Visites Privées
Architecture durable
Visite Privée : Zoom sur une très grande maison-atelier à petit budget
Spacieuse, économique et écologique, cette maison-atelier bouscule les codes établis, pour s'affirmer dans un style résolument à part
Lorsque Louis-Dominique Bazin, marionnettiste, devient propriétaire d’un terrain à Brindas, il souhaite y faire édifier une maison, qui sera aussi son atelier. « Il voulait qu’on utilise des containers pour construire sa maison », explique l’architecte Fabien Perret. Mais en étudiant le projet, ils reprennent l’idée d’édifier une maison en containers, tout en abandonnant celle de recourir à des containers en métal. « On a basculé sur une ossature bois », ajoute-t-il. Une décision prise à la fois pour des questions d’approvisionnement et de toxicité des containers en métal. Mais encore pour répondre à des problématiques thermiques et pour avoir la liberté de faire du sur-mesure. « Pour nous, cette maison a été le point de départ d’une nouvelle activité, avec le développement du projet Maison Eko », confie l’architecte. Un projet qui leur a permis de décliner l’idée d’aller vers des constructions très peu coûteuses, sans Placo et en utilisant des matériaux bruts.
À gauche de cette photo, montrant la façade arrière de la maison, on aperçoit le bardage bois qui recouvre un container. « C’est que deux containers ont été installés dans le jardin. Ils sont utilisés pour le stockage du matériel et des décors dont le propriétaire a besoin pour ses différents spectacles », explique Fabien Perret.
Vue de la façade avant de la maison, située plein sud. Étant donné l’exposition de cette grande façade, l’architecte et son client ont souhaité l’ouvrir au maximum, en multipliant les fenêtres et baies vitrées. Cela permettait évidemment d’amener un maximum de luminosité à l’intérieur de la maison. Mais c’était encore un parti pris économique et écologique puisqu’ils ont ainsi pu « récupérer du solaire passif ». Soit du chauffage naturel et gratuit, en profitant simplement des effets du soleil.
Toutes les façades sont en Douglas. « Une essence qui présente l’avantage d’être locale et peu coûteuse. Et les forêts de Douglas poussent très vite », précise l’architecte. À l’avant, la façade a été lasurée en noir tandis qu’elle est restée non traitée et totalement brute sur les côtés et l’arrière de la maison.
« Les menuiseries extérieures sont en pin sylvestre et on est parti sur un double vitrage performant pour toutes les ouvertures », explique Fabien Perret. Cette façade avant donne directement sur l’atelier du marionnettiste.
Un petit espace de vie extérieur a été aménagé à l’arrière de la maison. Une table et quatre chaises ont simplement été installées sur une terrasse en gravier.
Vue de la façade ouest de la maison. « On a ouvert de ce côté-là, situé à l’opposé de la porte d’entrée de la maison. On aperçoit d’ici le salon et le poêle de type Stuv 30, qui possède une excellente combustion, chauffant pratiquement la maison à lui tout seul », explique Fabien Perret.
Le bas a été aménagé dans un esprit loft. La cuisine, l’atelier et le salon y sont réunis dans une seule et même grande pièce principale. À l’intérieur de celle-ci, l’architecte a comme installé des boîtes, abritant soit des rangements, soit une salle de bains ou buanderie.
Ici, on dispose d’une double hauteur sous plafond d’environ 5 m, l’étage étant conçu avec une mezzanine depuis laquelle on peut voir le créateur à l’œuvre, dans son atelier.
Bien que la cuisine soit ouverte sur l’atelier et vice versa, on peut facilement isoler les deux espaces l’un de l’autre en fermant un rideau dédié.
Toutes les façades intérieures de la maison sont en panneaux bois OSB. Il s’agit d’un matériau économique et pérenne, qui fait encore un bon isolant thermique comme phonique.
Côté atelier, le client a choisi de peindre ses plaques d’OSB en noir mat, ainsi qu’un petit pan de plafond. Son atelier prend alors quasiment l’apparence d’un écrin où ranger des éléments précieux. Pour le revêtement au sol, « c’est une dalle en béton de maçon, qui a juste été poncée et vernie en gris », détaille Fabien Perret. Ajoutant que « l’atelier devait être très grand car Louis-Dominique Bazin voulait pouvoir y faire entrer beaucoup de choses ». À l’image de cette caravane, qui fait partie du décor de son spectacle.
La porte rouge mène aux toilettes du bas. Le propriétaire a choisi de peindre le mur qui y conduit en gris clair et de souligner l’encadrement de cette porte rouge en noir.
Vue de la cuisine, avec un îlot central et un espace dédié à la prise des repas. Lequel se constitue simplement d’une table ronde autour de laquelle trônent quatre chaises.
Pour la cuisine, le propriétaire a multiplié les élément de récup’. « Il y a notamment un grand bac, qu’il a récupéré dans une cantine », sourit l’architecte. Pour accéder au premier étage de la maison, on passe par cet escalier. C’est un escalier en bois peint, avec garde-corps en acier brut imaginé par Fabien.
La mezzanine qui donne sur l’atelier a été aménagée en version bureau. Elle abrite un salon télé et trois chambres avec salles de bains attenantes. « Il fallait que chacun ait son espace », explique l’architecte. Soit sa chambre et sa salle de bains.
Dans le salon télé, une étonnante bibliothèque retient notre attention. Elle a été réalisée en récupérant des caisses de vin.
Sur cet espace mezzanine, le client a laissé l’OSB brut comme revêtement au sol.
Vue de cette salle de bains avec toilettes, qui arbore un look plutôt improbable. « Les éléments en Inox, trouvés sur un site de revente, proviennent d’un Boeing ! », s’amuse Fabien Perret.
Vue de la chambre de la fille, aménagée simplement. Au sol, le propriétaire a ici opté pour du parquet flottant gris.
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Qui habite ici : Louis-Dominique Bazin, un marionnettiste qui rêvait d’une maison en containers, et ses deux enfants
Emplacement : en périphérie du village de Brindas, en région lyonnaise
Date : 2012
Superficie : 285 m² habitable et 1 400 m² de terrain
Architecte : Fabien Perret.
Budget : 1 200 euros le mètre carré. « Il faut bien comprendre que ce n’est pas du tout du clé en main. Ça a coûté aussi peu parce que le client était complètement investi dans le projet », précise l’architecte.
Anecdote : La maquette de départ a été travaillée avec des Kapla ! Ce qui s’explique dans la mesure où un Kapla équivaut à l’échelle un centième, à la taille d’un container de 40 pieds.
Photos : Frenchie Cristogatin