Suivez le Guide : Deux peintures comme fil rouge
Virginie a réussi son pari d'aménager en cocon déco et douillet un grand trois-pièces sans âme à La Défense
Agnès Carpentier
29 mars 2017
Contributrice HOUZZ. Journaliste.
Après sa séparation puis le départ du nid de ses enfants, Virginie avait une envie impérieuse de se retrouver dans un nouveau cocon, douillet et bienveillant. À la Défense, où elle avait ses attaches, elle a déniché un grand trois-pièces de 77 m² en étage élevé avec une vue magnifique sur Paris, Boulogne et Saint-Cloud. Le défi que représentait l’aménagement d’un appartement aux volumes froids et rectilignes, typiques des années 80, a également pesé dans la balance. « Ce challenge m’a surmotivée », affirme-t-elle. En la matière, Virginie n’en est pas à son coup d’essai car cette créative, passionnée de chine, a déjà plusieurs rénovations à son actif. « J’aurais pu devenir décoratrice, mais je me suis orientée vers l’univers de la création de parfums », nous souffle-t-elle. En seulement un mois et demi, elle a donc sélectionné habilement les objets, les matières et les couleurs et organisé la disposition de l’ensemble. Aujourd’hui, elle nous fait visiter son chez-elle, éclectique, lumineux et plein d’énergie. À son image.
Coup d’œil
Qui vit ici : Virginie
Emplacement : Dans un immeuble de La Défense, en étage élevé
Livraison du projet : 2015
Durée des travaux : un mois et demi
Superficie : 77 m²
Budget : 35 000 euros
Anecdote : « Mon ex-mari, architecte, s’est beaucoup impliqué. Il a créé les plans de la cuisine, supervisé les travaux et s’est débrouillé pour me dégoter la Rolls des artisans. Nous avions la passion de la décoration et de la chine en commun. À notre séparation, nous nous sommes partagé les objets sans heurts. J’ai gardé ce qui était plus féminin. Nous avons même fait des échanges après coup », confie Virginie.
Photos : Jérôme Cotton © 2017 Houzz
Coup d’œil
Qui vit ici : Virginie
Emplacement : Dans un immeuble de La Défense, en étage élevé
Livraison du projet : 2015
Durée des travaux : un mois et demi
Superficie : 77 m²
Budget : 35 000 euros
Anecdote : « Mon ex-mari, architecte, s’est beaucoup impliqué. Il a créé les plans de la cuisine, supervisé les travaux et s’est débrouillé pour me dégoter la Rolls des artisans. Nous avions la passion de la décoration et de la chine en commun. À notre séparation, nous nous sommes partagé les objets sans heurts. J’ai gardé ce qui était plus féminin. Nous avons même fait des échanges après coup », confie Virginie.
Photos : Jérôme Cotton © 2017 Houzz
« C’était mon premier chez moi. Je voulais vraiment qu’il me ressemble et que je m’y sente bien », explique Virginie.
Comme par hasard, ce sont deux femmes qui ont donné le tempo. Ou, plus exactement, deux portraits de femmes, qui ont suivi ses pérégrinations depuis trente ans et s’affichent désormais en bonne place sur les murs de son trois-pièces. Le portrait au regard envoûtant sous lequel elle pose dans son salon est une découverte faite à la brocante de Chatou : « Je n’ai pas pu le quitter des yeux : il fallait que je l’achète ! Et quand je l’ai trimballé dans la brocante, il attirait tous les regards. »
Comme par hasard, ce sont deux femmes qui ont donné le tempo. Ou, plus exactement, deux portraits de femmes, qui ont suivi ses pérégrinations depuis trente ans et s’affichent désormais en bonne place sur les murs de son trois-pièces. Le portrait au regard envoûtant sous lequel elle pose dans son salon est une découverte faite à la brocante de Chatou : « Je n’ai pas pu le quitter des yeux : il fallait que je l’achète ! Et quand je l’ai trimballé dans la brocante, il attirait tous les regards. »
Accrochée dans l’entrée, cette autre femme enturbannée est la seconde égérie de Virginie. Elle a acquis cette affiche au message énigmatique chez Artcurial il y a des années. « Il fallait que mon appartement offre un cadre à ces femmes et non le contraire. Ce sont les couleurs des tableaux qui ont donné le ton : une base de blanc, du gris, du noir, et des couleurs vives, bleu-vert et corail. »
Au départ, Virginie souhaitait un appartement tout blanc, avec beaucoup de transparence, à l’image de la nouvelle page de sa vie qu’elle s’apprêtait à écrire. Puis les couleurs s’y sont imposées car elle les adore. En particulier ce bleu sarcelle, signé Sarah Lavoine, venu parer son entrée et un mur de son salon. « Ce mur de couleur a également permis de restructurer les proportions du salon en longueur », ajoute-t-elle.
En ce qui concerne l’ameublement, Virginie a fait un habile ratio entre le mobilier qu’elle possédait déjà et le neuf. En femme très organisée, elle s’est livrée à un examen strict de ses avoirs : « Mon précédent logement était beaucoup plus grand et, même après avoir partagé mes meubles, j’avais encore trop de choses. Pour chaque objet, je me suis fait une liste avec des questions : est-ce que je l’aime vraiment, est-ce qu’il me sert, est-ce qu’il ira bien avec ma nouvelle déco ?J’ai vendu tout ce qui sortait du cadre que je m’étais fixé. »
Dans un cahier, Virginie collectionne depuis longtemps ses idées déco découpées dans des magazines. Mais pour cet aménagement, elle s’est aussi largement inspirée sur Houzz : « Je me suis fait tout un tas de dossiers d’idées », explique-elle, concédant le gain de temps que cela représente.
Et ce que la maîtresse des lieux affectionne tout particulièrement, c’est mixer l’ancien et le contemporain, de réchauffer l’ambiance avec des textiles, notamment ceux qu’elle ramène de ses voyages, et de créer de petits coins cosy, bien mis en scène.
Et ce que la maîtresse des lieux affectionne tout particulièrement, c’est mixer l’ancien et le contemporain, de réchauffer l’ambiance avec des textiles, notamment ceux qu’elle ramène de ses voyages, et de créer de petits coins cosy, bien mis en scène.
La pièce de vie affiche un mix bien maîtrisé entre mobilier de style scandinave des années 50 – « des meubles de famille » – et pièces contemporaines.
Côté salle à manger un ancien classeur de bureau, dans lequel Virginie range son linge de table, cohabite avec une table Tulip et un ensemble de chaises de famille et de fauteuils en rotin neufs. Les murs sont agrémentés d’une applique achetée d’occasion et de deux tableaux.
Côté salle à manger un ancien classeur de bureau, dans lequel Virginie range son linge de table, cohabite avec une table Tulip et un ensemble de chaises de famille et de fauteuils en rotin neufs. Les murs sont agrémentés d’une applique achetée d’occasion et de deux tableaux.
Virginie aime beaucoup les toiles, mais pas faire des trous aux murs. Aussi a-t-elle cherché – et trouvé – un système très pratique : « L’accroche-tableau sans trous fait appel à des scratchs. On en colle un sur le mur, l’autre sur le tableau. Le système est fiable et peut supporter beaucoup de poids. »
Le coin bureau se compose d’un secrétaire en teck années 50 et d’un fauteuil Knoll dont Virginie rêvait depuis longtemps et qu’elle a déniché sur Internet.
Le coin bureau se compose d’un secrétaire en teck années 50 et d’un fauteuil Knoll dont Virginie rêvait depuis longtemps et qu’elle a déniché sur Internet.
Tout en haut du secrétaire trône un miroir soleil, une bonne idée pour avoir toujours bonne humeur et énergie à domicile. Quant à la radio ancienne, elle a été fabriquée par le grand-père de Virginie, qui y tient beaucoup.
Le blanc domine l’autre côté de la pièce de vie. La lumière entre à flots par la grande baie vitrée de laquelle Virginie embrasse tout Paris. « Pas facile de trouver des rideaux de 4 mètres néanmoins », souligne-t-elle. Mais voici une bonne astuce : « J’ai acheté deux draps en chanvre et en coton lavés chez AM.PM, un blanc et un rose pâle avec un liseré noir. Je les ai superposés et suspendus grâce à des anneaux Ikea. Ça ne m’a pas coûté cher et ils font de l’effet. »
Côté salon, un confortable canapé est pimenté par des coussins colorés bleu-vert et corail qui reprennent le code couleur de la pièce. Virginie a acheté le tapis turc fait d’un patchwork de tapis anciens sur le salon Maison&Objet. « Je m’y rends deux fois par an professionnellement pour suivre les tendances maison qui influencent les projets parfums d’ambiance que j’ai à développer », explique-t-elle. Quant à la table de famille et les fauteuils (Panton Chair et chauffeuse PK22), ils réaffirment sa passion pour le style scandinave mid-century.
Meuble TV : Ikea, Besta ; Canapé : Habitat
Meuble TV : Ikea, Besta ; Canapé : Habitat
Côté salon toujours, la petite étagère métallique donne un bon exemple des mises en scènes qu’aime réaliser Virginie : « Je l’ai achetée pour l’idée de légèreté qu’elle dégage et j’ai réalisé un assemblage de verrerie dans l’esprit cabinet de curiosités. »
De l’autre côté de la pièce, deux petites tables encadrant le canapé servent de piédestaux à d’autres compositions déco. Un vase bavarois des années 50, une grenouille achetée pour sa couleur bleu-vert, un cendrier Vallauris… le tout chiné dans des vide-greniers.
Quant à l’histoire de cet autre assemblage, elle n’est pas banale, puisque Virginie a récupéré la table et le miroir dans les encombrants et les a repeints et accessoirisés avec une lampe Nesso d’Artemide, un vide-poches de la Compagnie de Chine en cousu de perles rouges, une plaque décorative en fusing…
Derrière le canapé, à la place de l’ancienne cloison, une verrière atelier dessine dorénavant une séparation avec la cuisine : « Je n’étais pas encore prête pour la cuisine complètement ouverte, mais j’avais envie de convivialité et de communication avec le séjour », affirme-t-elle.
La cuisine a été aménagée avec un modèle Ikea : « Le style de l’appartement n’imposait pas le choix de matériaux haut de gamme et je voulais également maîtriser mon budget », commente Virginie.
Le sol est tout simple : stratifié décor chêne grisé côté salon, dalles de vinyle imitation béton posées sur l’ancien carrelage, côté cuisine. En revanche, la décoration est constituée par un savant assemblage. « Une carotte de tabac, trois petites chaises d’école vertes que j’adore et sur lesquelles je rêve de voir mes futurs petits-enfants, des anciennes plaques métalliques publicitaires que j’ai choisies pour leurs couleurs primaires. »
Pour limiter les coûts, le plan déjeuner est composé d’un plan en stratifié simplement posé sur deux caissons Ikea de 40 centimètres de large.
Le corail est la seconde couleur retenue pour animer les murs de cet appartement, une couleur qui contraste artistiquement avec le bleu sarcelle. Virginie a acheté préalablement plusieurs échantillons de peinture et fait des essais sur place afin de faire son choix définitif.
Peinture corail : Ressource
Peinture corail : Ressource
Dans son ancien appartement, la cuisine était rouge, mais les accessoires déco se sont bien adaptés à cette nouvelle toile de fond. À l’instar de la boîte métallique Kub planté d’une Sansevieria ou encore cette peinture basque chinée par Virginie dans un vide-greniers car elle adore cette région.
Les façades des meubles dans deux finitions différentes apportent du rythme et de l’originalité.
Quant au plan de travail en stratifié, c’est toute une histoire : « Comme il fallait l’emmener en haut de la tour sans pouvoir emprunter l’ascenseur et qu’il fait le poids d’un âne mort, il est resté quinze jours en bas de l’immeuble avant que le fournisseur ne se décide à le monter », en rit encore Virginie.
L’ancienne publicité OMO fait partie des objets que Virginie aime chiner. Notamment les plaques métalliques aux couleurs primaires bleu, jaune, rouge, « très Le Corbusier », selon la propriétaire.
« Question électroménager, j’ai opté pour du haut de gamme : une bonne plaque à induction, un four Dietrich qui fait tout, un évier et un robinet de qualité, etc. », affirme Virginie.
Pour se rendre dans l’espace nuit, on emprunte un petit couloir recouvert de stratifié décor chêne grisé. Virginie l’a décoré de photos prises par son gendre, qu’elle a encadrées elle-même. « Il a beaucoup de talent ! », lui rend-elle hommage.
À droite, nous distinguons les nouvelles portes de placards coulissantes, façon verrière atelier. « Elles prennent beaucoup moins de place que les portes d’origine avec ouverture traditionnelle. » Dans le fond apparaît la porte des toilettes.
À droite, nous distinguons les nouvelles portes de placards coulissantes, façon verrière atelier. « Elles prennent beaucoup moins de place que les portes d’origine avec ouverture traditionnelle. » Dans le fond apparaît la porte des toilettes.
Ces dernières sont à l’image du reste de l’appartement, décorées de façon éclectique : un trophée en jonc de mer, souvenir d’un marché d’Espagne, d’anciennes radios chinées et dont elle aime la couleur, des parfums, un miroir et un ancien ski nautique.
Poursuivant le couloir à la recherche des chambres, nous tombons sur cette autre mise en scène supportée par une console années 30 qu’elle avait dans sa précédente salle à manger. S’y pressent une affiche aux couleurs explosives qui appartenait à son fils, des bougeoirs métalliques, deux miroirs ronds superposés et – étonnement garanti – un bidon d’huile de voiture Elf. « J’ai aimé les couleurs primaires et le motif graphique de ce vieux bidon des années 50. »
La chambre d’amis – ou plutôt d’amies – a été aménagée dans un style féminin, plein d’énergie et de bonne humeur. Les rideaux en lin, le boutis et le dessus-de-lit rouges, trahissent le goût de Virginie pour les mariages textiles. Les rideaux la font encore sourire aujourd’hui car elle s’est trompée de taille en les commandant et a fait rajouter ce feston rayé en bas après coup.
Le tabouret Tam Tam provient d’une poubelle et le petit bureau, dont elle a peint les pieds à moitié, d’un autre vide-greniers.
Le tabouret Tam Tam provient d’une poubelle et le petit bureau, dont elle a peint les pieds à moitié, d’un autre vide-greniers.
Virginie a trouvé le boutis chez Monoprix à l’occasion d’une collection capsule et déniché le dessus-de-lit sur Internet : « Une très belle pièce, un suzani ouzbèque ramené en souvenir d’un voyage mais dont personne ne se servait plus. » Quant au coussin brodé, il s’agit d’un autre suzani, offert par sa fille de retour d’Ouzbékistan.
Dans son précédent appartement, aménagé dans un style maison de famille, trônait déjà ce nu qu’elle a chiné il y a longtemps.
Dans son précédent appartement, aménagé dans un style maison de famille, trônait déjà ce nu qu’elle a chiné il y a longtemps.
Nous voici enfin dans la chambre de Virginie, à la géométrie un brin étonnante en raison du pan coupé derrière lequel se cache la salle de bains. Si sa précédente chambre était d’un « rose romantique », celle de son nouveau départ est douce et zen, avec un mur blanc, trois autres dans un pâle céladon et de la moquette au sol pour le confort. De grands voilages en lin brut ont été réalisés avec un drap de famille chiffré.
De l’avis de la propriétaire, la pièce maîtresse de la chambre est ce dais de tissu qu’elle a installé en tête de lit. Elle a eu un véritable coup de foudre pour ce patchwork d’ikat au grand bazar d’Istanbul. Mais d’autres jolis objets retiennent également notre attention : le trumeau posé au sol et qu’elle a repeint en bleu, la commode de famille en bois dont elle a changé les boutons. La lampe a été fabriquée avec un pied de la grande distribution et un abat-jour typé origami : « Une idée que j’ai eue en Malaisie, lors de ma visite de la maison où a été tourné le film Indochine. Les surprenantes combinaisons déco feng shui m’ont inspirée. »
Sur la commode, un ancien modèle de lampe Habitat côtoie un nu pour lequel elle a craqué récemment pour ses couleurs bleu-vert.
Enfin, il aurait été suspect de ne pas trouver dans sa chambre un petit assemblage, même si Virginie l’a souhaité discret. Ses pièces préférées sont le vase de famille 1900 décoré d’iris et une applique de château à pampilles, pour leur côté féminin.
La salle de bains dans les tons de gris et blanc est la pièce où Virginie se sent le mieux. Grande douche, baignoire et large meuble vasque la rendent en effet très confortable. Elle avait également envie depuis longtemps de ce carrelage métro qu’elle a fait poser aux murs.
Virginie déplore que les balcons ne soient pas plus larges pour pouvoir y faire un coin lecture aux beaux jours. Elle s’adonne néanmoins au jardinage : « J’ai ramené des succulentes de chez une copine en Espagne. Je n’ai pas beaucoup d’expérience, mais je me suis amusée à les planter et tout a poussé. »
Et elle continue de profiter de cette vue imprenable sur les immeubles de La Défense et, au-delà, sur le bois de Boulogne et Paris, qui l’a fait craquer dès sa première visite de cet appartement.
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@marielegros68> Précisé dans le texte : bleu Sarah de Sarah Lavoine
Bonjour,
Tout d'abord bravo c'est un très bel appartement et une très belle association de couleurs.
J'aurais voulu savoir quelle est la marque de votre tapis (le tapis turc acheté sur le salon maison et objet) ou où puis je le trouver, car j'en suis tombée amoureuse...
En vous remerciant par avance
superbe appartement trés agreable!!!!