Maison&Objet : Une session surréaliste qui bouscule les codes
Bonne nouvelle, la décoration d'intérieur devient plus accessible et décomplexée sur cette édition de janvier 2025
Du 16 au 20 janvier 2025, le salon Maison&Objet a transformé Paris Nord Villepinte en épicentre mondial du design et de la décoration. Cette édition, placée sous le thème audacieux « Sur/Reality », a exploré les frontières entre le réel et l’imaginaire, offrant une vision renouvelée du design contemporain. Avec un retour remarqué du public international, le salon confirme son rôle de baromètre des tendances.
Dans le sillage de la rétrospective historique du Centre Pompidou, l’édition 2025 de Maison&Objet célèbre le centenaire du surréalisme avec brio. Le thème « Sur/Reality », insufflé par l’agence de tendances Peclers, invite à une créativité débridée, s’inspirant des principes fondamentaux du mouvement né sous l’impulsion d’André Breton dans les années 1920.
Dans le sillage de la rétrospective historique du Centre Pompidou, l’édition 2025 de Maison&Objet célèbre le centenaire du surréalisme avec brio. Le thème « Sur/Reality », insufflé par l’agence de tendances Peclers, invite à une créativité débridée, s’inspirant des principes fondamentaux du mouvement né sous l’impulsion d’André Breton dans les années 1920.
What’s New? In Decor, par Elizabeth Leriche ©Anne-Emmanuelle Thion
Des espaces d’inspiration qui défient la réalité
L’hypnose et l’illusion. Les espaces « tendance » du salon se sont transformés en véritables tableaux vivants. L’espace « What’s New? In Decor », magnifiquement orchestré par Elizabeth Leriche, s’est imposé comme l’un des temps forts de cette édition. La scénographe et chasseuse de tendances a conçu un parcours immersif qui fait écho au manifeste surréaliste d’André Breton, transformant les objets du quotidien en protagonistes d’un théâtre onirique. Le parcours se déploie comme un labyrinthe, symbole de l’inconscient, où chaque recoin révèle une nouvelle facette du surréalisme contemporain. Puisant leur inspiration chez les maîtres du surréalisme comme Dalí ou Magritte, les chambres thématiques proposent une réinterprétation moderne des préceptes surréalistes dans des mises en scène fascinantes, hypnotiques ou fantasmagoriques comme avec cette moquette de Galerie B Edition, associée au plaid de Mapoésie.
Des espaces d’inspiration qui défient la réalité
L’hypnose et l’illusion. Les espaces « tendance » du salon se sont transformés en véritables tableaux vivants. L’espace « What’s New? In Decor », magnifiquement orchestré par Elizabeth Leriche, s’est imposé comme l’un des temps forts de cette édition. La scénographe et chasseuse de tendances a conçu un parcours immersif qui fait écho au manifeste surréaliste d’André Breton, transformant les objets du quotidien en protagonistes d’un théâtre onirique. Le parcours se déploie comme un labyrinthe, symbole de l’inconscient, où chaque recoin révèle une nouvelle facette du surréalisme contemporain. Puisant leur inspiration chez les maîtres du surréalisme comme Dalí ou Magritte, les chambres thématiques proposent une réinterprétation moderne des préceptes surréalistes dans des mises en scène fascinantes, hypnotiques ou fantasmagoriques comme avec cette moquette de Galerie B Edition, associée au plaid de Mapoésie.
What’s New In Hospitality, par Julien Sebban (Felix dol maillot)
De nouveaux codes. Autre temps fort du salon, Julien Sebban d’Uchronia, dans son espace « What’s New? In Hospitality », que l’on voit ici aux côtés de Mélanie Leroy, directrice du salon, réinvente les codes de l’hospitalité avec des créations exclusives, dont un spectaculaire lustre réalisé en collaboration avec une verrerie de Murano et un lit rond et incliné en partenariat avec Tréca.
Trouvez un décorateur d’intérieur près de chez vous sur Houzz
De nouveaux codes. Autre temps fort du salon, Julien Sebban d’Uchronia, dans son espace « What’s New? In Hospitality », que l’on voit ici aux côtés de Mélanie Leroy, directrice du salon, réinvente les codes de l’hospitalité avec des créations exclusives, dont un spectaculaire lustre réalisé en collaboration avec une verrerie de Murano et un lit rond et incliné en partenariat avec Tréca.
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Fluid Market ©Anne-Emmanuelle Thion
La déco gourmande. François Delclaux transforme quant à lui l’espace « What’s New? In Retail » en un concept store avant-gardiste où le merchandising devient art. Sa mise en scène joyeuse et colorée révèle les tendances phares de 2025 : l’univers culinaire revisité, la confiserie sublimée en objets décoratifs, et l’anatomie stylisée qui s’invite dans nos intérieurs. Les objets inspirés du monde culinaire étaient d’ailleurs nombreux sur les stands de cette édition, comme la collection de vases fantaisistes de Fluid Market que l’on voit sur la photo.
La déco gourmande. François Delclaux transforme quant à lui l’espace « What’s New? In Retail » en un concept store avant-gardiste où le merchandising devient art. Sa mise en scène joyeuse et colorée révèle les tendances phares de 2025 : l’univers culinaire revisité, la confiserie sublimée en objets décoratifs, et l’anatomie stylisée qui s’invite dans nos intérieurs. Les objets inspirés du monde culinaire étaient d’ailleurs nombreux sur les stands de cette édition, comme la collection de vases fantaisistes de Fluid Market que l’on voit sur la photo.
Espace Curatio par Thomas Haarmann ©Anne-Emmanuelle Thion
Le surréalisme s’invite dans les collections
Les exposants eux aussi ont brillamment relevé le défi du thème, proposant des créations qui réenchantent le quotidien. Comme l’analyse l’architecte d’intérieur et designer Harmonie Henrio, diplômée de l’École Camondo, lors d’une conférence Formae/Archistorm : « le mot d’ordre du salon est un thème totalement fou et haut en couleur qui nous invite à casser les codes. Il me fait penser à l’ambiance du film Poor Things avec Emma Stone et aussi à ces images que l’on façonne avec Midjourney. On y perçoit un mix and match d’objets et d’ambiances tout comme Thomas Haarmann a mélangé les artistes, les matières, les échelles et les époques dans son espace Curatio et les fait dialoguer, nous invitant nous aussi à nous libérer des codes établis ».
Le surréalisme s’invite dans les collections
Les exposants eux aussi ont brillamment relevé le défi du thème, proposant des créations qui réenchantent le quotidien. Comme l’analyse l’architecte d’intérieur et designer Harmonie Henrio, diplômée de l’École Camondo, lors d’une conférence Formae/Archistorm : « le mot d’ordre du salon est un thème totalement fou et haut en couleur qui nous invite à casser les codes. Il me fait penser à l’ambiance du film Poor Things avec Emma Stone et aussi à ces images que l’on façonne avec Midjourney. On y perçoit un mix and match d’objets et d’ambiances tout comme Thomas Haarmann a mélangé les artistes, les matières, les échelles et les époques dans son espace Curatio et les fait dialoguer, nous invitant nous aussi à nous libérer des codes établis ».
©Pols Potten
L’omniprésence des miroirs les plus fantaisistes possible. Dans les allées du salon, le surréalisme s’exprime à travers une multitude de créations audacieuses. Les jeux de miroirs, omniprésents, créent un dialogue hypnotique entre réel et imaginaire. En tête d’affiche, la collection de miroirs « fondants » signée Pols Potten (photo), évoquant les montres molles de Dali, côtoient les surfaces réfléchissantes déformées d’Homa.
L’omniprésence des miroirs les plus fantaisistes possible. Dans les allées du salon, le surréalisme s’exprime à travers une multitude de créations audacieuses. Les jeux de miroirs, omniprésents, créent un dialogue hypnotique entre réel et imaginaire. En tête d’affiche, la collection de miroirs « fondants » signée Pols Potten (photo), évoquant les montres molles de Dali, côtoient les surfaces réfléchissantes déformées d’Homa.
©Malabar
Tromper et déformer. La table Unami de VeVe Glass pousse plus loin encore l’exercice du trompe-l’œil, tandis que la moquette aux rayures sinueuses de Galerie B Edition ou encore la table ci-dessus de Malabar jouent avec nos perceptions. Le motif damier noir et blanc, signature historique du mouvement surréaliste, fait un retour remarqué dans de nombreuses collections.
Tromper et déformer. La table Unami de VeVe Glass pousse plus loin encore l’exercice du trompe-l’œil, tandis que la moquette aux rayures sinueuses de Galerie B Edition ou encore la table ci-dessus de Malabar jouent avec nos perceptions. Le motif damier noir et blanc, signature historique du mouvement surréaliste, fait un retour remarqué dans de nombreuses collections.
Stand Home Studyo © Matthieu Coin
L’innovation au service de l’illusion. L’innovation se manifeste également dans le traitement inattendu des matériaux. Home Studyo bouleverse nos repères avec ses vases et miroirs en céramique qui imitent à la perfection le plastique gonflable des bouées.
Les jeux d’échelle, autre principe cher aux surréalistes, marquent fortement cette édition : suspensions démesurées et installations monumentales ponctuent le parcours, culminant avec l’impressionnant lion blanc de plusieurs mètres qui domine le stand de la galerie Brandy Roger.
L’innovation au service de l’illusion. L’innovation se manifeste également dans le traitement inattendu des matériaux. Home Studyo bouleverse nos repères avec ses vases et miroirs en céramique qui imitent à la perfection le plastique gonflable des bouées.
Les jeux d’échelle, autre principe cher aux surréalistes, marquent fortement cette édition : suspensions démesurées et installations monumentales ponctuent le parcours, culminant avec l’impressionnant lion blanc de plusieurs mètres qui domine le stand de la galerie Brandy Roger.
Lampe Neptune ©Mullan
L’art du collage réinventé. L’art du collage, si cher aux surréalistes, trouve une expression contemporaine particulièrement réussie. La marque irlandaise Mullan présente une applique murale innovante, cadavre exquis lumineux dont les strates peuvent être reconfigurées à l’envi. Klaus Dupont pousse l’exercice plus loin avec ses créations précieuses qui explorent la tridimensionnalité du collage.
L’art du collage réinventé. L’art du collage, si cher aux surréalistes, trouve une expression contemporaine particulièrement réussie. La marque irlandaise Mullan présente une applique murale innovante, cadavre exquis lumineux dont les strates peuvent être reconfigurées à l’envi. Klaus Dupont pousse l’exercice plus loin avec ses créations précieuses qui explorent la tridimensionnalité du collage.
©LLadro
Le corps humain comme nouveau langage décoratif. La représentation du corps humain s’impose comme un leitmotiv majeur de cette édition. On retrouve des mains tendues ou jointes en symboles protecteurs, des yeux bienveillants inspirés de l’hamsa, tradition méditerranéenne, mais aussi des évocations plus sensuelles comme des bouches stylisées. Point d’orgue de cette tendance : la réédition très remarquée du vase Shiva, œuvre iconique d’Ettore Sottsass datant de 1971, par la collaboration capsule.global × BD Barcelona. Ces représentations anatomiques font écho aux œuvres des maîtres surréalistes comme Hans Bellmer, Man Ray ou Salvador Dalí, pour qui le corps morcelé et le désir étaient des vecteurs d’expression et de liberté.
Le corps humain comme nouveau langage décoratif. La représentation du corps humain s’impose comme un leitmotiv majeur de cette édition. On retrouve des mains tendues ou jointes en symboles protecteurs, des yeux bienveillants inspirés de l’hamsa, tradition méditerranéenne, mais aussi des évocations plus sensuelles comme des bouches stylisées. Point d’orgue de cette tendance : la réédition très remarquée du vase Shiva, œuvre iconique d’Ettore Sottsass datant de 1971, par la collaboration capsule.global × BD Barcelona. Ces représentations anatomiques font écho aux œuvres des maîtres surréalistes comme Hans Bellmer, Man Ray ou Salvador Dalí, pour qui le corps morcelé et le désir étaient des vecteurs d’expression et de liberté.
©Pols Potten
Une palette chromatique audacieuse. L’influence surréaliste se manifeste avec éclat dans le traitement des couleurs et des matériaux. Les créateurs jouent avec les textures, multipliant les effets de transparence et de réflexion pour créer des illusions optiques saisissantes. Les bouts de canapés irisés de Pols Potten (photo) illustrent parfaitement cette recherche de surfaces changeantes et hypnotiques.
Une palette chromatique audacieuse. L’influence surréaliste se manifeste avec éclat dans le traitement des couleurs et des matériaux. Les créateurs jouent avec les textures, multipliant les effets de transparence et de réflexion pour créer des illusions optiques saisissantes. Les bouts de canapés irisés de Pols Potten (photo) illustrent parfaitement cette recherche de surfaces changeantes et hypnotiques.
Stand Seletti ©Matthieu Coin
Le bleu Majorelle intense choisi par mazharia.fr pour sa collection de vases, présentée sur un fond aux rayures jaunes électriques, dialogue avec l’univers coloré et décalé de l’éditeur italien Seletti (photo), dont le stand tout en couleurs primaires fait figure de manifeste chromatique. Ces associations audacieuses bousculent les codes traditionnels du design d’intérieur, insufflant une énergie nouvelle dans les collections.
8 palettes de couleurs repérées à Maison&Objet
Le bleu Majorelle intense choisi par mazharia.fr pour sa collection de vases, présentée sur un fond aux rayures jaunes électriques, dialogue avec l’univers coloré et décalé de l’éditeur italien Seletti (photo), dont le stand tout en couleurs primaires fait figure de manifeste chromatique. Ces associations audacieuses bousculent les codes traditionnels du design d’intérieur, insufflant une énergie nouvelle dans les collections.
8 palettes de couleurs repérées à Maison&Objet
What’s New? In Decor, par Elizabeth Leriche ©Anne-Emmanuelle Thion
Vers un design plus émotionnel
Cette session de Maison&Objet s’est révélée particulièrement rafraîchissante, marquant un tournant significatif face aux éditions précédentes où, historiquement, le mobilier tenait le haut du pavé. Dans un contexte où nos intérieurs contemporains se caractérisent par une prédominance de tons clairs confinant parfois à la monotonie, une nouvelle tendance émerge : celle des objets décalés, tapageurs et colorés. Au-delà de leur apparente futilité, ces pièces s’imposent comme de véritables sources de joie et d’émotion dans nos intérieurs.
Vers un design plus émotionnel
Cette session de Maison&Objet s’est révélée particulièrement rafraîchissante, marquant un tournant significatif face aux éditions précédentes où, historiquement, le mobilier tenait le haut du pavé. Dans un contexte où nos intérieurs contemporains se caractérisent par une prédominance de tons clairs confinant parfois à la monotonie, une nouvelle tendance émerge : celle des objets décalés, tapageurs et colorés. Au-delà de leur apparente futilité, ces pièces s’imposent comme de véritables sources de joie et d’émotion dans nos intérieurs.
©Mambo Factory
Collections limitées et éditions capsules fleurissent dans les allées du salon, témoignant de l’avènement d’un « design collectible » accessible. Une approche où l’inutile devient désirable, où la fantaisie s’invite dans notre quotidien sans pour autant faire exploser les budgets. Cette démocratisation du design émotionnel marque peut-être le début d’une nouvelle ère, plus ludique et décomplexée, dans l’univers de la décoration d’intérieur.
ET VOUS ?
Pensez-vous que le surréalisme a sa place en décoration ?
Collections limitées et éditions capsules fleurissent dans les allées du salon, témoignant de l’avènement d’un « design collectible » accessible. Une approche où l’inutile devient désirable, où la fantaisie s’invite dans notre quotidien sans pour autant faire exploser les budgets. Cette démocratisation du design émotionnel marque peut-être le début d’une nouvelle ère, plus ludique et décomplexée, dans l’univers de la décoration d’intérieur.
ET VOUS ?
Pensez-vous que le surréalisme a sa place en décoration ?
Faye Toogood : une Designer de l’Année qui repousse les frontières
L’artiste britannique Faye Toogood, sacrée Designer de l’Année, incarne parfaitement l’esprit de cette édition. Son installation « Womanifesto! », déployée en quatre univers, joue magistralement avec les échelles, les textures et les formes. Son iconique fauteuil Roly Poly édité par Driade (sur la photo), pièce emblématique de son approche multidisciplinaire, n’avait pas été oublié.