Portrait d'artisan : L'atelier Figura Sfondo ou l'artisanat au laser
Simplicité et délicatesse pour les œuvres de cet atelier parisien
Ancien graphiste ayant notamment fait ses armes de scénographe aux côtés de Jean Nouvel, l’artisan et designer italien Michele Brusasca a choisi d’installer son propre studio de création à Paris. Un studio spécialisé dans les découpes et gravures au laser, pour réaliser des scénographies et signer des objets en papier, bois ou carton. Comme s’il s’agissait de remettre plus de poésie, d’humour et de légèreté dans notre quotidien.
Gravure laser organique
Quel est votre parcours ?
Italien et graphiste de formation, je me suis installé en France en 2007, pour travailler au sein de l’agence de Jean Nouvel en tant que responsable de la scénographie. Puis j’ai eu envie d’utiliser ma sensibilité sur des projets à plus petite échelle. Car diminuer l’échelle permet d’augmenter la gamme de choses que l’on peut réaliser soi-même, de façon artisanale. Je souhaitais m’emparer de projets de création et les mener dans leur globalité, de bout en bout.
C’est dans ce but que j’ai créé et ouvert en 2010 à Paris, l’atelier Figura Sfondo : premier atelier de découpe et gravure laser créatives, à destination des professionnels de la création.
Italien et graphiste de formation, je me suis installé en France en 2007, pour travailler au sein de l’agence de Jean Nouvel en tant que responsable de la scénographie. Puis j’ai eu envie d’utiliser ma sensibilité sur des projets à plus petite échelle. Car diminuer l’échelle permet d’augmenter la gamme de choses que l’on peut réaliser soi-même, de façon artisanale. Je souhaitais m’emparer de projets de création et les mener dans leur globalité, de bout en bout.
C’est dans ce but que j’ai créé et ouvert en 2010 à Paris, l’atelier Figura Sfondo : premier atelier de découpe et gravure laser créatives, à destination des professionnels de la création.
Amleto, le crâne en carton
Quel est votre rapport à la matière et quels sont les matériaux que vous préférez ?
Il me semble que je suis devenu designer quand j’ai rencontré d’autres matériaux que le papier. Le design est d’abord une question de matière. Cela me permet de bâtir avec mes objets, un pont entre l’univers du graphisme et celui de la scénographie ou de la déco. Je manipule donc surtout des matériaux naturels et recyclables comme le carton, le papier et le bois. J’aime la légèreté et la simplicité des deux premiers alors que je vais davantage vers le bois, pour sa solidité, la texture et la chaleur qu’il dégage.
Il me semble que je suis devenu designer quand j’ai rencontré d’autres matériaux que le papier. Le design est d’abord une question de matière. Cela me permet de bâtir avec mes objets, un pont entre l’univers du graphisme et celui de la scénographie ou de la déco. Je manipule donc surtout des matériaux naturels et recyclables comme le carton, le papier et le bois. J’aime la légèreté et la simplicité des deux premiers alors que je vais davantage vers le bois, pour sa solidité, la texture et la chaleur qu’il dégage.
Quelles sont les étapes de création par lesquelles vous passez systématiquement ?
On est évidemment d’abord à la recherche d’une idée. Puis une fois qu’on en tient une, on se décide sur la technique la plus appropriée à sa réalisation. On fait ensuite des croquis que l’on termine sur ordinateur. Ce qui nous permet de dialoguer avec les machines qu’on utilise, notamment pour nos découpes au laser.
On commence et on finit donc de manière artisanale, en dessinant avec un crayon et en collant avec nos mains. Mais entre les deux, on exploite des techniques plus récentes (ordinateur, laser…). On est dans de la néomanufacture : on fait de l’artisanat en puisant dans les nouvelles technologies.
Photo : Stefano Borghi
On est évidemment d’abord à la recherche d’une idée. Puis une fois qu’on en tient une, on se décide sur la technique la plus appropriée à sa réalisation. On fait ensuite des croquis que l’on termine sur ordinateur. Ce qui nous permet de dialoguer avec les machines qu’on utilise, notamment pour nos découpes au laser.
On commence et on finit donc de manière artisanale, en dessinant avec un crayon et en collant avec nos mains. Mais entre les deux, on exploite des techniques plus récentes (ordinateur, laser…). On est dans de la néomanufacture : on fait de l’artisanat en puisant dans les nouvelles technologies.
Photo : Stefano Borghi
Lampe "Goutte"
Comment s’organise votre activité ?
Mes employés et moi créons et éditons un certain nombre de produits, que l’on expose dans notre boutique située dans le XXᵉ arrondissement de Paris. Mais nous sommes également concepteurs et fabricants de scénographies d’exposition, de vitrines ou d’événementiel.
Vos réalisations sont-elles toujours fonctionnelles ?
Je crée aussi bien des objets design qui ont une véritable fonctionnalité, que des éléments à valeur purement esthétique et ornementale.
Où glanez-vous votre inspiration ?
L’art japonais m’inspire beaucoup mais je puise également énormément dans l’univers du graphisme d’où je viens.
Mes employés et moi créons et éditons un certain nombre de produits, que l’on expose dans notre boutique située dans le XXᵉ arrondissement de Paris. Mais nous sommes également concepteurs et fabricants de scénographies d’exposition, de vitrines ou d’événementiel.
Vos réalisations sont-elles toujours fonctionnelles ?
Je crée aussi bien des objets design qui ont une véritable fonctionnalité, que des éléments à valeur purement esthétique et ornementale.
Où glanez-vous votre inspiration ?
L’art japonais m’inspire beaucoup mais je puise également énormément dans l’univers du graphisme d’où je viens.
Amleto, le crâne en carton
Comment est né Amleto ?
D’un jeu, d’une boutade… À l’époque, on concevait beaucoup de sculptures en carton, en superposant différentes couches pour créer de la tridimensionnalité. Cette création, crâne de carton ou vanité, m’a été inspirée par cette image dédramatisée de la mort que l’on peut rencontrer au Mexique. C’est un produit qui a vraiment eu beaucoup de succès et nous a aidés à nous faire connaître.
D’un jeu, d’une boutade… À l’époque, on concevait beaucoup de sculptures en carton, en superposant différentes couches pour créer de la tridimensionnalité. Cette création, crâne de carton ou vanité, m’a été inspirée par cette image dédramatisée de la mort que l’on peut rencontrer au Mexique. C’est un produit qui a vraiment eu beaucoup de succès et nous a aidés à nous faire connaître.
Lampe "Goutte"
Quid de la lampe Goutte ?
Conçue en 2013, elle est née de l’envie d’utiliser le carton que l’on avait alors en réserve à l’atelier. Cela faisait un moment que je voulais trouver un moyen de jouer avec la transparence des ondulations du carton.
Conçue en 2013, elle est née de l’envie d’utiliser le carton que l’on avait alors en réserve à l’atelier. Cela faisait un moment que je voulais trouver un moyen de jouer avec la transparence des ondulations du carton.
Lampe "Goutte"
La forme de la goutte permet à l’objet d’exister même lorsque la lampe est éteinte, à la manière d’une sculpture. On a aussi réfléchi à différents types de montages, pour créer des effets variables d’un modèle à l’autre, au niveau de l’éclairage.
Lampe A-Plat!
Qu’en est-il du luminaire A-Plat ?
Il est issu d’une collaboration avec l’artiste Anne-Lise Vernejoul, spécialisée dans le travail du papier. On souhaitait créer un luminaire épuré et simple en papier, rattaché à l’univers de notre enfance. On voulait quelque chose de ludique et délicat. C’est donc une lampe livrée à plat et en kit, que l’on monte en 10 minutes. Le papier devient outil de construction.
Il est issu d’une collaboration avec l’artiste Anne-Lise Vernejoul, spécialisée dans le travail du papier. On souhaitait créer un luminaire épuré et simple en papier, rattaché à l’univers de notre enfance. On voulait quelque chose de ludique et délicat. C’est donc une lampe livrée à plat et en kit, que l’on monte en 10 minutes. Le papier devient outil de construction.
Vous avez également créé un livre en bois pour enfant…
Effectivement. C’était l’an passé, en collaboration avec Coline Irwin, éducatrice Montessori et artiste. Elle voulait réaliser ce livre pour enfant en se référant à la méthode d’éducation Montessori. On a mené des recherches et on a abouti à ce livre de dix pages : objet d’apprentissage ludique, qui raconte la croissance d’un carré d’un centimètre carré. Cela permet à l’enfant de se familiariser avec un concept fortement lié à l’architecture.
Photo : Coline Irwin
Effectivement. C’était l’an passé, en collaboration avec Coline Irwin, éducatrice Montessori et artiste. Elle voulait réaliser ce livre pour enfant en se référant à la méthode d’éducation Montessori. On a mené des recherches et on a abouti à ce livre de dix pages : objet d’apprentissage ludique, qui raconte la croissance d’un carré d’un centimètre carré. Cela permet à l’enfant de se familiariser avec un concept fortement lié à l’architecture.
Photo : Coline Irwin
Habituellement associée à la chrétienté, l’hostie devient chez vous, et non sans ironie, un véritable support d’expression ?
On voulait profaner cet élément sacré avec bienveillance et on a découvert un outil incroyable, qui nous a permis de pousser assez loin la technologie de gravure au laser ! Sur les hosties, on a gravé, à la manière d’un bas-relief, les portraits de figures du luxe, qui sont comme autant de nouveaux dieux…
On voulait profaner cet élément sacré avec bienveillance et on a découvert un outil incroyable, qui nous a permis de pousser assez loin la technologie de gravure au laser ! Sur les hosties, on a gravé, à la manière d’un bas-relief, les portraits de figures du luxe, qui sont comme autant de nouveaux dieux…
Gravure laser organique
Ici, l’atelier s’adonne à la photographie…
Oui, cette photo appartient à une série de clichés artistiques, qui immortalisent un projet de gravure au laser sur aliments. Chaque aliment ayant sa propre traduction typographique. Ça a été un véritable travail de création, mais les commandes ont été générées après coup.
Oui, cette photo appartient à une série de clichés artistiques, qui immortalisent un projet de gravure au laser sur aliments. Chaque aliment ayant sa propre traduction typographique. Ça a été un véritable travail de création, mais les commandes ont été générées après coup.
Vous avez continué à travailler pour Jean Nouvel…
En effet, j’ai conçu ce carton d’invitation en 2011. C’était à l’occasion d’une exposition du travail de designer de Jean Nouvel, à la galerie Gagosian. On avait joué sur la découpe des lettres.
En effet, j’ai conçu ce carton d’invitation en 2011. C’était à l’occasion d’une exposition du travail de designer de Jean Nouvel, à la galerie Gagosian. On avait joué sur la découpe des lettres.
Enfin, vous êtes scénographe…
Nous sommes ici intervenus pour la scénographie d’une exposition sur l’écologie et le recyclage, à destination des enfants. L’agence d’architecture Marchi Architectes avait dessiné cette structure composée de boîtes en bois, dans lesquelles on retrouvait les pièces d’un appartement et les différents gestes du quotidien à apprendre, pour adopter une attitude écologique. C’était un travail à quatre mains.
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Je me considère avant tout comme un artisan de l’image, de l’outil numérique, du bois, etc. Car une bonne partie de mon travail continue à se faire manuellement, au niveau de la conception de l’objet. Ma démarche naît de surcroît le plus souvent dans l’idée d’habiter une matière.
Photo : Isabelle Soum