Suivez le Guide : Une jeune famille change de vie et part à Lille
Suivez-nous dans l'appartement lillois de Tess, designer et Jérôme, photographe épris d'un style métissé et sans chichi
Agnès Carpentier
18 septembre 2018
Contributrice HOUZZ. Journaliste.
Tess Leblond et Jérôme Coton, deux créatifs en free-lance, habitaient Paris quand la première grossesse de Tess les a fait réfléchir à une autre vie. À l’occasion d’une visite chez des cousins lillois de Jérôme, ils découvrent la ville et apprécient le quartier métissé de Wazemmes. Au sud-ouest de la ville, proche du centre, ce coin populaire, rattaché à l’agglomération sous le Second Empire, présente des immeubles de briques authentiques et qui attirent aujourd’hui les jeunes branchés de la capitale. Comme on le fait souvent lorsque l’on est en voyage, Tess et Jérôme consultent les annonces immobilières « juste pour voir »… et sont interpellés par un appartement en location : « Quatre chambres, séjour double, plancher ancien, corniches, cheminées de marbre, 123 m², 950 euros. » Curieux et aventuriers de nature, les jeunes se décident à visiter et, peu de temps après, ils quittent leur trois-pièces de 60 m² parisien pour poser leurs valises dans la capitale des Hauts-de-France. Découverte de l’appartement qui les a séduits au point de précipiter leur changement de vie.
Coup d’œil
Qui habite ici : Tess Leblond, designer, Jérôme Coton, photographe-vidéaste, et leur fille
Emplacement : au deuxième étage d’un immeuble en briques de 1930 à Wazemmes, quartier de Lille
Superficie : 123 m²
Anecdote : Si vous aussi rêvez de quitter Paris, voici une bonne raison de céder aux sirènes de l’ailleurs : « Nous cherchions en vain 80 m² pour un loyer de 1000 euros et, à Lille, nous avons trouvé 123 m² pour moins que ça, juste à côté du métro et non loin du centre dans un immeuble magnifique », affirme Tess.
Photos : Jerome Coton © Houzz 2018
Coup d’œil
Qui habite ici : Tess Leblond, designer, Jérôme Coton, photographe-vidéaste, et leur fille
Emplacement : au deuxième étage d’un immeuble en briques de 1930 à Wazemmes, quartier de Lille
Superficie : 123 m²
Anecdote : Si vous aussi rêvez de quitter Paris, voici une bonne raison de céder aux sirènes de l’ailleurs : « Nous cherchions en vain 80 m² pour un loyer de 1000 euros et, à Lille, nous avons trouvé 123 m² pour moins que ça, juste à côté du métro et non loin du centre dans un immeuble magnifique », affirme Tess.
Photos : Jerome Coton © Houzz 2018
Tess était enceinte de 8 mois ½ lorsque le couple a posé ses valises à Wazemmes : « Une aventure limitée somme toute, car Lille n’est quand même qu’à 1 heure de TGV de Paris », tempère la designer, même si elle convient qu’il lui a fallu une première année d’adaptation pour retrouver toute la richesse sociale et culturelle de son ancienne vie parisienne.
Ayant exigé que l’intégralité de l’appartement soit repeint, intérieur des placards compris, les jeunes doutaient que le propriétaire ne retienne leur dossier. « Il avait été loué dix ans à une famille avec trois enfants et il était terriblement défraîchi et sale. Sur le point d’avoir un bébé, nous recherchions un logement propre », justifie Tess.
Contre toute attente, le propriétaire les a sélectionnés… et a repeint l’appartement.
Ayant exigé que l’intégralité de l’appartement soit repeint, intérieur des placards compris, les jeunes doutaient que le propriétaire ne retienne leur dossier. « Il avait été loué dix ans à une famille avec trois enfants et il était terriblement défraîchi et sale. Sur le point d’avoir un bébé, nous recherchions un logement propre », justifie Tess.
Contre toute attente, le propriétaire les a sélectionnés… et a repeint l’appartement.
« À la première visite, nous avons été séduits d’emblée par le charme “parisien” de ce deuxième étage d’un immeuble 1930, situé dans une rue calme de Wazemmes : 3 mètres de hauteur sous plafond, neuf immenses fenêtres, du parquet ancien en point de Hongrie, des cheminées de marbre », nous confie Tess lorsque nous franchissons l’entrée du logement. Dans ce district, les appartements souvent situés dans des maisons lilloises s’étagent en plusieurs niveaux très étroits. Jérôme et Tess, s’apprêtant à être parents, souhaitaient un seul niveau facile à vivre et cet appartement présentait tout ce qu’ils aimaient.
Et même plus encore ! Tess et Jérôme adorent le style éclectique, un brin déjanté, qui mélange sans complexe contemporain et vintage. En entrant dans la cuisine, ils en ont pris plein les yeux. Elle était exactement dans l’état de 1930, l’année de construction de l’immeuble avec une cacophonie picturale de carreaux de ciments multicolores au sol et de faïence blanche et verte au mur : « Chaque cuisine de l’immeuble est dans ce style, avec les mêmes carreaux au sol et une faïence différente au mur », explique d’ailleurs Tess.
Tess et Jérôme l’ont aménagée avec éclectisme, mêlant une table en Formica années 50 trouvée dans la rue à Paris à des chaises au design signé Eames. Leur fille dispose d’une chaise haute Stokke. Jérôme qui aime bricoler a fait le plan de travail au-dessus des machines.
Le bavoir en nid d’abeille, biais rouge et col Claudine Liberty a été réalisé par l’amie de Tess, Audrey Larequie, designer textile, à l’occasion de la naissance de la fillette.
Quant à ce joli pied de lampe de famille, il a été équipé d’un panier vintage pour cuisson vapeur, un soir où Jérôme a décrété que l’éclairage était trop puissant.
La grande pièce de vie de 35 m² avait également tout pour séduire le couple, habitué à un espace beaucoup plus confiné à Paris. Ses grandes fenêtres en angle, orientées sud-ouest, apportaient une lumière incroyable dans l’appartement : « En tant que photographe-vidéaste, Jérôme est hyper attentif à ce détail et il étudie toujours les lumières artificielles et naturelles dans les pièces. C’est une déformation professionnelle », plaisante Tess.
Dans cette grande pièce, le couple a pu se faire plaisir en ressortant un tapis acquis à Paris via Le Bon Coin et qu’ils n’avaient jamais pu utiliser : « C’est notre tapis portugais comme on l’appelle entre nous à cause de ses ramages classiques et de ses couleurs pétantes. La dame qui nous l’a vendu à Paris s’est trompée en communiquant les dimensions et, en rentrant chez nous, nous n’avons jamais pu nous en servir tant il était gigantesque. Dans ce nouvel appartement, il a pu s’épanouir parfaitement. Évidemment, il faut éviter de le marier avec du mobilier trop chargé de type fauteuil crapaud ou console Louis XV, pour éviter l’effet too much », plaisante la designer.
Comme ce tapis, tous les meubles disposés dans la pièce ou presque ont leur histoire, à l’instar de ce fauteuil qui était celui du secrétaire de la grand-mère de Tess ou le petit fauteuil Scoubidou chiné par la maman de Jérôme pour la naissance de leur fille. L’amour du vintage se cultive en famille chez les Leblond-Coton.
Le fauteuil en cuir noir qui appartenait au papa de la jeune femme et le marron, trouvé dans la rue à Paris, sont encore très stylés et confortables, mais Tess déplore le vieillissement prématuré de son canapé : « Je l’ai acheté neuf il y a trois ans. Il présente encore très bien, mais son assise est déjà défoncée. Je ne trouve pas ça normal. Nous produisons trop, et du jetable, donc avec Jérôme, nous préférons consommer avec conscience, souvent en réemployant des objets qui ont une histoire », insiste la jeune femme.
Pour accueillir la naissance de la petite princesse et éviter qu’elle ne se blesse, ils ont néanmoins remplacé leur ancienne table basse anguleuse par des modèles Ikea arrondis.
Pour accueillir la naissance de la petite princesse et éviter qu’elle ne se blesse, ils ont néanmoins remplacé leur ancienne table basse anguleuse par des modèles Ikea arrondis.
Le coin salle à manger est également fait de récupération et de chine. L’occasion de nous expliquer que la maman de Jérôme est venue habiter à Lille depuis leur installation : « Ce buffet ne rentrait pas dans son nouveau logement, alors elle nous l’a donné », explique Tess.
Ce joli cactus a suivi le mouvement depuis Paris. Il a été offert à Tess par l’une de ses amies. Pour l’occasion, elle lui a trouvé un nouveau contenant original, un aquarium en l’occurrence.
Pot cactus : Aquarium Zolux
Pot cactus : Aquarium Zolux
Pour clore le chapitre de la pièce à vivre, saluons le travail de Jérôme : « Quand nous sommes arrivés avec notre déménagement nous avons découvert que le propriétaire avait tout repeint en coquille d’œuf alors que nous lui avions expressément demandé du blanc pur. Jérôme s’est donc mis à tout repeindre puis il a frotté tous les parquets plusieurs fois avec un bain de savon noir et de vinaigre, car ils étaient noirs de crasse. Il a ensuite repeint la cheminée qui était en un affreux marbre orange et décapé le PVC de tous les encadrements de fenêtres. Le lendemain du soir où il s’est arrêté de travailler, j’ai accouché. C’était un jeune papa bien peu reposé », se remémore Tess.
Pour que l’appartement soit tout à fait agréable à vivre, il a fallu faire replacer par la suite quelques lames de parquet qui se soulevaient par endroits et faire changer la chaudière brusquement tombée en panne la veille de Noël…
Pour que l’appartement soit tout à fait agréable à vivre, il a fallu faire replacer par la suite quelques lames de parquet qui se soulevaient par endroits et faire changer la chaudière brusquement tombée en panne la veille de Noël…
En empruntant le couloir qui mène aux chambres, nous nous arrêtons sur la galerie de cadres installés par le couple. Nos deux passionnés d’art visuel ont rassemblé ici des photos souvenirs et d’autres trouvailles graphiques qu’ils enrichissent régulièrement : « Un collage noir et blanc de ma grand-mère, un archange retrouvé dans un grenier, Marlène Dietrich peinte à l’aérosol, une magnifique photo de famille des grands-parents de Jérôme entourés par leurs huit enfants, quelques dessins et photos de nous et un morceau de la tapisserie d’origine de l’appartement retrouvée derrière la chaudière et que j’ai fait encadrer », nous dévoile la propriétaire.
Cette première chambre avec sa cheminée en marbre blanc veiné de gris est celle des amis.
Au quotidien, Tess s’en sert de bureau pour ses activités de designer. La plupart du temps, elle travaille à la maison, mais se rend aussi périodiquement chez ses clients.
Sur la cheminée trône son Reflex : si Jérôme vit de ses photos, Tess s’adonne également à ce loisir dès qu’elle le peut.
Sur la porte de la chambre de la fillette, ce tissage a une importance toute particulière pour Tess : « Maman est tisserande de formation. Elle a fait ce tissage il y a longtemps, mais depuis, elle en fait plein d’autres pour notre fille : plaids, ponchos pour enfants, vestes, mobiles… »
Tissage : Anne Fruchon (la maman de Tess)
Tissage : Anne Fruchon (la maman de Tess)
La chambre a été aménagée pour ne pas faire trop girly, tout en surfant sur les codes déco du couple : du moderne, de l’ancien et des objets chargés d’histoire.
Le tapis douillet a été acheté au marché de Wazemmes, qui se tient trois fois par semaine sur la place de l’église toute proche. « C’est le plus gros marché de la région, une véritable institution le dimanche », explique Tess qui s’y rend en famille à chaque fois qu’elle le peut.
Le tapis douillet a été acheté au marché de Wazemmes, qui se tient trois fois par semaine sur la place de l’église toute proche. « C’est le plus gros marché de la région, une véritable institution le dimanche », explique Tess qui s’y rend en famille à chaque fois qu’elle le peut.
Tess a réalisé elle-même ce mobile en fleurs de coton : « Car notre petite fille porte le nom de son papa : Coton. »
Au pied de la cheminée de marbre gris, le vieux landau offert par l’oncle de Jérôme contient une jolie poupée issue de la collection de sa grand-mère qui collectionnait les modèles anciens.
Le tipi, cadeau de naissance du frère de Jérôme, abrite un gros cochon rose auquel il manque une oreille que Tess affectionne : « C’était le coussin que j’emmenais au cinéma quand j’étais petite, à l’époque où les rehausseurs n’existaient pas. Il est plein de bons souvenirs. »
Dans la chambre parentale, située au fond du long couloir, un fauteuil crapaud hérité de la grand-mère de Tess et une commode 1950 retapée par une de leurs amies tiennent compagnie à un faux tapis berbère : « J’en voulais un à tout prix mais le vrai dont je rêvais et que j’avais repéré dans une boutique à Montpellier coûtait 1500 euros. Je me suis rabattue sur une copie à 120 euros… »
Tapis : La Redoute
Tapis : La Redoute
Tess tient beaucoup à ce petit personnage auquel il manque un doigt : « C’est L’Amour menaçant d’Étienne-Maurice Falconet, un sujet d’étude qui appartenait à ma grand-mère. L’original étant un biscuit et notre statuette étant en terre cuite marron, j’ai voulu imiter l’original en le repeignant, mais en conservant sa tête marron, comme un vêtement et également pour garder l’histoire de cette statuette ! »
Si l’on interroge Tess et Jérôme sur leurs projets, ceux-ci répondent sans ambages qu’ils ne repartiraient à Paris pour rien au monde. La maman de Jérôme, venue s’installer près d’eux, concrétise leurs solides attaches lilloises. Leur nouveau rêve ? « Acheter si possible cet appartement, car on l’adore, et surtout, ne pas rattacher la cuisine au salon pour préserver tout le cachet historique des lieux », affirment-ils.
La rubrique Suivez le Guide est composée de reportages photo organisés par Houzz dans les intérieurs de Houzzers décorés avec goût. Vous aussi, vous êtes fier de votre foyer et voulez le partager avec nous ? Envoyez-nous quelques photos à redaction@houzz.com !
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très bel appartement et j'adooooooooooooe la cuisine, trop chouette
J'aime beaucoup avec un gros bémol sur le tapis du salon.
Un magnifique appartement mais autant je suis très favorable à la récupération et la chine autant ici rien ne va avec rien !
Le mélange des styles, que je pratique moi-même, peut être harmonieux quand il est bien dosé , ce qui n'est pas le cas dans cet appartement et qui ne lui rend pas hommage.