Tendance : Les façades de cuisine en bois massif se réinventent
Un ébéniste décrypte les nouvelles finitions bois qui font fureur dans les cuisines contemporaines
Les cuisines aux portes moulurées, en chêne massif teinté, ont marqué toute une époque jusqu’à l’écœurement. SI bien que, par réaction, on a observé un repli généralisé sur les façades blanches et lisses en mélamine, stratifié, laque, acrylique… Or ces modèles immaculés peinent à différencier nos cuisines et leur donnent même parfois des allures de blocs opératoires. Il est temps de lorgner à nouveau du côté du bois, qui n’a pas son pareil pour réchauffer l’ambiance. D’autant qu’en massif, il s’est amplement réinventé grâce à de nouvelles finitions plus contemporaines. Thomas Dumoulin, ébéniste, a bien voulu décrypter pour nous les nouvelles mises en scène du bois massif sur nos façades de cuisine.
Le bois massif brut
« On reconnaît un meuble en massif à ses chants », explique Thomas Dumoulin. En effet, le contreplaqué présente des strates, et le mélaminé ou le stratifié, des chants soudés. Le bois massif, lui, est le seul à bénéficier d’une continuité parfaite sur les côtés des meubles. Pour notre expert, chêne et frêne sont les essences dures qui se prêtent le mieux à la réalisation des façades de cuisine en bois massif en raison de leur résistance. Le pin quant à lui est une essence tendre, que l’on peut enfoncer avec l’ongle.
Pour un effet contemporain, les façades ne sont plus moulurées ni teintées au brou de noix comme par le passé. Davantage mis en avant, le bois est employé brut, dans des façades épurées, comme dans cette cuisine allemande, où l’on a choisi du chêne. Le bois brut doit néanmoins être entretenu chaque année. Une application d’huile sature les parois et ôte le caractère poreux du matériau.
« On reconnaît un meuble en massif à ses chants », explique Thomas Dumoulin. En effet, le contreplaqué présente des strates, et le mélaminé ou le stratifié, des chants soudés. Le bois massif, lui, est le seul à bénéficier d’une continuité parfaite sur les côtés des meubles. Pour notre expert, chêne et frêne sont les essences dures qui se prêtent le mieux à la réalisation des façades de cuisine en bois massif en raison de leur résistance. Le pin quant à lui est une essence tendre, que l’on peut enfoncer avec l’ongle.
Pour un effet contemporain, les façades ne sont plus moulurées ni teintées au brou de noix comme par le passé. Davantage mis en avant, le bois est employé brut, dans des façades épurées, comme dans cette cuisine allemande, où l’on a choisi du chêne. Le bois brut doit néanmoins être entretenu chaque année. Une application d’huile sature les parois et ôte le caractère poreux du matériau.
Le chêne blanchi
Pour faire ressortir le fil du bois de façon légère et naturelle, céruses et patines permettent d’obtenir un effet dit « blanchi ». Préférez toujours les patines bio (à base de caséine, par exemple), à rebours de certaines préparations qui contiennent beaucoup de produits chimiques. À la différence d’une peinture dont l’application est couvrante, l’effet obtenu sera transparent et rehaussera discrètement le dessin caractéristique des veines du bois. Le chêne grisé fait également partie des finitions contemporaines appréciées.
Pour faire ressortir le fil du bois de façon légère et naturelle, céruses et patines permettent d’obtenir un effet dit « blanchi ». Préférez toujours les patines bio (à base de caséine, par exemple), à rebours de certaines préparations qui contiennent beaucoup de produits chimiques. À la différence d’une peinture dont l’application est couvrante, l’effet obtenu sera transparent et rehaussera discrètement le dessin caractéristique des veines du bois. Le chêne grisé fait également partie des finitions contemporaines appréciées.
Le bois défibré
Les effets de l’usure du temps, le look vintage, sont tendance et, dans cet esprit, on cherche à les imiter par différents moyens. En projetant du sable à basse pression sur le bois massif (technique du microgommage), les parties les plus tendres sont abrasées et les veines les plus dures apparaissent en relief. « Le bois ressemble à celui de vieux volets qui sont restés dehors des années durant », explique Thomas Dumoulin.
Le professionnel nous met néanmoins en garde contre une seconde technique beaucoup moins naturelle visant à obtenir le même effet : « Certains décapent le bois à l’acide, des produits agressifs qui vont rester dans la matière et se diffuser ensuite dans la pièce. »
Les effets de l’usure du temps, le look vintage, sont tendance et, dans cet esprit, on cherche à les imiter par différents moyens. En projetant du sable à basse pression sur le bois massif (technique du microgommage), les parties les plus tendres sont abrasées et les veines les plus dures apparaissent en relief. « Le bois ressemble à celui de vieux volets qui sont restés dehors des années durant », explique Thomas Dumoulin.
Le professionnel nous met néanmoins en garde contre une seconde technique beaucoup moins naturelle visant à obtenir le même effet : « Certains décapent le bois à l’acide, des produits agressifs qui vont rester dans la matière et se diffuser ensuite dans la pièce. »
L’effet scié ou raboté
Observez bien les façades bois de cette cuisine londonienne. Elles présentent un aspect ligné, en relief : « Ici, on a voulu imiter le bois brut de sciage. Ces lignes sont caractéristiques de la scie à ruban », explique Thomas.
Autre effet brut apprécié, l’effet raboté. La surface du bois est irrégulière, comme si elle portait encore les traces du corroyage, la première étape du façonnage du bois.
Observez bien les façades bois de cette cuisine londonienne. Elles présentent un aspect ligné, en relief : « Ici, on a voulu imiter le bois brut de sciage. Ces lignes sont caractéristiques de la scie à ruban », explique Thomas.
Autre effet brut apprécié, l’effet raboté. La surface du bois est irrégulière, comme si elle portait encore les traces du corroyage, la première étape du façonnage du bois.
Le bois brûlé
Dans la tradition japonaise, le shou sugi ban est une technique de carbonisation superficielle du bois. Rendu plus dur et résistant aux insectes xylophages, le bois brûlé était utilisé comme en bardage dans les anciens villages de pêcheurs. Selon que l’on gratte plus ou moins la surface brûlée, le bois apparaît plus ou moins noir. L’architecture intérieure contemporaine s’empare de cette finition très tendance pour renouveler l’aspect du mobilier, y compris dans la cuisine. Ici, à San Francisco, les façades des éléments hauts ont été traitées de cette manière.
Dans la tradition japonaise, le shou sugi ban est une technique de carbonisation superficielle du bois. Rendu plus dur et résistant aux insectes xylophages, le bois brûlé était utilisé comme en bardage dans les anciens villages de pêcheurs. Selon que l’on gratte plus ou moins la surface brûlée, le bois apparaît plus ou moins noir. L’architecture intérieure contemporaine s’empare de cette finition très tendance pour renouveler l’aspect du mobilier, y compris dans la cuisine. Ici, à San Francisco, les façades des éléments hauts ont été traitées de cette manière.
La joue de ce comptoir de Denver a été laissée très noire. Une huile doit être appliquée sur le bois brûlé pour en assurer la finition.
Focus Matière : Le bois brûlé ou la force primaire du feu
Focus Matière : Le bois brûlé ou la force primaire du feu
L’effet Shabby chic
Ces façades ont été réalisées à partir de vieux volets provençaux. Même si le rendu est superbe, Thomas Dumoulin met l’accent sur le travail très long et minutieux requis par le recyclage de vieux bois. Il faudra trier les morceaux utilisables, ce qui engendrera forcément de la perte. Puis un resurfaçage complet devra être réalisé afin que les restes de peinture ne se détachent pas. Enfin, il faudra protéger le bois avec un vernis car, dans une cuisine, il est essentiel d’observer une hygiène parfaite. Du fait de toutes ces opérations, des façades en bois recyclé sont plus onéreuses que des façades neuves, mais le rendu authentique est unique.
Ces façades ont été réalisées à partir de vieux volets provençaux. Même si le rendu est superbe, Thomas Dumoulin met l’accent sur le travail très long et minutieux requis par le recyclage de vieux bois. Il faudra trier les morceaux utilisables, ce qui engendrera forcément de la perte. Puis un resurfaçage complet devra être réalisé afin que les restes de peinture ne se détachent pas. Enfin, il faudra protéger le bois avec un vernis car, dans une cuisine, il est essentiel d’observer une hygiène parfaite. Du fait de toutes ces opérations, des façades en bois recyclé sont plus onéreuses que des façades neuves, mais le rendu authentique est unique.
Le lamellé-collé
Pour être original, rien ne vaut le détournement de matériaux pour des usages inattendus, comme ici du bois lamellé-collé employé sur les façades de cette cuisine londonienne. On utilise habituellement le lamellé-collé en plan de travail, mais sur ces portes de cuisine, il est très innovant, d’autant plus dans ce mariage avec un plan de travail en béton.
Pour être original, rien ne vaut le détournement de matériaux pour des usages inattendus, comme ici du bois lamellé-collé employé sur les façades de cette cuisine londonienne. On utilise habituellement le lamellé-collé en plan de travail, mais sur ces portes de cuisine, il est très innovant, d’autant plus dans ce mariage avec un plan de travail en béton.
Le lamellé-collé est un assemblage de morceaux de bois massif, aboutés en quinconce et collés, qui permet de contourner le problème de torsion (on dit du bois massif qu’il se « gauchit »). Le panneau obtenu est plus stable, mais bien sûr moins noble et moins cher.
Le bardage bois
Si par le passé on cherchait à réaliser des façades qui semblaient taillées dans une seule planche, aujourd’hui l’effet lambrissé est très tendance. Des lames de bois sont accolées sur les façades des meubles, à la manière d’un parquet ou d’un bardage extérieur.
Si par le passé on cherchait à réaliser des façades qui semblaient taillées dans une seule planche, aujourd’hui l’effet lambrissé est très tendance. Des lames de bois sont accolées sur les façades des meubles, à la manière d’un parquet ou d’un bardage extérieur.
À noter que Thomas n’est pas partisan de l’emploi du bois de palette brut pour faire des lambris de cuisine, même si cela est très apprécié aujourd’hui. « Les palettes ont eu une vie, elles servent avant tout au transport de marchandises. Elles peuvent avoir été exposées à des produits toxiques par exemple. » Pour imiter l’effet bois de palette, Thomas se sert de sapin, le sable, puis le patine de façon à le vieillir artificiellement.
ET VOUS ?
Que pensez-vous des façades de cuisine en bois massif et de leurs nouvelles finitions ?
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Pour l’ébéniste Thomas Dumoulin, le bois massif a bien des avantages :
- Et bien entendu, le bois est un matériau écologique. Aujourd’hui, son circuit est bien encadré. Un arbre coupé donne lieu à un arbre replanté.
Le bois massif a néanmoins quelques inconvénients :