Visite Privée : Dans les secrets d’une maison contemporaine
Dans la campagne du Maine-et-Loire, cette maison contemporaine brille de mille feux. Pour en percer les mystères, suivez le guide...
Sylvain Reignault
19 juillet 2015
Contributeur Houzz. Journaliste
Dans un passé pas si lointain (2011), il n’y avait ici qu’un simple verger attenant à un vaste domaine habité par une simple bâtisse. Depuis, le domaine a été divisé en cinq parcelles. À partir de ce terrain nu, il a donc fallu tout imaginer pour bâtir cette maison nichée en bordure de forêt. Les propriétaires la voulait résolument contemporaine, « passive » (aucune ouverture au nord), dotée d’une immense baie vitrée plein sud et d’une suite parentale à l’étage. Pour le reste, l’architecte Stéphanie Daumer a pu jouir d’une grande liberté, avec comme seule limite celle du budget alloué…
Coup d’œil
Qui habite ici : une famille de quatre personnes, dont deux garçons de 6 et 12 ans, et… trois chats
Emplacement : dans la campagne du Maine-et-Loire, à 15 minutes d’Angers
Superficie : 169 m²
Coup d’œil
Qui habite ici : une famille de quatre personnes, dont deux garçons de 6 et 12 ans, et… trois chats
Emplacement : dans la campagne du Maine-et-Loire, à 15 minutes d’Angers
Superficie : 169 m²
Si l’on distingue très nettement ici l’aspect cubique de la maison, intéressons-nous à la façade orientée plein sud. L’immense baie vitrée ventilée qui culmine à 4 m de hauteur (sur un total de 6,30 m) est entourée de carreaux de faïence de Porcelanosa. « Il s’agit d’un habillage collé, très rare », précise Stéphanie Daumer. « Il présente plusieurs intérêts. Son esthétique, bien sûr, avec son imitation patinée. Il est surtout très isolant et ne nécessite aucun entretien. » Les différentes couleurs des murs permettent aux cubes de trancher les uns par rapport aux autres. À noter, le « trait noir » qui entoure la maison, un peu comme les carrés de bandes dessinées.
Levons la tête un instant. Les propriétaires souhaitaient profiter d’un plafond très lumineux et chaleureux. L’objectif pour l’architecte a donc été de « colorer la lumière ». D’où ce plafond doré par une peinture dénichée chez un fabriquant d’accessoires de théâtre parisien. Les luminaires, dessinés par Stéphanie Daumer, éclairent vers le bas et vers le plafond dont la couleur permet d’apporter plus de chaleur. Ne reste plus qu’à s’installer autour d’une table aux dimensions étonnantes. Ce carré de 1,40 m de côté permet d’accueillir confortablement jusqu’à douze convives.
Difficile d’échapper à l’imposant escalier. Pourtant, concentrons-nous sur ce rectangle au mur, juste à sa gauche. Est-ce un tableau ? Une porte ? Il s’agit en réalité d’un mélange de tout ça, à savoir une « porte-tableau ». L’entourage est en ébène de Macassar ; le fond, sur lequel est accroché un petit tableau, en chêne. L’ensemble constitue une porte dite « à galandage », c’est-à-dire qu’elle rentre dans le mur.
Ils semblent regarder les luminaires qui plongent vers la méridienne… Mais qu’est-ce donc que ces petits ronds en forme de spots sur la tranche du plafond ? Un éclairage façon disco ? Il s’agit tout simplement d’ouvertures d’aération qui se substituent aux grilles traditionnelles.
L’équipement phare de la maison : l’escalier… L’architecte en a eu l’idée en regardant ses fils jouer aux Lego. L’objectif était de créer une installation multifonction, permettant de ranger des livres, de disposer des objets de décoration. Plaquées chêne, les marches sont posées les unes sur les autres via des tubes de méthacrylate, un plastique transparent, très dur et très léger visuellement. L’escalier est autoportant sur les deux premiers tiers, puis fixé au mur. La main courante joue quant à elle un rôle inattendu. La nuit, elle est éclairée par une LED qui se réfléchit également dans les plots situés entre les marches pour un effet spectaculaire.
Dans la cuisine, Le plan de travail étonne. Outre sa couleur flashy, il est en Corian, un revêtement synthétique qui se travaille comme du bois, teinté dans la masse. Le Corian offre une très grande résistance à la chaleur et présente le précieux avantage d’être très facile à nettoyer.
Avec une telle hauteur, on pourrait passer d’un étage à l’autre en rappel… La référence escalade va même un peu plus loin. Les rideaux qui habillent la baie vitrée ont été récupérés parmi les équipements des… chasseurs alpins. Cette toile de camouflage dont la matière rappelle un parachute, outre sa fonction déco, agit comme un brise-soleil.
Dans la chambre parentale, située à l’étage, on foule, et c’est de plus en plus rare, une moquette. On dévore ses livres à l’aide d’éclairages suspendus avec douilles de porcelaine. Et lorsque l’un des garçons réclame sa BD du Chat depuis le salon, la coursive bibliothèque permet de le lui lancer directement !
La chambre parentale s’éclaire grâce à un hublot de 1,40 m de diamètre. Le lustre en soie, dont le pompon tient sur un cube de nacre, est signé Thomas Boog. Le fauteuil servait dans une autre vie aux prises de sang à l’hôpital de Clamart.
Sous les étagères en céramique, la baignoire avec double têtière promet détente et volupté. Quant à l’immense miroir sur mesure, il est habité de deux ronds éclairés par l’arrière. Outre l’aspect esthétique apporté par les deux cercles isolés du reste, le confort est également assuré car ils ne prennent jamais la buée.
Ce couloir sombre couleur chocolat distribue les chambres et la salle de bains des garçons. Les motifs, gravés dans le chêne des portes, rappellent les cubes de la maison.
La chambre de l’un des garçons, éclairée par un Velux sur costière (installation sur un toit plat pour avoir la pente nécessaire au Velux), était à l’origine destinée à être un bureau. D’où cette ligne de pavés de verre savamment camouflée par un volet qu’il suffit de refermer pour obtenir le noir complet.
Lorsque tout s’éclaire grâce aux luminaires descendants… Ne reste qu’à imaginer une nouvelle terrasse, refaite depuis la construction de la maison. En attendant la finalisation de l’entrée et surtout l’installation d’une cheminée.
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les carreaux de faïence collés n'ont pas de résistance thermique, c'est lorsqu'ils sont posés en bardage rapporté avec un isolant en-dessous qu'ils forment un complexe isolant.
Je reconnais bien cette maison et la touche personnelle de sa conceptrice, tres bel espace à vivre pour y etre aller... VGP