Visites Privées
Au bord de l'eau
Visite Privée : Voyage sur la Seine en péniche habitée
Vivre sur la Seine, dans une péniche... Un rêve qui devient réalité avec ce modèle, entièrement rénové entre tradition et modernité
Au départ, c’était « une vieille péniche habitée par un couple de personnes âgées. Les nouveaux propriétaires de cette péniche me connaissaient. C’est pourquoi ils m’ont sollicité afin que je procède à sa rénovation intégrale avant qu’ils y emménagent. On a donc tout cassé, en retournant à l’état brut du bateau et en touchant même à la coque », explique l’architecte Yann Coulouarn, qui a été en charge du projet. « L’aménagement existant n’était que partiel mais on a décidé d’exploiter la totalité du volume disponible. » Et de s’adonner à une transformation totale de l’intérieur de la péniche, « dans l’esprit d’un loft contemporain », comme en témoignent ces photographies. « J’ai voulu rester très simple, en mettant l’accent sur la durabilité, une très bonne isolation, le respect des normes et le fait d’aller vers les espaces les plus grands et lumineux possible, en instaurant une réelle relation entre l’intérieur et l’extérieur. »
Cette péniche d’environ 30 mètres de long et 5 mètres de large, abrite une très grande pièce de vie avec une cuisine ouverte, un couloir desservant trois chambres et une salle de bains. Si l’architecte a très largement exploité l’espace disponible, « la timonerie peut encore être aménagée. Au niveau de la coque, il y avait deux renfoncements en partie haute, à bâbord et à tribord, que l’on a supprimés. » Par ailleurs, la coque a été repeinte et l’entretien courant de la péniche réalisé. Il faut savoir que « toutes les péniches habitées sont mises hors d’eau environ tous les dix ans », précise Yann Coulouarn. « Une péniche se dilate, s’étire et se contracte selon la température. Il est donc nécessaire d’intégrer cette contrainte technique au départ, notamment en installant des joints de dilatation ».
« Une fois que l’on pénètre à l’intérieur de la péniche, toutes les pièces sont situées sur le même niveau. » À l’intérieur, on dispose d’une belle hauteur au centre et la hauteur périphérique, plus basse, est d’environ 2,10 m. « Comme on a abaissé le sol de l’espace à vivre, l’intérieur manquait de luminosité. » Il a donc naturellement fallu imaginer de nouvelles ouvertures. « On a pratiqué des percements, pour installer des hublots d’appoint en partie basse. »
On pénètre à l’intérieur de l’habitation par un bel escalier en bois clair, pour arriver sur cette très grande pièce à vivre. Un espace contemporain d’inspiration loft, qui comprend salon, salle à manger et cuisine. Au sol, « c’est du parquet en chêne massif. Les lames sont posées dans le sens de la longueur pour donner une impression d’étirement de l’espace. »
Dans cette cuisine en U, attenant à la montée d’escalier et ouverte sur le séjour, il fallait pouvoir intégrer de nombreux rangements, les différents appareils d’électroménager et « une pompe comme dans toutes les péniches. Il fallait encore maximiser le plan de travail. »
Une bonne partie des meubles appartenait aux clients. « Ils avaient déjà de beaux meubles », comme les fauteuils et canapés Togo de Michel Ducaroy. En blanc, ils fonctionnent comme un cocon d’élégance et de confort au cœur de ce salon. « Les ouvertures hautes existaient mais on a remplacé les vitrages existants par des vitrages neufs, plus isolants. Ces ouvertures donnent sur le ciel tandis que les hublots permettent de voir la Seine et la rive », raconte l’architecte.
Les meubles intégrés viennent de chez Ikea. « Je me suis occupé de tous les aménagements fixes. » Mais encore d’instaurer « une relation, entre l’escalier et la cuisine, que l’on longe obligatoirement pour entrer dans la pièce principale. »
Vue de la chambre parentale. Elle est située au fond de la péniche et donne par conséquent sur l’avant du bateau. Une porte en acier existante, restaurée et utilisée comme porte de dressing, anime cette pièce tout en la dotant de caractère. Et d’une élégance folle… Cette porte constitue la pièce maîtresse de cette chambre, en permettant de jouer sur le contraste entre un état d’esprit contemporain et les éléments caractéristiques d’un vocabulaire fluvial.
« On a conçu une chambre pour chacune des filles, chaque chambre ayant son propre hublot. » Des chambres bien équipées et parfaitement adaptées pour des enfants.
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Qui habite ici : Une famille avec deux enfants
Emplacement : Sur la Seine, à Draveil, dans le 91
Date : Projet livré en 2010
Surface : 130 m²
Architecte : Yann Coulouarn
Anecdote : À l’origine, il s’agissait d’une péniche commerciale, « certainement datée des années 30 », qui avait été transformée et rendue habitable dans les années 70.
Photos : Sergio Grazia