces atypiques sont reconvertis en habitation. Et paradoxalement, notre décoration intérieure en sort gagnante. En effet, beaucoup préfèrent maintenant acheter un bel espace à aménager, de type surface commerciale, hangar industriel ou atelier professionnel, voire d’artiste – la « gold » des espaces à investir ! Surtout, avant de vider les lieux pour les refaire à votre goût, ne négligez pas de jeter un œil sur le matériel abandonné sur place ! Et s’il est un objet dont la cote a explosé ces dernières années, c’est bien la fameuse « lampe d’atelier » dont on retrouve maintenant les deux marques emblématiques rééditées et diffusées dans les plus belles boutiques de France… Je vous parle bien sûr des lampes légendaires Gras et Jieldé, dont les ventes se sont aussi envolées à l’étranger, notamment au Japon, aux États-Unis ou encore en Suisse. La lampe d’atelier, c’est évidemment toute une histoire, qui fait partie intégrante de celle de l’art industriel en général et dont les différents modèles sont les reflets des évolutions des techniques de fabrication du XXe siècle. Chaque besoin, dans un élan progressiste, appelant une innovation qui se traduira systématiquement par un perfectionement technique de la lampe qui fonctionne aujourd’hui à LED…
Mais penchons-nous d’abord sur l’histoire de ces lampes d’atelier. Il faut bien comprendre que cet objet phare est né d’un besoin particulier : diriger la lumière vers les mains d’un travailleur ou de son oeuvre, pour garantir la réalisation d’un travail de précision. La lampe d’atelier a donc été conçue de façon a devenir le prolongement physique du corps. En découle l’invention de bras articulés, en mouvement sur des rotules. Ce qui correspond aux prémices d’une robotique à venir. Vous suivez la portée de la chose ? Laissez-moi maintenant vous éclairer avec quelques modèles branchés !
First one
Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens, Eileen Gray… Les plus grands noms du design moderne ont immédiatement consacré la lampe créée par Bernard-Albin Gras en 1922. Et pour cause : nous pouvons avancer qu’il s’agit tout simplement du premier modèle de lampe de bureau moderne. C’est-à-dire que pour la première fois dans l’histoire du luminaire, l’arrivée électrique est dissimulée astucieusement dans la lampe elle-même. En l’occurence, dans les bras d’acier creux en forme de bielles. Qui plus est, ici, ni vis ni soudure. Seuls un système d’agraphes métalliques et une base sur rotule en bakélite assurent dès lors une liberté de mouvement permettant de travailler en lumière sur bureau comme sur machine… Une révolution en somme ! Il existe une dizaine de modèles différents. Sur cette photo, vous pouvez voir une lampe Gras dite à double coude.
Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens, Eileen Gray… Les plus grands noms du design moderne ont immédiatement consacré la lampe créée par Bernard-Albin Gras en 1922. Et pour cause : nous pouvons avancer qu’il s’agit tout simplement du premier modèle de lampe de bureau moderne. C’est-à-dire que pour la première fois dans l’histoire du luminaire, l’arrivée électrique est dissimulée astucieusement dans la lampe elle-même. En l’occurence, dans les bras d’acier creux en forme de bielles. Qui plus est, ici, ni vis ni soudure. Seuls un système d’agraphes métalliques et une base sur rotule en bakélite assurent dès lors une liberté de mouvement permettant de travailler en lumière sur bureau comme sur machine… Une révolution en somme ! Il existe une dizaine de modèles différents. Sur cette photo, vous pouvez voir une lampe Gras dite à double coude.
De Gras à Ravel
Quelques années aprés son entrée en scène, la marque est rachetée par Ravel, dont les ateliers sont basés à Clamart et qui vient donc ajouter son initiale pour former la sigle emblématique « LGR ». Le modèle 215 est le plus recherché, mais aussi le plus rare et le plus cher : aux alentours de 3000 euros pièce, jusqu’à 5000 euros selon l’état et l’estimation du vendeur. Il s’agit bien sûr du modèle grand format, dit lampadaire. Selon les sources, seules quelques centaines auraient été produites… Alors ouvrez l’œil ! Sinon, bien sûr, vous en trouverez un exemplaire à Saint-Ouen ou dans le 11e arrondissement de la capitale !
Quelques années aprés son entrée en scène, la marque est rachetée par Ravel, dont les ateliers sont basés à Clamart et qui vient donc ajouter son initiale pour former la sigle emblématique « LGR ». Le modèle 215 est le plus recherché, mais aussi le plus rare et le plus cher : aux alentours de 3000 euros pièce, jusqu’à 5000 euros selon l’état et l’estimation du vendeur. Il s’agit bien sûr du modèle grand format, dit lampadaire. Selon les sources, seules quelques centaines auraient été produites… Alors ouvrez l’œil ! Sinon, bien sûr, vous en trouverez un exemplaire à Saint-Ouen ou dans le 11e arrondissement de la capitale !
La JLD, un modèle de légende
En dehors de la concurrence commerciale, l’innovation technique est bien souvent provoquée par un besoin, une nécessité d’amélioration, une demande de perfectionnement d’un dispositif. Et c’est la raison pour laquelle Jean-Louis Domecq, lassé de ne pas trouver de lampe adaptée à son activité mécanique, a dessiné et conçu sa fameuse lampe standard Jieldé (ou JLD, des initiales de son auteur, qui par là devient marque). Pourvue d’un, deux ou trois bras, sa structure révolutionnaire conduit le courant électrique au cœur même des articulations grâce à des rondelles de cuivre, donc sans fil apparent, là où la lampe Gras Ravel laisse encore jaillir une boucle de plastique à la jonction de ses bielles. Sa solidité et son look steampunk en ont fait une des plus grandes stars des luminaires actuels. Ambiance loft…
En dehors de la concurrence commerciale, l’innovation technique est bien souvent provoquée par un besoin, une nécessité d’amélioration, une demande de perfectionnement d’un dispositif. Et c’est la raison pour laquelle Jean-Louis Domecq, lassé de ne pas trouver de lampe adaptée à son activité mécanique, a dessiné et conçu sa fameuse lampe standard Jieldé (ou JLD, des initiales de son auteur, qui par là devient marque). Pourvue d’un, deux ou trois bras, sa structure révolutionnaire conduit le courant électrique au cœur même des articulations grâce à des rondelles de cuivre, donc sans fil apparent, là où la lampe Gras Ravel laisse encore jaillir une boucle de plastique à la jonction de ses bielles. Sa solidité et son look steampunk en ont fait une des plus grandes stars des luminaires actuels. Ambiance loft…
Voici la version « liseuse » à quatre bras, rendue possible par la réédition de la marque lancée en 1950 et rachetée en 2003. L’engouement est tel que des centaines de passionnés en France se disputent sur le net les pièces détachées de la célèbre lampe, véritable objet de tuning – pièces qu’ils vont ensuite rassembler, polir, décaper, patiner, réélectrifier à l’image des modèles d’origine, ou pour aller plus loin, accouchant parfois de spécimens hybrides proches du travail du designer américain Giger…
Projecteur Crémer
XXe siècle, siècle de lumières… Du moins en studio… Un tournage, c’est avant tout un éclairage, une photographie dont le principal instrument fut le fameux projecteur Crémer doté de sa lentille amplificatrice, dite de Fresnel, pouvant atteindre un diamètre impressionant selon le sujet à filmer. Ce qui n’est pas le cas sur cette photo, qui privilégie donc le clin d’œil cinéphilique pour une ambiance de salon tamisée une fois la nuit tombée…
XXe siècle, siècle de lumières… Du moins en studio… Un tournage, c’est avant tout un éclairage, une photographie dont le principal instrument fut le fameux projecteur Crémer doté de sa lentille amplificatrice, dite de Fresnel, pouvant atteindre un diamètre impressionant selon le sujet à filmer. Ce qui n’est pas le cas sur cette photo, qui privilégie donc le clin d’œil cinéphilique pour une ambiance de salon tamisée une fois la nuit tombée…
La lampe balladeuse
Les années 70, leur cinéma de Claude Sautet nous montrant de longues soirées d’été où tout le monde, clope au bec et verre à la main, disserte sur le sens des choses de la vie à la lumière d’une lampe baladeuse sortie exprès pour l’occasion… Son manche préhensible en bakélite fait office de commande directionnelle électriquement isolée et sa grille de protection vous autorise à la ramasser par terre dans les graviers, en cas de chute malencontreuse de la branche morte autour de laquelle vous aviez négligemment enroulé son cable de caoutchouc. Profitez-en pour rattraper la serviette de votre voisine de table qui lui manquait depuis 10 minutes…
Les années 70, leur cinéma de Claude Sautet nous montrant de longues soirées d’été où tout le monde, clope au bec et verre à la main, disserte sur le sens des choses de la vie à la lumière d’une lampe baladeuse sortie exprès pour l’occasion… Son manche préhensible en bakélite fait office de commande directionnelle électriquement isolée et sa grille de protection vous autorise à la ramasser par terre dans les graviers, en cas de chute malencontreuse de la branche morte autour de laquelle vous aviez négligemment enroulé son cable de caoutchouc. Profitez-en pour rattraper la serviette de votre voisine de table qui lui manquait depuis 10 minutes…
Suspension d’usine
Quelques fauteuils cinéma, des sièges style Tulip positionnés autour d’une table d’atelier aux pieds en fonte… Ne manquait plus que cette imposante suspension d’usine dont le volume et la forme renvoient à son passé d’outil éclairant un espace de travail à la chaîne… On imagine facilement un tableau d’un autre âge, celui du siècle d’avant, industriel et archaïque, dessinant des dizaines de silhouettes animées par l’effort autour d’une machinerie infernale dont cette lampe ne serait plus qu’un souvenir résistant, adouci par l’actuel retour en vogue d’un style « indus » qui n’aurait conservé qu’une version idéalisée de l’histoire de cet objet unique.
Quelques fauteuils cinéma, des sièges style Tulip positionnés autour d’une table d’atelier aux pieds en fonte… Ne manquait plus que cette imposante suspension d’usine dont le volume et la forme renvoient à son passé d’outil éclairant un espace de travail à la chaîne… On imagine facilement un tableau d’un autre âge, celui du siècle d’avant, industriel et archaïque, dessinant des dizaines de silhouettes animées par l’effort autour d’une machinerie infernale dont cette lampe ne serait plus qu’un souvenir résistant, adouci par l’actuel retour en vogue d’un style « indus » qui n’aurait conservé qu’une version idéalisée de l’histoire de cet objet unique.
La lampe qui éclaire
Je vous présente maintenant la lampe « Ki-é-Klair », une concurrente directe de la lampe Lumina, l’autre modèle phare des années 50, qui servait à l’époque à éclairer les ateliers de couture français. En acier et chromée, elle peut être installée selon le modèle choisi sur un étau ou fixé sur un pied pour la convertir en lampadaire. Comptez au moins 60 euros le modèle d’époque. Elle n’est pas rééditée à ce jour. Comme toutes les lampes d’atelier, sa faible puissance d’éclairage et son corps flexible en font une des plus grandes amies de la lecture au lit !
Je vous présente maintenant la lampe « Ki-é-Klair », une concurrente directe de la lampe Lumina, l’autre modèle phare des années 50, qui servait à l’époque à éclairer les ateliers de couture français. En acier et chromée, elle peut être installée selon le modèle choisi sur un étau ou fixé sur un pied pour la convertir en lampadaire. Comptez au moins 60 euros le modèle d’époque. Elle n’est pas rééditée à ce jour. Comme toutes les lampes d’atelier, sa faible puissance d’éclairage et son corps flexible en font une des plus grandes amies de la lecture au lit !
Lampe bidouille
Mais la lampe d’atelier, c’est aussi beaucoup de modèles sans marque, fabriqués chez soi avec des bouts de métal, des pièces de machines, ou différentes parties de lampes démembrées puis réassociées à d’autres modèles de marques plus ou moins connues…Alors, à vos outils, et vous aussi, créez votre propre lampe d’atelier. Tout est permis !
ET VOUS ?
Aimez-vous les lampes d’atelier ? Montrez-nous les vôtres !
Lire aussi :
Luminaires : Lumières sur le néon
Luminaires : Les appliques rehaussent votre décoration murale
Agrémentez votre déco avec des luminaires
Mais la lampe d’atelier, c’est aussi beaucoup de modèles sans marque, fabriqués chez soi avec des bouts de métal, des pièces de machines, ou différentes parties de lampes démembrées puis réassociées à d’autres modèles de marques plus ou moins connues…Alors, à vos outils, et vous aussi, créez votre propre lampe d’atelier. Tout est permis !
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