Suivi de Chantier : Les travaux commencent dans le duplex
ÉTAPE 2 : Une rénovation sous lourdes contraintes réglementaires et techniques
Agnès Carpentier
3 mars 2017
Contributrice HOUZZ. Journaliste.
L’étonnante saga d’un duplex parisien remis à neuf et totalement optimisé. Retour en détail sur six mois de démarches et d’études suivis de six mois de chantier.
L’architecte Antonio Torres a la conviction de pouvoir transformer un duplex mal agencé de 70 m² sous les toits de Paris en appartement de charme avec terrasse ouverte. Les propriétaires ont trouvé le financement pour mettre à exécution ce projet. Mais ils ne sont pas au bout de leurs peines…
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple avec deux fillettes de 3 et 5 ans
Emplacement : dans un immeuble du début du XXᵉ siècle, au cinquième étage + un niveau de combles de faible hauteur
Durée des travaux : 1 an (études 6 mois + travaux 6 mois)
Superficie : 70 m² à l’origine, 140 m² après travaux dont 110 m² Carrez
Architecte d’intérieur : Antonio Torres
Budget : 140 000 euros
Photos : Nicolas Fussler
L’architecte Antonio Torres a la conviction de pouvoir transformer un duplex mal agencé de 70 m² sous les toits de Paris en appartement de charme avec terrasse ouverte. Les propriétaires ont trouvé le financement pour mettre à exécution ce projet. Mais ils ne sont pas au bout de leurs peines…
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple avec deux fillettes de 3 et 5 ans
Emplacement : dans un immeuble du début du XXᵉ siècle, au cinquième étage + un niveau de combles de faible hauteur
Durée des travaux : 1 an (études 6 mois + travaux 6 mois)
Superficie : 70 m² à l’origine, 140 m² après travaux dont 110 m² Carrez
Architecte d’intérieur : Antonio Torres
Budget : 140 000 euros
Photos : Nicolas Fussler
« Ce projet a posé un vrai défi réglementaire », affirme l’architecte Antonio Torres. En effet, pour créer un appartement intégrant une terrasse, il est nécessaire de toucher à l’intégrité du toit de l’immeuble. Or, pour attenter aussi lourdement à la structure d’un bâtiment commun, il est nécessaire de convoquer une assemblée extraordinaire de la copropriété. Par chance, les voisins ne s’opposent pas au projet de la famille et donnent leur aval.
Un problème majeur survient cependant au moment du dépôt du permis de construire, car la mairie prononce son veto pour la terrasse ouverte imaginée par l’architecte Antonio Torres. Raison invoquée : la terrasse déformerait la géométrie de la toiture, ce qui ne peut convenir dans ce contexte urbain dense. Antonio ne veut pas s’avouer vaincu et renoncer alors qu’il a obtenu la confiance de ses clients sur ce projet d’ampleur et que ces derniers ont réussi à trouver un financement. « Avant de quitter le service d’urbanisme de la mairie, j’ai demandé s’ils refuseraient un toit verrière. Et ils ont accepté ! »
Un problème majeur survient cependant au moment du dépôt du permis de construire, car la mairie prononce son veto pour la terrasse ouverte imaginée par l’architecte Antonio Torres. Raison invoquée : la terrasse déformerait la géométrie de la toiture, ce qui ne peut convenir dans ce contexte urbain dense. Antonio ne veut pas s’avouer vaincu et renoncer alors qu’il a obtenu la confiance de ses clients sur ce projet d’ampleur et que ces derniers ont réussi à trouver un financement. « Avant de quitter le service d’urbanisme de la mairie, j’ai demandé s’ils refuseraient un toit verrière. Et ils ont accepté ! »
AVANT : la mezzanine sous combles
Le plus gros enjeu du projet se trouve donc concentré à l’étage de l’appartement. Pour créer la terrasse couverte acceptée par la mairie, il est nécessaire d’abaisser l’étage de la mezzanine de 40 centimètres et de créer une ouverture de 3 x 3 mètres dans un des pans du toit.
Le plus gros enjeu du projet se trouve donc concentré à l’étage de l’appartement. Pour créer la terrasse couverte acceptée par la mairie, il est nécessaire d’abaisser l’étage de la mezzanine de 40 centimètres et de créer une ouverture de 3 x 3 mètres dans un des pans du toit.
Le rez-de-chaussée disposait d’un plafond à 2,60 mètres. Il s’agit de l’abaisser à 2,20 pour redonner de la hauteur aux combles. Sur ce plan de coupe figure le dessin de la modification du plancher de l’étage. En raison de l’espace nécessaire à l’ouverture des fenêtres du rez-de-chaussée, Antonio n’a pas pu abaisser l’intégralité du niveau. Il a dû décaisser au centre, en laissant 70 centimètres de chaque côté à la hauteur d’origine.
Les combles ont d’abord été déshabillés et Antonio Torres a fait appel à un « ingénieur structure » pour calculer les renforts nécessaires à l’abaissement du plancher.
« Afin d’accroître la surface utile de l’appartement, il a fallu se livrer à un important exercice de structure », explique Antonio Torres. « On a rajouté deux tonnes de métal sur la charpente pour abaisser le plancher et rendre les combles habitables. »
La traverse en bois d’origine a été sciée en son centre et pour renforcer la structure, des profils d’acier ont été tirés de façade à façade. On distingue ici les profils de 7 mètres de long, 22 centimètres de haut et 12 centimètres de large. Mais cette pesante installation a connu son lot de péripéties…
« L’ingénieur s’est trompé dans ses calculs et il a fallu les refaire. Ensuite l’entreprise responsable de l’exécution a mal calculé le prix (trop bas) de son intervention, situation qui a produit des tensions pendant toute la durée des travaux. Enfin, il a fallu ajouter des tirants et des poutrelles de rappel de charge pour soutenir les profils métalliques car certains ne pouvaient pas être tirés de façade à façade en raison des fenêtres », se souvient l’architecte.
« L’ingénieur s’est trompé dans ses calculs et il a fallu les refaire. Ensuite l’entreprise responsable de l’exécution a mal calculé le prix (trop bas) de son intervention, situation qui a produit des tensions pendant toute la durée des travaux. Enfin, il a fallu ajouter des tirants et des poutrelles de rappel de charge pour soutenir les profils métalliques car certains ne pouvaient pas être tirés de façade à façade en raison des fenêtres », se souvient l’architecte.
Une fois ces aléas de chantier réglés, c’est la verrière qui a donné du fil à retordre à l’architecte. Ce dernier avait suggéré à la famille un surcoût de 20 000 euros pour transformer la terrasse ouverte du projet initial en terrasse couverte conforme aux souhaits de la mairie.
« Les démarches réglementaires ont duré six mois », explique Antonio. « Pendant ce temps, je recherchais un fournisseur pour fabriquer la verrière rétractable que j’avais en tête. Les propriétaires de leur côté avaient trouvé un petit deux-pièces dans l’immeuble à louer quelques mois pendant les travaux. Toutefois, un mois avant le début des travaux, j’avais bien pressenti un fournisseur pour la verrière mais il me demandait 50 000 euros… J’avoue que j’ai eu quelques nuits difficiles alors, mais j’ai continué à chercher. »
Antonio va jusqu’au Royaume-Uni pour rechercher le meilleur fournisseur pour sa verrière de 3 x 3 mètres. Il l’imagine constituée par quatre panneaux qui s’ouvrent en coulissant vers le haut et en se chevauchant. C’est finalement en France qu’il trouve son fabricant, et pour le prix escompté au départ, soit 20 000 euros.
APRÈS
La verrière est fabriquée en six semaines et nécessite trois jours pleins de pose. Elle s’appuie sur un garde-corps de 1 mètre de haut (nous sommes au sixième étage de l’immeuble !). Sa structure en aluminium épouse un double vitrage avec faible facteur solaire pour éviter les surchauffes en été. « Ce projet a été conçu dans une démarche bioclimatique », explique Antonio Torres. « La verrière est orientée plein sud. Elle permet de limiter le chauffage de la maison en hiver par récupération des apports solaires gratuits. Nous l’avons équipé d’un store électrique pour l’occulter en été. »
Des « brosses » ont été ajoutées sur les profils pour éviter les passages d’air et rendre la verrière parfaitement étanche.
La verrière est fabriquée en six semaines et nécessite trois jours pleins de pose. Elle s’appuie sur un garde-corps de 1 mètre de haut (nous sommes au sixième étage de l’immeuble !). Sa structure en aluminium épouse un double vitrage avec faible facteur solaire pour éviter les surchauffes en été. « Ce projet a été conçu dans une démarche bioclimatique », explique Antonio Torres. « La verrière est orientée plein sud. Elle permet de limiter le chauffage de la maison en hiver par récupération des apports solaires gratuits. Nous l’avons équipé d’un store électrique pour l’occulter en été. »
Des « brosses » ont été ajoutées sur les profils pour éviter les passages d’air et rendre la verrière parfaitement étanche.
Le plus haut des quatre panneaux de la verrière coulissante est fixe et permet le passage d’un adulte. Les trois autres s’ouvrent en le recouvrant. L’installation est électrique, dotée d’une télécommande. « Les propriétaires peuvent l’actionner quand ils sont dans leur lit, car l’espace terrasse de l’appartement a été réalisé dans la grande suite parentale », explique l’architecte.
La suite parentale a été aménagée dans un souci d’optimisation de l’espace, comme tout le reste de l’appartement. Au programme, de grands tiroirs coulissants ont été cachés dans les rampants afin d’assurer beaucoup de rangement. Sur un des côtés de la chambre, quatre grands placards ont été aménagés dont l’un dissimule une climatisation. Une porte sans montant visible permet également de donner un accès à la partie nuit de la chambre des filles.
AVANT
En ce qui concerne le reste de l’étage, on se souvient que ce dernier occupait environ un quart de la surface de l’appartement. Un couloir desservait une petite pièce qui servait de buanderie.
En ce qui concerne le reste de l’étage, on se souvient que ce dernier occupait environ un quart de la surface de l’appartement. Un couloir desservait une petite pièce qui servait de buanderie.
APRÈS
Voici aujourd’hui le couloir qui mène de la suite parentale à une seconde pièce récupérée sur le vide et transformée en chambre d’amis.
Voici aujourd’hui le couloir qui mène de la suite parentale à une seconde pièce récupérée sur le vide et transformée en chambre d’amis.
AVANT
Le vide a été recouvert d’un plancher et des Velux posés en vue de la création d’une chambre d’amis et d’une salle de bains dans les combles.
Le vide a été recouvert d’un plancher et des Velux posés en vue de la création d’une chambre d’amis et d’une salle de bains dans les combles.
APRÈS
La chambre d’amis dispose même d’un petit espace bureau sous rampants.
La chambre d’amis dispose même d’un petit espace bureau sous rampants.
La nouvelle salle de bains comprend une grande douche à l’italienne, des toilettes et une vasque.
On constate que l’étage qui occupait originellement 20 m² (essentiellement la partie centrale sur le plan) s’est transformé en un niveau de 70 m² au sol avec chambre parentale, partie nuit pour les fillettes, chambre d’amis et belle salle de bains. Mais ces mètres carrés supplémentaires ne sont pas le seul gain. Le duplex s’est réellement transformé en appartement de charme grâce à l’adjonction de la terrasse sous verrière. Quant au rez-de-chaussée de l’appartement, il a également fait l’objet d’une rénovation complète et d’un aménagement réfléchi dans les moindres détails comme nous allons le découvrir la semaine prochaine.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de ce chantier ?
La rubrique Suivi de Chantier met en avant les différentes étapes de projets de construction ou de rénovation issus de la communauté des Houzzers. Vous aussi, vous vous êtes lancés dans une telle aventure ? Partagez vos photos avec nous !
Retrouvez la première étape de ce projet : Suivi de Chantier : La superbe remise à neuf d’un duplex de 70 m²
Découvrez d’autres avant/après
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Comment peut-on contacter Mr Torres? Le lien ne fonctionne plus.
Merci
Bonjour victorfernandes, le lien fonctionne toujours : https://www.houzz.fr/pro/torres-architecture/torres-architecture
Le numéro de Mr Torres est le 06 51 31 73 34 . Bien cdt, Agnès