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Visite Privée : Une villa urbaine basse consommation ose la couleur
Une construction neuve peut être technique sans pour autant négliger son apparence. La preuve avec ce petit bijou niché aux portes de Paris
Installée dans un loft d’une centaine de mètres carrés, réhabilité il y a quelques années par l’architecte Gérald Mahé dans une friche industrielle, une famille avec deux enfants sur le point de s’agrandir avec une troisième naissance a décidé de trouver un logement plus adapté et de se tourner vers la construction neuve. Ayant trouvé une parcelle à bâtir aux portes de Paris, elle a fait une nouvelle fois appel à l’architecte du cabinet Lorenzo & Mahé pour qu’il lui dessine le plan de la maison de ses rêves. L’architecte reçoit alors ce brief : « Une maison de 200 m² avec doublement de l’espace de vie actuel (soit 2 x 40 m²). Que chaque enfant ait une grande chambre et une suite parentale avec dressing pour les parents. Une chambre d’amis, un garage et un jardin. Et encore : pouvoir profiter du soleil, maîtriser les surchauffes d’été et, d’une manière générale, optimiser la performance énergétique du bâtiment. » Un vaste programme auquel Gérald Mahé répondra à la perfection, au point d’être primé en 2010 pour cette construction.
Coup d’œil
Qui habite ici : une famille avec trois enfants
Emplacement : au Pré-Saint-Gervais, aux portes de Paris
Superficie : 200 m²
Date : livraison janvier 2010
Budget : Comptez à partir de 3 000 euros du mètre carré pour ce type de construction urbaine avec de fortes contraintes, tant techniques qu’esthétiques.
Architecte : Maria Lorenzo et Gérald Mahé de Lorenzo & Mahé architectes
Anecdote : Les propriétaires adorent les couleurs vives. Leur précédent logement en faisait d’ailleurs largement usage dans toutes les pièces, quitte à ressembler à un véritable arc-en-ciel. Un peu lassés, ils décident de partir sur le propos inverse, soit une maison où le blanc dominerait en intérieur. Ils donnent cependant la consigne à Gérald Mahé de faire bon usage des couleurs à l’extérieur.
Photos : Arnaud Rinuccini
Coup d’œil
Qui habite ici : une famille avec trois enfants
Emplacement : au Pré-Saint-Gervais, aux portes de Paris
Superficie : 200 m²
Date : livraison janvier 2010
Budget : Comptez à partir de 3 000 euros du mètre carré pour ce type de construction urbaine avec de fortes contraintes, tant techniques qu’esthétiques.
Architecte : Maria Lorenzo et Gérald Mahé de Lorenzo & Mahé architectes
Anecdote : Les propriétaires adorent les couleurs vives. Leur précédent logement en faisait d’ailleurs largement usage dans toutes les pièces, quitte à ressembler à un véritable arc-en-ciel. Un peu lassés, ils décident de partir sur le propos inverse, soit une maison où le blanc dominerait en intérieur. Ils donnent cependant la consigne à Gérald Mahé de faire bon usage des couleurs à l’extérieur.
Photos : Arnaud Rinuccini
Plan en coupe
Le plan de la maison proposé par Gérald Mahé est loin d’être évident pour les propriétaires qui s’attendent à un plan classique avec une pièce de vie connectée au jardin. L’architecte, lui, a placé la pièce de vie au premier étage, la suite parentale jouxte le garage au rez-de-chaussée tandis que les enfants occupent tout l’espace du second étage.
Mais les explications de l’architecte rendent les choses limpides : « Le plan découle de la contrainte du garage au rez-de-chaussée qui ne laissait pas assez de place pour une grande pièce de vie. Cette pièce de 80 m² se développe donc sur l’ensemble du premier étage, position haute qui lui permet de profiter d’une très belle vue sur le parc public tout en augmentant les apports solaires. Les chambres des parents et enfants se répartissent autour de cette zone de vie, laissant de l’intimité à tous. »
Le plan de la maison proposé par Gérald Mahé est loin d’être évident pour les propriétaires qui s’attendent à un plan classique avec une pièce de vie connectée au jardin. L’architecte, lui, a placé la pièce de vie au premier étage, la suite parentale jouxte le garage au rez-de-chaussée tandis que les enfants occupent tout l’espace du second étage.
Mais les explications de l’architecte rendent les choses limpides : « Le plan découle de la contrainte du garage au rez-de-chaussée qui ne laissait pas assez de place pour une grande pièce de vie. Cette pièce de 80 m² se développe donc sur l’ensemble du premier étage, position haute qui lui permet de profiter d’une très belle vue sur le parc public tout en augmentant les apports solaires. Les chambres des parents et enfants se répartissent autour de cette zone de vie, laissant de l’intimité à tous. »
Orientée est, la façade de la maison en contexte urbain a été souhaitée abstraite et protectrice, préservant des vis-à-vis de la rue. Les fenêtres sont rares et seules les pièces secondaires de la maison donnent côté façade.
« L’ensemble constitue un filtre pour les espaces de vie qui s’ouvrent vers le jardin », détaille l’architecte. « La façade rue se veut abstraite de par la rigueur de son calepinage de grands panneaux blancs. Une variation de relief et de matière a été apportée par un assemblage de lignes de bois qui dissimulent des éléments techniques. Unique touche de couleur, la porte d’entrée est un reflet des espaces cachés. »
En effet, le changement radical de décor est de mise sur l’autre façade, côté jardin. Les propriétaires ont d’emblée demandé à l’architecte de mettre en scène des couleurs vives qu’ils apprécient beaucoup. « Je suis parti sur les primaires jaune, rouge et bleu et les propriétaires ont gardé cette proposition », raconte Gérald Mahé. « Pour la petite histoire, quand la maison a été ouverte à la visite lors des “journées à vivre”, les visiteurs l’ont appelée Maison Mondrian. Ce petit nom lui est resté. »
Pour rendre la façade attrayante, des panneaux rouges recouvrent tout le rez-de-chaussée, qui est occupé par les parents, tandis que le bleu et le jaune ponctuent les fenêtres de l’étage des enfants. La dimension artistique a été poussée encore plus loin par l’architecte : « Je souhaitais composer une façade vivante au gré de l’activité familiale. Cela a engendré l’utilisation de la couleur sur les brise-soleil. Leurs inclinaisons, ouvertures et fermetures recomposent sans cesse un tableau dont la proportion et les relations entre chacun des éléments varient. »
Pour rendre la façade attrayante, des panneaux rouges recouvrent tout le rez-de-chaussée, qui est occupé par les parents, tandis que le bleu et le jaune ponctuent les fenêtres de l’étage des enfants. La dimension artistique a été poussée encore plus loin par l’architecte : « Je souhaitais composer une façade vivante au gré de l’activité familiale. Cela a engendré l’utilisation de la couleur sur les brise-soleil. Leurs inclinaisons, ouvertures et fermetures recomposent sans cesse un tableau dont la proportion et les relations entre chacun des éléments varient. »
Les pièces de vie côté jardin profitent du calme, de l’ensoleillement et d’une vue dégagée sur la verdure.
« Le seul vrai problème dans ce plan où la grande pièce de vie se situe au premier étage était de reconnecter le jardin à la maison. » Pour ce faire, l’architecte a imaginé une grande terrasse de 22 m² à mi-niveau. On y descend de quelques marches depuis la pièce de vie. Les habitants sont ainsi proches du jardin et davantage protégés des vues.
La bâtisse ne se contente pas d’être esthétique voire artistique. L’enveloppe du bâtiment en thermopierre de 30 centimètres – bloc de béton cellulaire comparable au Siporex – a permis de hisser la construction à un niveau de « très haute performance énergétique » (THPE) sans nécessiter de doublage par un quelconque isolant. « La bâtisse n’est pas labellisée BBC et les normes sont plus exigeantes depuis la RT2012 », explique Gérald Mahé, « mais la maison reste un modèle de basse consommation. »
En effet, rien n’a été laissé au hasard pour améliorer le confort énergétique de l’habitation : « Le renouvellement d’air se fait par une ventilation double flux couplée à un puits canadien à eau glycolée apportant un rafraîchissement d’été et la végétalisation du toit terrasse participe également au confort d’été en complément de l’isolation du sol », précise Gérald.
En effet, rien n’a été laissé au hasard pour améliorer le confort énergétique de l’habitation : « Le renouvellement d’air se fait par une ventilation double flux couplée à un puits canadien à eau glycolée apportant un rafraîchissement d’été et la végétalisation du toit terrasse participe également au confort d’été en complément de l’isolation du sol », précise Gérald.
Dans cette maison à très haute performance énergétique, la régulation des apports solaires est assurée par des brise-soleil à lames orientables.
Pour reprendre les codes de ces brise-soleil, la terrasse a été enveloppée par un bardage à claire-voie faisant office de garde-corps. Il assure également le rôle de brise-vue, car on rappelle que la parcelle donne sur le parc public et même si les propriétaires en ont planté le fond, l’architecte a préféré leur assurer cette protection.
La terrasse a été légèrement avancée de la maison pour se retrouver en plein jardin, telle une bulle de nature. Un petit sas couvert par une passerelle métallique permet d’accéder au garage, au fond à droite sur ce visuel.
Détail de la passerelle métallique qui mène de la pièce de vie à la terrasse.
À l’intérieur, le point d’orgue est constitué par la vaste pièce de 80 m² qui s’étend sur l’intégralité du premier étage. Elle est très agréable à vivre avec son immense baie vitrée de 12 mètres de long : « Bien que la parcelle soit très petite, on profite grâce au parc d’une vue paysagée magnifique et les propriétaires ont l’impression d’avoir un terrain bien plus grand », explique l’architecte.
L’ossature intérieure de l’étage a été réalisée en poteaux-poutres métalliques associés à des dalles les plus fines possibles (14 centimètres) : « Ce choix structurel découle d’un gabarit constructible autorisant une faible hauteur », explique Gérald Mahé. Ainsi les planchers en bac acier ont été laissés apparents, sans faux plafond rapporté, afin de réduire l’épaisseur de la dalle au minimum.
La pièce de vie a été équipée d’un plancher chauffant à eau chaude. « Nous avons utilisé un procédé peu commun, un plancher sec, sans béton coulé, une fois de plus pour minimiser l’épaisseur de la dalle. »
La propriétaire souhaitait un intérieur plus tempéré visuellement que son précédent logement où chaque pièce était un vrai feu d’artifice. Elle a donc choisi des murs et une cuisine blancs dans la grande pièce de vie.
Son goût des couleurs se trahit néanmoins dans le choix d’un mobilier qui ne laisse pas indifférent côté salon.
Un poêle à bois performant a été ajouté sur la demande des propriétaires pour apporter un appoint de chauffage en demi-saisons et surtout pour son côté convivial.
Poêle : Stûv ; Fauteuils : Roche Bobois
Un poêle à bois performant a été ajouté sur la demande des propriétaires pour apporter un appoint de chauffage en demi-saisons et surtout pour son côté convivial.
Poêle : Stûv ; Fauteuils : Roche Bobois
La vaste suite parentale, composée de la chambre et de sa salle de bains avec porte coulissante, se situe en rez-de-chaussée. Elle jouxte un dressing et le garage.
Très agréable, elle s’ouvre sur le jardin au moyen d’une large baie vitrée.
Pour s’accorder au thème pictural extérieur rouge qui marque l’espace parental sur la façade, le rouge a également été retenu en intérieur par les parents. Panneau mural derrière le lit, tablier de baignoire, crédence de la vasque, ces éléments ont été traités en rouge vif.
Détail de la vasque en Solid Surface et de sa crédence en verre.
À partir de la pièce de vie, on accède à l’étage des enfants au moyen d’un escalier balancé en acier et emmarchement bois : « Un escalier balancé n’est pas un escalier à quart tournant mais à virage progressif », nous explique l’architecte. « C’est l’escalier parisien par excellence. On garde du confort malgré une taille compacte, à l’inverse d’un colimaçon qui doit être large pour être confortable. »
Le second étage est entièrement dédié aux enfants. Les chambres ont été conçues en duplex pour exploiter le volume sous le toit. Elles sont très confortables avec leur double orientation est-ouest et leur large baie ouverte sur le jardin.
Cette baie façon bow-window, que l’on retrouve dans les deux chambres, est une astuce de l’architecte. La façade a été creusée de 60 centimètres dans son épaisseur afin d’accueillir un bureau. « Il sert également de perchoir aux ados qui aiment bien s’y réfugier pour lire. »
Détail de l’échelle de métal qui permet d’arriver à la vaste mezzanine exploitant la hauteur de plafond sous combles.
Voici la chambre du grand frère de la famille, une réplique de celle de sa sœur… hormis la couleur. Leur maman n’a pu s’empêcher de choisir avec eux des couleurs flashy pour égayer ici et là un pan de mur.
Cliché de la mezzanine dans la chambre de l’aîné de la famille. Il y a assez de place pour loger un lit double dans chacune d’entre elles.
La chambre des enfants s’accompagne d’une salle de bains. L’anis puissant de la faïence est un antidote à la morosité. Derrière le plan vasque, deux douches ont été prévues pour les enfants.
Plan du deuxième étage
Cette maison, qui s’est vite fait une réputation sous le nom « Maison Mondrian », a été primée aux neuvièmes Trophées Batiactu Construction & Innovation en 2010, où elle a été retenue comme lauréate dans la catégorie « constructions neuves ».
Cette maison, qui s’est vite fait une réputation sous le nom « Maison Mondrian », a été primée aux neuvièmes Trophées Batiactu Construction & Innovation en 2010, où elle a été retenue comme lauréate dans la catégorie « constructions neuves ».
Plan du rez-de-chaussée
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La parcelle de 190 m² est nichée aux portes de Paris, côté Pré-Saint-Gervais, protégée du bruit du périphérique par un immeuble de douze étages. Derrière le fond de la parcelle, un parc public offre une très belle vue paysagée. L’emprise construite ne peut excéder 70 m² au sol, ce qui oblige l’architecte à partir sur trois niveaux pour respecter la surface d’habitation requise par les propriétaires. L’architecte doit par ailleurs observer un retrait de 8 mètres en fond de parcelle, ce qui génère un jardin de 80 m².