Visite Privée : Rénovation d'une maison 1930 à Nantes
Pierre Briand et son amie Anne-Laure ont signé leur tout premier projet d'architecte avec la rénovation de leur première habitation nantaise
Claire Lelong-Lehoang
26 mars 2016
Au nord-est de Nantes, dans le quartier de Doulon très exactement, un jeune couple d’architectes a trouvé son bonheur en achetant, en 2012, cette maisonnette « dans son jus » des années 1930 à rénover. Après six mois de travaux, Pierre et Anne-Laure nous ouvrent ses portes. Le fil rouge : sobriété des couleurs et noblesse des matériaux pour une habitation lumineuse et ingénieuse.
Coup d’œil
Qui habite ici : Pierre et Anne-Laure, architectes
Emplacement : quartier de Doulon, à Nantes
Date de construction de la maison : Années 1930
Durée des travaux : 6 mois
Photos : François Dantart
Coup d’œil
Qui habite ici : Pierre et Anne-Laure, architectes
Emplacement : quartier de Doulon, à Nantes
Date de construction de la maison : Années 1930
Durée des travaux : 6 mois
Photos : François Dantart
Elle est discrète, cette maison mitoyenne des deux côtés, dans une rue peu passante… « À Nantes, le marché de l’immobilier est assez hétéroclite », explique l’architecte Pierre Briand, qui en est aussi l’heureux propriétaire. « On peut aussi bien trouver du neuf que de la rénovation, mais pour acquérir un terrain (ici une parcelle de 150 m²), il fallait plutôt sortir légèrement de Nantes. Du coup, nous avons opté pour cette rénovation… Économiquement, ça reste la solution la plus accessible pour un jeune couple. Et puis la rénovation permet vraiment de personnaliser son habitation, de concevoir l’espace dans sa totalité selon ses propres critères de modernité et de confort, tout en gardant le charme de l’ancien. »
On y accède par une courette de 25 m² encadrée de ganivelles en bois de châtaignier : une solution inspirée des plages vendéennes très présente à Nantes. « Nous avons souhaité conserver ce muret et ces ganivelles d’époque. Notre coup de cœur pour la maison tient aussi à cet ensemble désuet mais si charmant, dans la continuité de la rue ! Pour la petite histoire, ce quartier est populaire à l’origine. Il était principalement habité par des cheminots qui ont d’ailleurs construit ces maisons. »
On y accède par une courette de 25 m² encadrée de ganivelles en bois de châtaignier : une solution inspirée des plages vendéennes très présente à Nantes. « Nous avons souhaité conserver ce muret et ces ganivelles d’époque. Notre coup de cœur pour la maison tient aussi à cet ensemble désuet mais si charmant, dans la continuité de la rue ! Pour la petite histoire, ce quartier est populaire à l’origine. Il était principalement habité par des cheminots qui ont d’ailleurs construit ces maisons. »
Pierre et Anne-Laure ont vu le potentiel de dégagement du rez-de-chaussée de la maison au premier coup d’œil. « Nous avons immédiatement envisagé de l’ouvrir sur le jardin : ce fut d’ailleurs le plus gros chantier. Avant, ce niveau zéro était très cloisonné », se souvient Pierre. « Il comprenait quatre pièces… On en a fait une seule. » Un décloisonnement possible grâce à l’absence de murs porteurs. Le résultat : deux plateaux attenants de 40 m² chacun, soit 80 m² en tout au rez-de-chaussée.
« Seul le plancher était sous-dimensionné, j’ai donc joué la carte de la sécurité en fixant un poteau porteur au milieu de la pièce. Le plancher bois de l’étage a été soulagé par la pose d’une poutre sous les solives existantes, elle-même portée par un poteau. Pour des raisons esthétique, la poutre est masquée par le faux plafond », explique l’architecte. Une reprise de structure choisie pour s’assurer de ne rencontrer aucun problème par la suite… Ce poteau noir correspond par ailleurs tout à fait à l’esprit général de la décoration, à la fois industrielle et moderne. Il se marie bien avec les menuiseries noires façon verrière et permet de rythmer l’open space.
Avant de découvrir le reste du rez-de-jardin et son adorable patio, explorons l’étage en empruntant l’escalier.
Avant de découvrir le reste du rez-de-jardin et son adorable patio, explorons l’étage en empruntant l’escalier.
L’escalier se distingue de la décoration sobre et épurée du reste de la maison par sa tapisserie. Choisie par Anne-Laure, elle met magnifiquement en valeur cet espace perdu et mène de la meilleure façon à l’étage.
Au premier étage, la distribution d’origine a été conservée : elle comprend trois petites chambres de 7, 7 et 9 m² et une salle de bains. « Nous avons même conservé le parquet en pin d’origine », souligne le couple. « Il était recouvert par du lino, nous l’avons “libéré” et huilé ! »
Au premier étage, la distribution d’origine a été conservée : elle comprend trois petites chambres de 7, 7 et 9 m² et une salle de bains. « Nous avons même conservé le parquet en pin d’origine », souligne le couple. « Il était recouvert par du lino, nous l’avons “libéré” et huilé ! »
Comme à l’étage inférieur, la couleur dominante de la chambre parentale est le blanc (mat pour le plafond et satinée pour les murs) pour gagner en luminosité et valoriser le volume. Des couleurs naturelles et discrètes viennent ensuite réchauffer la pièce.
Le radiateur en fonte a été décapé pour mettre en évidence sa matière, laissée brute. « J’adore toujours valoriser la richesse des matières », ajoute Anne-Laure. Précisons que ces chauffages ont surtout été conservés pour leur atout esthétique et historique, car la maison, très bien isolée, est aisément chauffée grâce à un plancher chauffant, recouvert d’un béton ciré.
Suspension Ikea
Le radiateur en fonte a été décapé pour mettre en évidence sa matière, laissée brute. « J’adore toujours valoriser la richesse des matières », ajoute Anne-Laure. Précisons que ces chauffages ont surtout été conservés pour leur atout esthétique et historique, car la maison, très bien isolée, est aisément chauffée grâce à un plancher chauffant, recouvert d’un béton ciré.
Suspension Ikea
La salle de bains a été LE chantier de l’étage car elle nécessitait des travaux lourds. Pierre et Anne-Laure y ont osé un carrelage turquoise toute hauteur, dont le camaïeu de tons azur dynamise la pièce. Le couple y a aussi aménagé une douche à l’italienne.
Les détails font le charme de cette pièce : des serviettes de bain dans les mêmes tons que les murs, des plantes peu encombrantes mais qui complètent la pureté de cette pièce d’eau… Sans oublier la fenêtre qui donne sur le jardin en contrebas.
Le jardin clos de 70 m² est l’un des atouts de cette maison. Facile d’accès par cette baie vitrée de 4 x 2,50 mètres, il est orienté plein ouest et permet de profiter pleinement du soleil en fin de journée et jusqu’à tard le soir. Il arrive même qu’il tape trop fort ! La solution ? Ce volet en métal déployé qui fait, entre autres, office de brise-soleil : « Ce n’est pas un simple grillage ! », détaille Pierre Briand qui a eu cette ingénieuse idée. « Il évite les grosses surchauffes en été et permet aussi de tout fermer depuis l’intérieur… Un bel avantage côté sécurité aussi. » Le verrouillage se fait grâce à un système de loquets en haut et en bas.
Le voici de l’intérieur : il est en plus très esthétique et reprend l’esprit indus’ du lieu. Économique et pourtant fait sur mesure par un serrurier, il permet trois solutions intérieur-extérieur : tout fermé (grillage et baie vitrée), tout ouvert, ou encore baie vitrée ouverte et grillage fermé… Enfin, il crée des ombres qui décorent naturellement l’intérieur.
Contrairement à la façade côté rue qui n’a pas subi de modification des ouvertures, celle côté jardin a été ouverte grâce à la baie vitrée. Pour homogénéiser l’ensemble, la couleur des volets supérieurs et la façade de la maison de ce côté privé ont été harmonisées avec celle du grillage.
Mitoyenne sur les deux côtés, la maison a un avantage thermique sur lequel se sont appuyés les architectes. « Nous avons démoli la dalle, excavé et installé un plancher chauffant. Nous avons également réalisé une isolation intégrale par l’intérieur puisqu’on ne souhaitait pas changer la façade, donc pas d’isolation par l’extérieur. Enfin, une chaudière à condensation a été installée en plus », explique Pierre.
Construites en bois avec un simple vitrage, toutes les menuiseries d’origine ont également été changées pour de l’aluminium noir double vitrage.
Mitoyenne sur les deux côtés, la maison a un avantage thermique sur lequel se sont appuyés les architectes. « Nous avons démoli la dalle, excavé et installé un plancher chauffant. Nous avons également réalisé une isolation intégrale par l’intérieur puisqu’on ne souhaitait pas changer la façade, donc pas d’isolation par l’extérieur. Enfin, une chaudière à condensation a été installée en plus », explique Pierre.
Construites en bois avec un simple vitrage, toutes les menuiseries d’origine ont également été changées pour de l’aluminium noir double vitrage.
La table de repas est en bonne place, à proximité du jardin. Autour d’elle, des chaises Baumann chinées s’y marient parfaitement. Le luminaire vert luisant a lui aussi été trouvé en brocante : il apporte une touche de couleur précieuse dans cet intérieur blanc-bois-gris et fait écho aux coussins colorés du canapé.
Table Habitat
Table Habitat
Aménagée dans une niche, la cuisine est très discrète, tout en étant directement connectée au reste de la pièce. Toute simple, elle est mise en valeur par son plan de travail en Inox – qui a en lui-même coûté aussi cher que la cuisine !
Ici et là le bois réchauffe discrètement la pièce de vie. Pierre a conçu sur mesure plusieurs des placards de rangement en contreplaqué de pin, discrets et bien pensés, comme ici à côté de la cuisine, ou, toujours au rez-de-chaussée, dans les WC.
Cuisine Ikea
Ici et là le bois réchauffe discrètement la pièce de vie. Pierre a conçu sur mesure plusieurs des placards de rangement en contreplaqué de pin, discrets et bien pensés, comme ici à côté de la cuisine, ou, toujours au rez-de-chaussée, dans les WC.
Cuisine Ikea
Pratique pour caser le chauffe-eau et les chaussures ! « Une solution facile, peu coûteuse et qui ne nécessite pas de finition puisque laissée brute ! Nous l’apprécions pour sa teinte et aimons particulièrement son vintage », précise Pierre.
Revenons à l’entrée après avoir fait le tour du propriétaire ! Le crépi de façade, qui était encore en bon état, a simplement nécessité une couche de peinture pour rafraîchir l’ensemble. La porte d’entrée, agrémentée d’un sticker qui masque la vue sur l’intérieur, et les vitres se démarquent grâce à cet encadré d’un bleu plus soutenu, et la porte est agrémentée d’un sticker décoratif. « Je conseille vivement les stickers XL comme celui-ci de 2 x 1 mètre sur les vitres, c’est un bon moyen d’avoir une porte à l’aspect sérigraphié pour seulement 120 euros. Mais attention, confiez la pose à un professionnel pour un rendu optimal, sans bulle ni décalage… », confie Pierre.
Est-ce un autre sticker que l’on aperçoit sur la fenêtre de gauche ? On dirait, et pourtant non ! C’est un ensemble décoratif de modules d’architecture d’intérieur, une création design des frères Bourroulec qui imite les algues. Habituellement utilisés pour créer des séparations en open space, ils sont ici associés et ventousés sur la fenêtre pour cacher la vue de la rue et préserver l’intimité de la famille sans la couper du monde. « Et quand l’érable aura poussé devant dans la cour, nous pourrons éventuellement l’enlever », prévoient Pierre et Anne-Laure.
ET VOUS ?
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Est-ce un autre sticker que l’on aperçoit sur la fenêtre de gauche ? On dirait, et pourtant non ! C’est un ensemble décoratif de modules d’architecture d’intérieur, une création design des frères Bourroulec qui imite les algues. Habituellement utilisés pour créer des séparations en open space, ils sont ici associés et ventousés sur la fenêtre pour cacher la vue de la rue et préserver l’intimité de la famille sans la couper du monde. « Et quand l’érable aura poussé devant dans la cour, nous pourrons éventuellement l’enlever », prévoient Pierre et Anne-Laure.
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Bonjour à tous.
Quel a été le budget de cette rénovation ? Pour quelle superficie ?
Merci beaucoup.
Bonne journée
Merci
Merci pour vos messages Céline, Clotilde et Isabelle. Pierre Briand, je vous laisse répondre aux deux questions ci-dessus svp?