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Que faire au potager en octobre ?

L’automne est bien là cette fois ! Mais pas question de chômer au potager pour autant

Patricia Grolier 10 octobre 2017

Contributrice Houzz, journaliste et auteur, le jardin est ma passion.

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Depuis peu, les nuits sont devenues froides et le thermomètre flirte avec 0°. Avec l’amplitude des températures, les plantes s’enflamment, car la sève commence à redescendre vers les racines, mais la terre est encore chaude. Au potager, il est temps de retourner la terre des plates-bandes ayant reçu de l’engrais vert rapide fin août et en septembre, sans attendre la floraison et encore moins les graines. Et tout comme au mois de septembre, c’est le moment de s’adonner aux gros travaux comme aux petits bricolages. Jardiniers, à vos allées !

Patricia Grolier.

1. Les plantes incontournables du mois

La rhubarbe

C’est le moment de s’occuper de votre rhubarbe. Coupez toutes les tiges au ras du sol et ne conservez que ces dernières : les feuilles, toxiques, sont à mettre au compost. Surtout n’en donnez pas à des animaux !
Ensuite, il faudra mettre de la paille sur la souche rabattue et, si possible, une cloche transparente pour protéger ses racines des pluies froides.

La rhubarbe se cuisine de multiples façons. Un chutney relèvera à merveille des viandes blanches comme le porc ou le poulet. Sans oublier les tartes, la confiture et les crumbles, en mélange avec des pommes.

City & Estate Gardener

Les courges

Halloween approche à grands pas et l’on récolte citrouilles, potirons, potimarrons et autres courges à peu près partout. Il y a tellement de variétés qu’il est impossible de les nommer toutes.
Citons la courge butternut et la musquée de Provence, avec ses cotes très marquées et sa belle couleur verte virant à l’orange. Non seulement elles sont très esthétiques, mais également très bonnes et douces, sans être filandreuses. Elles ont aussi l’avantage de se conserver très longtemps. La soupe est excellente, les flans sont délicats et savoureux. Un régal d’automne !

Astuce : Conservez au sec des pépins dans de petits sacs en papier, avec les noms, pour une culture l’année prochaine. Et échangez-les pour varier les plaisirs !

Patricia Grolier.

Les tomates

Sur cette photo, on découvre les extrêmes : la plus grosse tomate cultivée, vraiment énorme, et la plus petite, de la grosseur d’un grain de cassis. Elles représentent les records mondiaux. Entre les deux, il existe environ 3500 tailles différentes !

Octobre est le bon moment pour récolter les graines avec les dernières tomates de la saison. Voici comment : creusez l’intérieur du fruit et mettez dans une assiette les pépins et la pulpe attenante. Posez-les ensuite sur un papier absorbant dans un endroit tempéré, comme un rebord de fenêtre de cuisine. Une fois les graines sèches, rangez-les dans une enveloppe, en y notant le nom de la variété, et attendez jusqu’au mois de mars pour les remettre en culture.

Attention : les tomates F1 (c’est-à-dire la première génération de tomates hybrides) ne donneront pas grand-chose, car elles ne sont pas faites pour être cultivées plus d’une fois !

Patricia Grolier.

Le saviez-vous ? Il existe des tomates parfaitement noires, sélectionnées et hybridées par des amateurs passionnés qui cultivent jusqu’à 2000 variétés de tomates dans leur jardin (ce qui requiert environ 3500 m²), dans du fumier de cheval pur, sur environ 40 centimètres d’épaisseur et plus si possible.
Elles sont choisies pour leur saveur, la finesse de leur peau, leur faible quantité de pépins et leur manque d’acidité. Il faut presque dix ans pour obtenir une nouvelle variété qui donne les mêmes fruits année après année. On peut alors la faire homologuer.
Si cela vous tente, il existe des associations de tomatophilie, où les membres peuvent acheter des graines de plus 3500 variétés dans le catalogue !

Barbara Pintozzi

L’Allium sativum

On continue la plantation de l’ail blanc comme en septembre, là où la terre est encore chaude. Ailleurs, il faudra attendre fin avril-mai désormais, sinon il est assuré de pourrir car il ne pourra pas démarrer. En automne, on enterre de 10 centimètres les caïeux d’ail dans une terre très bien drainée et légère. Évitez le compost, qui retient l’humidité.

Pensez à essayer l’ail éléphant, qui donne des gousses énormes. Ces caïeux sont de la taille d’une gousse d’ail blanc, mais il est plus doux que l’ail normal.

Patricia Grolier.

2. Un potager fruitier exotique
Si vous voulez créer un jardin alimentaire avec des jolies fleurs, des fruits excellents et une ambiance exotique, octobre est le mois idéal pour le planter. Il existe de nombreuses espèces de fruits, méconnus des jardiniers et pourtant ô combien productifs et décoratifs. De plus, octobre est le bon moment pour planter des arbres et arbustes persistants. Pour les caduques, ils peuvent s’épanouir en pot. Les plus frileux s’accommoderont très bien d’une mise en terre ce mois-ci.

La passiflore à fruits

La Passiflora incarnata donne des fruits succulents, juteux, sucrés et charnus, connus sous le nom de fruits de la passion. Il ne faut pas la confondre avec la passiflore décorative, qu’on trouve dans toutes les jardineries.

La Passiflora incarnata est assez rustique, du moins sur le littoral atlantique. Dans l’intérieur des terres, il faut la planter dans une terre humifère avec des gravillons, pour un bon drainage qui garantira aux racines un hiver au sec. S’il fait froid, les parties aériennes disparaîtront, mais de nouvelles pousses repartiront du pied au printemps. Les fleurs sont absolument magnifiques. Leur liane très vigoureuse se plaira au soleil, avec un grillage comme support. Les fruits apparaissent en été et se cueillent en octobre, avant les premiers frimas.

Il faut la planter ce mois-ci, lorsque la terre est encore chaude, et redoubler de précaution le premier hiver pour la protéger du froid. Une cloche avec de la paille peut être un excellent système de protection.

Patricia Grolier.

Le cédrat

De la même famille que les citrons et les oranges, le cédrat est utilisé principalement en parfumerie ou confit pour la pâtisserie. Sa forme caractéristique peut évoquer les doigts d’une main dans les positions codifiées du rite bouddhiste (les mudrâs), d’où son surnom de « main de bouddha ».

Il faut le cultiver en serre froide de fin octobre à mi-mai, avec une température minimale de 5°, pour provoquer la floraison au printemps. Il pourra prendre place ensuite tout l’été au jardin, au soleil non brûlant.

Patricia Grolier.

L’asiminier, ou paw paw

Originaire d’Amérique du Nord, cet arbre fruitier résiste à des températures de - 25°. On l’imagine parmi les érables et leurs belles couleurs durant l’été indien… Les peuples autochtones d’Amérique du Nord le connaissaient très bien et l’appelaient « paw paw ». Une fête lui est même dédiée !

L’asiminier a beaucoup de qualités, mais il est encore méconnu en Europe. C’est un très bel arbre de 4 à 5 mètres de haut qui prend des couleurs magnifiques en automne. Son gros fruit, à récolter en été, est succulent : la chair en est moelleuse, fondante, juteuse et douce. Vous ne regretterez pas de le planter dans votre jardin !

Patricia Grolier.

Le bananier

Si on ne récolte pas de banane mangeable en France, l’arbre reste très décoratif. On peut utiliser les feuilles, comme la vigne, pour préparer des bouchées ou de plus grosses portions familiales. De nombreux pays cuisinent ainsi, sous la cendre chaude, des plats typiques avec du poisson et du riz. Il faut alors choisir une variété avec des feuilles ni trop dures ni trop fines. Cela remplace très avantageusement le papier cuisson.

Le bananier résiste bien au froid en pleine terre, si on choisit des variétés rustiques. Évitez celles au magnifique feuillage acajou, car celui-ci meurt autour de + 5°. Vous pouvez le planter tant que la terre est encore chaude, avec beaucoup de graviers pour un bon drainage, afin d’éviter le gel sur les racines. Durant deux ou trois ans, couvrez-le avec un voile d’hivernage. Les feuilles disparaîtront, mais de nouvelles réapparaîtront au printemps. C’est un arbre qui aime les situations chaudes, mais sans soleil brûlant l’après-midi. À noter qu’il lui faut beaucoup d’eau durant l’été, en raison du faible nombre de racines. Il est également très gourmand et des apports réguliers de compost seront les bienvenus.

Botanique éditions

3. Les travaux à prévoir
Tous les outils tranchants sont à affûter en ce moment. Ils vont servir cet hiver pour les tailles et mises en forme des arbres fruitiers. Il est indispensable d’avoir des outils très tranchants pour éviter l’effet d’écrasement. Les autres outils seront prêts pour le printemps. Il est important de les conserver dans un endroit sec, afin d’éviter la rouille.

Et s’il ne gèle pas, les travaux comme les allées en dur, la construction d’abris à outils et tous les petits bricolages sont aussi au programme. Pensez-y avant l’arrivée des grands froids !

ET VOUS ?
Qu’avez-vous prévu de faire dans votre jardin au mois d’octobre ?

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