Visite Privée : 2 mois pour rénover une échoppe bordelaise
Cette obscure petite maison de 45 m² a gagné en lumière et en espace pour 40 000 euros de travaux
L’échoppe est à Bordeaux ce que le cabanon est à Marseille ou la longère à la Normandie : une part intégrante du patrimoine architectural et de l’ADN régional. Depuis le XVᵉ siècle, elle est utilisée par les commerçants et les artisans installés dans cette région fluviale où la tradition marchande s’est développée très tôt. Petites maisons de ville, les échoppes se composent de trois ou quatre pièces, distribuées par un couloir dans une surface très réduite. Elles représentent un vrai défis en termes de rénovation, pour revoir les volumes et y faire entrer la lumière. Originaire de la région, l’architecte Marine Encausse a immédiatement décelé le potentiel de cette petite échoppe du début du XXᵉ siècle, situé dans le quartier Saint-Augustin. Avec son compagnon, aussi architecte, ils ont été séduits par le jardin et l’emplacement proche du centre-ville, deux atouts très recherchés à Bordeaux.
Pour autant, entre les possibilités et la réalité, il leur a fallu une certaine dose d’imagination. La maisonnette était auparavant habitée par une vieille dame de 99 ans et n’avait presque jamais connu de travaux. Les 45 m² étaient morcelés en minuscules pièces et ne s’ouvraient pas sur le jardin. « Le potentiel, il fallait bien le chercher et je pense que nous l’avons trouvé », s’amuse l’architecte, qui a su lui donner une nouvelle vie à la petite habitation.
Pour autant, entre les possibilités et la réalité, il leur a fallu une certaine dose d’imagination. La maisonnette était auparavant habitée par une vieille dame de 99 ans et n’avait presque jamais connu de travaux. Les 45 m² étaient morcelés en minuscules pièces et ne s’ouvraient pas sur le jardin. « Le potentiel, il fallait bien le chercher et je pense que nous l’avons trouvé », s’amuse l’architecte, qui a su lui donner une nouvelle vie à la petite habitation.
« Nous avions bien conscience qu’une maison aussi typique avec un jardin et dans son jus à Bordeaux est une vraie rareté », explique Marine. Le couple d’architectes a donc décidé d’évider complètement l’intérieur de l’échoppe pour redistribuer l’espace. Les cloisons et les plafonds ont été déposés. Le parquet a aussi été enlevé. « Nous avons eu la mauvaise surprise de constater qu’il avait été posé à même le sol en terre. Il a donc fallu créer une dalle. » Ils ont donc opté pour un ragréage de ciment qui présente les caractéristiques esthétiques du béton ciré, mais pour un coût moindre.
L’installation d’une mezzanine a permis de gagner 15 m². « L’avantage d’une mezzanine par rapport à un étage complet c’est que l’on garde un espace avec une double hauteur qui offre une respiration de presque 5 mètres de haut. » Cela n’est pas négligeable lorsque la surface au sol est restreinte.
Le compagnon de Marine a créé une bibliothèque en pin sur mesure pour pallier le manque de rangements.
Luminaire baladeuse : Flos ; Applique murale : AM.PM
Le compagnon de Marine a créé une bibliothèque en pin sur mesure pour pallier le manque de rangements.
Luminaire baladeuse : Flos ; Applique murale : AM.PM
Par souci de budget autant que d’esthétique, le garde-corps a été fabriqué maison avec du filet de pêche acheté dans un magasin local. En plus d’être un clin d’œil à la région, c’est une solution très économique.
L’espace légèrement surélevé devant la baie vitrée correspond à l’ancien emplacement de la souillarde, cette petite pièce de toilette typique des échoppes bordelaises. Le sol en pierre d’origine a été conservé.
L’espace légèrement surélevé devant la baie vitrée correspond à l’ancien emplacement de la souillarde, cette petite pièce de toilette typique des échoppes bordelaises. Le sol en pierre d’origine a été conservé.
La baie vitrée a été créée pour faire entrer le soleil dans cet espace qui en manquait cruellement. « Nous avons choisi un modèle de fenêtre en accordéon pour faire entrer le jardin à l’intérieur, comme une pièce supplémentaire. » Une fenêtre de toit apporte en plus une clarté zénithale pour baigner le lieu d’une lumière traversante tout au long de la journée.
Trouvez le bon pro pour vos fenêtres
Trouvez le bon pro pour vos fenêtres
L’unique mètre carré de la souillarde ne suffisait pas pour installer une salle de bains décente et moderne. Un petit bureau sur mesure y a donc été niché, après la suppression des portes d’origine. Tout comme les caissons et les étagères de la bibliothèque, le bureau optimisé est en pin.
Partout, le blanc accroche la lumière. Seul le mur de la cuisine a été peint en couleur pour marquer la profondeur et casser l’uniformité de la pièce. « Il est toujours judicieux de mettre la couleur dos à la lumière, afin de ne pas assombrir », conseille la professionnelle.
« Nous n’avons pas eu le choix de l’emplacement de la cuisine. Pour ne pas exploser les coûts, il fallait rester proche des réseaux de la rue. » Les meubles ont été positionnés unilatéralement, légèrement masqués par la tête de cloison. « La partie technique, peu esthétique, est cachée et la pièce reste ouverte et traversante. » Les poutres n’ont pas été recouvertes par un faux plafond pour gagner de précieux centimètres dans la hauteur. Dans ce décor scandinave épuré, les chaises en formica chinées et colorées apportent une touche de design rétro.
Luminaire : Muuto
« Nous n’avons pas eu le choix de l’emplacement de la cuisine. Pour ne pas exploser les coûts, il fallait rester proche des réseaux de la rue. » Les meubles ont été positionnés unilatéralement, légèrement masqués par la tête de cloison. « La partie technique, peu esthétique, est cachée et la pièce reste ouverte et traversante. » Les poutres n’ont pas été recouvertes par un faux plafond pour gagner de précieux centimètres dans la hauteur. Dans ce décor scandinave épuré, les chaises en formica chinées et colorées apportent une touche de design rétro.
Luminaire : Muuto
« À l’étage, nous avons choisi de laisser l’OSB à nu. Comme nous avions un budget limité, nous avons pris le parti de laisser les matériaux bruts. Cela donne une vraie identité au projet en jouant sur la matérialité. » Les propriétaires adorent les imperfections qui font le charme de ce matériau si organique. Ils ont simplement apposé une couche de vernis pour la finition. Un rangement bas a été fabriqué sur mesure pour ne pas couper la lumière, et sert de desserte en l’absence de table de nuit.
« Nous avons conservé l’OSB dans tout l’étage pour donner une impression de prolongement », explique Marine. Le dressing répond au manque de rangements. Derrière lui se niche une petite salle de bains. Pour ne pas casser l’effet visuel, la porte est dissimulée dans la cloison.
La terrasse en béton brut a été conservée, ainsi que le cabanon traditionnel. Elle offre une vue sur les 70 m² de jardin, déjà très végétalisés et isolés du voisinage.
Retrouvez plus d’inspirations pour votre projet de terrasse
Retrouvez plus d’inspirations pour votre projet de terrasse
Le jardin, en revanche, était complètement daté : les potagers symétriques étaient séparés par une allée en ciment. Le charme désuet du jardin de nos grands-parents ne faisait pas rêver le jeune couple qui avait des envies de verdure. Une palissade en bois a donc été posée, ainsi qu’une petite terrasse de détente en bois autoclave. La pelouse a terminé de propulser l’espace dans le XXIᵉ, le transformant en une oasis de verdure.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette maison ?
Trouvez le bon pro pour votre projet
Retrouvez d’autres foyers français
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette maison ?
Trouvez le bon pro pour votre projet
Retrouvez d’autres foyers français
Sponsorisé
Rechargez la page pour ne plus voir cette annonce spécifique
Qui habite ici : un couple de trentenaires
Emplacement : Bordeaux
Superficie : 45 m² au sol (60 m² avec la mezzanine)
Architecte : Marine Encausse, MEA
Budget : 40 000 euros
Anecdote : « C’était un chantier express, qui a duré deux mois malgré un budget serré. Nous avons eu la chance d’être les architectes et les clients sur ce projet. Mais cela me permet d’encourager mes propres clients en leur montrant qu’on peut faire de grandes choses avec peu de temps et d’argent », raconte Marine Encausse.