Architecture durable
Saviez-vous qu'il existe quatre manières de verdir un toit ?
Choisir un toit vert est un pas en faveur de la planète. Découvrez les différents principes de végétalisation possibles
Depuis 2004, la végétalisation des toitures est l’un des critères qui entrent en jeu dans la démarche de construction HQE (haute qualité environnementale). Si vous aussi souhaitez vous investir pour la planète et faire appel à la végétalisation de votre toiture, sachez qu’il existe aujourd’hui quatre mises en œuvre possibles. Elles sont ici détaillées par Marc Lacaille, délégué général de l’Adivet, l’Association des toitures et façades végétales, créée en 2002.
Le système intensif en bref :
- Épaisseur du substrat (terre végétale) : > 30 cm
- Poids : > 600 kg/m²
- Type de toiture : dalle béton, pente 5° maximum
- Végétation : la même variété que dans un jardin : gazon, fleurs, arbustes, arbres
- Entretien : 15 à 20 tontes/an pour le gazon et tous les travaux du jardin
- Irrigation : indispensable
- Prix : > 200 euros/m² étanchéité comprise
- Document de référence : Norme NF DTU 43.1 et annexe B
2. Les toitures végétalisées extensives
À rebours du concept traditionnel de toitures-terrasses jardin, un concept de végétalisation des toitures léger est apparu en Allemagne après la guerre, économique et à faible entretien. Vous l’aurez compris, ce sont elles qui aujourd’hui sont le plus souvent installées. Le principe de jardin sur le toit est abandonné au profit de la notion de tapis végétal non accessible. Les végétaux ne s’enracinent pas dans de la terre mais dans une couche de substrat, constituée majoritairement de matières minérales, donc légère.
Ce toit vert, sur lequel on ne pourra pas installer son transat, permet néanmoins à davantage de bâtiments de pouvoir verdir. Ces végétalisations peuvent en effet être réalisées sur support béton sur des pentes allant jusqu’à 5°, ou sur acier et bois, y compris en fortes pentes, et même se substituer au gravier d’étanchéité d’une terrasse existante. La couche de substrat est végétalisée avec des couvre-sols dont les besoins en eau sont très limités. Il existe trois méthodes d’implantation qui ont une influence sur le prix et le rendu : semis, plantation en micromottes ou godets (pour d’autres vivaces que les sedums : ail, œillet, iris…) ou systèmes précultivés (tapis, bac).
L’arrosage naturel est suffisant dans la plupart des régions. L’entretien est donc limité : un ou deux passages annuels sans travaux complexes sont préconisés pour démousser, ôter les mauvaises herbes, voire fertiliser.
À rebours du concept traditionnel de toitures-terrasses jardin, un concept de végétalisation des toitures léger est apparu en Allemagne après la guerre, économique et à faible entretien. Vous l’aurez compris, ce sont elles qui aujourd’hui sont le plus souvent installées. Le principe de jardin sur le toit est abandonné au profit de la notion de tapis végétal non accessible. Les végétaux ne s’enracinent pas dans de la terre mais dans une couche de substrat, constituée majoritairement de matières minérales, donc légère.
Ce toit vert, sur lequel on ne pourra pas installer son transat, permet néanmoins à davantage de bâtiments de pouvoir verdir. Ces végétalisations peuvent en effet être réalisées sur support béton sur des pentes allant jusqu’à 5°, ou sur acier et bois, y compris en fortes pentes, et même se substituer au gravier d’étanchéité d’une terrasse existante. La couche de substrat est végétalisée avec des couvre-sols dont les besoins en eau sont très limités. Il existe trois méthodes d’implantation qui ont une influence sur le prix et le rendu : semis, plantation en micromottes ou godets (pour d’autres vivaces que les sedums : ail, œillet, iris…) ou systèmes précultivés (tapis, bac).
L’arrosage naturel est suffisant dans la plupart des régions. L’entretien est donc limité : un ou deux passages annuels sans travaux complexes sont préconisés pour démousser, ôter les mauvaises herbes, voire fertiliser.
Le système extensif en bref :
- Épaisseur du substrat : 4 à 15 cm
- Poids : 60 à 180 kg/m²
- Type de toiture : dalle béton, charpente bois ou acier
- Végétation : sedums et autres petites vivaces, plantes à bulbes et rhizomes…
- Entretien : 2 passages par an
- Pas d’irrigation (sauf dans les régions méridionales)
- Prix : > 50-100 euros TTC/m², étanchéité comprise
- Document de référence : Règles professionnelles pour la conception et la réalisation des terrasses et toitures végétalisées, Adivet, CFSE, UNEP, SNPPA, édition 2007
3. Les toitures végétalisées semi-intensives
Elles sont l’intermédiaire entre toiture jardin et tapis végétal, entre toiture intensive et extensive. Elles font également partie des toitures non accessibles, c’est-à-dire qu’elles supporteront le passage d’un homme pour leur entretien mais ne sont pas dimensionnées pour un usage de loisir.
La culture s’opère sur une couche de substrat et non sur de la terre végétale, mais cette couche plus épaisse permet de cultiver des végétaux plus variés et moins ras que les sedums : plantes herbacées, ligneux, bulbeuses et certaines plantes arbustives. Moyennant une étude stricte de la toiture du bâtiment — en béton, bois ou acier — et de son support de charge, l’épaisseur du substrat et la hauteur et variété des végétaux seront choisies en conséquence.
L’entretien est plus limité que pour la solution traditionnelle, mais plus important que pour la toiture extensive et l’arrosage est la plupart du temps obligatoire.
Elles sont l’intermédiaire entre toiture jardin et tapis végétal, entre toiture intensive et extensive. Elles font également partie des toitures non accessibles, c’est-à-dire qu’elles supporteront le passage d’un homme pour leur entretien mais ne sont pas dimensionnées pour un usage de loisir.
La culture s’opère sur une couche de substrat et non sur de la terre végétale, mais cette couche plus épaisse permet de cultiver des végétaux plus variés et moins ras que les sedums : plantes herbacées, ligneux, bulbeuses et certaines plantes arbustives. Moyennant une étude stricte de la toiture du bâtiment — en béton, bois ou acier — et de son support de charge, l’épaisseur du substrat et la hauteur et variété des végétaux seront choisies en conséquence.
L’entretien est plus limité que pour la solution traditionnelle, mais plus important que pour la toiture extensive et l’arrosage est la plupart du temps obligatoire.
Le système semi-intensif en bref :
- Épaisseur : > 12 à 30 cm
- Poids : > 150 à 350 kg/m²
- Type de toiture : dalle béton, charpente bois ou acier moyennant renforts au besoin
- Végétation : gazon, bulbeuses, ligneux, plantes arbustives
- Entretien : régulier
- Irrigation : indispensable dans la plupart des régions ; peut être évitée dans les régions les plus pluvieuses avec un substrat adapté
- Prix : > 100-200 euros TTC/m², étanchéité comprise
- Document de référence : Règles professionnelles pour la conception et la réalisation des terrasses et toitures végétalisées, Adivet, CFSE, UNEP, SNPPA, édition 2007
Zoom sur la mise en œuvre des toitures végétalisées extensives et semi-intensives
La mise en œuvre d’une toiture végétalisée légère requiert de poser sur le toit une sorte de sandwich bien défini : en premier lieu un revêtement d’étanchéité résistant à la pénétration racinaire, puis une couche drainante, une couche filtrante et enfin, un substrat léger (comme celui que l’on peut voir sur cette photo) sur lequel viendront se fixer les végétaux. Il est parfois nécessaire d’aménager une zone stérile en périphérie de la partie végétalisée. Celle-ci entretient l’étanchéité du toit quand la végétation est luxuriante et permet de faire l’entretien.
La mise en œuvre d’une toiture végétalisée légère requiert de poser sur le toit une sorte de sandwich bien défini : en premier lieu un revêtement d’étanchéité résistant à la pénétration racinaire, puis une couche drainante, une couche filtrante et enfin, un substrat léger (comme celui que l’on peut voir sur cette photo) sur lequel viendront se fixer les végétaux. Il est parfois nécessaire d’aménager une zone stérile en périphérie de la partie végétalisée. Celle-ci entretient l’étanchéité du toit quand la végétation est luxuriante et permet de faire l’entretien.
Le substrat, qui alimente les végétaux et retient l’eau, est la pièce maîtresse de la réussite d’une toiture végétalisée pérenne. À rebours de la terre végétale, c’est un complexe de culture allégé, composé de matières organiques et minérales (pierre volcanique, fibres végétales…). La structure porteuse du bâtiment imposera au maître d’ouvrage une certaine épaisseur de substrat et donc un certain type de végétation. Le choix du type de substrat se fait en fonction des régions : il devra être capable d’une forte rétention de l’eau dans les régions sèches et d’être davantage drainant dans les régions pluvieuses par exemple.
Pour faire le bon choix en matière de substrat et donc de végétalisation, il est essentiel de faire appel à un professionnel qualifié, étancheur en priorité. Si le choix des plantes ou leur organisation dans l’espace requiert de faire en outre appel à un paysagiste, mieux vaut garder l’étancheur comme seul interlocuteur. En cas de problèmes d’infiltrations, celui-ci est couvert par la garantie décennale. La végétalisation d’un toit est un geste technique qui demande une maîtrise parfaite. Optez pour des professionnels qualifiés : étancheurs disposant de la qualification Qualibat 3292 - qualification végétalisation et entreprises de paysage labellisées Qualipaysage - végétalisation.
Pour faire le bon choix en matière de substrat et donc de végétalisation, il est essentiel de faire appel à un professionnel qualifié, étancheur en priorité. Si le choix des plantes ou leur organisation dans l’espace requiert de faire en outre appel à un paysagiste, mieux vaut garder l’étancheur comme seul interlocuteur. En cas de problèmes d’infiltrations, celui-ci est couvert par la garantie décennale. La végétalisation d’un toit est un geste technique qui demande une maîtrise parfaite. Optez pour des professionnels qualifiés : étancheurs disposant de la qualification Qualibat 3292 - qualification végétalisation et entreprises de paysage labellisées Qualipaysage - végétalisation.
4. Les toitures potagers
Dernière tendance en date, les toitures potagers. À Paris, le collectif les Parisculteurs, sont aux manettes depuis 2016 pour promouvoir ce type d’installations comme la Pépinière des Lucioles, 200 m² de toit-terrasse rue Charrière transformés en potager.
À ceux qui seraient tentés par l’aventure, il est néanmoins important de rappeler qu’il faut commencer par faire analyser le bâtiment par un ingénieur structure avant de se livrer à une telle transformation, qui ajoute un surpoids important. En effet, à la différence des autres types de végétalisation, qui ont tendance à intervenir en priorité sur des bâtiments neufs, les potagers colonisent souvent des immeubles anciens qui n’ont pas été prévus pour…
Dernière tendance en date, les toitures potagers. À Paris, le collectif les Parisculteurs, sont aux manettes depuis 2016 pour promouvoir ce type d’installations comme la Pépinière des Lucioles, 200 m² de toit-terrasse rue Charrière transformés en potager.
À ceux qui seraient tentés par l’aventure, il est néanmoins important de rappeler qu’il faut commencer par faire analyser le bâtiment par un ingénieur structure avant de se livrer à une telle transformation, qui ajoute un surpoids important. En effet, à la différence des autres types de végétalisation, qui ont tendance à intervenir en priorité sur des bâtiments neufs, les potagers colonisent souvent des immeubles anciens qui n’ont pas été prévus pour…
La toiture potager en bref :
- Épaisseur du substrat : Il ne s’agit pas forcément de terre végétale et il est possible de faire pousser des légumes sur 15 cm de substrat.
- Poids : en fonction de l’épaisseur de substrat
- Type de toiture : dalle béton conseillée, pente de 5° maximum
- Végétation : culture maraîchère
- Entretien : comme un jardin potager classique
- Irrigation : indispensable
- Prix : NC
Cet « aménagement paysager comestible » a été réalisé sur un toit de San Francisco par Farmscape, une grande entreprise d’agriculture urbaine en Californie, qui affirme : « Notre passion est de cultiver une ville urbaine dynamique, saine et productive. Nous cherchons à inspirer les autres à cultiver leur propre nourriture et à minimiser leur empreinte carbone. »
Passées les contraintes d’installation, les toitures potagers s’avèrent une aventure plus que positive : « On dit que la musique adoucit les mœurs. Jardiner ensemble aussi, car on a constaté que grâce à ce type de pratiques, la vie collective en habitat dense est plus paisible. La végétalisation des toits n’a que des avantages : elle met du vert dans la ville, lutte contre bien des problèmes urbains et climatiques et permet même de manger local et de créer du lien social », conclut Marc Lacaille, de l’Adivet.
Bibliographie pour aller plus loin :
ET VOUS ?
Avez-vous végétalisé votre toit ? Partagez votre expérience dans la partie commentaires ci-dessous !
Découvrez des habitations durables
Découvrez d’autres guides pour préparer vos travaux
Retrouvez d’autres conseils pour rénover l’extérieur de votre maison
Découvrez d’autres astuces pour aménager votre toit
Passées les contraintes d’installation, les toitures potagers s’avèrent une aventure plus que positive : « On dit que la musique adoucit les mœurs. Jardiner ensemble aussi, car on a constaté que grâce à ce type de pratiques, la vie collective en habitat dense est plus paisible. La végétalisation des toits n’a que des avantages : elle met du vert dans la ville, lutte contre bien des problèmes urbains et climatiques et permet même de manger local et de créer du lien social », conclut Marc Lacaille, de l’Adivet.
Bibliographie pour aller plus loin :
- Site de l’Adivet (rubriques Actualités et Ressources)
- Guide des toitures végétalisées et cultivées de la Mairie de Paris (2017)
- Les toitures végétalisées : conception, réalisation, entretien, Emmanuel Houssin, Claude Guinaudeau et Jean-Claude Burdloff, éditions CSTB, collection Guide Pratique développement durable, 2012
ET VOUS ?
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Découvrez d’autres astuces pour aménager votre toit
Les toitures végétalisées dites intensives ont été théorisées puis mises en œuvre dès les années 20 en France par Le Corbusier, partisan des « terrasses à vivre ». Elles consistent à transposer un jardin traditionnel sur une toiture. Elles réunissent toute la diversité d’un jardin : terre végétale, gazon, fleurs, végétaux de grande taille et même arbres.
Compte tenu de la charge très lourde de ces éléments, surtout lorsque la terre est mouillée, la structure porteuse d’origine doit être dimensionnée pour résister à un poids très important. Ce type de toiture végétale ne peut donc être réalisé que sur une structure en béton dont la pente est inférieure à 5 %.
Comme dans un jardin classique, l’entretien est important. Il est même dit « intensif », car à l’entretien basique d’un jardin s’ajoute la contrainte de monter les matériaux d’entretien et d’évacuer les déchets.