Portrait : L'influence de George Nelson au tournant du XXe siècle
Ce grand architecte et designer américain est resté comme l'un des pères fondateurs du modernisme
Originaire d’Hartford dans le Connecticut, George Nelson (1906-1986) étudie l’architecture à Yale puis à l’Académie américaine de Rome. Il appartient à une génération d’architectes qui, n’étant pas assez sollicités pour leur spécialité de départ, se sont tournés vers le mobilier et le design d’intérieur. Alors qu’il est basé à Rome, il voyage à travers l’Europe où il va rencontrer plusieurs pionniers du modernisme pour les interviewer. Après avoir intégré la rédaction de L’Architectural Forum, il devient le quasi porte-parole de grands modernistes comme Walter Gropius, Mies Van Der Rohe, Le Corbusier et Gio Ponti en Amérique du Nord, dont il défend le travail. Sans doute parce qu’il considère que pour satisfaire aux besoins de ses contemporains, le designer « doit d’abord procéder à une rupture consciente et radicale avec toutes les valeurs identifiées comme opposées à l’humain ». Puis l’un de ses articles attire tellement l’attention de D.J. Depree, que ce dernier le nomme en 1945 à la tête du secteur design de sa société d’édition de mobilier, Herman Miller. C’est le point de départ d’une longue série de collaborations fructueuses, avec certains des plus grands designers de la planète comme Ray et Charles Eames, Harry Bertoia, Isamu Noguchi, etc. S’il a, depuis 1946 et jusqu’à la fin de sa vie, conservé sa propre agence d’architecture, de design et de scénographie d’expositions, ce créateur à géométrie variable a également signé de nombreuses pièces pour Vitra, à partir de 1957. Il laisse derrière lui une belle et dense série d’objets, de meubles et de luminaires emblématiques du milieu du siècle dernier dont je vous laisse découvrir un aperçu non exhaustif.
1946 : Platform Bench
Un design efficace pour ce magnifique banc en bois à l’esthétique fonctionnaliste, dont l’assise est en lamelles de frêne naturel et le piètement en frêne noir. Il est parfait pour donner du caractère à un couloir…
Ci-dessus : Banc Nelson Platform Bench, par George Nelson, chez Vitra ;
Portemanteau Hang it all, par Charles Eames, chez Vitra ; chaises noires : Eames Molded Plywood Dining Chairs, par Charles Eames chez Herman Miller ; tabourets Bertoia Barstool, par Harry Bertoia, chez Knoll
Un design efficace pour ce magnifique banc en bois à l’esthétique fonctionnaliste, dont l’assise est en lamelles de frêne naturel et le piètement en frêne noir. Il est parfait pour donner du caractère à un couloir…
Ci-dessus : Banc Nelson Platform Bench, par George Nelson, chez Vitra ;
Portemanteau Hang it all, par Charles Eames, chez Vitra ; chaises noires : Eames Molded Plywood Dining Chairs, par Charles Eames chez Herman Miller ; tabourets Bertoia Barstool, par Harry Bertoia, chez Knoll
… une entrée, où un banc est toujours très pratique, surtout pour enfiler ou ôter ses chaussures.
… ou un salon, dans lequel il aura à la fois valeur d’assise et de table basse d’appoint, à l’occasion.
1955 : la Coconut chair
Inspirée par la forme d’une coque - ou plutôt d’un huitième de coque - de noix de coco, la Coconut chair est une belle illustration de ce que peut être le design organique. À l’inverse du fruit, la coque est blanche à l’extérieur et foncée à l’intérieur. Pour le revêtement de l’assise, il peut être en cuir ou tissu et se décline dans une multitude de coloris.
Fauteuil Coconut Lounge Chair d’Herman Miller, par George Nelson, chez Vitra
Inspirée par la forme d’une coque - ou plutôt d’un huitième de coque - de noix de coco, la Coconut chair est une belle illustration de ce que peut être le design organique. À l’inverse du fruit, la coque est blanche à l’extérieur et foncée à l’intérieur. Pour le revêtement de l’assise, il peut être en cuir ou tissu et se décline dans une multitude de coloris.
Fauteuil Coconut Lounge Chair d’Herman Miller, par George Nelson, chez Vitra
Avec son design qui invite à la détente, la Coconut chair est une chaise de lecture idéale, qui fonctionne également très bien dans une chambre.
Table basse Eileen Gray side table, par Eileen Gray chez ClassiCon
Table basse Eileen Gray side table, par Eileen Gray chez ClassiCon
1956 : Marshmallow Sofa
Ce canapé se compose de dix-huit coussins en forme de pastilles rondes, pour le dossier et l’assise. Lesquels reposent sur un cadre composé de tubes en acier laqué noir. Un design ludique qui peut pimenter tout style de déco, et ressort en force dans une ambiance contemporaine et épurée.
Canapé Marshmallow Sofa d’Herman Miller, par George Nelson, chez Vitra ; chaises et table Tulip, par Eames chez Vitra
Ce canapé se compose de dix-huit coussins en forme de pastilles rondes, pour le dossier et l’assise. Lesquels reposent sur un cadre composé de tubes en acier laqué noir. Un design ludique qui peut pimenter tout style de déco, et ressort en force dans une ambiance contemporaine et épurée.
Canapé Marshmallow Sofa d’Herman Miller, par George Nelson, chez Vitra ; chaises et table Tulip, par Eames chez Vitra
Habillé d’un revêtement vinyle ou cuir, le Marshmallow Sofa se décline en une multitude de coloris. Il peut être multicolore, blanc, noir, marron, rouge, bleu etc. Bref, il en existe pour tous les goûts !
1958 : Swag Leg Desk ou Home Desk
Pensé à l’origine comme un secrétaire pour dame, élégant et raffiné, ce bureau est toujours autant apprécié. Et s’utilise à la manière d’un petit espace de travail d’appoint, facile à intégrer dans n’importe quelle pièce de l’habitat.
Fauteuil de bureau Swag Leg Desk d’Herman Miller, par George Nelson, chez Vitra
Pensé à l’origine comme un secrétaire pour dame, élégant et raffiné, ce bureau est toujours autant apprécié. Et s’utilise à la manière d’un petit espace de travail d’appoint, facile à intégrer dans n’importe quelle pièce de l’habitat.
Fauteuil de bureau Swag Leg Desk d’Herman Miller, par George Nelson, chez Vitra
Le designer a imaginé le Swag Leg Chair, un fauteuil en métal chromé et plastique, parfaitement assorti à son bureau.
1964 : Action Office 01
Voilà un bureau innovant et révolutionnaire, réalisé en partenariat avec le pôle recherche d’Herman Miller. Il s’agit d’un bureau modulable et extrêmement fonctionnel que l’on peut ouvrir ou fermer au besoin. Ce type de bureau permet notamment de tout laisser sur sa table de travail, en l’état mais à l’abri des regards, pour ne pas avoir à tout ressortir le lendemain matin.
Bureau Action Office 01d’Herman Miller, par George Nelson
Voilà un bureau innovant et révolutionnaire, réalisé en partenariat avec le pôle recherche d’Herman Miller. Il s’agit d’un bureau modulable et extrêmement fonctionnel que l’on peut ouvrir ou fermer au besoin. Ce type de bureau permet notamment de tout laisser sur sa table de travail, en l’état mais à l’abri des regards, pour ne pas avoir à tout ressortir le lendemain matin.
Bureau Action Office 01d’Herman Miller, par George Nelson
1964 : le Sling Sofa
Édité jusqu’en 2000 par la maison Herman Miller, le Sling Sofa est une petite pépite du design moderniste, imaginée pour des espaces semi-publics comme les salles d’attente, halls d’entrée, etc. Tous les éléments qui le composent sont immédiatement visibles. Son assise est adoucie par des coussins en cuir, noirs ou marrons, disposés sur un cadre en acier chromé.
Canapé Sling Sofa d’Herman Miller, par George Nelson
Voir le reste de ce loft
Édité jusqu’en 2000 par la maison Herman Miller, le Sling Sofa est une petite pépite du design moderniste, imaginée pour des espaces semi-publics comme les salles d’attente, halls d’entrée, etc. Tous les éléments qui le composent sont immédiatement visibles. Son assise est adoucie par des coussins en cuir, noirs ou marrons, disposés sur un cadre en acier chromé.
Canapé Sling Sofa d’Herman Miller, par George Nelson
Voir le reste de ce loft
George Nelson a encore fait des émules dans le domaine du luminaire, en créant des modèles devenus cultes, caractérisés par une grande légèreté.
Suspension Bubble Lamps d’Herman Miller, par George Nelson chez Modernica
Suspension Bubble Lamps d’Herman Miller, par George Nelson chez Modernica
1947 : Bubble Lamp
Entrée dans la collection permanente du Musée d’Art Moderne de New York, sa série de Bubble Lamps est un succès sans âge qui a traversé le temps et les modes sans en souffrir. Ce qui est certainement dû à la légèreté, la rondeur et la douceur de ces luminaires qui font penser à des boules japonaises mais n’en sont pas vraiment. Et pour cause puisqu’ils sont recouverts d’un matériau plastique et non de papier.
Suspension Bubble Lamp ‘saucer’ d’Herman Miller, par George Nelson chez Modernica
Entrée dans la collection permanente du Musée d’Art Moderne de New York, sa série de Bubble Lamps est un succès sans âge qui a traversé le temps et les modes sans en souffrir. Ce qui est certainement dû à la légèreté, la rondeur et la douceur de ces luminaires qui font penser à des boules japonaises mais n’en sont pas vraiment. Et pour cause puisqu’ils sont recouverts d’un matériau plastique et non de papier.
Suspension Bubble Lamp ‘saucer’ d’Herman Miller, par George Nelson chez Modernica
On pourra opter pour un seul modèle issu de la série, à suspendre par exemple au-dessus d’une table à manger.
Ou pour un alignement de suspensions qui pourront être parfaitement identiques, comme ces deux Cigar Lamps.
Suspension Cigar lamp d’Herman Miller, par George Nelson chez Modernica
Suspension Cigar lamp d’Herman Miller, par George Nelson chez Modernica
Ou de différentes formes (Ball Lamp, Saucer Lamp, Cigar Lamp…), si l’on cherche à créer une composition artistique, susceptible de mettre en valeur de beaux volumes.
Chaises Panton, par Verner Panton, chez Vitra ; suspension bleue FL/Y, par Ferrucio Laviani chez Kartell
Chaises Panton, par Verner Panton, chez Vitra ; suspension bleue FL/Y, par Ferrucio Laviani chez Kartell
Mais George Nelson est encore un célèbre designer d’horloges au design percutant et caractéristique…
Horloge Sunburst Clock, par George Nelson, chez Vitra
Horloge Sunburst Clock, par George Nelson, chez Vitra
DWR Living
1948 - 1960 : les Wall Clock
La plus iconique d’entre elle est sans doute la ludique Ball Clock éditée par Vitra, qui dynamise l’espace mural qu’elle habite avec ses boules colorées.
Horloge Ball Clock, par George Nelson, chez Vitra
La plus iconique d’entre elle est sans doute la ludique Ball Clock éditée par Vitra, qui dynamise l’espace mural qu’elle habite avec ses boules colorées.
Horloge Ball Clock, par George Nelson, chez Vitra
Des boules qui font d’ailleurs penser à celles du portemanteau Hang it all d’un autre grand du design moderniste, Charles Eames.
La Turbine Clock en jette aussi, avec son look paradoxalement aussi sévère que solaire.
Horloge Turbine Clock, par George Nelson, chez Vitra
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Horloge Turbine Clock, par George Nelson, chez Vitra
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