Visites Privées
Maisons de campagne
Visite Privée : L'esprit de château, quelque part en Normandie
Toute l'élégance d'Elodie Sire se retrouve dans cette magnifique demeure normande, subtilement réhabilitée, avec un sens aigu du détail
Située en plein cœur de la campagne normande, cette superbe bâtisse sur trois niveaux, très classique avant qu’Elodie Sire y appose sa patte inimitable, est devenue la résidence secondaire d’une famille parisienne. « C’est le château d’un micro-village. Au départ, il s’agissait d’un édifice extrêmement austère, sombre et triste. C’était en très mauvais état car il n’y avait pas eu de travaux depuis une trentaine d’années », nous explique-t-elle. Rien à voir donc avec les espaces que l’on peut désormais y admirer, « même si un certain nombre d’éléments préexistants ont été conservés ». Au rez-de-chaussée, on découvre l’entrée, les pièces à vivre – la cuisine, le séjour et la salle à manger –, un grand espace de réception et un bureau, tandis que le premier étage abrite les chambres des parents et invités. Enfin, le dernier niveau, incluant trois chambres ainsi qu’une salle de jeu-séjour, a été envisagé par l’architecte comme un territoire résolument décalé, entièrement réservé aux enfants. « C’est un énorme chantier, d’un point de vue technique comme esthétique, sur lequel il m’a fallu procéder en plusieurs étapes successives, car les clients ont continué à s’y rendre presque tous les week-ends. Il me reste encore des travaux que je vais faire au printemps. » Du côté du style, « la propriétaire (l’une des deux associées de la boutique Serendipity, NDLR) a eu un coup de cœur pour ce lieu, classique, mais voulait y insuffler quelque chose de plus contemporain et gai, en mixant l’ancien et le moderne ».
Coup d’œil :
Qui habite ici : Il s’agit de la résidence secondaire d’un couple avec trois enfants. Elisa de Bartillat, la propriétaire, est l’une des deux associées de la boutique Serendipity.
Emplacement : en Normandie, à 120 km de Paris et à côté du parc naturel du Vexin
Date : livraison en 2013
Superficie : 300 m² sur trois niveaux, auxquels s’ajoute un immense terrain
Architecte : Elodie Sire
Anecdote : C’est un château qui date de la fin du XIXe siècle.
Photos : Stephen Clément
Coup d’œil :
Qui habite ici : Il s’agit de la résidence secondaire d’un couple avec trois enfants. Elisa de Bartillat, la propriétaire, est l’une des deux associées de la boutique Serendipity.
Emplacement : en Normandie, à 120 km de Paris et à côté du parc naturel du Vexin
Date : livraison en 2013
Superficie : 300 m² sur trois niveaux, auxquels s’ajoute un immense terrain
Architecte : Elodie Sire
Anecdote : C’est un château qui date de la fin du XIXe siècle.
Photos : Stephen Clément
Vue de l’escalier, littéralement sublimé par la présence à la fois subtile et prégnante du papier peint. « Pour cette entrée, on avait envie d’aller vers quelque chose de très présent, pour retrouver une âme et un esprit de château. »
D’où le choix du papier peint et d’un nouveau sol à cabochons. Élément central de cet espace dédié à la circulation, l’escalier a été rénové et rehaussé d’un élégant tapis à rayures.
Papier peint Chrysanthèmes William Morris, chez Sanderson ; sol chez Art Atypique ; tapis chez Hartley’s
D’où le choix du papier peint et d’un nouveau sol à cabochons. Élément central de cet espace dédié à la circulation, l’escalier a été rénové et rehaussé d’un élégant tapis à rayures.
Papier peint Chrysanthèmes William Morris, chez Sanderson ; sol chez Art Atypique ; tapis chez Hartley’s
Repeint en noir, le limon dote ce très bel escalier d’un caractère éminemment graphique.
Cette pièce, qui fait le lien entre l’entrée et l’arrière de la maison, a été aménagée par Elodie Sire comme un espace de réception.
L’élément fort de ce volume ? Des boiseries d’origine qu’elle a décidé de conserver. « Ce sont des boiseries néogothiques qui viennent du tribunal de Rouen. Il a fallu les décrasser car elles étaient vraiment très foncées et assez sinistres. » Pour rééquilibrer l’atmosphère, les murs sont par ailleurs clairs et lumineux, tandis que les meubles modernisent ou colorent la pièce. Au sol, un tapis blanc en laine vient réchauffer le volume en même temps qu’il aide à l’éclaircir.
Fauteuils Werner Platner, chez Knoll ; tabourets Pop Up Pearson Loyd, chez Bene
L’élément fort de ce volume ? Des boiseries d’origine qu’elle a décidé de conserver. « Ce sont des boiseries néogothiques qui viennent du tribunal de Rouen. Il a fallu les décrasser car elles étaient vraiment très foncées et assez sinistres. » Pour rééquilibrer l’atmosphère, les murs sont par ailleurs clairs et lumineux, tandis que les meubles modernisent ou colorent la pièce. Au sol, un tapis blanc en laine vient réchauffer le volume en même temps qu’il aide à l’éclaircir.
Fauteuils Werner Platner, chez Knoll ; tabourets Pop Up Pearson Loyd, chez Bene
Une petite pièce précédant la salle à manger a été optimisée en version bureau. « On a tendu du tissu au-dessus des boiseries que l’on a également repeintes. Cela produit un bel effet cachemire, blanc sur blanc, et permet de réchauffer les pièces qui sont très hautes de plafond, en leur conférant un aspect cocooning. »
Acheté aux puces et typé seventies, le bureau rappelle le design pur et un brin indus’, de la console de la réception.
Acheté aux puces et typé seventies, le bureau rappelle le design pur et un brin indus’, de la console de la réception.
Vue de la salle à manger dans laquelle on retrouve les mêmes boiseries que dans la salle de réception, mais peintes en blanc. Selon Elodie, « la première chose à faire ici était d’ouvrir la cuisine sur la salle à manger. Puis on a peint en blanc les boiseries et les murs en travaillant sur plusieurs nuances de blanc ». C’est ainsi qu’elle a pu faire entrer un maximum de lumière dans la pièce. Mais encore en ôtant les vitraux des fenêtres, pour les réintégrer dans les portes. « Je ne voulais pas mettre ces vitraux colorés à la poubelle. Je les ai donc restaurés pour les intégrer dans des portes, sur lesquelles on retrouve le même dessin que sur les autres portes du château. » Entre les deux banquettes aménagées côté fenêtres, un vaisselier quasi invisible a été intégré, avec deux portes basses et deux portes hautes.
La salle à manger est meublée avec une grande table rectangulaire en marbre accompagnée de chaises et banquettes chinées.
Table chez Knoll
Table chez Knoll
Les radiateurs proviennent d’une société qui récupère et restaure des radiateurs anciens. En fonte vernie, ils ont un petit côté industriel, qui tranche subtilement avec le reste de la pièce…
Radiateurs chez Alpha Métal
Radiateurs chez Alpha Métal
Et pour donner un côté cosy à cette pièce, Elodie Sire y a installé deux banquettes, sous les fenêtres, en remplacement des radiateurs. « Quand on est assis sur les banquettes, on peut jouir d’une très belle vue sur les étendues normandes, le château étant un peu en hauteur », précise-t-elle.
Vue du coin repas de la cuisine, qui communique avec la salle à manger. « On a profité de l’existence de cette niche pour installer un petit coin repas dans la cuisine, en faisant réaliser sur mesure cette table en verre avec pied en bronze », qu’Elodie a dessinée.
« On a trouvé un autre lot de carrelage à cabochons pour le sol de la cuisine, différent de celui de l’entrée », mais y faisant clairement écho. Du côté des tonalités, « à mon sens, il fallait trouver une couleur forte pour la cuisine, notamment pour trancher avec la salle à manger, toute blanche. Ce sont les vitraux qui nous ont orientés vers ce rouge fort », présent sur les meubles et deux grandes doubles portes, parfaitement symétriques.
Le fil de cette cuisine a été déroulé en partant des deux grandes portes d’un vaisselier existant, dont Elodie Sire a récupéré les moulures pour les décliner sur les façades du reste de la cuisine.
Très rétro et « un peu dans l’esprit de château », la cuisinière complète le charme de la pièce.
Cuisinière, chez La Cornue
Le fil de cette cuisine a été déroulé en partant des deux grandes portes d’un vaisselier existant, dont Elodie Sire a récupéré les moulures pour les décliner sur les façades du reste de la cuisine.
Très rétro et « un peu dans l’esprit de château », la cuisinière complète le charme de la pièce.
Cuisinière, chez La Cornue
Autre particularité de cette cuisine, dessinée par l’architecte d’intérieur puis réalisée sur mesure par un menuisier : un bandeau carrelé, aux reliefs subtils, abrite la hotte tout en ajoutant à la dramatisation d’un ensemble à l’harmonie réfléchie. « Avec ces deux portes, j’ai voulu créer un effet de miroir par rapport au vaisselier d’en face et j’ai travaillé à l’intégration la plus discrète possible de l’électroménager. »
Vue de l’arrivée au dernier étage, un espace dédié aux enfants. Et vraiment conçu pour eux.
Au dernier étage donc, il s’agissait de « combles isolés avec du paxalu, un isolant thermique que j’ai décidé de conserver et de mettre à nu. Je trouvais cela ludique, graphique et inattendu. L’idée était de créer un salon un peu lunaire, en créant des accords improbables pour créer un joyeux fouillis de belles pièces ». Force est de constater que le résultat est là.
Fauteuil Eames, retapissé par Bokja, chez Merci
Fauteuil Eames, retapissé par Bokja, chez Merci
« Au sol, il y avait du parquet mais la cliente, qui a un côté très anglais, voulait qu’on réchauffe l’atmosphère avec de la moquette. Je suis donc allée vers une moquette d’inspiration années 70, à la fois très géométrique, typée urbaine et un brin masculine. »
Moquette en laine au motif étoilé, chez Codimat.
Moquette en laine au motif étoilé, chez Codimat.
Dans cette chambre imaginée pour une ado, on mise sur l’élaboration d’un écrin plus mature et plus chic, entre un papier peint graphique Champagne, un lit double, une tête de lit façon paravent faite sur mesure et un élégant miroir vénitien.
Voici la chambre de la deuxième fille de la famille. Comme il s’agit d’une résidence secondaire, l’idée était de « mettre deux lits pour que les enfants puissent amener leurs copains ou copines avec eux en week-end ». Pour celle-ci, Elodie Sire a travaillé au façonnage d’une ambiance rétro et romantique, dans un esprit campagne – auquel contribue notamment un papier peint à fleurs.
Vue de la chambre du petit garçon, masculinisée par la présence aux murs d’un papier peint très smart. Pour parfaire l’ambiance, on a choisi un lit napoléon – chiné et repeint en noir – et un tapis plus ludique en forme de tigre, posé sur le parquet en sapin, poncé et reverni.
Papier peint, chez Ralph Lauren
Papier peint, chez Ralph Lauren
Dans la même chambre, un petit coin salon a été aménagé avec un banc et un petit fauteuil à médaillon, chiné et retapissé.
Cette salle de bains est celle des enfants. « Il y avait une baignoire années 30 que j’ai souhaité récupérer, même si tout le reste a été refait. Au sol, je suis partie sur des carreaux de ciment en noir, blanc et brique. » Et quand on demande à Elodie Sire si c’est pour rappeler les couleurs de la cuisine, elle s’en aperçoit et confie que « le fil se déroule finalement de manière assez intuitive ».
Une tringle dorée a été réalisée sur mesure pour la toile parachute du rideau de douche.
« J’adore cette salle de bains des années 40 où je n’ai absolument rien fait ! Et si le chantier n’est pas fini, j’espère qu’on pourra la conserver telle quelle car je la trouve très bien comme ça… »
Vue des toilettes des enfants, situées à côté de la salle de bains. « Ce papier peint est un clin d’œil à la vie de château. » Et un choix audacieux, qui correspond bien à cette façon qu’Elodie Sire a de faire de ce lieu, d’ordinaire négligé ou réduit au plus simple appareil, un véritable petit écrin servant aussi de laboratoire d’idées.
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De leur côté, les clients ont chiné le mobilier que l’on aperçoit sur la terrasse de graviers. Et ils ont fait appel à un paysagiste de la région, qui a privilégié une certaine simplicité dans le parc.