Visites Privées
Visite Privée : Balade dans un magnifique hôtel particulier du VIᵉ
Éclectisme, poésie et élégance caractérisent ce bel hôtel particulier, qui oscille entre charme, modernité et orientalisme
Idéalement situé sur Saint-Germain-des-Prés, cet ancien hôtel particulier a été entièrement réhabilité par l’architecte d’intérieur et décoratrice Élodie Sire. Et ce, à la demande d’un jeune couple d’acquéreurs pour lequel elle avait déjà signé un premier appartement quelques années plus tôt. « Ils sont venus me chercher car ils connaissaient mon style, voulaient mon univers et pouvaient me laisser carte blanche tout en sachant que ce que j’allais faire allait leur correspondre », précise Élodie. Bénéficiant d’un emplacement privilégié au cœur de Paris, cet hôtel particulier de 400 m² s’étend sur cinq niveaux et possède une grande terrasse de 60 m² au deuxième. « Il n’y avait pas eu de travaux depuis les années 80. C’était dans un état lamentable et très sombre, surtout au premier étage. On a donc cherché à éclaircir au maximum les pièces obscures et basses de plafond. Et on a entièrement repensé la disposition de l’ensemble des pièces de l’édifice. L’idée était de transformer cet hôtel particulier un peu triste en belle maison lumineuse, avec jardin. »
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple avec des enfants
Emplacement : Saint-Germain-des-Prés, dans le 6e arrondissement de Paris
Date : livraison en 2011 mais hôtel fin XIXe siècle
Surface : 400 m² et 60 m² de terrasse
Architecte d’intérieur : Élodie Sire de l’agence d.mesure
Anecdote : Cet hôtel particulier date de la fin du XIXe siècle.
Photos : Stephen Clément
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple avec des enfants
Emplacement : Saint-Germain-des-Prés, dans le 6e arrondissement de Paris
Date : livraison en 2011 mais hôtel fin XIXe siècle
Surface : 400 m² et 60 m² de terrasse
Architecte d’intérieur : Élodie Sire de l’agence d.mesure
Anecdote : Cet hôtel particulier date de la fin du XIXe siècle.
Photos : Stephen Clément
Vue de l’entrée. « L’entrée est vraiment toute petite, on tombe directement sur l’escalier en arrivant. » Lequel était déjà existant mais a eu droit à un second souffle, grâce à l’intervention d’Élodie Sire qui a « décapé tous les éléments en fonte. La main courante en chêne a été conservée et noircie tandis que les contremarches ont été peintes en gris foncé ». La statue appartenait à la propriétaire et l’applique de type industriel qui éclaire cette entrée vient du marché aux puces.
À la droite de l’entrée, une porte dessert le garage. « Elle se compose d’une porte en fonte début XIXe que j’ai chinée et réintégrée dans une porte. Le radiateur qu’il a fallu décaper est également en fonte. »
Les photos d’une amie photographe de la propriétaire, Catalina Swinburn, dynamisent le mur blanc de cet escalier. Il s’agit d’un diptyque puissant, focalisant sur les yeux d’une femme. Laquelle porte un voile constitué de billets de banque.
En les montant, on arrive au premier étage (ou deuxième niveau), sur un espace salle à manger qui cohabite dans la même pièce que le coin cuisine.
L’élément principal et structurant de l’endroit est une table rectangulaire et massive en fonte, datant du début du XXe siècle. Elle provient des puces, comme une bonne partie des meubles de la maison.
L’élément principal et structurant de l’endroit est une table rectangulaire et massive en fonte, datant du début du XXe siècle. Elle provient des puces, comme une bonne partie des meubles de la maison.
Les chaises aussi viennent des puces. Celles qui sont en jaune miel correspondent au modèle Série 7 d’Arne Jacobsen. Elles se mélangent à des chaises en Skaï et métal des années 50. « Le parquet a été entièrement reconstitué. Ce sont des grandes dalles de parquet de Versailles, grises ou noires selon les étages mais toujours en chêne massif, qui viennent de chez Autrement les sols. »
Dans la même pièce, « la cuisine Boffi est laquée blanche et très minimaliste car on voulait éclaircir au maximum cette pièce originellement sombre et basse de plafond ». Le plafond, en particulier, a été peint en blanc pour alléger l’effet du motif très présent des poutres.
La décoratrice a encore joué sur l’idée d’une rupture, entre l’aspect rustique de la table à manger ou du parquet et la modernité d’un meuble de cuisine en medium laqué blanc brillant. « Je chine beaucoup mais j’aime casser le rythme de l’ancien, en y incorporant des éléments d’une grande modernité », précise Élodie.
La décoratrice a encore joué sur l’idée d’une rupture, entre l’aspect rustique de la table à manger ou du parquet et la modernité d’un meuble de cuisine en medium laqué blanc brillant. « Je chine beaucoup mais j’aime casser le rythme de l’ancien, en y incorporant des éléments d’une grande modernité », précise Élodie.
Il y a un petit coin salon attenant à la cuisine. « C’était une petite pièce, pas forcément intéressante au départ, que l’on a transformée en un petit coin salon sympa, avec des canapés en cuir et ce vieux baby-foot, chinés aux puces. » Au mur, la toile représentant un taureau est signée Jorge Estevez.
Au troisième niveau, le salon est spacieux et lumineux, notamment grâce à une belle hauteur sous plafond. « On a tout repeint dans des tonalités très claires, on a reconstitué le parquet et on a utilisé des rideaux blancs pour conserver un maximum de luminosité. »
À gauche, il s’agit d’un canapé en lin vert d’eau, réalisé sur mesure par Bruder. Les deux fauteuils avec repose-pied viennent de chez Gastou.
À gauche, il s’agit d’un canapé en lin vert d’eau, réalisé sur mesure par Bruder. Les deux fauteuils avec repose-pied viennent de chez Gastou.
« La cliente avait eu un coup de foudre pour le canapé Boa des frères Campana, donc je suis partie de là pour meubler ce salon. » Purement décorative, la cheminée en Inox située dans le fond vient de la galerie Gastou. Quant au galet or, sculptural et magistral, qui dynamise l’espace laissé entre le canapé et le mur, Élodie Sire l’a trouvé chez un antiquaire. Sur les murs, on retrouve deux autres photographies de Catalina Swinburn et un grand portrait de
Philippe Pasqua. Pour une ambiance délicatement teintée d’orientalisme.
Philippe Pasqua. Pour une ambiance délicatement teintée d’orientalisme.
« J’ai une boutique où je chine beaucoup et la table vient donc de chez moi (d.mesure). »
Cette grande et sublime pièce de vie donne directement sur la terrasse. On y accède par cette grande fenêtre du salon, devant laquelle une petite marche a été aménagée, à la manière d’une estrade.
« La terrasse a été aménagée très simplement. Le sol a été traité en gravier et une structure métallique de type pergola a été installée. Puis envahie de verdure. »
C’est qu’il a fallu occulter une partie de la terrasse pour enlever tout vis-à-vis. Le mobilier d’extérieur vient des puces.
C’est qu’il a fallu occulter une partie de la terrasse pour enlever tout vis-à-vis. Le mobilier d’extérieur vient des puces.
Le quatrième niveau – investi par les enfants – est divisible en trois, grâce à des portes coulissantes. Lesquelles permettent de différencier trois espaces distincts : un salon avec télé, une chambre où dormir et une salle de bains attenante.
« J’ai dessiné ce lit superposé, ludique avec ses tiroirs et cachettes, qu’un menuisier a réalisé. L’artiste et peintre décorateur Jorge Estevez l’a terminé en gérant sa mise en couleur. »
Zoom sur l’applique, qui provient de la boutique d.mesure de l’architecte d’intérieur. « Le linge de lit vient de chez Serendipity. »
« Pour la salle de bains, que l’on a voulu traiter comme étant dédiée aux enfants, on l’a mise à leur hauteur. » Le clou de cette pièce ? Un magnifique lavabo chiné, d’école et d’époque, qui date des années 30. « La baignoire est en béton ciré. »
« Le placard est réalisé dans le même bois que le lit et avec des plaques métalliques, que j’ai chinées. »
« J’ai aussi chiné des cartes d’école pour habiller l’intérieur des placards et leur donner un caractère amusant. » Une idée que l’on appréciera pour aider ses enfants en géographie, de manière quotidienne et naturelle.
Vue du petit salon télé des enfants, avec canapés en cuir dénichés aux puces de Saint-Ouen.
Zoom sur les placards. « Pour habiller les façades des placards et portes coulissantes, j’ai pris du vieux lin », qu’elle a encore rehaussé avec de petits papillons en laine trouvés chez Serendipity.
Cette petite salle de bains en béton ciré est attenante à une toute petite chambre d’amis, située au même étage.
La cuvette est noire laquée « car j’ai horreur des toilettes blanches. Et le lavabo a été réalisé à partir d’une petite jardinière en bronze ». Cet enduit à la chaux patiné, d’un vert aléatoire et lumineux, est signé Jorge Estevez.
Le cinquième et dernier niveau est celui des parents. Le lit, qui vient de chez Conron Shop, est au milieu de la chambre, qui dispose notamment d’un balcon verdoyant. La banquette de gymnastique, en cuir, a été chinée à Saint-Ouen. Au sol, le parquet a été traité en noir.
Au mur, il s’agit de l’un des sublimes portraits de la photographe néerlandaise Desiree Dolron.
Au mur, il s’agit de l’un des sublimes portraits de la photographe néerlandaise Desiree Dolron.
Au même étage, l’espace menant à une douche est littéralement sublimé par la présence d’une grille en fer forgé. Cette dernière est chinée et signée Raymond Subes, célèbre ferronnier d’art du siècle dernier.
« Toutes les façades du dressing sont réalisées à la manière d’un patchwork, avec de vieux miroirs. »
La salle de bains est l’endroit sur lequel on donne directement en arrivant au dernier étage. « La pièce maîtresse de cet espace est une fontaine en marbre que l’on a détournée en lavabo. »
« Au mur, des panneaux en cuivre de l’artiste Sabatier, qui travaillait le métal dans les années 70, ont été montés comme portes de dressing. »
Attenante à la chambre, une table ronde avec plateau en cuir et piétement en Inox brossé. Derrière elle, on aperçoit une célèbre photographie d’éléphants, signée Nick Brandt.
Vue de l’entrée de ces toilettes attenantes à la salle de bains parentale, auxquelles on accède par une porte courbe.
Pour donner du corps à ces toilettes, Jorge Estevez a créé une étonnante patine dorée, avec du plâtre. Mais surtout avec la volonté d’aller vers quelque chose de lunaire. On y pénètre donc comme dans un petit sanctuaire, insoupçonné depuis l’extérieur.
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Quant aux deux appliques qui encadrent cette porte d’entrée et la dotent d’un caractère majestueux, elles ont été chinées à Saint-Ouen.