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Tour du monde : Quels défis pour construire un avenir durable ?
Les rédactions de Houzz décrivent les défis auxquels leur pays est confronté en termes de construction durable
Du climat rigoureux de l’Australie aux obstacles bureaucratiques de l’Italie, en passant par la culture japonaise du « scrap and build » (comprenez « faire table rase et reconstruire »), les pays du monde sont chacun confrontés à des défis uniques pour développer des modes de construction plus respectueux de l’environnement.
Afin de donner un aperçu de certains des obstacles qui se posent aux constructions « plus vertes » dans le monde, les rédactions de Houzz ont consulté des experts locaux et enquêté sur les progrès de leur propre pays dans le domaine. Comprendre ces défis est essentiel pour mettre en place une feuille de route et avancer vers le futur, par conséquent le second article de cette série dédiée au développement durable décryptera les progrès réalisés par les différents pays pour relever ces défis, ainsi que les diverses solutions qu’ils ont développées afin de faire face à leurs circonstances particulières.
Et pour illustrer ce qui est possible, nous avons également choisi des exemples inspirants de logements durables à travers le monde.
Afin de donner un aperçu de certains des obstacles qui se posent aux constructions « plus vertes » dans le monde, les rédactions de Houzz ont consulté des experts locaux et enquêté sur les progrès de leur propre pays dans le domaine. Comprendre ces défis est essentiel pour mettre en place une feuille de route et avancer vers le futur, par conséquent le second article de cette série dédiée au développement durable décryptera les progrès réalisés par les différents pays pour relever ces défis, ainsi que les diverses solutions qu’ils ont développées afin de faire face à leurs circonstances particulières.
Et pour illustrer ce qui est possible, nous avons également choisi des exemples inspirants de logements durables à travers le monde.
Cette maison située dans le Tyrol du sud, en Italie, a été rénovée avec des matériaux durables et des systèmes écoénergétiques.
Des obstacles comparables existent en Italie, un pays diversifié avec un paysage géographique complexe qui s’étend des Alpes à la mer Méditerranée, souffrant de glissements de terrain comme de feux de brousse.
Une bureaucratie compliquée ralentit également les rénovations et les réflexions innovantes nécessaires pour résoudre les problèmes environnementaux. « Les administrations locales, qui ont la responsabilité des autorisations de construction, s’en tiennent souvent à la règle “faites comme on faisait avant”, donc, fondamentalement, il n’y a pas beaucoup de place pour l’innovation », explique Sara Pizzo, une architecte italienne.
L’Italie a un héritage historique délicat à protéger. Ensemble, ces problèmes - géographie délicate, bureaucratie et héritage architectural - rendent le développement de bâtiments durables particulièrement difficile.
Architecture durable : Une rénovation énergétique sur la route des vins
Des obstacles comparables existent en Italie, un pays diversifié avec un paysage géographique complexe qui s’étend des Alpes à la mer Méditerranée, souffrant de glissements de terrain comme de feux de brousse.
Une bureaucratie compliquée ralentit également les rénovations et les réflexions innovantes nécessaires pour résoudre les problèmes environnementaux. « Les administrations locales, qui ont la responsabilité des autorisations de construction, s’en tiennent souvent à la règle “faites comme on faisait avant”, donc, fondamentalement, il n’y a pas beaucoup de place pour l’innovation », explique Sara Pizzo, une architecte italienne.
L’Italie a un héritage historique délicat à protéger. Ensemble, ces problèmes - géographie délicate, bureaucratie et héritage architectural - rendent le développement de bâtiments durables particulièrement difficile.
Architecture durable : Une rénovation énergétique sur la route des vins
Cette maison victorienne de Manchester, au Royaume-Uni, réalisée par Ecospheric et Guy Taylor Associates, est un exemple de rénovation du parc britannique de logements victoriens modernisés pour être mis aux normes environnementales fixées par la German Passive House Institute.
Ce défi de « rendre plus vert » ou modifier un grand nombre de logements historiques existants s’applique aussi au Royaume-Uni, à la France et à l’Espagne.
« Le parc de logements du Royaume-Uni est l’un des plus anciens d’Europe, et 80% des bâtiments qui existent aujourd’hui existeront encore en 2050 », explique Adrian Dobson, directeur exécutif des services professionnels du Royal Institute of British Architects. « Cela signifie que la rénovation des bâtiments pour les rendre plus efficaces énergiquement est un défi majeur. »
« Les logements du Royaume-Uni sont parmi les moins efficaces énergiquement en Europe et représentent 14% des émissions de gaz à effet de serre au Royaume-Uni », poursuit Adrian Dobson.
Visite Privée : Une maison victorienne devenue écoresponsable
Ce défi de « rendre plus vert » ou modifier un grand nombre de logements historiques existants s’applique aussi au Royaume-Uni, à la France et à l’Espagne.
« Le parc de logements du Royaume-Uni est l’un des plus anciens d’Europe, et 80% des bâtiments qui existent aujourd’hui existeront encore en 2050 », explique Adrian Dobson, directeur exécutif des services professionnels du Royal Institute of British Architects. « Cela signifie que la rénovation des bâtiments pour les rendre plus efficaces énergiquement est un défi majeur. »
« Les logements du Royaume-Uni sont parmi les moins efficaces énergiquement en Europe et représentent 14% des émissions de gaz à effet de serre au Royaume-Uni », poursuit Adrian Dobson.
Visite Privée : Une maison victorienne devenue écoresponsable
Réalisée par l’architecte Philippe Moré, d’Iwa Atelier d’Architecture, cette maison de Bretagne, en France, s’inspire de l’architecture vernaculaire et dispose d’une serre qui agit comme un accumulateur de chaleur passif. Photo d’Olivier Martin Gambier.
La France est confrontée à un problème similaire. Selon l’Insee (l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques), 55% du parc immobilier actuel a été construit avant 1975, soit avant l’entrée en vigueur des premières réglementations thermiques. Et, selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, le secteur de la construction représente 45% de la consommation d’énergie du pays et 27% des émissions de gaz à effet de serre.
Une maison inspirée de l’architecture vernaculaire
La France est confrontée à un problème similaire. Selon l’Insee (l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques), 55% du parc immobilier actuel a été construit avant 1975, soit avant l’entrée en vigueur des premières réglementations thermiques. Et, selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, le secteur de la construction représente 45% de la consommation d’énergie du pays et 27% des émissions de gaz à effet de serre.
Une maison inspirée de l’architecture vernaculaire
La Floresta, conçue par Noem en Espagne, est une maison dotée d’une histoire et d’une extension moderne et efficace sur le plan énergétique, qui repose sur une structure en bois.
Selon les données du ministère espagnol des Transports, de la Mobilité et de l’Urbanisme, l’Espagne comptait presque 26 millions de maisons en 2018. La majorité a été construite entre le milieu des années 70 et la fin des années 90, soit avant l’entrée en vigueur du Code Technique du Bâtiment (CTE) en 2006. Cela signifie qu’un nombre important de ces logements a été construit sans apporter de solution aux problèmes liés à leur efficacité énergétique. Adapter ces maisons aux normes environnementales exigeantes actuelles n’est pas chose facile.
Bien qu’il existe de nombreuses définitions pour la conception de bâtiments durables, il est communément admis que les « bâtiment écologiques » résultent d’une philosophie de conception qui se concentre sur l’amélioration de l’efficacité énergétique, soit une meilleure utilisation des ressources en énergie, eau et matériaux, tout en réduisant l’impact du bâtiment sur la santé humaine et l’environnement par une meilleure implantation, conception et construction. D’autres dimensions sont cependant à prendre en compte.
Eva Chacón, co-directrice de Bonsai Arquitectos, pense que pour être vraiment durable l’Espagne, comme de nombreux autres pays, a besoin d’une architecture plus intergénérationelle et polyvalente. « Dans l’urbanisme et les politiques sociales, nous devons êtres capables d’envisager le chemin de vie complet des personnes avec leurs besoins changeants au fil du temps et de trouver des synergies entre les calendriers et les besoins »
Selon les données du ministère espagnol des Transports, de la Mobilité et de l’Urbanisme, l’Espagne comptait presque 26 millions de maisons en 2018. La majorité a été construite entre le milieu des années 70 et la fin des années 90, soit avant l’entrée en vigueur du Code Technique du Bâtiment (CTE) en 2006. Cela signifie qu’un nombre important de ces logements a été construit sans apporter de solution aux problèmes liés à leur efficacité énergétique. Adapter ces maisons aux normes environnementales exigeantes actuelles n’est pas chose facile.
Bien qu’il existe de nombreuses définitions pour la conception de bâtiments durables, il est communément admis que les « bâtiment écologiques » résultent d’une philosophie de conception qui se concentre sur l’amélioration de l’efficacité énergétique, soit une meilleure utilisation des ressources en énergie, eau et matériaux, tout en réduisant l’impact du bâtiment sur la santé humaine et l’environnement par une meilleure implantation, conception et construction. D’autres dimensions sont cependant à prendre en compte.
Eva Chacón, co-directrice de Bonsai Arquitectos, pense que pour être vraiment durable l’Espagne, comme de nombreux autres pays, a besoin d’une architecture plus intergénérationelle et polyvalente. « Dans l’urbanisme et les politiques sociales, nous devons êtres capables d’envisager le chemin de vie complet des personnes avec leurs besoins changeants au fil du temps et de trouver des synergies entre les calendriers et les besoins »
Cette maison durable neuve, située sur la côte du Massachusetts aux États-Unis, a été construite à 2,4 mètres du sol pour permettre aux eaux des tempêtes de couler en dessous.
Aux États-Unis, l’American Institute of Architects (AIA) affirme que près de 40% des émissions de gaz à effet de serre peuvent être attribuées au carbone produit pendant la construction des bâtiments, ainsi qu’à leur chauffage, climatisation et éclairage quotidien.
Comme de nombreux pays dans lesquels nous avons mené l’enquête, le défi des États-Unis provient du fait que près de 95% des bâtiments ont plus de 10 ans, dont beaucoup ont été construits avant la mise en place des normes énergétiques modernes. Pour l’AIA, il est évident que la conception et la construction de bâtiments qui émettent moins de gaz à effet de serre sont des impératifs en termes d’architecture.
Aux États-Unis, l’American Institute of Architects (AIA) affirme que près de 40% des émissions de gaz à effet de serre peuvent être attribuées au carbone produit pendant la construction des bâtiments, ainsi qu’à leur chauffage, climatisation et éclairage quotidien.
Comme de nombreux pays dans lesquels nous avons mené l’enquête, le défi des États-Unis provient du fait que près de 95% des bâtiments ont plus de 10 ans, dont beaucoup ont été construits avant la mise en place des normes énergétiques modernes. Pour l’AIA, il est évident que la conception et la construction de bâtiments qui émettent moins de gaz à effet de serre sont des impératifs en termes d’architecture.
Une maison durable au Japon.
À l’inverse, le Japon est confronté au problème opposé : le ministère des Terres, Infrastructures, Transport et Tourisme estime que la durée de vie d’une maison japonaise avant sa démolition est d’environ 30 ans. Cette culture du « scrap and build » est répandue depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Osamu Nagashima, inspecteur en bâtiment et consultant immobilier chez Sakura Jimusho, explique que le gouvernement japonais a encouragé les citoyens à construire de nouvelles maisons pour combler la pénurie de logements dans le pays. Bien que le Japon ait atteint le nombre de logements nécessaires à sa population en 1968, il n’a pas encore recentré ses efforts sur l’amélioration des logements existants. « Jusqu’à aujourd’hui, le nombre de nouveaux logements construits a été un indicateur de la croissance économique », précise Osamu Nagashima.
À l’inverse, le Japon est confronté au problème opposé : le ministère des Terres, Infrastructures, Transport et Tourisme estime que la durée de vie d’une maison japonaise avant sa démolition est d’environ 30 ans. Cette culture du « scrap and build » est répandue depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Osamu Nagashima, inspecteur en bâtiment et consultant immobilier chez Sakura Jimusho, explique que le gouvernement japonais a encouragé les citoyens à construire de nouvelles maisons pour combler la pénurie de logements dans le pays. Bien que le Japon ait atteint le nombre de logements nécessaires à sa population en 1968, il n’a pas encore recentré ses efforts sur l’amélioration des logements existants. « Jusqu’à aujourd’hui, le nombre de nouveaux logements construits a été un indicateur de la croissance économique », précise Osamu Nagashima.
La maison Tembusu à Singapour, ARC Studio Architecture + Urbanism. Cet espace de vie à haute densité comprend des jardins suspendus semi-publics, un façade végétalisée avec de la vigne et un système de traitement des eaux de pluie.
À Singapour, petite nation insulaire de 719 kilomètres carrés qui accueille 5,8 millions de personnes, le progrès en termes de développement durable n’est pas dans les mains des propriétaires. Plus de 90% des habitants vivent dans un mélange de condominiums privés et d’appartements publics construits par le Housing & Development Board. Cela signifie que la majorité des habitants de Singapour n’ont que peu de contrôle sur la possibilité ou non de rénover et construire des logements durables, soit qui génèrent leur propre énergie, récupèrent l’eau de pluie et permettent de cultiver sa propre nourriture. Les solutions durables sont déterminées de manière centralisée par la Building and Construction Authority, même si les résidents peuvent toujours faire preuve de créativité pour adopter des gestes durables lors de la rénovation intérieure de leur logement et pour leur consommations d’énergie.
À Singapour, petite nation insulaire de 719 kilomètres carrés qui accueille 5,8 millions de personnes, le progrès en termes de développement durable n’est pas dans les mains des propriétaires. Plus de 90% des habitants vivent dans un mélange de condominiums privés et d’appartements publics construits par le Housing & Development Board. Cela signifie que la majorité des habitants de Singapour n’ont que peu de contrôle sur la possibilité ou non de rénover et construire des logements durables, soit qui génèrent leur propre énergie, récupèrent l’eau de pluie et permettent de cultiver sa propre nourriture. Les solutions durables sont déterminées de manière centralisée par la Building and Construction Authority, même si les résidents peuvent toujours faire preuve de créativité pour adopter des gestes durables lors de la rénovation intérieure de leur logement et pour leur consommations d’énergie.
Une maison passive à Novosibirsk, en Sibérie, région de Russie.
En Russie, les habitudes culturelles et les impératifs économiques ont rendu difficile le développement d’une philosophie durable. Depuis l’effondrement de l’URSS, le gouvernement n’accorde que peu d’attention aux problématiques environnementales. Par exemple, l’instauration du tri des déchets est un développement récent et reste difficile à mettre en place. Aujourd’hui, le développement durable est réservé aux écolos. Le prix de l’énergie étant très bas, les Russes ne sont pas motivés économiquement à modifier leurs attitudes ou maisons pour l’économiser. Cela signifie, dans une certaine mesure, que le développement durable n’est pas considéré comme pertinent.
En Russie, les habitudes culturelles et les impératifs économiques ont rendu difficile le développement d’une philosophie durable. Depuis l’effondrement de l’URSS, le gouvernement n’accorde que peu d’attention aux problématiques environnementales. Par exemple, l’instauration du tri des déchets est un développement récent et reste difficile à mettre en place. Aujourd’hui, le développement durable est réservé aux écolos. Le prix de l’énergie étant très bas, les Russes ne sont pas motivés économiquement à modifier leurs attitudes ou maisons pour l’économiser. Cela signifie, dans une certaine mesure, que le développement durable n’est pas considéré comme pertinent.
Le toit de cette maison indienne est recouvert d’une herbe qui résiste à la sècheresse et maintient l’habitation au frais pendant les mois d’été. Architecture BRIO a construit cette bâtisse avec des matériaux respectueux de l’environnement comme le bambou, le bois, le béton et la pierre de kota.
En revanche, la viabilité économique est le principal obstacle au développement durable en Inde. Avec 1,3 millards de citoyens et une économie en croissance, le pays a connu une demande rapide pour le développement d’infrastructures et la construction.
« L’Inde est un pays pauvre en ressources ; ce qui est le principal défi pour le développement durable », explique Vijay Garg, président du Council of Architecture en Inde. « Nous sommes dans une situation de transition, passant d’un pays essentiellement rural à un pays essentiellement urbain, avec une population urbaine dont la proportion devrait passer de 20% à plus de 80%. Les ressources pour créer les infrastructures nécessaires ne sont pas générées en interne mais empruntées grâce à des prêts à long terme tels que le Foreign Direct Investment (FDI) dans l’immobilier ».
« À moins que l’argent nécessaire ne soit généré par la croissance économique (réduisant ainsi les coûts d’emprunt énormes pour les utilisateurs finaux), la dimension durable dans la construction des infrastructures ne sera pas prise en compte, car cela finit généralement par augmenter les coûts totaux ».
En revanche, la viabilité économique est le principal obstacle au développement durable en Inde. Avec 1,3 millards de citoyens et une économie en croissance, le pays a connu une demande rapide pour le développement d’infrastructures et la construction.
« L’Inde est un pays pauvre en ressources ; ce qui est le principal défi pour le développement durable », explique Vijay Garg, président du Council of Architecture en Inde. « Nous sommes dans une situation de transition, passant d’un pays essentiellement rural à un pays essentiellement urbain, avec une population urbaine dont la proportion devrait passer de 20% à plus de 80%. Les ressources pour créer les infrastructures nécessaires ne sont pas générées en interne mais empruntées grâce à des prêts à long terme tels que le Foreign Direct Investment (FDI) dans l’immobilier ».
« À moins que l’argent nécessaire ne soit généré par la croissance économique (réduisant ainsi les coûts d’emprunt énormes pour les utilisateurs finaux), la dimension durable dans la construction des infrastructures ne sera pas prise en compte, car cela finit généralement par augmenter les coûts totaux ».
Cette maison à faible impact environnemental, située sur l’archipel de Stockholm, a été conçue par Camilla Schlyter de Schlyter/Gezelius architects. Pour s’adapter à son environnement naturel sensible, les angles de la maison sont faits de troncs d’arbres d’une essence locale et les éléments en bois utilisés ailleurs proviennent de sources locales et ont été fabriqués à la main sur le site.
En Scandinavie, qui est souvent considérée à l’avant-garde de la réflexion sur le développement durable, des progrès sont également à faire.
En Suède, où les mode de vie écologiques sont ancrés dans la tradition depuis longtemps et sont largement présents dans la législation, le commentateur et critique d’architecture Mark Isitt s’interroge sur l’impact de ses réalisations au niveau international.
« Les autorités suédoises frisent parfois l’hystérie en ce qui concerne les règles et règlementations sur le développement durable. Il est facile de se demander quelle différence fait une maison suédoise en bois quand la Chine continue de polluer massivement, mais nous sommes souvent considérés comme des exemples à l’échelle internationale. Et cela a certainement un impact plus important que la maison en elle-même. »
Elisabet Elfström, d’Architects Sweden, souhaite atteindre le niveau supérieur en termes de coopération. « L’Europe a besoin de renforcer les ambitions communes de manière générale, en particulier en ce qui concerne l’indexation claire des matériaux de construction. La bonne compréhension de l’analyse des cycles de vie (ACV) doit être plus forte dans tous les secteurs d’activité, et les architectes on un rôle très important à jouer ».
En Suède elle-même, il y a aussi de la place pour l’amélioration en ce qui concerne les modes de construction. « Le secteur de la construction et du logement en Suède est responsable de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre du pays. Des réglementations sont nécessaires pour mettre en œuvre une perpective du cycle de vie dans les modes de construction comme dans notre environnement quotidien. Nous avons également besoin d’un meilleur modèle d’économie circulaire et d’incitations aux investissements “verts” », estime Elisabet Elfström.
En Scandinavie, qui est souvent considérée à l’avant-garde de la réflexion sur le développement durable, des progrès sont également à faire.
En Suède, où les mode de vie écologiques sont ancrés dans la tradition depuis longtemps et sont largement présents dans la législation, le commentateur et critique d’architecture Mark Isitt s’interroge sur l’impact de ses réalisations au niveau international.
« Les autorités suédoises frisent parfois l’hystérie en ce qui concerne les règles et règlementations sur le développement durable. Il est facile de se demander quelle différence fait une maison suédoise en bois quand la Chine continue de polluer massivement, mais nous sommes souvent considérés comme des exemples à l’échelle internationale. Et cela a certainement un impact plus important que la maison en elle-même. »
Elisabet Elfström, d’Architects Sweden, souhaite atteindre le niveau supérieur en termes de coopération. « L’Europe a besoin de renforcer les ambitions communes de manière générale, en particulier en ce qui concerne l’indexation claire des matériaux de construction. La bonne compréhension de l’analyse des cycles de vie (ACV) doit être plus forte dans tous les secteurs d’activité, et les architectes on un rôle très important à jouer ».
En Suède elle-même, il y a aussi de la place pour l’amélioration en ce qui concerne les modes de construction. « Le secteur de la construction et du logement en Suède est responsable de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre du pays. Des réglementations sont nécessaires pour mettre en œuvre une perpective du cycle de vie dans les modes de construction comme dans notre environnement quotidien. Nous avons également besoin d’un meilleur modèle d’économie circulaire et d’incitations aux investissements “verts” », estime Elisabet Elfström.
Les maison de Lisbjerg Bakke, près d’Aarhus au Danemark, sont construites avec des matériaux durables qui peuvent être recyclés dans le futur. Les matériaux durables réduisent les coûts liés à l’entretien. L’utilisation de bois non traité assure un bon climat intérieur au sein des logements et les intérieurs peuvent être adaptés aux besoin changeants des habitants. Le bâtiment, qui fait partie de l’ensemble de logements AL2bolig, a remporté plusieurs prix et a été nommé Future Sustainable General Housing. Photo de Hustømrerne.
Le Danemark est derrière d’autres pays de sa région comme les Pays-Bas et la Norvège, comme l’estime Mette Qvist, le directeur de l’organisation danoise Green Building Council.
Les économies à court terme sont un point de départ clé pour les projets de construction, mais il faut aussi se projeter sur une vision à plus long terme et durable, selon lui. « Nous avons besoin de matériaux qui ont une longue vie et sont faciles à nettoyer et entretenir. Ils sont peut-être plus cher à l’achat mais peuvent représenter des économies importantes sur le long terme. »
Le Danemark est derrière d’autres pays de sa région comme les Pays-Bas et la Norvège, comme l’estime Mette Qvist, le directeur de l’organisation danoise Green Building Council.
Les économies à court terme sont un point de départ clé pour les projets de construction, mais il faut aussi se projeter sur une vision à plus long terme et durable, selon lui. « Nous avons besoin de matériaux qui ont une longue vie et sont faciles à nettoyer et entretenir. Ils sont peut-être plus cher à l’achat mais peuvent représenter des économies importantes sur le long terme. »
À Cologne, en Allemagne, 16 familles se sont rassemblées pour devenir le groupe Sülzer Freunde. En plus d’un jardin communautaire, certaines pièces supplémentaires peuvent être utilisées par tous les habitants. Tous les logements atteignent les exigences de la maison passive. L’enveloppe lumineuse du bâtiment est faite de perlite, un matériau naturel sain qui régule le climat et l’humidité d’un logement.
L’Allemagne a également incorporé la conception durable dans son code national des bâtiments, et ce depuis 1976, mais il reste des problèmes urgents. Le plus important est la diminution du nombre de terrains disponibles à la construction, qui fait grimper leur prix. En même temps, il est nécessaire de construire plus, notamment dans les grandes villes, où peu d’espaces de vie disponibles sont encore abordables.
« Nous devons nous débrouiller avec des espaces de vie encore plus petits », explique l’architecte d’Hanovre Jens-Uwe Seyfarth. « Ainsi, la consommation d’énergie diminuera à son tour ».
Dans le passé, 15 à 20 mètres carrés d’espace de vie par personne étaient suffisants ; aujourd’hui, c’est 50 mètres, selon Jens-Uwe Seyfarth. Pour lui, une conception sur mesure et durable est la clé de la construction respectueuse de l’environnement.
« Avant de construire, nous ne devons pas seulement définir les besoins actuels des habitants. Nous devons aussi penser, par exemple, à la manière dont une grande maison individuelle pourrait être rénovée et transformée en résidence pour personnes âgées. Je pense que c’est le meilleur modèle pour le développement durable ».
ET VOUS ?
Que pensez-vous des problèmes qui font obstacle au développement durable dans votre pays ? Dites-nous, en commentaires, ce que vous souhaitez voir se développer, sauvegardez les images et joignez-vous à la conversation.
PLUS
Le prochain article de cette série se concentrera sur les progrès réalisés par les différents pays pour faire face à ces défis. Partagez-votre avis avec nous.
Lire aussi :
Décorer durable : 7 éléments pour faire un choix responsable
Architecture : Focus sur la construction durable
Écoconception : Rencontre avec Quentin Hirsinger de MatériO’
L’Allemagne a également incorporé la conception durable dans son code national des bâtiments, et ce depuis 1976, mais il reste des problèmes urgents. Le plus important est la diminution du nombre de terrains disponibles à la construction, qui fait grimper leur prix. En même temps, il est nécessaire de construire plus, notamment dans les grandes villes, où peu d’espaces de vie disponibles sont encore abordables.
« Nous devons nous débrouiller avec des espaces de vie encore plus petits », explique l’architecte d’Hanovre Jens-Uwe Seyfarth. « Ainsi, la consommation d’énergie diminuera à son tour ».
Dans le passé, 15 à 20 mètres carrés d’espace de vie par personne étaient suffisants ; aujourd’hui, c’est 50 mètres, selon Jens-Uwe Seyfarth. Pour lui, une conception sur mesure et durable est la clé de la construction respectueuse de l’environnement.
« Avant de construire, nous ne devons pas seulement définir les besoins actuels des habitants. Nous devons aussi penser, par exemple, à la manière dont une grande maison individuelle pourrait être rénovée et transformée en résidence pour personnes âgées. Je pense que c’est le meilleur modèle pour le développement durable ».
ET VOUS ?
Que pensez-vous des problèmes qui font obstacle au développement durable dans votre pays ? Dites-nous, en commentaires, ce que vous souhaitez voir se développer, sauvegardez les images et joignez-vous à la conversation.
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Plusieurs des difficultés rencontrées par de nombreux pays pour élaborer des modes de construction respectueux de l’environnement sont imputables à l’environnement lui-même. Le continent australien, par exemple, s’étend sur 7 692 millions de kilomètres carrés et compte huit zones climatiques, allant de climats tropicaux au nord à tempérés et alpins au sud. Il souffre donc de chaleurs extrêmes et de fortes pénuries d’eau. L’ampleur de ces différences et la nécessité de trouver des réponses spécifiques aux conditions locales ont rendu difficile l’élaboration d’une politique nationale du logement pour améliorer leur durabilité.
Besoin d’un professionnel pour construire une maison durable ?