Tour du monde : Quelles réponses aux enjeux écologiques ?
Des experts envisagent la manière dont la construction de logements peut répondre aux problématiques environnementales
Houzz France
12 juin 2020
Dans un article précédent, nous avons souligné la nécessité de trouver de nouvelles solutions de construction et de rénovation pour stopper le changement climatique et réduire les emissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, la crise du coronavirus nous a rendus encore plus conscients du besoin de repenser la manière dont interagissent la culture, la société, l’économie et l’environnement.
Les architectes et les professionnels de la construction ont un rôle à jouer. Nous avons contacté des experts locaux pour qu’ils partagent leurs idées, leurs solutions, et ainsi pour qu’ils nous aident à nous rendre compte de ce qu’il est déjà possible de faire. Leurs réponses soulignent la variété des approches et des priorités des différents pays concernés : des législations nationales et objectifs de zéro emissions carbone, aux solutions régionales et projets innovants, en passant par la redécouverte des traditions. Nous avons enquêté sur la manière dont les pays à travers le monde abordent l’architecture durable, mettant en avant des exemples de maison où les meilleures pratiques environnementales ont été mises en œuvre.
Les architectes et les professionnels de la construction ont un rôle à jouer. Nous avons contacté des experts locaux pour qu’ils partagent leurs idées, leurs solutions, et ainsi pour qu’ils nous aident à nous rendre compte de ce qu’il est déjà possible de faire. Leurs réponses soulignent la variété des approches et des priorités des différents pays concernés : des législations nationales et objectifs de zéro emissions carbone, aux solutions régionales et projets innovants, en passant par la redécouverte des traditions. Nous avons enquêté sur la manière dont les pays à travers le monde abordent l’architecture durable, mettant en avant des exemples de maison où les meilleures pratiques environnementales ont été mises en œuvre.
Étude de cas : Cette maison urbaine de CplusC Architectural Workshop à Sydney, en Australie, dispose d’un système d’eau chaude à tubes solaires, d’une récupération souterraine des eaux de pluie pour alimenter la maison et le jardin, ainsi que d’un système d’alimentation photovoltaïque de 3kW pour toute la maison mais aussi pour charger la voiture électrique de ses habitants.
Un système de notation pour de meilleurs résultats en termes de développement durable en Australie
Les climats et paysages très variés de l’Australie rendent difficile l’élaboration d’une politique nationale unique, bien que des efforts coordonnés soit en cours.
« Il existe des règles nationales, des législations étatiques et régionales, ainsi que des normes de l’industrie comme le système de notation à étoiles (Green Star) du Green Building Council of Australia, qui a fait ses preuves pour initier de meilleurs résultats en termes de développement durable », explique Helen Lochhead. présidente nationale de l’Australian Institute of Architects.
Mais, à l’heure actuelle, les Australiens qui construisent une nouvelle maison ou se lancent dans des rénovations d’ampleur doivent seulement répondre aux exigences minimales d’efficacité énergétique des états et territoires, dictées par le Code National de la Construction.
Un système de notation pour de meilleurs résultats en termes de développement durable en Australie
Les climats et paysages très variés de l’Australie rendent difficile l’élaboration d’une politique nationale unique, bien que des efforts coordonnés soit en cours.
« Il existe des règles nationales, des législations étatiques et régionales, ainsi que des normes de l’industrie comme le système de notation à étoiles (Green Star) du Green Building Council of Australia, qui a fait ses preuves pour initier de meilleurs résultats en termes de développement durable », explique Helen Lochhead. présidente nationale de l’Australian Institute of Architects.
Mais, à l’heure actuelle, les Australiens qui construisent une nouvelle maison ou se lancent dans des rénovations d’ampleur doivent seulement répondre aux exigences minimales d’efficacité énergétique des états et territoires, dictées par le Code National de la Construction.
Le jardin dispose d’un système aquaponique pour récolter les déjections de poissons, de bacs à compost, d’un élevage de vers de terre et d’un poulailler, qui travaillent en harmonie pour un potager productif. « Combinés, ces éléments ont permis à la maison de dépasser les attentes des clients en termes de développement durable et d’être pratiquement hors réseau la majeure partie de l’année », explique l’architecte.
La manière la plus courante de répondre à ces exigences est d’obtenir une évaluation énergétique de la maison à l’aide du système de notation appelé Nationwide House Energy Rating Scheme (NatHERS), qui note de 0 à 10 étoiles les maisons.
La clé pour obtenir une bonne note est de concevoir un habitat adapté au climat local, avec une évaluation qui dépend :
La manière la plus courante de répondre à ces exigences est d’obtenir une évaluation énergétique de la maison à l’aide du système de notation appelé Nationwide House Energy Rating Scheme (NatHERS), qui note de 0 à 10 étoiles les maisons.
La clé pour obtenir une bonne note est de concevoir un habitat adapté au climat local, avec une évaluation qui dépend :
- du plan et de l’orientation
- des méthodes de construction et matériaux utilisés pour le toit, les murs et les fenêtres
- des techniques utilisées pour ombrager la maison et la protéger du soleil, ainsi que de la manière dont elle profite des courants d’air.
Étude de cas : Le centre social et de santé construit après le tremblement de terre de San Felice Sul Panar, dans la région d’Émilie-Romagne en Italie. Réponse rapide au manque de structures après la catastrophe, il a été construit dans le respect des normes de durabilité élevées, avec des techniques et matériaux innovants. Par exemple, il dispose d’un système de récupération des eaux de pluie, qui peut être utilisé pour nettoyer le bâtiment et irriguer les espaces extérieurs.
Une approche régionale avec des incitations économiques en Italie
La géographie délicate, la bureaucratie compliquée et les bâtiments historiques rendent le développement d’une architecture durable particulièrement difficile en Italie.
Le pays étant très diversifié, autant géographiquement que politiquement, les réponses aux défis environnementaux sont décentralisées. « En plus des réglementations et lois locales, un architecte doit toujours penser à préserver et mettre en valeur le genius loci, soit l’âme d’un lieu, et cela est encore plus vrai dans un pays comme l’Italie qui dispose d’autant de traditions dans tous les domaines. Jusqu’à présent, nous avons toujours travaillé avec des clients qui partageaient notre approche », explique Matteo Thun, fondateur de Matteo Thun & Partners.
« L’Italie propose des incitations économiques à ceux qui souhaitent rénover leur maison de manière durable. Mais, tous les professionnels ne sont pas assez bien préparés pour cela », estime Alessandro Giuliani, président de CasaClima Network en Lombardie, région au nord-ouest du pays où se trouve Milan.
« L’Italie, et l’Europe aussi, doivent penser de manière générale et ne pas considérer seulement une région ou un état. Toutes les parties doivent travailler ensemble et s’entraider. Par exemple, l’Europe du Nord, qui est venteuse, peut travailler davantage sur l’énergie éolienne, alors que le sud de l’Europe, région ensoleillée, peut développer davantage le solaire, pour ensuite échanger entre elles l’énergie récoltée, mais cela reste une utopie. Nous manquons toujours d’une vision plus large et d’un chemin à suivre », pense Andrea Rossi, directeur de projet chez Mario Cucinella Architects. Le studio a été récompensé par l’European Sustainability Award en 2019 pour son travail de reconstruction des villages d’Émilie-Romagne après le tremblement de terre, basé sur l’utilisation de structures en bois. Cette approche régionale est l’une des raisons pour lesquelles le succès de l’Italie est concentré sur des projets individuels comme celui-ci.
Une approche régionale avec des incitations économiques en Italie
La géographie délicate, la bureaucratie compliquée et les bâtiments historiques rendent le développement d’une architecture durable particulièrement difficile en Italie.
Le pays étant très diversifié, autant géographiquement que politiquement, les réponses aux défis environnementaux sont décentralisées. « En plus des réglementations et lois locales, un architecte doit toujours penser à préserver et mettre en valeur le genius loci, soit l’âme d’un lieu, et cela est encore plus vrai dans un pays comme l’Italie qui dispose d’autant de traditions dans tous les domaines. Jusqu’à présent, nous avons toujours travaillé avec des clients qui partageaient notre approche », explique Matteo Thun, fondateur de Matteo Thun & Partners.
« L’Italie propose des incitations économiques à ceux qui souhaitent rénover leur maison de manière durable. Mais, tous les professionnels ne sont pas assez bien préparés pour cela », estime Alessandro Giuliani, président de CasaClima Network en Lombardie, région au nord-ouest du pays où se trouve Milan.
« L’Italie, et l’Europe aussi, doivent penser de manière générale et ne pas considérer seulement une région ou un état. Toutes les parties doivent travailler ensemble et s’entraider. Par exemple, l’Europe du Nord, qui est venteuse, peut travailler davantage sur l’énergie éolienne, alors que le sud de l’Europe, région ensoleillée, peut développer davantage le solaire, pour ensuite échanger entre elles l’énergie récoltée, mais cela reste une utopie. Nous manquons toujours d’une vision plus large et d’un chemin à suivre », pense Andrea Rossi, directeur de projet chez Mario Cucinella Architects. Le studio a été récompensé par l’European Sustainability Award en 2019 pour son travail de reconstruction des villages d’Émilie-Romagne après le tremblement de terre, basé sur l’utilisation de structures en bois. Cette approche régionale est l’une des raisons pour lesquelles le succès de l’Italie est concentré sur des projets individuels comme celui-ci.
Étude de cas : La rénovation de cette maison victorienne réalisée par James Wright, de Macdonald Wright Architects, est un exemple de rénovation écologique d’un bâtiment ancien. Construite à Londres en 1893, la maison a été améliorée et rénovée en prenant en compte de nombreux détails environnementaux, comme l’isolation, le chauffage passif à énergie solaire et un système sophistiqué de récupération des eaux usées pour alimenter les toilettes et la machine à laver, mais aussi irriguer le jardin.
Royaume-Uni : Une série d’objectifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Le Royaume-Uni partage certains des défis de l’Italie, notamment l’âge et l’état du parc de logements. À cela s’ajoutent les difficultés liées au climat froid et humide du pays ainsi qu’à sa longue dépendance aux énergies fossiles.
Des progrès sont néanmoins en cours. « En juin 2019, le Royaume-Uni s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 100% d’ici 2050, portant à près de zéro toutes les emissions carbone. Après cette annonce, RIBA a déclaré l’urgence climatique et a lancé en octobre le RIBA 2030 Climate Challenge », raconte Adrian Dobson, directeur exécutif des Services professionnels du Royal Institute of British Architects (RIBA).
Royaume-Uni : Une série d’objectifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Le Royaume-Uni partage certains des défis de l’Italie, notamment l’âge et l’état du parc de logements. À cela s’ajoutent les difficultés liées au climat froid et humide du pays ainsi qu’à sa longue dépendance aux énergies fossiles.
Des progrès sont néanmoins en cours. « En juin 2019, le Royaume-Uni s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 100% d’ici 2050, portant à près de zéro toutes les emissions carbone. Après cette annonce, RIBA a déclaré l’urgence climatique et a lancé en octobre le RIBA 2030 Climate Challenge », raconte Adrian Dobson, directeur exécutif des Services professionnels du Royal Institute of British Architects (RIBA).
James Wright a choisi une palette de matériaux naturels de provenance locale ou européenne, tout comme les accessoires sélectionnés. « La majorité des artisans étaient également locaux. C’était même réconfortant, pendant les travaux, de voir le peu de fourgonnettes arriver sur le chantier le matin, et le nombre important d’ouvriers à vélos », se souvient James Wright.
« Le but est d’aider les architectes à atteindre les zéro (ou encore mieux) émission de gaz à effet se serre sur tout le cycle de vie d’un bâtiment d’ici 2030. L’engagement fixe une série d’objectifs à adopter pour réduire les dépenses énergétiques opérationnelles, de carbone intrinsèque et d’eau potable », explique Adrian Dobson. « Des exemples récents, comme le gagnant du Stirling Prize 2019 Goldsmith Street, montrent qu’il est aujourd’hui possible de construire avec des standards environnementaux élevés, démontrant que les objectifs fixés par le RIBA 2030 Climate Challenge sont complètement réalisables. »
« Le but est d’aider les architectes à atteindre les zéro (ou encore mieux) émission de gaz à effet se serre sur tout le cycle de vie d’un bâtiment d’ici 2030. L’engagement fixe une série d’objectifs à adopter pour réduire les dépenses énergétiques opérationnelles, de carbone intrinsèque et d’eau potable », explique Adrian Dobson. « Des exemples récents, comme le gagnant du Stirling Prize 2019 Goldsmith Street, montrent qu’il est aujourd’hui possible de construire avec des standards environnementaux élevés, démontrant que les objectifs fixés par le RIBA 2030 Climate Challenge sont complètement réalisables. »
Étude de cas : Cette maison neuve de Lincoln, dans le Massachusetts, est un clin d’œil à la langue vernaculaire agraire de la ville qui date de l’ère coloniale, fondée en 1654. Mais cette maison fermière, de la société de Boston ZeroEnergy Design, utilise les dernières technologies pour produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
Aux États-Unis, les architectes travaillent pour un futur sans carbone
Aux États-Unis, 40% de l’énergie est consommée par les bâtiments, selon l’American Institute of Architects (AIA). L’organisation considère donc que les architectes ont un rôle significatif à jouer pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’AIA soutient le 2030 Challenge, dont l’objectif est de faire en sorte que les nouvelles constructions et les rénovations majeures soient neutres en carbone d’ici 2030.
L’AIA fournit aux architectes un moyen de rendre compte et de suivre leurs progrès vers la neutralité en carbone. Les entreprises qui participent au programme 2030 Commitment de l’AIA font tous les ans le rapport de leurs performances énergétiques. Les méthodes de rapport standardisées du Design Data Exchange de l’AIA permettent aux entreprises d’identifier leurs bonnes pratiques et de se comparer anonymement à des projets similaires en termes de nature, de taille, de climat et autres attributs, à travers le programme. En 2018, l’AIA a déclaré que les entreprises participantes au 2030 Commitment ont permis d’économiser 17,7 millions de tonnes de carbone.
Aux États-Unis, les architectes travaillent pour un futur sans carbone
Aux États-Unis, 40% de l’énergie est consommée par les bâtiments, selon l’American Institute of Architects (AIA). L’organisation considère donc que les architectes ont un rôle significatif à jouer pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’AIA soutient le 2030 Challenge, dont l’objectif est de faire en sorte que les nouvelles constructions et les rénovations majeures soient neutres en carbone d’ici 2030.
L’AIA fournit aux architectes un moyen de rendre compte et de suivre leurs progrès vers la neutralité en carbone. Les entreprises qui participent au programme 2030 Commitment de l’AIA font tous les ans le rapport de leurs performances énergétiques. Les méthodes de rapport standardisées du Design Data Exchange de l’AIA permettent aux entreprises d’identifier leurs bonnes pratiques et de se comparer anonymement à des projets similaires en termes de nature, de taille, de climat et autres attributs, à travers le programme. En 2018, l’AIA a déclaré que les entreprises participantes au 2030 Commitment ont permis d’économiser 17,7 millions de tonnes de carbone.
Étude de cas : Cette propriété de Ryesgade, dans le quartier d’Østerbro à Copenhague, est un exemple réussi de rénovation écologique, d’optimisation énergétique et d’ajout de logements sur le toit. Photo de Drost Fonden.
Recycler les matériaux de construction : la voie à suivre pour le Danemark
Au Danemark, le Green Building Council offre, entre autres choses, une formation et une évaluation de la durabilité des projets de construction sur la base du système de certification international DGNB, qui prend en compte les questions environnementales, économiques et socioculturelles.
« Une attention particulière est portée au besoin d’avoir plus de connaissances et de formations dans ce domaine. L’industrie de la construction est préparée, et de grands constructeurs comme les municipalités et les fonds de pension investissent dans les constructions et les rénovations durables », explique Mette Qvist, directrice du DGNB. Selon elle, les objectifs mondiaux de l’ONU ont fait office de signal d’alarme pour beaucoup, mais la législation est encore boiteuse. 30% du volume des déchets du Danemark proviennent de la construction. Il est donc judicieux de recycler les matériaux de construction au lieu de les détruire lors des travaux de déconstruction et d’utiliser de nouvelles ressources.
Recycler les matériaux de construction : la voie à suivre pour le Danemark
Au Danemark, le Green Building Council offre, entre autres choses, une formation et une évaluation de la durabilité des projets de construction sur la base du système de certification international DGNB, qui prend en compte les questions environnementales, économiques et socioculturelles.
« Une attention particulière est portée au besoin d’avoir plus de connaissances et de formations dans ce domaine. L’industrie de la construction est préparée, et de grands constructeurs comme les municipalités et les fonds de pension investissent dans les constructions et les rénovations durables », explique Mette Qvist, directrice du DGNB. Selon elle, les objectifs mondiaux de l’ONU ont fait office de signal d’alarme pour beaucoup, mais la législation est encore boiteuse. 30% du volume des déchets du Danemark proviennent de la construction. Il est donc judicieux de recycler les matériaux de construction au lieu de les détruire lors des travaux de déconstruction et d’utiliser de nouvelles ressources.
Étude de cas : Au pied du Jura, en France, les propriétaires ont commandé une maison à faible consommation énergétique avec une structure en bois et une isolation en fibres de bois optimale, d’une épaisseur de 30 centimètres.
L’accent mis sur l’efficacité énergétique en France
Une réglementation thermique est actuellement en place en France, la RT 2012. Son objectif est de réduire l’impact environnemental des bâtiments neufs, en se concentrant particulièrement sur les consommations énergétiques. Une nouvelle règlementation plus poussée, la RE 2020, devrait prochainement entrer en vigueur. Elle devrait favoriser la construction de bâtiments passifs et à énergie positive, mais aussi réduire l’empreinte carbone des constructions neuves.
Ces règlementations s’adressent uniquement aux nouvelles constructions. « Avant de développer encore, il faudrait se pencher sur les bâtiments qui existent déjà, pour les rénover et les rendre économes en énergie », pense l’architecte DPLG Joëlle Personnaz.
En avril 2019, le gouvernement français a lancé un plan complémentaire pour l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments existants. Il prévoit la rénovation thermique de 500 000 logements chaque année. Des aides financières existent également pour aider les propriétaires à faire des travaux énergétiques et un fond de garanti a aussi été mis en place pour les propriétaires aux revenus modestes.
L’accent mis sur l’efficacité énergétique en France
Une réglementation thermique est actuellement en place en France, la RT 2012. Son objectif est de réduire l’impact environnemental des bâtiments neufs, en se concentrant particulièrement sur les consommations énergétiques. Une nouvelle règlementation plus poussée, la RE 2020, devrait prochainement entrer en vigueur. Elle devrait favoriser la construction de bâtiments passifs et à énergie positive, mais aussi réduire l’empreinte carbone des constructions neuves.
Ces règlementations s’adressent uniquement aux nouvelles constructions. « Avant de développer encore, il faudrait se pencher sur les bâtiments qui existent déjà, pour les rénover et les rendre économes en énergie », pense l’architecte DPLG Joëlle Personnaz.
En avril 2019, le gouvernement français a lancé un plan complémentaire pour l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments existants. Il prévoit la rénovation thermique de 500 000 logements chaque année. Des aides financières existent également pour aider les propriétaires à faire des travaux énergétiques et un fond de garanti a aussi été mis en place pour les propriétaires aux revenus modestes.
La maison comprend également des aménagements durables simples comme des fenêtres à double vitrages et des plafonds bas pour éviter les pertes de chaleur. La consommation énergétique du bâtiment de 245 mètres carrés est de 30 kilowatts par heure et par mètre carrés par an, comprenant le chauffage, l’eau chaude et l’éclairage. Photos : Aurélien Vivier © 2016 Houzz
Joëlle Personnaz souligne que la réglementation à venir, RE 2020, repose principalement sur l’efficacité énergétique mais ne traite pas les facteurs bioclimatiques, de durabilité ou de provenance des matériaux. « Avoir un bâtiment efficace énergiquement c’est bien, mais avoir un bâtiment à faible consommation énergétique construit avec de la laine de verre fabriquée à l’autre bout de la planète ne fait pas sens en matière d’écologie ».
Les autres enjeux de la règlementation concernent également le confort d’été des logements et la qualité de l’air intérieur. Bien isolées pour l’hiver, les maisons de la RT 2012 ont en effet dû être équipées de systèmes de ventilation et de climatisation qui ont fait exploser leurs consommations énergétiques. « Nous devons revenir à des maisons ventilées de manière naturelle qui restent fraiches en été », estime Joëlle Personnaz.
Joëlle Personnaz souligne que la réglementation à venir, RE 2020, repose principalement sur l’efficacité énergétique mais ne traite pas les facteurs bioclimatiques, de durabilité ou de provenance des matériaux. « Avoir un bâtiment efficace énergiquement c’est bien, mais avoir un bâtiment à faible consommation énergétique construit avec de la laine de verre fabriquée à l’autre bout de la planète ne fait pas sens en matière d’écologie ».
Les autres enjeux de la règlementation concernent également le confort d’été des logements et la qualité de l’air intérieur. Bien isolées pour l’hiver, les maisons de la RT 2012 ont en effet dû être équipées de systèmes de ventilation et de climatisation qui ont fait exploser leurs consommations énergétiques. « Nous devons revenir à des maisons ventilées de manière naturelle qui restent fraiches en été », estime Joëlle Personnaz.
Étude de cas : Monochrome jusqu’aux tuiles du toit et volets, cette maison blanche récompensée à Wiesbaden, en Allemagne, créée par l’architecte Roger Christ, nous apprend à faire des économies d’énergie avec la couleur. La façade et le toit blancs protègent des surchauffes et rendent inutile l’installation d’une climatisation. Le bâtiment est également isolé avec de la fibre de bois. Le truc en plus : les quatre appartements situés à l’intérieur sont en forme de L et s’emboîtent comme des blocs de Tetris. Cela permet d’économiser beaucoup d’espace et de ressources.
L’objectif de l’Allemagne : Neutralité climatique pour 2050
L’Allemagne est souvent considérée comme une pionnière de la protection de l’environnement et des modes de vie durables. La première maison passive a en effet été construite en Allemagne en 1991. Néanmoins, en réalité et selon la Federal Environment Agency, le bâtiment représente 35% de la consommation d’énergie du pays et près de 30% des émissions de CO2.
C’est pourquoi l’Allemagne s’est engagée à devenir neutre pour le climat en 2050. Pour y arriver, un plan de protection de l’environnement a été mis en place par le gouvernement en 2019. L’une des nouvelles mesures prévoit d’interdir le chauffage au fioul dans les nouveaux logements en 2026. La production d’énergies renouvelables grâce au solaire, à l’éolien ou l’hydraulique sera également développée pour que l’Allemagne ne soit plus dépendante des énergies fossiles. Enfin, les propriétaires qui modernisent leur système de chauffage et rénovent leur maison pour améliorer leur efficacité énergétique vont recevoir des aides de l’état à travers des subventions.
Selon l’architecte Jens-Uwe Seyfarth, les modes de vie collectifs sont une autre solution : « Nous remarquons que les gens se réunissent à nouveau pour créer des bâtiments collaboratifs. Les logements regroupant deux familles ou plusieurs générations sont aussi très attractifs. Cela permet d’être plus efficace et d’économiser les ressources ». Le mot clé est co-living. Certains projets de construction allemands mettent déjà en place le partage de la cuisine, de la nourriture et des lieux de vie.
L’objectif de l’Allemagne : Neutralité climatique pour 2050
L’Allemagne est souvent considérée comme une pionnière de la protection de l’environnement et des modes de vie durables. La première maison passive a en effet été construite en Allemagne en 1991. Néanmoins, en réalité et selon la Federal Environment Agency, le bâtiment représente 35% de la consommation d’énergie du pays et près de 30% des émissions de CO2.
C’est pourquoi l’Allemagne s’est engagée à devenir neutre pour le climat en 2050. Pour y arriver, un plan de protection de l’environnement a été mis en place par le gouvernement en 2019. L’une des nouvelles mesures prévoit d’interdir le chauffage au fioul dans les nouveaux logements en 2026. La production d’énergies renouvelables grâce au solaire, à l’éolien ou l’hydraulique sera également développée pour que l’Allemagne ne soit plus dépendante des énergies fossiles. Enfin, les propriétaires qui modernisent leur système de chauffage et rénovent leur maison pour améliorer leur efficacité énergétique vont recevoir des aides de l’état à travers des subventions.
Selon l’architecte Jens-Uwe Seyfarth, les modes de vie collectifs sont une autre solution : « Nous remarquons que les gens se réunissent à nouveau pour créer des bâtiments collaboratifs. Les logements regroupant deux familles ou plusieurs générations sont aussi très attractifs. Cela permet d’être plus efficace et d’économiser les ressources ». Le mot clé est co-living. Certains projets de construction allemands mettent déjà en place le partage de la cuisine, de la nourriture et des lieux de vie.
Étude de cas : L’équipe de Bonsai Arquitectos a rénové cette propriété typique de Motril, au sud de l’Espagne. Le défi était de conserver la typologie du bâtiment et de préserver son image rurale tout en adoptant une démarche environnementale.
L’Espagne attend la transition environnementale
Comme dans de nombreux pays à travers le monde, l’efficacité énergétique et la réduction de l’empreinte environnementale sont des défis majeurs en Espagne, mais il y en a aussi d’autres. Un des problèmes urgents est que les zones rurales connaissent des changements démographiques avec un nombre décroissant d’habitants et une population vieillissante.
« Il y a actuellement des signes qui montrent que nous allons prochainement vivre une vraie transition écologique en Espagne », pense Eva Chacón, co-directrice de Bonsai Arquitectos, un studio d’architecture fondé à Grenade en 1965.
Selon elle, le plus important a été la création récente du nouveau ministère pour la Transition Écologique et les Défis Démographiques. Aussi, de nouvelles lois sont mises en place – comme la stratégie espagnole pour l’économie circulaire ou le plan national intégré pour le climat et l’énergie 2012-2030 – pour aligner l’Espagne aux directives européennes en matière de développement durable.
L’Espagne attend la transition environnementale
Comme dans de nombreux pays à travers le monde, l’efficacité énergétique et la réduction de l’empreinte environnementale sont des défis majeurs en Espagne, mais il y en a aussi d’autres. Un des problèmes urgents est que les zones rurales connaissent des changements démographiques avec un nombre décroissant d’habitants et une population vieillissante.
« Il y a actuellement des signes qui montrent que nous allons prochainement vivre une vraie transition écologique en Espagne », pense Eva Chacón, co-directrice de Bonsai Arquitectos, un studio d’architecture fondé à Grenade en 1965.
Selon elle, le plus important a été la création récente du nouveau ministère pour la Transition Écologique et les Défis Démographiques. Aussi, de nouvelles lois sont mises en place – comme la stratégie espagnole pour l’économie circulaire ou le plan national intégré pour le climat et l’énergie 2012-2030 – pour aligner l’Espagne aux directives européennes en matière de développement durable.
Le bois a été l’un des leitmotifs du projet. Les murs sont recouverts de mortier de chaux, qui régule la température et l’humidité. Les autres caractéristiques intéressantes comprennent : le toit en zinc roux, dont l’entretien est minimal et qui s’intègre bien dans l’environnement, une isolation thermique de haut niveau dans toute l’enceinte et un système de réutilisation des eaux usées pour l’arrosage.
« En tant que citoyens, nous sommes quotidiennement bombardés de nouvelles désespérantes sur la crise écologique grave que nous vivons dans notre pays et dont souffre la planète dans son ensemble après des décennies de développements non durables », explique Eva Chacón. « Nous pensons que cela influe beaucoup sur toutes les couches de la société, et se traduira par des comportements et modes de consommation plus durables. »
« En tant que citoyens, nous sommes quotidiennement bombardés de nouvelles désespérantes sur la crise écologique grave que nous vivons dans notre pays et dont souffre la planète dans son ensemble après des décennies de développements non durables », explique Eva Chacón. « Nous pensons que cela influe beaucoup sur toutes les couches de la société, et se traduira par des comportements et modes de consommation plus durables. »
Étude de cas : La réponse aux enjeux climatiques des architectes de Singapour est souvent la mise en place de stratégies de conceptions passives. Dans cette maison pensée pour le climat, l’architecte Teo Yee Chin de Red Bean Architects a utilisé le concept de maison sur pilotis pour permettre à l’air de circuler à travers le rez-de-chaussée ouvert, rafraîchissant le reste de la structure. La ventilation croisée et la protection solaire, permises par des fenêtres placées de manière stratégique, sont d’autres caractéristiques.
Construire durable et chérir le passé à Singapour
Le gouvernement de Singapour est à la pointe du développement durable depuis 2005 grâce à la Building and Construction Authority (BCA). Elle supervise toutes les nouvelles constructions et rénovations autorisées par les permis de construire et la BCA Green Mark, un système de notation environnemental des bâtiments qui évalue leur impact sur l’environment et leurs performances énergétiques.
Comme la majorité de la population, qui vit en appartement, l’architecte William Ng de Studio Wills + Architects pense que le développement durable peut être rendu possible par la conservation de l’ancien – soit l’utilisation de tous les matériaux qui peuvent être conservés. La Urban Redevelopment Authority (URA) supervise la rénovation et la réutilisation des principales structures historiques. La transformation d’une ancienne poste historique en hôtel de luxe, le Fullerton Hotel, est l’un des nombreux exemples de la manière dont Singapour optimise les bâtiments qui existent déjà.
Construire durable et chérir le passé à Singapour
Le gouvernement de Singapour est à la pointe du développement durable depuis 2005 grâce à la Building and Construction Authority (BCA). Elle supervise toutes les nouvelles constructions et rénovations autorisées par les permis de construire et la BCA Green Mark, un système de notation environnemental des bâtiments qui évalue leur impact sur l’environment et leurs performances énergétiques.
Comme la majorité de la population, qui vit en appartement, l’architecte William Ng de Studio Wills + Architects pense que le développement durable peut être rendu possible par la conservation de l’ancien – soit l’utilisation de tous les matériaux qui peuvent être conservés. La Urban Redevelopment Authority (URA) supervise la rénovation et la réutilisation des principales structures historiques. La transformation d’une ancienne poste historique en hôtel de luxe, le Fullerton Hotel, est l’un des nombreux exemples de la manière dont Singapour optimise les bâtiments qui existent déjà.
Étude de cas : Cette maison située à Saitama, au nord de Tokyo, a été conçue selon la méthode “Soradoma no ie”, créée selon les leçons tirées de la maison traditionnelle japonaise “minka”.
Le Japon réévalue les méthodes de construction traditionnelles
En raison de la législation adoptée après la Seconde Guerre Mondiale, l’industrie se concentre sur les nouvelles constructions depuis des décennies et il n’y a pas une culture de réutilisation des maisons au Japon. Même lors de la construction de nouveaux bâtiments, il est plus écologique de construire avec des matériaux respectueux de l’environnement et en pensant à leur efficacité énergétique. Cependant, comme les matériaux naturels sont plus chers, la construction de maisons respectueuses de l’environnement n’est pas encore devenu une tendance nationale au Japon.
Les experts continuent néanmoins de faire des efforts pour augmenter le nombre de logements durables, adaptés au climat japonais. Hiroo Maruya, directeur du conseil d’administration de Eco House Research Society et architecte à A&A Central, a créé une méthode de construction passive appelée “Soradoma no ie” (comprenez “la maison au sol en terre et ciel"), qui utilise les matériaux naturels et les techniques de construction adaptés au climat humide du Japon. Hiroo Maruya explique qu’utiliser des murs en terre garantit les bonnes absorption et évaporation de l’humidité. “Soradoma no ie” utilise aussi la fibre de bois pour l’isolation. L’architecte enseigne cette méthode aux architectes et constructeurs à travers le pays.
Hiroo Maruya explique qu’il est important « d’apprendre, de positionner et d’améliorer avec respect » pour créer des maisons dans lesquelles les gens voudront continuer de vivre, même après un changement de propriétaire.
Le Japon réévalue les méthodes de construction traditionnelles
En raison de la législation adoptée après la Seconde Guerre Mondiale, l’industrie se concentre sur les nouvelles constructions depuis des décennies et il n’y a pas une culture de réutilisation des maisons au Japon. Même lors de la construction de nouveaux bâtiments, il est plus écologique de construire avec des matériaux respectueux de l’environnement et en pensant à leur efficacité énergétique. Cependant, comme les matériaux naturels sont plus chers, la construction de maisons respectueuses de l’environnement n’est pas encore devenu une tendance nationale au Japon.
Les experts continuent néanmoins de faire des efforts pour augmenter le nombre de logements durables, adaptés au climat japonais. Hiroo Maruya, directeur du conseil d’administration de Eco House Research Society et architecte à A&A Central, a créé une méthode de construction passive appelée “Soradoma no ie” (comprenez “la maison au sol en terre et ciel"), qui utilise les matériaux naturels et les techniques de construction adaptés au climat humide du Japon. Hiroo Maruya explique qu’utiliser des murs en terre garantit les bonnes absorption et évaporation de l’humidité. “Soradoma no ie” utilise aussi la fibre de bois pour l’isolation. L’architecte enseigne cette méthode aux architectes et constructeurs à travers le pays.
Hiroo Maruya explique qu’il est important « d’apprendre, de positionner et d’améliorer avec respect » pour créer des maisons dans lesquelles les gens voudront continuer de vivre, même après un changement de propriétaire.
Étude de cas : Pour Boris Bouttsev, la boule est la meilleure forme pour une maison efficace énergiquement, comme la Russian ball house sur la photo ci-dessus. « Il y a ainsi un rapport minimal entre la surface de la coque et le volume », explique-t-il.
Une tradition durable en Russie
« Certains ne cessent de répéter que la création de logements passifs en Russie suivant le modèle allemand est impossible à mettre en place ou extrêmement difficile pour plusieurs raisons, notamment financières », explique Boris Bouttsev, expert en ventilation microclimat des bâtiments. En général, le gouvernement n’accorde que peu d’attention aux problèmes environnementaux.
Une tradition durable en Russie
« Certains ne cessent de répéter que la création de logements passifs en Russie suivant le modèle allemand est impossible à mettre en place ou extrêmement difficile pour plusieurs raisons, notamment financières », explique Boris Bouttsev, expert en ventilation microclimat des bâtiments. En général, le gouvernement n’accorde que peu d’attention aux problèmes environnementaux.
La structure du dôme peut aussi être érigée rapidement et construite sans fondation. Conception intérieure de VerbaHome.
Boris Bouttsev appelle au changement. « Nous avons toujours la possibilité d’utiliser de nombreuses technologies d’économie d’énergie pour réduire les coûts opérationnels de chauffage dans les maisons privées. Les hivers froids et la réduction des pertes de chaleur dans les maisons privées sont les principaux challenges en Russie. »
D’un autre côté, la rédactrice en chef d’Houzz Russie, Elena Ambrosimova souligne que les consommateurs russes ont toujours souhaité une consommation durable, écologiquement et dans le temps. « Tout intérieur russe est censé servir au moins 20 ou 30 ans après avoir été rénové, sans faire de changements additionnels ou de réparations. Pour rendre cela possible, nous prenons l’habitude d’acheter les matériaux les plus résistants et des meubles de très bonne qualité. »
Boris Bouttsev appelle au changement. « Nous avons toujours la possibilité d’utiliser de nombreuses technologies d’économie d’énergie pour réduire les coûts opérationnels de chauffage dans les maisons privées. Les hivers froids et la réduction des pertes de chaleur dans les maisons privées sont les principaux challenges en Russie. »
D’un autre côté, la rédactrice en chef d’Houzz Russie, Elena Ambrosimova souligne que les consommateurs russes ont toujours souhaité une consommation durable, écologiquement et dans le temps. « Tout intérieur russe est censé servir au moins 20 ou 30 ans après avoir été rénové, sans faire de changements additionnels ou de réparations. Pour rendre cela possible, nous prenons l’habitude d’acheter les matériaux les plus résistants et des meubles de très bonne qualité. »
Étude de cas : Les toits en tuiles inclinées, les espaces à double hauteur avec des volumes intérieurs élevés, un labyrinthe de cours communicantes et de larges vérandas maximisent la ventilation croisée et minimisent l’utilisation de climatisation dans cette maison réalisée par Kumar Moorthy & Associates. L’eau est recyclée via un système non chimique.
En Inde, les pratiques durables sont un mode de vie
Il n’existe actuellement pas de réglementation claire en termes de développement durable dans le bâtiment en Inde. La formule qui existe est un mélange de recommandations et de lignes directrices non contraignantes provenant d’autres lois comme le Code National du Bâtiment (NBC), les status des états, le Code de Construction pour la Conservation de l’Énergie (ECBC) ou encore LEED-India.
« Certains efforts sont réalisés par le gouvernement central, comme l’implémentation par le BEE (Bureau de l’Efficacité Énergétique) de programmes pour rendre les éclairages plus efficaces, de promotion pour l’utilisation d’appareils à faible consommation pour les éclairages publics et privés, l’utilisation de sources d’énergies alternatives et l’implémentation de la conformité ECBC à l’échelle nationale, grâce à l’aide des municipalités et des autorités de développement, » explique Vijay Garg, président du Council Of Architecture India.
L’Inde a cependant une longue tradition durable sur laquelle s’appuyer. « La diversité de la culture indienne est plus visible dans ses villages, où les pratiques durables, pour la construction et dans les modes de vie font partie intégrante du quotidien. »
En Inde, les pratiques durables sont un mode de vie
Il n’existe actuellement pas de réglementation claire en termes de développement durable dans le bâtiment en Inde. La formule qui existe est un mélange de recommandations et de lignes directrices non contraignantes provenant d’autres lois comme le Code National du Bâtiment (NBC), les status des états, le Code de Construction pour la Conservation de l’Énergie (ECBC) ou encore LEED-India.
« Certains efforts sont réalisés par le gouvernement central, comme l’implémentation par le BEE (Bureau de l’Efficacité Énergétique) de programmes pour rendre les éclairages plus efficaces, de promotion pour l’utilisation d’appareils à faible consommation pour les éclairages publics et privés, l’utilisation de sources d’énergies alternatives et l’implémentation de la conformité ECBC à l’échelle nationale, grâce à l’aide des municipalités et des autorités de développement, » explique Vijay Garg, président du Council Of Architecture India.
L’Inde a cependant une longue tradition durable sur laquelle s’appuyer. « La diversité de la culture indienne est plus visible dans ses villages, où les pratiques durables, pour la construction et dans les modes de vie font partie intégrante du quotidien. »
Une conception moderne de la construction en bois en Suède
La Suède dispose d’une longue tradition environnementale, dans l’architecture comme dans le reste de la société. L’abondance des forêts lui fournit également une ressource naturelle, le bois, qui a historiquement servi comme matériau de base à la construction – une ressource qui est de plus en plus redécouverte par les architectes contemporains.
« Nous sommes assez avancés en ce qui concerne l’impact environnemental dans la gestion des nouvelles constructions, il est donc temps de se concentrer sur la question du développement durable lors du processus de construction, de la conception, du transport et des matériaux, » estime Elisabet Elfström, directrice par intérim d’Architects Sweden.
Si la Suède dispose d’une grande quantité de bois à utiliser en tant que matériau de construction, le béton a été l’un des matériaux favoris des architectes pendant plusieurs décennies. Grâce aux progrès techniques des ignifugeants, le bois est de plus en plus utilisé car il est un matériau durable et agréable à vivre.
L’auteur, commentateur et critique en architecture Mark Isitt pense que les architectes suédois n’utilisent pas tout le potentiel du bois. « Ils construisent souvent des structures en bois comme on construit des structures en béton carrées, ce qui est une erreur. Le bois a une certaine légèreté, il peut se courber et cette flexibilité n’est pas utilisée. Une des exceptions en la matière est le projet Kilströmskaj, au sud de la Suède, qui a été réalisé en 2020 [photo]. Dessiné par les architectes Wingårdhs et construit par Svensk Bostadsutveckling, les trois bâtiments en bois ont une forme très spécifique, et sont construits sur des podiums illuminés, » explique-t-il.
ET VOUS ?
Que pensez-vous des réponses de votre pays aux enjeux environnementaux dans la construction et la rénovation ?
Plus d’articles en lien avec le développement durable
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« Nous sommes assez avancés en ce qui concerne l’impact environnemental dans la gestion des nouvelles constructions, il est donc temps de se concentrer sur la question du développement durable lors du processus de construction, de la conception, du transport et des matériaux, » estime Elisabet Elfström, directrice par intérim d’Architects Sweden.
Si la Suède dispose d’une grande quantité de bois à utiliser en tant que matériau de construction, le béton a été l’un des matériaux favoris des architectes pendant plusieurs décennies. Grâce aux progrès techniques des ignifugeants, le bois est de plus en plus utilisé car il est un matériau durable et agréable à vivre.
L’auteur, commentateur et critique en architecture Mark Isitt pense que les architectes suédois n’utilisent pas tout le potentiel du bois. « Ils construisent souvent des structures en bois comme on construit des structures en béton carrées, ce qui est une erreur. Le bois a une certaine légèreté, il peut se courber et cette flexibilité n’est pas utilisée. Une des exceptions en la matière est le projet Kilströmskaj, au sud de la Suède, qui a été réalisé en 2020 [photo]. Dessiné par les architectes Wingårdhs et construit par Svensk Bostadsutveckling, les trois bâtiments en bois ont une forme très spécifique, et sont construits sur des podiums illuminés, » explique-t-il.
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"Une consommation durable, écologiquement et dans le temps. « Tout
intérieur russe est censé servir au moins 20 ou 30 ans après avoir été
rénové, sans faire de changements additionnels ou de réparations. Pour
rendre cela possible, nous prenons l’habitude d’acheter les matériaux
les plus résistants et des meubles de très bonne qualité.»".
Tous est dit non?
« L’Italie, et l’Europe aussi, doivent penser de manière
générale et ne pas considérer seulement une région ou un état. Toutes les
parties doivent travailler ensemble et s’entraider. Par exemple, l’Europe du
Nord, qui est venteuse, peut travailler davantage sur l’énergie éolienne, alors
que le sud de l’Europe, région ensoleillée, peut développer davantage le
solaire, pour ensuite échanger entre elles l’énergie récoltée, mais cela reste
une utopie. Nous manquons toujours d’une vision plus large et d’un chemin à
suivre »
Je me contenterai de commenter ici trois aspects évoqués dans cet article :
Premièrement, j'ai le sentiment que l'on associe trop souvent "durable" avec "recyclable" et non pas avec "pérenne". Ainsi, il me semble que l'on construit toujours plus léger sans se soucier si la maison pourra encore tenir debout et être là, toujours habitable, dans 50 ou 100 ans ou à plus long terme encore !
C'est comme quand j'entends que le consommateur veut maintenant changer plus souvent de mobilier pour justifier une moindre qualité intrinsèque (pour rester gentil) plutôt que de vendre des produits dont la robustesse permettrait qu'ils soient transmis à génération suivante... Et, in fine, L'on ne contente bien souvent de coller (bonjour l'écologie !) une fine couche d'une essence de bois noble, d'un parement de pierre, pour cacher la misère et pour une durée d'usage d'un meuble bien moindre. Combien d'ébénisteries, de menuiseries, de métiers d'art ou d'artisans et pratiques beaucoup moins polluantes ont disparu (ou sont sur le point de disparaître) parce que l'on veut toujours produire moins cher quitte à produire de la m3$#& ?!
Deuxièmement, quant à l'énergie, il me semble là aussi préférable d'arrêter d'espérer des administrations et gouvernements et se garder de généraliser à l'échelle de pays tant les effets d'une bureaucratie peuvent être sclérosants et contre productifs.
Dès lors, comme pour la crise du COVID-19, il serait préférable que les décisions soient prises plus près des citoyens et des territoires, l'état se contentant d'établir un cadre visant à promouvoir les énergies renouvelables tout en évitant les abus plutôt que d'être la cible de puissants lobbies !
Par exemple, habitant dans le Sud-Ouest, les données démontrent que pour la région Occitanie (et d'autres encore), le photovoltaïque représente un bien meilleur investissement que l'éolien (coûts très inférieurs, rendements bien supérieurs). Or, l'on apprend qu'est passé récemment — forcément en catimini — une loi visant à amplifier les investissements sur l'éolien terrestre alors que nous avons le deuxième espace maritime mondial et que toutes les études démontrent que l'éolien, souffrant de coûts d'entretien importants, est surtout efficace en offshore, là où les vents sont beaucoup plus présents...
[Frappé par la limite de longueur, la suite suit... 😄 ]
Dans la même optique, alors que l'Allemagne annonce — avec justesse — un énorme plan de développement hydrogène (transports et chauffage) visant à rendre cette énergie propre plus abordable, en la produisant à partir des énergies renouvelables (l'on extrait l'hydrogène de l'eau de mer pour l'utiliser dans des moteurs électriques qui ne recrachent alors que de l'eau et de l'oxygène), la France, via ses aides à l'industrie automobile, semble rester bloquée sur l'électrique à base de batteries Lithium-Ion extrêmement nocives ! Tout ça parce que, une fois encore, certains lobbies industriels et groupes de pression ont fait leur job en instillant auprès du grand public l'idée qu'électrique et batteries Li-Ion étaient grosso modo indissociables ! (Spoiler : c'est faux). Trop souvent l'on reste dans l'idéologie — que certains aimeraient d'ailleurs voir s'imposer à tous — plutôt que de jeter un regard pragmatique aux problèmes de développement durable auxquels nous sommes confrontés en ces temps de dérèglements climatiques.
Enfin, troisièmement, bien qu'il faille effectivement mutualiser les sources d'énergies le plus largement possible au niveau du continent européen, fixer une limite de production pour les particuliers à 3kwh me parait être stupéfiant de bêtise alors qu'une éventuelle surproduction pourrait être utilisée ailleurs via le réseau.
Et ceci n'est là encore qu'un exemple parmi d'autre...