Portrait d'artisan : Eva Bellanger, caméléon du design textile
Élégance, audace et finesse sont au rendez-vous dans chacune des créations sensibles de cette jeune artisane... artiste
Christine Gaspard
19 juin 2017
Contributrice Houzz pendant un temps.
À 25 ans seulement, Eva Bellanger a fait le choix de se consacrer au design textile, tissant, brodant et dessinant à plaisir en trouvant des applications diverses à ses réalisations. Installée aux Ateliers de Paris, où elle partage son espace de travail avec un plumassier, elle a d’abord fait ses armes en freelance dans l’univers de la haute couture avant de s’investir dans la décoration. Et un peu dans l’art, aussi, grâce à la création d’œuvres textiles uniques, destinées à être exposées aux murs comme des tableaux. Rencontre avec une jeune femme inspirée, aux productions toujours plus audacieuses et raffinées.
Quel parcours vous a permis de devenir la créatrice que vous êtes aujourd’hui ?
Dès la sortie du collège, j’ai éprouvé l’envie de m’investir dans un univers créatif. Je voulais travailler la matière et les couleurs, mais en créant des choses qui auraient une application. Je me suis alors naturellement orientée vers un bac STI Arts appliqués avec option Textiles. Puis j’ai fait un BTS Textile à l’Esaat de Roubaix, avant de valider un DMA en Tissage, en région parisienne.
Pendant mes études, j’ai appris l’illustration, la sérigraphie, le tissage, le tricot, etc. Mais la découverte du textile a eu sur moi l’effet d’une révélation. C’est devenu la surface d’expression que je cherchais… Puis je suis tombée amoureuse du tissage en particulier.
Dès la sortie du collège, j’ai éprouvé l’envie de m’investir dans un univers créatif. Je voulais travailler la matière et les couleurs, mais en créant des choses qui auraient une application. Je me suis alors naturellement orientée vers un bac STI Arts appliqués avec option Textiles. Puis j’ai fait un BTS Textile à l’Esaat de Roubaix, avant de valider un DMA en Tissage, en région parisienne.
Pendant mes études, j’ai appris l’illustration, la sérigraphie, le tissage, le tricot, etc. Mais la découverte du textile a eu sur moi l’effet d’une révélation. C’est devenu la surface d’expression que je cherchais… Puis je suis tombée amoureuse du tissage en particulier.
Création de revêtements muraux, d’œuvres textiles… Comment pourriez-vous définir votre métier, apparemment à géométrie variable ?
Je suis artisan designer. Je suis à la fois dans l’art, dans l’artisanat et le design. Au départ, je maîtrise un savoir-faire artisanal traditionnel – le tissage et la broderie. Puis je suis designer car je réponds à des cahiers des charges techniques et bien précis : une partie de mes réalisations (dont mes motifs) peut d’ailleurs avoir une traduction industrielle. Enfin, j’essaie de signer des pièces uniques, plus plastiques, qui ont valeur de tableaux.
Que recouvre votre activité ?
Du design textile au sens large. Du tissage, de la créature d’armures, de la production d’étoffes… Broderie, sérigraphie, teinture végétale, inductions de latex, résine, feuilles d’or… C’est de l’ennoblissement textile. Enfin, il y a l’illustration qui m’occupe également.
Je suis artisan designer. Je suis à la fois dans l’art, dans l’artisanat et le design. Au départ, je maîtrise un savoir-faire artisanal traditionnel – le tissage et la broderie. Puis je suis designer car je réponds à des cahiers des charges techniques et bien précis : une partie de mes réalisations (dont mes motifs) peut d’ailleurs avoir une traduction industrielle. Enfin, j’essaie de signer des pièces uniques, plus plastiques, qui ont valeur de tableaux.
Que recouvre votre activité ?
Du design textile au sens large. Du tissage, de la créature d’armures, de la production d’étoffes… Broderie, sérigraphie, teinture végétale, inductions de latex, résine, feuilles d’or… C’est de l’ennoblissement textile. Enfin, il y a l’illustration qui m’occupe également.
Avez-vous besoin d’une ambiance particulière pour créer ?
Pas spécialement. Je suis en résidence aux Ateliers de Paris et partage mon atelier avec un plumassier. Je crois que la seule chose qui m’est vraiment essentielle, c’est la lumière.
De quels outils disposez-vous ?
Principalement un métier à tisser. J’en ai un manuel et un électronique. Puis j’ai un ordinateur, des cadres à broder, des pinceaux, de la peinture, de quoi dessiner, graver, etc.
Pas spécialement. Je suis en résidence aux Ateliers de Paris et partage mon atelier avec un plumassier. Je crois que la seule chose qui m’est vraiment essentielle, c’est la lumière.
De quels outils disposez-vous ?
Principalement un métier à tisser. J’en ai un manuel et un électronique. Puis j’ai un ordinateur, des cadres à broder, des pinceaux, de la peinture, de quoi dessiner, graver, etc.
Qu’est-ce qui nourrit votre inspiration ?
La nature, énormément. La terre surtout. La boue et tout ce qui est lié à la terre. La culture au sens large : une exposition, un film, etc. Par exemple, j’ai des collections qui tournent autour du western, dans lesquelles on retrouve aussi mon attraction pour la terre. Et puis l’inspiration émerge encore avec l’apprentissage, lorsque l’on acquiert de nouvelles techniques. La technique donnant de nouvelles envies. Et produisant de nouveaux effets.
La nature, énormément. La terre surtout. La boue et tout ce qui est lié à la terre. La culture au sens large : une exposition, un film, etc. Par exemple, j’ai des collections qui tournent autour du western, dans lesquelles on retrouve aussi mon attraction pour la terre. Et puis l’inspiration émerge encore avec l’apprentissage, lorsque l’on acquiert de nouvelles techniques. La technique donnant de nouvelles envies. Et produisant de nouveaux effets.
Quelles sont les matières que vous travaillez et quel rapport entretenez-vous avec elle ?
J’utilise essentiellement le lin pour mes tissus, car c’est une matière dont le rendu est sublime. Il faut préciser que je suis une Normande ayant grandi au milieu des champs de lin, ce qui doit sans doute un peu jouer. Par ailleurs, je travaille du métal, le nylon comme fil synthétique, de la fibre de banane, des fils d’algues, des pâtes de polymères écoresponsables, pour appliquer sur un motif, et d’autres matières selon les commandes. Même si globalement, je ne recours que rarement et par touches à des matières synthétiques.
La question écologique est donc au cœur de votre travail…
Oui, c’est essentiel. Le lin est une fibre qui a une culture très écologique. J’utilise aussi du fil recyclé de lin, de laine, des bobines que j’achète dans des recycleries et des pâtes de polymères écoresponsables, pour appliquer sur un motif. Je travaille la pâte en volume pour créer une nouvelle matière et limiter l’usage des peaux animales.
J’utilise essentiellement le lin pour mes tissus, car c’est une matière dont le rendu est sublime. Il faut préciser que je suis une Normande ayant grandi au milieu des champs de lin, ce qui doit sans doute un peu jouer. Par ailleurs, je travaille du métal, le nylon comme fil synthétique, de la fibre de banane, des fils d’algues, des pâtes de polymères écoresponsables, pour appliquer sur un motif, et d’autres matières selon les commandes. Même si globalement, je ne recours que rarement et par touches à des matières synthétiques.
La question écologique est donc au cœur de votre travail…
Oui, c’est essentiel. Le lin est une fibre qui a une culture très écologique. J’utilise aussi du fil recyclé de lin, de laine, des bobines que j’achète dans des recycleries et des pâtes de polymères écoresponsables, pour appliquer sur un motif. Je travaille la pâte en volume pour créer une nouvelle matière et limiter l’usage des peaux animales.
Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de vos panneaux brodés ?
Ce sont des panneaux en chêne massif, travaillé dans l’esprit d’une marqueterie, avec du platane en placage, du plastique pour donner de la brillance… J’avais consulté un livre sur le textile polynésien qui m’a inspiré ce travail, associant bois et raphia. Cela peut servir de panneaux de séparation pour un architecte d’intérieur, par exemple.
Ce sont des panneaux en chêne massif, travaillé dans l’esprit d’une marqueterie, avec du platane en placage, du plastique pour donner de la brillance… J’avais consulté un livre sur le textile polynésien qui m’a inspiré ce travail, associant bois et raphia. Cela peut servir de panneaux de séparation pour un architecte d’intérieur, par exemple.
Le raphia est teint avec du bois de cachou. Et les broderies de raphia sont intégrées aux panneaux, préalablement percés.
Pour ma collection Wahiné, également inspirée par l’univers polynésien, j’ai réalisé des tissages qui correspondent à des recherches de galons, pour des embrasses de rideau notamment. J’ai utilisé du lin, du raphia et du coton ciré pour les fils noirs les plus fins. Pour obtenir de l’orange, la fibre a trempé dans des bains de cachous. La couleur varie selon le temps de pause.
Quid de la collection Rain Lullaby ?
C’est un travail autour de la pluie. Il s’agit de peintures sur soie. Les effets ont été obtenus avec du gros sel. J’ai seulement travaillé sur la couleur pour celui-ci.
C’est un travail autour de la pluie. Il s’agit de peintures sur soie. Les effets ont été obtenus avec du gros sel. J’ai seulement travaillé sur la couleur pour celui-ci.
Ici, j’ai créé des broderies sur Plexiglas, avec une partie centrale argentée, du fil câblé, des perles… Pour décorer des panneaux d’intérieur.
Il y a aussi des pièces uniques…
Ce sont des œuvres plus plastiques. Des créations de pièces uniques, que je ne peux pas vraiment reproduire en grand. Il s’agit de compositions tissées, brodées, enduites, râpées avec des perles parfois, de la résine, des pigments et/ou des feuilles d’or.
Ce sont des œuvres plus plastiques. Des créations de pièces uniques, que je ne peux pas vraiment reproduire en grand. Il s’agit de compositions tissées, brodées, enduites, râpées avec des perles parfois, de la résine, des pigments et/ou des feuilles d’or.
La thématique du chercheur d’or me les a inspirées. J’ai imaginé les vêtements du chercheur d’or, farfouillant à genoux dans la rivière et dans la boue. J’aime bien que mes créations racontent une histoire.
Vous signez également des motifs, qui se retrouvent même sur du papier peint…
Ce sont des papiers peints que j’ai imprimés pour faire des essais. Mais en général, je vends mes motifs. C’est quelque chose que j’aimerais beaucoup pouvoir développer en petites séries, en partenariat avec un éditeur. Je travaille notamment avec Ikea, pour qui j’ai signé une première collection qui sortira en octobre.
Ce sont des papiers peints que j’ai imprimés pour faire des essais. Mais en général, je vends mes motifs. C’est quelque chose que j’aimerais beaucoup pouvoir développer en petites séries, en partenariat avec un éditeur. Je travaille notamment avec Ikea, pour qui j’ai signé une première collection qui sortira en octobre.
Le motif m’amuse, c’est comme une respiration pour moi, entre le tissage et la broderie. J’ai grandi en Normandie, près de la mer… Mes motifs s’en ressentent. Ils sont ludiques et inspirés par l’univers marin.
Ce que j’aime le plus dans mon activité, de manière générale, c’est d’expérimenter. Explorer, tout essayer, marier des techniques comme dans un laboratoire d’expérimentation.
ET VOUS ?
Que pensez-vous des réalisations d’Eva Bellanger ?
Lire aussi :
Retour sur le savoir-faire de 19 artisans français
Découvrez des milliers d’artisans près de chez vous
Découvrez d’autres portraits d’artisan
Ce que j’aime le plus dans mon activité, de manière générale, c’est d’expérimenter. Explorer, tout essayer, marier des techniques comme dans un laboratoire d’expérimentation.
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Tres beau travail tout en finesse et inventivité !