Développement durable
Maison&Objet 2021 : sous le signe du Développement Désirable
Le chasseur de tendances Vincent Grégoire revient sur le thème d'inspiration du salon Maison&Objet de septembre 2021
Après avoir été contraint d’annuler ses dernières éditions physiques en raison de la pandémie, Maison&Objet fait son grand retour, du 9 au 13 septembre 2021, au Parc des expositions de Villepinte. Cette nouvelle édition du salon de la décoration, du design et de l’art de vivre met aujourd’hui à l’honneur une nouvelle thématique inspirante : « le Développement Désirable ». Vincent Grégoire, Directeur Prospective au sein de l’agence internationale de tendances Nelly Rodi, nous livre toutes les clés de cette tendance de fond.
Retrouvez les équipes Houzz sur Maison&Objet au Houzz Café – Hall 6
Retrouvez les équipes Houzz sur Maison&Objet au Houzz Café – Hall 6
©Libeco Home
Comment expliquez-vous ce basculement du « durable » vers le « désirable » ?
Ce besoin de désirabilité et cette quête de sens étaient déjà dans l’air du temps. La pandémie a bousculé nos fondamentaux et remis en question nombre de modèles, accélérant ainsi ce besoin d’humanité, de simplicité et de solidarité.
2021 est marquée par la résilience, tandis que 2022 sera synonyme de renaissance, de recréation et de réinvention sous le signe de l’énergie positive, redéfinissant notre façon de vivre, de consommer et d’habiter.
L’heure est à l’optimisme !
Comment expliquez-vous ce basculement du « durable » vers le « désirable » ?
Ce besoin de désirabilité et cette quête de sens étaient déjà dans l’air du temps. La pandémie a bousculé nos fondamentaux et remis en question nombre de modèles, accélérant ainsi ce besoin d’humanité, de simplicité et de solidarité.
2021 est marquée par la résilience, tandis que 2022 sera synonyme de renaissance, de recréation et de réinvention sous le signe de l’énergie positive, redéfinissant notre façon de vivre, de consommer et d’habiter.
L’heure est à l’optimisme !
©Anouck Barcat Paysagiste
Quelles grandes pistes émergent autour du développement désirable ?
Redéfinir la géographie. On note un besoin de proximité, d’un nouveau développement en circuit court, en réaction à la globalisation et l’internationalisation. Cela implique une nouvelle relation à l’espace, une relocalisation, une redéfinition de la géographie dans une nouvelle proximité.
Maison&Objet : 3 tendances du secteur en avant-première
Quelles grandes pistes émergent autour du développement désirable ?
Redéfinir la géographie. On note un besoin de proximité, d’un nouveau développement en circuit court, en réaction à la globalisation et l’internationalisation. Cela implique une nouvelle relation à l’espace, une relocalisation, une redéfinition de la géographie dans une nouvelle proximité.
Maison&Objet : 3 tendances du secteur en avant-première
©Eat your greens, Gestalten
Alors que de plus en plus d’urbains quittent les grandes agglomérations, on note dans le même temps un besoin urgent de réapprivoiser la ville, de se réapproprier l’urbain, en mettant à l’honneur la proximité et en faisant revivre la vie de quartier.
Fabrication de proximité, livraisons en triporteur, fermes urbaines ou terrasses comestibles illustrent ce courant.
Alors que de plus en plus d’urbains quittent les grandes agglomérations, on note dans le même temps un besoin urgent de réapprivoiser la ville, de se réapproprier l’urbain, en mettant à l’honneur la proximité et en faisant revivre la vie de quartier.
Fabrication de proximité, livraisons en triporteur, fermes urbaines ou terrasses comestibles illustrent ce courant.
©Jours et Nuits
Recréer du sens. Les sens, la sensorialité et le sensible sont au cœur du développement désirable. La crise sanitaire nous a fait perdre nos repères et a chahuté nos sens : la relation au goût, à l’odorat mais aussi à la vision et au toucher. En plein confinement, nous étions privés de nos proches, de tout ce qui nous entoure. La notion émergente de cette crise est la sensibilité, voire l’hypersensibilité. Nous devons également réapprivoiser ces sens mis à mal par l’omniprésence du digital en replaçant l’humain au cœur de nos vies.
Recréer du sens. Les sens, la sensorialité et le sensible sont au cœur du développement désirable. La crise sanitaire nous a fait perdre nos repères et a chahuté nos sens : la relation au goût, à l’odorat mais aussi à la vision et au toucher. En plein confinement, nous étions privés de nos proches, de tout ce qui nous entoure. La notion émergente de cette crise est la sensibilité, voire l’hypersensibilité. Nous devons également réapprivoiser ces sens mis à mal par l’omniprésence du digital en replaçant l’humain au cœur de nos vies.
©Soft lounge flatpack
Valoriser l’apprentissage. En parallèle, on note un besoin de replacer l’apprentissage et le savoir au cœur du processus de production et de fabrication. Désormais, le consommateur s’informe sur les matériaux utilisés et leur provenance, les différentes étapes de production, le packaging ou la transformation d’un produit.
Valoriser l’apprentissage. En parallèle, on note un besoin de replacer l’apprentissage et le savoir au cœur du processus de production et de fabrication. Désormais, le consommateur s’informe sur les matériaux utilisés et leur provenance, les différentes étapes de production, le packaging ou la transformation d’un produit.
©Takt
Les marques et fabricants délivrent quant à elle des expériences pédagogiques et ludiques, devenant aussi apprenantes. Cette démarche autour de la transmission est fondamentale pour tendre vers une consommation intelligente. La marque danoise Takt, par exemple, qui conçoit ses produits en limitant les besoins liés au packaging, s’engage sur une transparence totale, des étapes de production aux prix pratiqués.
Les marques et fabricants délivrent quant à elle des expériences pédagogiques et ludiques, devenant aussi apprenantes. Cette démarche autour de la transmission est fondamentale pour tendre vers une consommation intelligente. La marque danoise Takt, par exemple, qui conçoit ses produits en limitant les besoins liés au packaging, s’engage sur une transparence totale, des étapes de production aux prix pratiqués.
Les Inséparables ©Audrey Jezic Céramiques
Réinventer l’arty-sanat. Décomplexer la consommation, injecter de la fantaisie, de l’audace, et du fun dans l’artisanat, le recyclage ou l’upcycling font partie des tendances de fond du développement désirable. Résultat : des pièces uniques, spontanées et alter-créatives, engagées et riches de sens.
Le succès des recycleries, des ateliers créatifs, des travaux d’aiguille tels que le crochet ou le macramé en témoignent tout comme les objets aux dimensions picturales, et pièces de mobilier totémiques montrent la résurgence des références artistiques dans l’univers de la décoration, à l’image des pièces sculpturales en grès chamotté aux couleurs vives signées de la céramiste Audrey Jezic.
ET VOUS ?
Que pensez-vous du thème de cette édition ?
Réinventer l’arty-sanat. Décomplexer la consommation, injecter de la fantaisie, de l’audace, et du fun dans l’artisanat, le recyclage ou l’upcycling font partie des tendances de fond du développement désirable. Résultat : des pièces uniques, spontanées et alter-créatives, engagées et riches de sens.
Le succès des recycleries, des ateliers créatifs, des travaux d’aiguille tels que le crochet ou le macramé en témoignent tout comme les objets aux dimensions picturales, et pièces de mobilier totémiques montrent la résurgence des références artistiques dans l’univers de la décoration, à l’image des pièces sculpturales en grès chamotté aux couleurs vives signées de la céramiste Audrey Jezic.
ET VOUS ?
Que pensez-vous du thème de cette édition ?
Pourquoi la thématique « Développement Désirable » a-t-elle été choisie pour illustrer cette nouvelle édition du salon Maison&Objet ?
Cette nouvelle thématique est partie d’un postulat : les consommateurs ont envie de solutions simples, positives, fluides et surtout de se faire du bien ! Jusqu’ici, le développement durable apparaissait plutôt comme une injonction moralisatrice tandis que le développement désirable met à l’honneur le plaisir, en respectant la nature dans une démarche bienfaisante. C’est une réflexion à la fois positive et créative.
Les consommateurs sont aujourd’hui conscients du réchauffement climatique, de la nécessité de limiter sa consommation, ses déchets, son empreinte carbone… L’idée est désormais de replacer le désir au cœur de ces enjeux environnementaux, en évitant les discours catastrophistes ou culpabilisants. Le développement désirable répond à un équilibre subtil qui traduit un art de vivre en harmonie avec la nature, en s’appuyant sur les technologies tout en préservant les savoir-faire traditionnels. On parle désormais d’alter-consommation plutôt que de déconsommation.