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Suivez le Guide : Le jardin de La Grenouillère, une histoire d'amour
Comment aménager un jardin où les sept sources de l'Yvette sortent de terre ?
Françoise Lacaze est ce qu’on appelle une passionnée érudite. Il y a vingt ans, elle a créé avec son mari un premier jardin sur les 3 500 m² d’un terrain situé dans la vallée de Chevreuse, réputée pour ses forêts et le cadre paisible de la campagne naturelle, près de Versailles. C’était plus qu’un projet, c’était un défi car le sol était en permanence détrempé à cause des sept sources de l’Yvette, qui sortent de ce terrain. Après avoir planté et creusé des mares, ils se sont rendu compte qu’ils ne réussissaient rien de ce dont ils rêvaient et que toutes leurs plantations dépérissaient au fur et à mesure.
Ils ont donc fait appel à Sonja Gauron, une paysagiste concepteur qui partageait les mêmes idées qu’eux dans le style voulu. Sonja leur a livré un plan d’installation et de plantations précis, et il n’y a eu plus qu’à le réaliser. Plus simple à dire qu’à faire… Mais les jardiniers ne s’avouent jamais vaincus. Pelles, pioches, arrivée de terre par camion, canalisation des sources vers le ruisseau, installation des mares avec des liners, et le terrain sauvage a pris forme !
Malgré la disparition prématurée de son mari, Françoise a redoublé de courage, le jardin adoucissant son chagrin et sa douleur. Elle confie que, bien souvent : « On me trouvait à 4 heures du matin piochant, transplantant, retournant la terre, divisant, comme un automate. J’étais déterminée à réussir, à m’en sortir, et le jardin me fut d’un très grand secours, m’évitant de sombrer complètement dans la dépression ! » Ce travail de titan lui a permis de faire aboutir ce projet, initialement prévu pour deux. Sa fille lui a prêté main-forte et, depuis de nombreuses années, ce petit paradis zen japonisant accueille un public toujours plus nombreux sur rendez-vous.
Ils ont donc fait appel à Sonja Gauron, une paysagiste concepteur qui partageait les mêmes idées qu’eux dans le style voulu. Sonja leur a livré un plan d’installation et de plantations précis, et il n’y a eu plus qu’à le réaliser. Plus simple à dire qu’à faire… Mais les jardiniers ne s’avouent jamais vaincus. Pelles, pioches, arrivée de terre par camion, canalisation des sources vers le ruisseau, installation des mares avec des liners, et le terrain sauvage a pris forme !
Malgré la disparition prématurée de son mari, Françoise a redoublé de courage, le jardin adoucissant son chagrin et sa douleur. Elle confie que, bien souvent : « On me trouvait à 4 heures du matin piochant, transplantant, retournant la terre, divisant, comme un automate. J’étais déterminée à réussir, à m’en sortir, et le jardin me fut d’un très grand secours, m’évitant de sombrer complètement dans la dépression ! » Ce travail de titan lui a permis de faire aboutir ce projet, initialement prévu pour deux. Sa fille lui a prêté main-forte et, depuis de nombreuses années, ce petit paradis zen japonisant accueille un public toujours plus nombreux sur rendez-vous.
La façade de la maison est plantée comme le reste du jardin de façon personnelle, avec des végétaux rares et bas. Résultat : un accueil qui donne le ton du joli jardin à l’arrière.
Une fois la porte du jardin franchie, on pénètre dans un espace où l’extérieur n’a plus de prise.
Une fois la porte du jardin franchie, on pénètre dans un espace où l’extérieur n’a plus de prise.
Dans cette première partie du jardin, des artefacts ont été installés. « Je n’ai pas voulu reproduire un jardin japonais car je ne suis pas assez spécialisée pour le moment. Mais je rêve d’aller sur place un jour pour en voir et parler avec des maîtres jardiniers », confie Françoise.
Des allées plantées, plus dans un esprit cottage, vous conduisent naturellement vers la partie arrière du jardin.
Des plantes grimpantes, comme des clématites, habillent les pergolas du chemin gazonné. Les fleurs se trouvent ainsi à la hauteur des yeux.
Dominant tout le jardin arrière, cette terrasse permet de s’asseoir et de contempler ce paradis vert. Françoise ne montre jamais qu’elle travaille des heures et des jours entiers avant une visite. En arrivant, on a l’impression que le temps s’est arrêté et qu’il en est toujours ainsi.
« Pour me limiter les travaux pénibles, comme les mauvaises herbes qui pousseraient partout avec ce terrain bien humide et les bois tout prêts, j’utilise un mulch que j’achète par palettes. Je l’étends partout au printemps une fois que j’ai fini les tailles, les divisions, les nouvelles plantations, en une couche d’environ 10 centimètres », explique-t-elle.
« Pour me limiter les travaux pénibles, comme les mauvaises herbes qui pousseraient partout avec ce terrain bien humide et les bois tout prêts, j’utilise un mulch que j’achète par palettes. Je l’étends partout au printemps une fois que j’ai fini les tailles, les divisions, les nouvelles plantations, en une couche d’environ 10 centimètres », explique-t-elle.
Entre ombre et soleil, la terrasse abrite les pots où Françoise cultive les plantes délicates, rares, ou qui doivent éviter la concurrence d’autres plantes.
Parmi d’autres passions, Françoise adore faire les vide-greniers, dont elle rapporte une multitude de jolies choses qu’elle expose dans un petit abri sur le côté du jardin, lorsque le temps ne permet pas de les mettre dehors. Ce sont souvent des objets de jardin anciens. « J’aime leur côté authentique. On ressent au travers d’eux les gens qui les ont utilisés. Ils sont les témoins des jardiniers d’un autre temps », confie-t-elle.
La perspective créée permet une visibilité totale vers les grands arbres du fond. « Lorsque nous sommes arrivés il y a presque trente ans, il n’y avait rien. De l’eau, un terrain marécageux et quelques pruniers végétant. Et un sapin qui avait dû être un arbre de Noël. Avoir un terrain vierge de culture nous avait plu car cela nous laissait les mains libres »,raconte-t-elle.
Un grand gazon, que Louis entretient toujours parfaitement, met en valeur toutes les plantes et allège la densité des végétaux.
« Louis arrache à la main les mauvaises herbes avec un couteau », explique Françoise. « Il peut y passer une journée entière avec la taille des bordures, l’entretien et le nettoyage. Il n’y a aucun produit chimique dans ce jardin, même pas d’engrais. Je fais mon propre compost qui me permet d’éliminer presque toutes les tailles des plantes », raconte Françoise.
« Louis arrache à la main les mauvaises herbes avec un couteau », explique Françoise. « Il peut y passer une journée entière avec la taille des bordures, l’entretien et le nettoyage. Il n’y a aucun produit chimique dans ce jardin, même pas d’engrais. Je fais mon propre compost qui me permet d’éliminer presque toutes les tailles des plantes », raconte Françoise.
Au milieu de la pelouse, un grand carré de superbes plantains à grandes feuilles pourpres, une belle plante au feuillage luxuriant, facile à cultiver et utile à la biodiversité. De plus, elle se resseme très bien. « Je taille toutes les tiges de fleurs régulièrement, et je ne garde que les belles feuilles, limitant ainsi sa propagation. J’en conserve quelques-unes en pépinière, sur le côté de la maison, pour toujours en avoir en remplacement. Comme pour beaucoup de mes plantes d’ailleurs. »
Pour donner le ton du jardin japonisant, Françoise a construit cette porte dans l’esprit des torii à partir d’une grande racine dont la forme était quasi parfaite pour cet usage.
Les lanternes, les gazebos semblables aux maisons de thé qu’on trouve au pays du Soleil-Levant, les pas japonais qui serpentent au milieu des plantes, les pots en grès, solides et non gélifs, donnent le ton.
Les lanternes, les gazebos semblables aux maisons de thé qu’on trouve au pays du Soleil-Levant, les pas japonais qui serpentent au milieu des plantes, les pots en grès, solides et non gélifs, donnent le ton.
Des sentiers invitent à se faufiler entre les plantes. On franchit ainsi de petits ponts traversant les sources qui coulent toute l’année à 14°, été comme hiver. Ainsi, les mares ne gèlent jamais. « Mais l’été, vous avez des nuits fraîches. On ne quitte jamais vraiment la couette », sourit Françoise.
Françoise tenait beaucoup à pouvoir faire des mares, qui accueillent des grenouilles venues des prés humides voisins. Au printemps, à chaque fois qu’un avion passe à proximité, ces invitées se mettent à chanter si fort qu’elles couvrent les voix.
Les plantes sauvages que Françoise a plantées pour un effet plus naturel s’étendent avec vigueur. « Pas besoin, ou vraiment très rarement, d’arroser. Les plantes trouvent elles-mêmes en profondeur l’eau qui leur est nécessaire. C’est pourquoi, il fallait des végétaux spécifiques de ce type de terrain. Sonja Gauron nous a très bien conseillés lors de la conception du jardin. Et j’ai appris avec le temps à découvrir des nouvelles plantes et arbustes chez les producteurs. J’ai pu ainsi donner plus de personnalité avec les végétaux pour lesquels j’avais des coups de cœur lors des fêtes des plantes », explique Françoise.
Les grandes graminées poussent vigoureuses et procurent des écrans qui masquent les chemins. Les fougères ont tout naturellement pris possession des endroits vacants.
Dans les endroits un peu plus secs, les Stachys lanata, veloutés, forment de grands tapis gris, persistants.
Dans ces pots parfois un peu difficiles à trouver désormais, Françoise cultive sa collection d’arbres nains. Des raretés, comme un minuscule ginko.
Même si on ne distingue pas réellement la limite arrière du jardin, intégrée à la végétation naturelle qui borde le terrain, le sapin avec son banc permet de faire une pause face à la maison et d’écouter les nombreux oiseaux qui chantent dans la campagne toute proche.
Cette partie du jardin est bordée de plantes à grand développement : Darmera peltata, Astilbe chinensis,Hemerocallis.
Il y a quelques années, la propriétaire cultivait un potager. Mais désormais, c’est le coin des plantes aromatiques.
Et dans les mois à venir, Françoise a de gros projets pour son jardin. L’eau restera au cœur de la conception, maintenant qu’elle est apprivoisée. Et c’est un bien tellement précieux pour un jardinier !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de ce jardin ?
Retrouvez tous nos conseils pour aménager votre jardin
Découvrez plus de jardins remarquables
Et dans les mois à venir, Françoise a de gros projets pour son jardin. L’eau restera au cœur de la conception, maintenant qu’elle est apprivoisée. Et c’est un bien tellement précieux pour un jardinier !
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Qui habite ici : Françoise et son ami Louis
Emplacement : Les Essarts-le-Roi, Île-de-France
Superficie : 3 500 m²
Date de création : 1995
A noter : Le jardin de la Grenouillère peut être visiter sur rendez-vous.
Photos : Philippe Grolier © 2016 Houzz
Sur cette photo, on peut voir Françoise et sa fille Catherine.