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Mondial du Bâtiment 2022 : Que retenir ?
Le bâtiment de demain rime avec « décarbonation », énergies renouvelables et recyclage
Du 3 au 6 octobre 2022 s’est tenu à Paris-Expo Porte de Versailles le Mondial du Bâtiment dédié aux professionnels du bâtiment. Ce rendez-vous bisannuel qui existe depuis 60 ans a mis à l’honneur le secteur de la construction (Batimat), l’univers de la salle de bains (Idéobain) et celui des énergies et du génie climatique (Interclima). Nous avons fait le point sur les thématiques phares de ces trois salons en un.
Décarbonation du béton. Parmi les actions concrètes pour parvenir au zéro carbone dans la construction, il a été beaucoup question de béton bas carbone. En effet, le béton, matériau le plus employé pour les structures, est un matériau hautement pointé du doigt, pas tant polluant par sa formulation que par sa fabrication. Composé à 95 % de ciment Portland, matière naturelle cuite à 1 450° C pendant 18 heures, le béton en hérite une empreinte carbone catastrophique. Pour remédier aux rejets de CO2 et gaz à effet de serre provoqués par la clinkérisation (cette phase de chauffage intense), de nouveaux bétons apparaissent, avec des liants qui permettent de travailler par exemple le ciment à froid.
Les isolants naturels. Pour améliorer l’enveloppe du bâtiment, on a également beaucoup parlé des isolants biosourcés tels la ouate de cellulose, la paille, le chanvre ou la fibre de bois. Ces isolants d’origine végétale ont en effet la propriété d’être des « puits carbone » puisque, dans son cycle de vie, la plante transforme le CO2 en matière végétale. Pour compenser le réchauffement climatique dû aux rejets de CO2 et gaz à effet de serre, stocker à long terme du carbone dans les nouvelles constructions se révèle une formidable opportunité. Les isolants biosourcés sont donc amenés à se développer largement, d’autant qu’ils présentent corrélativement d’autres qualités : matériaux sains, respirants, maîtrisant l’hygrométrie ou réduisant les pics de chaleur en intérieur.
Les isolants biosourcés révolutionnent le confort d’été
Les isolants biosourcés révolutionnent le confort d’été
INTERCLIMA. Cap sur le chauffage thermodynamique
Cette session du Mondial du Bâtiment a également mis à l’honneur le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire fondés sur des énergies renouvelables.
Pour limiter l’empreinte écologique d’un bâtiment, la Réglementation énergétique RE2020 impose le recours à une source d’énergie durable (poêles à bois ou pellets, chaudière biomasse, pompes à chaleur et chauffe-eaux thermodynamiques, thermique solaire…). Parmi ces solutions, le salon Interclima a mis l’accent sur l’énergie thermodynamique, celle fournie par la pompe à chaleur. Couplée à un chauffage central, c’est en effet aujourd’hui le dispositif le plus rapidement amorti par les économies générées. Il est en outre subventionné par les aides de l’État (MaPrimeRénov’) et bénéficie d’une TVA réduite à 10 %.
État des lieux 2022 de la rénovation énergétique des bâtiments
Cette session du Mondial du Bâtiment a également mis à l’honneur le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire fondés sur des énergies renouvelables.
Pour limiter l’empreinte écologique d’un bâtiment, la Réglementation énergétique RE2020 impose le recours à une source d’énergie durable (poêles à bois ou pellets, chaudière biomasse, pompes à chaleur et chauffe-eaux thermodynamiques, thermique solaire…). Parmi ces solutions, le salon Interclima a mis l’accent sur l’énergie thermodynamique, celle fournie par la pompe à chaleur. Couplée à un chauffage central, c’est en effet aujourd’hui le dispositif le plus rapidement amorti par les économies générées. Il est en outre subventionné par les aides de l’État (MaPrimeRénov’) et bénéficie d’une TVA réduite à 10 %.
État des lieux 2022 de la rénovation énergétique des bâtiments
La pompe à chaleur procure de l’énergie sur la base d’un principe dit « thermodynamique ». Elle prélève un peu de chaleur d’une « source froide » environnante (sol, air ou eau) et augmente son niveau de température via la mise sous pression d’un fluide frigorigène interne. Elle restitue une chaleur à une température plus élevée dans le réseau domestique (plancher chauffant ou splits), de manière peu coûteuse. À noter que le principe de la PAC est réversible, capable de créer en été un rafraîchissement. Si cette énergie est propre et renouvelable, et bon marché en hiver, elle est néanmoins chère en été en mode rafraîchissant. Mentionnons également l’arrêt nécessaire de la pompe à chaleur aérothermique (celle qui capte les calories de l’air) lorsque les températures extérieures sont négatives. Certaines PAC, dites hybrides, permettent alors de recourir à une chaudière à condensation intégrée et prennent le relais quand les températures extérieures sont négatives.
IDÉOBAIN. Cap sur le recyclage
Selon le CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment), les installations sanitaires ne représentent que 4 % à 5 % du bilan carbone des bâtiments résidentiels (logements collectifs et maisons individuelles). L’univers de la salle de bains mis à l’honneur sur le salon Idéobain n’était donc pas autant impacté que le secteur de la construction et du thermique par le « low carbon » ou les énergies renouvelables.
Pour autant, le salon a mis en exergue une autre problématique du secteur du bâtiment, soit les nécessaires collecte et recyclage de 100 % de ses déchets, qui sera effective à partir du 1er janvier 2023. La filière REP (responsabilité élargie des producteurs) a été mise en place par le gouvernement, dédiée à la transformation et au réemploi des déchets provenant des matériaux. Pour financer ce recyclage, une taxe d’écoresponsabilité sera affectée aux produits de salle de bains, tout comme l’écoparticipation est due depuis le 1er mai 2013 sur les éléments meublants.
ET VOUS ?
Que pensez-vous des grands sujets mis à l’honneur dans ces trois salons ?
Selon le CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment), les installations sanitaires ne représentent que 4 % à 5 % du bilan carbone des bâtiments résidentiels (logements collectifs et maisons individuelles). L’univers de la salle de bains mis à l’honneur sur le salon Idéobain n’était donc pas autant impacté que le secteur de la construction et du thermique par le « low carbon » ou les énergies renouvelables.
Pour autant, le salon a mis en exergue une autre problématique du secteur du bâtiment, soit les nécessaires collecte et recyclage de 100 % de ses déchets, qui sera effective à partir du 1er janvier 2023. La filière REP (responsabilité élargie des producteurs) a été mise en place par le gouvernement, dédiée à la transformation et au réemploi des déchets provenant des matériaux. Pour financer ce recyclage, une taxe d’écoresponsabilité sera affectée aux produits de salle de bains, tout comme l’écoparticipation est due depuis le 1er mai 2013 sur les éléments meublants.
ET VOUS ?
Que pensez-vous des grands sujets mis à l’honneur dans ces trois salons ?
Dans le cadre de l’objectif national et européen de neutralité carbone à l’horizon 2050, la réglementation énergétique qui régit la construction (RE 2020) est entrée en vigueur le 1er janvier 2022 avec la nécessité de réduire l’empreinte carbone des bâtiments, depuis leur construction et sur toute la durée de leur cycle de vie.
Batimat 2022 a donc largement mis en lumière le thème central de la « décarbonation » du gros œuvre, de la structure à l’enveloppe du bâtiment. Les sessions de conférences se sont d’ailleurs ouvertes sur cette keynote : « Le bâtiment, un secteur en première ligne des objectifs de neutralité carbone de la France en 2050 », en présence de l’ancien président de la République François Hollande. Celui-ci a rappelé que la transition environnementale engagée par le bâtiment serait à l’origine d’un « confort nouveau » grâce à des « modes de construction différents » et « des matériaux sobres ».