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Visite Privée : Vivre dans 9 m² pour voyager à travers l’Europe
aVOID est une mini-maison mobile de 9 m² imaginée pour expérimenter la vie nomade en ville
Architecte de 27 ans fraîchement diplômé, Leonardo Di Chiara veut vivre, travailler et enrichir son expérience en séjournant dans les grandes métropoles. Un rêve qui peut paraître irréaliste devant la contrainte de devoir sans cesse trouver un nouveau logement dans telle ou telle ville européenne. Leonardo n’abandonne pas pour autant son rêve et
aborde cette problématique de façon originale et innovante. Il décide de travailler sur une solution cohérente tout en mettant à profit ses compétences dans un projet qu’il expérimentera pour le rendre, à terme, accessible au plus grand nombre.
C’est ainsi qu’il construit aVOID, une petite maison expérimentale de seulement 9 m². Cet habitat sur roues est aussi mobile qu’une caravane.
aborde cette problématique de façon originale et innovante. Il décide de travailler sur une solution cohérente tout en mettant à profit ses compétences dans un projet qu’il expérimentera pour le rendre, à terme, accessible au plus grand nombre.
C’est ainsi qu’il construit aVOID, une petite maison expérimentale de seulement 9 m². Cet habitat sur roues est aussi mobile qu’une caravane.
Le projet aVOID est une mini-maison mobile qui s’inspire des tiny houses américaines, construites à partir des années 70 par des pionniers qui souhaitaient changer de vie, abandonner leurs obligations sociales et habiter dans de petites constructions autosuffisantes et durables. Cette manière de vivre a toujours fasciné Leonardo, surtout en ce qui concerne l’autonomie et l’environnement. Mais, l’idée de fuir la société pour chercher le réconfort dans l’isolement l’a toujours fait hésiter à sauter le pas.
L’architecte a donc construit sa tiny house comme une boîte habitable qui, si elle est isolée, perd sa raison d’être. « aVOID ne possède pas de fenêtre sur ses côtés les plus longs : c’est une maison mitoyenne. Elle n’a pas de sens si un voisin ne vient pas vivre à côté de chez vous », explique Leonardo. Il ne s’agit pas non plus d’une maison qui fuit la ville, poussée par l’individualisme, mais plutôt un habitat sur roues qui voyage à la recherche d’une nouvelle identité sociale et communautaire.
L’architecte a donc construit sa tiny house comme une boîte habitable qui, si elle est isolée, perd sa raison d’être. « aVOID ne possède pas de fenêtre sur ses côtés les plus longs : c’est une maison mitoyenne. Elle n’a pas de sens si un voisin ne vient pas vivre à côté de chez vous », explique Leonardo. Il ne s’agit pas non plus d’une maison qui fuit la ville, poussée par l’individualisme, mais plutôt un habitat sur roues qui voyage à la recherche d’une nouvelle identité sociale et communautaire.
La maison est construite comme un vide (d’où son nom a void, qui en anglais veut justement dire « un vide »), un espace vacant dans lequel vivre librement et créer sa propre identité. « J’ai pensé l’espace intérieur comme une toile vierge. Je suis architecte, et la feuille blanche est mon inspiration », explique-t-il. En effet, dès que l’on entre dans la maison, elle semble complètement vide : chaque élément du mobilier ou objet du quotidien est intégré et caché dans l’un des quatre murs. Une fois ouverte, chaque partie de la maison prend corps : l’espace se transforme, les ambiances privées et le mobilier en bois caché se révèlent. Le froid immatériel des parois intérieures disparaît peu à peu, couvert par la chaleur du bois qui crée l’intimité.
Leonardo a pensé à tout. Il a choisi avec précaution chaque élément, a contacté les entrepreneurs du secteur pour se confronter à eux en leur proposant sa propre vision du projet. « Je ne suis pas le seul à m’intéresser à l’expérimentation : c’est aussi le cas des entreprises, qui misent ainsi sur un projet de recherche. Beaucoup ont d’ailleurs souhaité adapter leur produit à mes espaces. »
Leonardo place beaucoup d’espoirs dans ces pourparlers en cours avec les entreprises afin de commencer la production en série d’une tiny house urbaine qui emploierait des produits déjà sur le marché. Cela pourrait ouvrir la voie à une idée beaucoup plus ambitieuse qu’un simple projet d’habitat personnel : répondre de façon durable et plus large à l’exigence d’un habitat communautaire, de plus en plus demandé, pour ceux qui souhaitent vivre de façon autonome au sein même de la ville.
Leonardo place beaucoup d’espoirs dans ces pourparlers en cours avec les entreprises afin de commencer la production en série d’une tiny house urbaine qui emploierait des produits déjà sur le marché. Cela pourrait ouvrir la voie à une idée beaucoup plus ambitieuse qu’un simple projet d’habitat personnel : répondre de façon durable et plus large à l’exigence d’un habitat communautaire, de plus en plus demandé, pour ceux qui souhaitent vivre de façon autonome au sein même de la ville.
La structure de la maison repose sur un châssis en bois. Inspiré des tiny houses, ce choix répond à la volonté d’utiliser un élément structurel léger, élastique, recyclable et durable. Le mobilier aussi est exclusivement composé de bois afin d’offrir une atmosphère chaleureuse. Les meubles sont fabriqués avec du contreplaqué marine d’okoumé, parfait pour ses qualités mécaniques, sa résistance à l’humidité et à la formation de champignons.
Du bois, et plus précisément une fibre de bois à basse densité, a également été utilisé dans les panneaux intégrés destinés à l’isolation acoustique et thermique de la maison. Leonardo a été attentif aux principes bioclimatiques qui permettent de vivre à l’intérieur de la maison tout en dépensant le moins d’énergie possible.
Du bois, et plus précisément une fibre de bois à basse densité, a également été utilisé dans les panneaux intégrés destinés à l’isolation acoustique et thermique de la maison. Leonardo a été attentif aux principes bioclimatiques qui permettent de vivre à l’intérieur de la maison tout en dépensant le moins d’énergie possible.
« Le plus gros défi pour moi a été de tout prévoir à la fois. Chaque élément influence l’autre, tout est étudié au millimètre près. Aussi, chaque changement suppose une nouvelle étude de chaque partie », explique-t-il.
Le lit et le matelas, par exemple, sont deux prototypes conçus par l’architecte et fabriqués sur mesure. Le caisson du lit est divisé en deux parties : une mobile, qui se rabat, et une fixe, qui devient une niche dans laquelle travailler ou lire lorsque le lit est ouvert. Le matelas est aussi divisé en plusieurs parties, non seulement pour s’adapter au lit une fois rabattu, mais également pour le transformer à volonté en couchage simple ou double.
Le lit et le matelas, par exemple, sont deux prototypes conçus par l’architecte et fabriqués sur mesure. Le caisson du lit est divisé en deux parties : une mobile, qui se rabat, et une fixe, qui devient une niche dans laquelle travailler ou lire lorsque le lit est ouvert. Le matelas est aussi divisé en plusieurs parties, non seulement pour s’adapter au lit une fois rabattu, mais également pour le transformer à volonté en couchage simple ou double.
Les sièges sont les deux seules pièces qui n’ont pas été conçues par l’architecte. Il s’agit de deux chaises pliables en hêtre contreplaqué, créées par Malte Grieb pour Ambivalenz.
Un des côtés étroits de la maison est totalement vitré, une solution qui permet aux rayons du soleil d’envahir l’espace. La paroi s’ouvre entièrement, tandis que les fenêtres du toit sont inclinées à 110°.
Cette inclinaison est pensée pour mieux capter les rayons du soleil, mais aussi pour transformer le toit en terrasse. Les fenêtres ouvrantes assurent de surcroît la ventilation naturelle de la maison.
La pose des panneaux photovoltaïques est en cours de réalisation, ainsi que l’installation de panneaux radiants à infrarouge : « Un système de chauffage basse consommation encore peu connu », précise l’architecte.
Cette inclinaison est pensée pour mieux capter les rayons du soleil, mais aussi pour transformer le toit en terrasse. Les fenêtres ouvrantes assurent de surcroît la ventilation naturelle de la maison.
La pose des panneaux photovoltaïques est en cours de réalisation, ainsi que l’installation de panneaux radiants à infrarouge : « Un système de chauffage basse consommation encore peu connu », précise l’architecte.
La salle de bains se trouve à l’arrière de la maison. Elle est entièrement bardée de bois. Chaque élément sanitaire est dissimulé, tout comme le miroir et la robinetterie qui disparaissent à l’intérieur des caissons. Les toilettes sont de type compost : les déchets solides sont traités grâce à un processus de compostage et de déshydratation, qui profite ensuite de l’accès à l’eau pour s’écouler avant d’obtenir un produit final qui servira d’engrais. Un simple système de store dissimule la salle de bains de l’extérieur. L’installation de la douche est particulièrement originale : Leonardo a développé son idée personnelle qu’il a nommée Trolley Tank (inspiré du système Showerloop, qui permet de recycler l’eau). Il s’agit de deux sacs — un pour l’eau propre et l’autre pour les eaux usées — contenus dans un réservoir mobile. Tandis que l’eau s’use, le premier sac se vide et le second se remplit. Lorsque le second est plein, le réservoir portable se décroche pour le vider.
La petite cuisine équipée disparaît également à volonté, à l’instar de l’évier, surmonté d’une table en bois qui s’utilise comme plan de travail ou planche à découper. Toujours dans une démarche d’économie énergétique, les plaques sont à induction, tandis que le réfrigérateur est le plus petit possible, notamment « parce qu’en hiver, tout se conserve très bien à l’extérieur », précise Leonardo. Un système ingénieux de rayonnage permet de tout ranger astucieusement.
Le compartiment supérieur est réservé à une petite serre où poussent quelques herbes aromatiques. L’espace est éclairé et réchauffé par les rayons du soleil via les fenêtres vitrées inclinées sur le toit.
Le compartiment supérieur est réservé à une petite serre où poussent quelques herbes aromatiques. L’espace est éclairé et réchauffé par les rayons du soleil via les fenêtres vitrées inclinées sur le toit.
Sur cette photo, Leonardo est en train d’enlever le panneau derrière lequel sont cultivées les herbes aromatiques.
Leonardo vit dans sa maison depuis juillet 2017, date à laquelle il a appris à vivre avec le minimum d’objets indispensables, sans jamais en accumuler d’inutiles. Son souhait est de rendre son habitat autosuffisant afin de vivre en ville de façon autonome. Un projet qui intéresse également les administrations urbaines, en vue de créer des quartiers d’occupation temporaire.
Leonardo vit dans sa maison depuis juillet 2017, date à laquelle il a appris à vivre avec le minimum d’objets indispensables, sans jamais en accumuler d’inutiles. Son souhait est de rendre son habitat autosuffisant afin de vivre en ville de façon autonome. Un projet qui intéresse également les administrations urbaines, en vue de créer des quartiers d’occupation temporaire.
Leonardo n’est pas le seul à tester la maison : il suffit de le contacter pour essayer la petite unité habitable. C’est ainsi que des test living sont réalisés afin d’apporter des améliorations et de modifier certaines stratégies pour augmenter les caractéristiques du prototype.
« Je ne savais pas que l’homme produisait autant d’eau. Lorsque la maison est fermée et habitée, il se forme beaucoup de condensation, qui coule », explique Leonardo. C’est une des choses étonnantes qu’il a découvertes en vivant dans ce tout petit espace. Et pour résoudre ce problème à terme, il va faire installer un système de ventilation mécanique contrôlé, de façon à renouveler l’air usé et humide sans déperdition thermique.
« Je ne savais pas que l’homme produisait autant d’eau. Lorsque la maison est fermée et habitée, il se forme beaucoup de condensation, qui coule », explique Leonardo. C’est une des choses étonnantes qu’il a découvertes en vivant dans ce tout petit espace. Et pour résoudre ce problème à terme, il va faire installer un système de ventilation mécanique contrôlé, de façon à renouveler l’air usé et humide sans déperdition thermique.
Après avoir profité de sa configuration actuelle, aVOID a été approuvée et immatriculée en tant qu’habitat mobile. Elle peut ainsi circuler librement sur la route, remorquée par un véhicule puissant (comme un SUV, un fourgon ou une camionnette doté d’une boule), avec un conducteur possédant le permis BE. « Ça a été le moment le plus difficile… et je voulais toujours reporter le départ ! Je savais que je devais arriver à Berlin en tant qu’invité pour participer au Bauhaus Campus Berlin, mais j’avais tellement peur que la maison arrive abîmée », raconte Leonardo.
En tout, aVOID a parcouru plus de 1200 km en partant de Pesaro, où elle est née, et est arrivée en parfait état à Berlin, où elle est en train de grandir grâce à la contribution de la Tinyhouse University.
En tout, aVOID a parcouru plus de 1200 km en partant de Pesaro, où elle est née, et est arrivée en parfait état à Berlin, où elle est en train de grandir grâce à la contribution de la Tinyhouse University.
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Que pensez-vous de la maison de Leonardo ?
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Qui habite ici : Leonardo Di Chiara, à l’origine du projet
Emplacement : itinérant dans les villes (fin mars 2018, il se trouvait dans le jardin du Bauhaus)
Année de construction : 2017
Superficie : 9 m²
Budget : 45 000 euros, un coût qui diminuera en cas de production en série
Anecdote : aVOID est un prototype de mini-maison mobile, en phase d’étude et de perfectionnement. Conçue pour une société écoresponsable, elle est construite selon un principe minimaliste de durabilité économique et environnemental.
L’architecte a retenu l’attention de divers partenaires (jusqu’à aujourd’hui trente entreprises, ainsi que différentes associations d’artistes, d’architectes, d’écoles et d’universités) qui sont intervenus et continuent d’intervenir sur le projet en garantissant sa faisabilité.