Visites Privées
Maisons contemporaines
Architecture durable
Visite Privée : La Maison Étirée se transforme à volonté
Des propriétaires prêts à oser, des architectes passionnés et, au final, une maison étonnamment modulable !
« Inclure la nature dans l’habitation, différentes vues et ambiances, chaleureux, matériaux sains et naturels, modulable, pièces avec plusieurs fonctions, simplicité et sobriété, peu d’entretien… » Pas de cahier des charges classique pour cette maison. Tout a commencé ainsi, par une liste de mots, de désirs, que les propriétaires ont livrés aux architectes du cabinet Barrès-Coquet, choisis pour réaliser « le projet de leur vie ». Chacun des choix concrets a donné lieu à bien des discussions mais, à chaque étape de la construction qui a duré plus de deux ans, la confiance réciproque était là. Et également la vision commune d’une architecture qui ose, enfreint les barrières de la maison traditionnelle pour livrer un espace ouvert, lumineux et transformable à l’extrême. Vivre sans porte et avec le maximum d’ouvertures sur l’horizon magnifique des Alpes, en dépit de la situation urbaine dans l’agglomération lyonnaise, est un luxe quotidien pour les propriétaires, un rêve qui est devenu leur réalité.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple aimant recevoir ses enfants et petits-enfants
Emplacement : dans les monts d’Or, proche de Lyon
Date de construction : 2011
Superficie : 320 m² dont 180 m² habitables, terrain 1 000 m²
Architectes : Caroline Barrès et Thierry Coquet
Budget : 3 000 euros/m²
Anecdote : Les propriétaires n’ont exigé ni matériau particulier ni même un nombre de pièces. Ils ont fourni une liste de mots aux architectes, lesquels ont matérialisé ce rêve d’une vie.
Photos : Studio Erick Saillet
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple aimant recevoir ses enfants et petits-enfants
Emplacement : dans les monts d’Or, proche de Lyon
Date de construction : 2011
Superficie : 320 m² dont 180 m² habitables, terrain 1 000 m²
Architectes : Caroline Barrès et Thierry Coquet
Budget : 3 000 euros/m²
Anecdote : Les propriétaires n’ont exigé ni matériau particulier ni même un nombre de pièces. Ils ont fourni une liste de mots aux architectes, lesquels ont matérialisé ce rêve d’une vie.
Photos : Studio Erick Saillet
« Il s’est passé quelque chose de très particulier avec cette maison. C’est le fruit d’une belle rencontre, telle que l’on n’en fait que deux ou trois dans une vie d’architecte », nous a confié Caroline Barrès qui œuvre à quatre mains avec Thierry Coquet tant à la ville que dans la vie. Cette maison est, après la leur, une de celles que ces architectes ont pris le plus de plaisir à construire. Et où la magie a visiblement opéré puisqu’elle a été distinguée par les Trophées Batiactu 2012 et gratifiée des Lauriers de la construction bois 2013.
Les propriétaires ont fait connaissance avec leurs futurs architectes à l’occasion des journées d’architectures à vivre. « Nous leur avons fait visiter la “maison de verre” où nous vivons et travaillons et notre démarche d’architectes leur a plu », se souvient Caroline Barrès. « Une maison est pour nous un projet unique. Elle se définit comme l’alchimie entre un moment, des personnes et un lieu particuliers. » Les propriétaires, très ouverts à l’expérimentation, ont mené ce projet avec un maximum d’intensité, sans limites, et les architectes ont eu envie de les suivre et de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Pourtant, tout était loin d’être simple… La contrainte du lieu était forte avec une parcelle en pente, entourée par la densité urbaine de l’agglomération lyonnaise, et une habitation visible en contrebas. La zone étant en périmètre protégé, l’obtention du permis de construire a tardé et deux ans et demi de patience ont été nécessaires pour que la bâtisse de 320 m² voit le jour… Il a fallu commencer par édifier un « socle de béton » pour rattraper le dénivelé de la pente. Et dans ce socle créer un immense sous-sol, quasi total.
À l’extérieur, aucune prétention. La Maison Étirée posée sur ce socle de béton se dévoile à la manière d’un simple parallélépipède rectangle de 25 mètres de long sur 8. « Nous ne cherchons pas à montrer davantage l’architecture que le site. Notre démarche est très rigoureuse mais notre architecture est discrète. » La maison orientée nord-sud est partiellement dissimulée sous un toit plat végétalisé qui déborde largement de la maison en porte-à-faux. « Ces débords sont l’une de nos marques de fabrique. Ils symbolisent une transition douce entre intérieur et extérieur et protègent les abords de la maison du soleil et de la pluie », explique Caroline Barrès.
La piscine, en forme de bassin de nage, se dévoile à l’arrière de la maison, à l’ouest. Sa forme « étirée » est une autre déclinaison du motif architectural maître de la maison.
Sièges de jardin : Acapulco chez Sentou
Sièges de jardin : Acapulco chez Sentou
La structure porteuse de la toiture est en acier, dont on distingue les IPN sur les rives du toit. Le reste de la structure est en ossature bois, isolée puis bardée de mélèze brut, un bois européen qui grise en vieillissant mais sans entretien particulier. Les menuiseries bois (Technal) accueillent des doubles vitrages thermiques avec film d’argon. Sans volets, elles disposent de stores et de vitrage anti-effraction.
C’est à l’intérieur que la structure surprend : pas de cloisons ni de portes ! Un ensemble de « coffres » s’étirent dans la longueur de la maison, qui ont d’ailleurs inspiré le nom de « Maison Étirée ». Ces coffres, trop petits pour être de vraies pièces, structurent l’espace et permettent de « cadrer des vues », tant à l’intérieur que vers l’extérieur. Ils renferment des éléments techniques (électricité, plomberie) ou utiles (buanderie, bureau, cuisine…).
Tabourets de bar : Alki
Tabourets de bar : Alki
On distingue ici comment ces coffres abritent en toute discrétion la cuisine tripartite : à gauche, l’espace bar et petit déjeuner (en gros plan sur la photo précédente). Au centre, un second coffre « semi-cloisonne » l’espace cuisson de la cuisine, réduisant astucieusement les odeurs et les bruits de celle-ci. À droite, un troisième coffre accueille le plan de travail, l’évier et une colonne frigo. Le choix du noir pour la cuisine, à l’intérieur des coffres, fait écho au désir de sobriété et de discrétion des propriétaires. La zone repas, elle, prend place dans l’espace libre central, répondant à la logique de fluidifier les zones de vie.
Détail du troisième « coffre » composant la cuisine.
Ces coffres dissimulent également des cloisons, coulissantes ou pivotantes, beaucoup plus larges que de simples portes (de 2,40 à 2,60 mètres), qui servent à transfigurer l’espace.
Chaise LC7 et fauteuil LC2 par Le Corbusier ; Fauteuil Diamond par Harry Bertoia
Chaise LC7 et fauteuil LC2 par Le Corbusier ; Fauteuil Diamond par Harry Bertoia
La maison n’a qu’une seule chambre « fixe » mais ces portes-cloisons permettent d’en créer trois autres si les enfants et petits-enfants s’invitent à l’improviste. Les coffres s’ouvrent, les lits sortent comme par magie.
« Coffres fermés, la circulation dans la maison est fluide, non entravée par des portes. Une sorte de parcours zen s’organise, sans limites », une des exigences principales des propriétaires qui avouent adorer se sentir « libres » dans cet espace non cloisonné et boisé, un peu comme dans la nature.
Poufs : Paola Lenti
Poufs : Paola Lenti
La volonté des propriétaires de faire entrer la nature dans l’habitation trouve écho dans les matières naturelles retenues. Les murs utilisent le même bardage de mélèze brut qu’à l’extérieur. Les lames de bois ont été choisies assez fines dans un souci esthétique.
Le sol apporte quant à lui un aspect minéral. La simplicité réclamée elle aussi par les propriétaires est à l’honneur avec cette finition de sol unique. Un béton ciré autolissant (Solacir de Grace) a été coulé sur toute la maison sans aucun joint, une prouesse permise par l’utilisation d’une chape anhydrite.
Fauteuil de jardin : Float chez Paola Lenti
Le sol apporte quant à lui un aspect minéral. La simplicité réclamée elle aussi par les propriétaires est à l’honneur avec cette finition de sol unique. Un béton ciré autolissant (Solacir de Grace) a été coulé sur toute la maison sans aucun joint, une prouesse permise par l’utilisation d’une chape anhydrite.
Fauteuil de jardin : Float chez Paola Lenti
La sobriété de l’intérieur allant jusqu’au quasi-dépouillement n’est qu’apparente. Une fois les portes-cloisons dépliées, l’architecture de la maison n’est pas la seule à être transfigurée. L’ambiance de la maison elle-même s’en trouve totalement modifiée et égayée. L’astuce ? Des portes-cloisons bardées de mélèze côté face pour se fondre dans les coffres. Mais côté pile, chacune est peinte avec une couleur vive de la palette Le Corbusier de chez KT Color (rouge, jaune, vert et bleu).
Sur cette photo, on distingue une porte jaune qui cloisonne l’une des chambres.
Sur cette photo, on distingue une porte jaune qui cloisonne l’une des chambres.
Sur celle-ci apparaît une porte rouge qui crée une autre chambre depuis l’espace salon placé au centre de la maison.
Le mobilier, judicieusement choisi par le fils des propriétaires, architecte d’intérieur, est en cohésion avec l’ensemble. Des formes pures, iconiques, aux lignes droites appuyées, comme dans cet ensemble de canapés et fauteuils LC2 de Le Corbusier. Çà et là, des objets de décoration dans les mêmes teintes primaires que les cloisons-portes en accentuent subtilement le pouvoir déco.
Dans la chambre parentale, dénuée elle aussi de porte, on distingue également le jeu des « coffres ». À gauche, le premier cache une baignoire. Derrière la tête de lit, un second enferme un dressing, ce qui permet de minimiser les meubles au maximum.
Un troisième coffre, à droite, dans la chambre, abrite une salle de bains sobre et fonctionnelle comme l’ont souhaitée les propriétaires. La douche est recouverte d’un béton ciré antidérapant qui, comme toutes les surfaces de la maison, demande un minimum d’entretien.
Enfin, cette maison innovante sur le plan architectural ne l’est pas moins en matière de développement durable. Classée BBC, elle consomme 60 kWh/m²/an. Elle est équipée d’un chauffage au sol alimenté par une pompe à chaleur air/eau sur puits canadien hydraulique. Une VMC double flux assure la ventilation.
Du toit végétalisé plat, les descentes d’eau dissimulées dans la structure métallique maîtresse conduisent les eaux de pluie vers une cuve de récupération de grande capacité qui alimente en eau les toilettes et l’arrosage.
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Du toit végétalisé plat, les descentes d’eau dissimulées dans la structure métallique maîtresse conduisent les eaux de pluie vers une cuve de récupération de grande capacité qui alimente en eau les toilettes et l’arrosage.
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