Xeriscaping : Tout ce que vous devez savoir

Inspirez vous de cette pratique de jardinage qui repose sur la résistance à la sècheresse et une bonne gestion de l'eau

Anja Winnes17 Mai 2024

Houzz Deutschland Contributor. Gartengestalterin bei ao gartengestaltung & freie Journalistin

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Le terme « xeriscaping » est composé des mots « xeros », qui signifie sec en grec, et « landscaping », qui signifie paysagisme en anglais. Inventée et déposée au début des années 80 par le Denver Water Department aux États-Unis, la pratique s’oppose aux jardins composés de pelouses luxuriantes et de plantes gourmandes en eau. Au lieu de cela, elle privilégie les aménagements paysagés adaptés aux climats à prédominance désertique du sud-ouest des États-Unis. Ces jardins sont facilement reconnaissables à leurs rochers, leurs graviers et leurs plantes résistantes à la sècheresse comme les cactus, les agaves et les succulentes.

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Créer des jardins avec des pierres et des plantes méditerranéennes sensibles au gel n’est d’une utilité que très limitée dans les pays de l’hémisphère Nord. Cependant, les jardiniers ont beaucoup à apprendre de cette pratique, d’autant plus que les régions confrontées aux problèmes de sècheresses seront de plus en plus nombreuses à l’avenir en raison du réchauffement climatique. Une bonne raison de connaître les sept principes clés du xeriscaping, ou jardin xérophile, expliqués ci-dessous.

1. Planification du paysage
Le xeriscaping est une forme d’aménagement paysagé efficace en ce qui concerne la gestion de l’eau. Ceux qui prévoient les nouveaux jardins peuvent avoir une influence sur ses besoins en eau, notamment avec une bonne sélection et un positionnement réfléchi des plantes.

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Les zones ouvertes et découvertes doivent être évitées car elles entrainent une évaporation plus importante de l’eau que les zones plantées : les champs de plantes vivaces demandent moins d’eau qu’une pelouse. Le paillage et les plantations autour des arbres sont utiles et les canopées constituées de grands arbres résistants à la sécheresse protègent aussi les nappes phréatiques de l’assèchement.

Dans un jardin existant, il est préférable de demander un bilan professionnel concernant la tolérance à la sècheresse des plantes et l’utilisation de l’eau dans les différentes zones du jardin. La rénovation d’un jardin, dans son ensemble ou en partie, permet d’en optimiser la consommation en eau.

2. Amélioration des sols
Les sols qui ne retiennent pas l’eau sont un vrai problème. Si l’eau pluviale ou en provenance des irrigations s’infiltre profondément sous la terre au lieu d’être retenue par le sol, elle n’est plus disponible pour les plantes. L’apport de compost est une manière d’améliorer la capacité de retenir l’eau du sol.

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De manière générale, il faut vérifier la qualité du sol avant de choisir des plantes : les sols sableux sont très perméables à l’eau et nécessitent des plantes plus tolérantes à la sécheresse, tandis que les sols riches en argile stockent très bien l’eau. En alternative, le sol peut s’adapter lui-même.

3. Arrosage efficace
Une grande partie de l’Europe Centrale a connu plusieurs année consécutives de sècheresse en été, ainsi qu’au cours d’autres mois de l’année. Des mesures officielles ont notamment appelé les citoyens à adopter des arbres et à s’emparer des parterres de fleurs pour les arroser et les sauver de la sécheresse, comme cela a notamment été fait à Nuremberg, en Allemagne.
Avec le changement climatique, cela pourrait devenir un besoin récurrent et de plus en plus pressant. Il est donc important de concevoir les jardins de manière à ce qu’ils nécessitent le moins d’arrosage possible.

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Plusieurs choses contribuent à réduire les besoins en eau : arroser le matin ou le soir pour éviter l’évaporation, utiliser un système d’arrosage goutte à goutte (comme sur la photo). Le plus important étant de livrer les gouttes aussi près que possible du sol. Les systèmes d’arrosage automatique peuvent aussi être reliés à un capteur de précipitations pour s’arrêter tout seul quand il pleut.

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Utilisez l’eau de pluie plutôt que l’eau du robinet. En plus d’être durable et rentable, elle est meilleure pour les plantes car son pH est plus bas (donc elle est plus acide) et sa teneur en chaux est plus faible.

Il est judicieux d’installer des barils pour récolter des eaux de pluie. Un réservoir souterrain est une autre alternative. Il permet de collecter l’eau pendant les périodes les plus humides pour être pompée en été et utilisée pour l’arrosage, entre autres.

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4. Sélection adaptée de plantes
Contrairement à d’autres formes d’aménagement paysagés écologiques, le xeriscaping n’utilise pas uniquement des plantes indigènes, mais en importe aussi d’autres adaptées aux conditions locales. Les cactus et les succulentes, qui sont les bien-aimées du xeriscaping dans le sud-ouest des État Unis, ne sont généralement pas assez résistantes au gel pour les régions plus au nord et ne peuvent donc être utilisées que de manière limitée.

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Les plantes méditerranéennes sont mieux adaptées à notre climat comme le thym, la sauge, l’origan et la lavande, qui résistent bien à la sécheresse. De nombreuses plantes de rocailles, comme l’orpin, les joubarbes et les campanules traînants sont des survivantes, qui n’ont pas forcément besoin d’arrosage artificiel en période de sècheresse. On peut aussi se pencher du côté des plantes utilisées sur les toitures végétalisées.

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Les habitats préférés des plantes vivaces sont un bon indicateur pour savoir lesquelles utiliser dans un jardin. Elles peuvent par exemple convenir aux lisières boisées, aux prairies, aux sols alcalins ou rocheux. Ces étiquettes aident à identifier les plantes qui sont mieux adaptées aux endroits humides ou secs.

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Les plantes usent de diverses stratégies pour minimiser leur évaporation. Elles peuvent protéger leurs feuilles avec des poils fins ou une couche de cire, par exemple. Parmi les plantes vivaces tolérantes à la sècheresse, on trouve l’achillée millefeuilles (Achillea millefolium), le bec de grue (Geranium sanguineum), beaucoup de roses trémières et les asters italiens (Aster amellus). L’iris barbu et la campanule traînante (Campanula poscharskyana) peuvent aussi être utilisées dans les endroits ensoleillés et secs.

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5. Paillage
Le paillage protège l’humidité du sol et l’empêche de former des croûtes. Il limite aussi la poussée des mauvaises herbes, car les graines ne peuvent pas germer dans une couche de paillis. Il y a une différence entre un paillis minéral et organique. Le paillis organique comprend des copeaux de bois ou des écorces et le paillis non organique de la pierre ou du gravier.

6. Réduction des pelouses
Les pelouses sont généralement évitées dans le xeriscaping. Dans les régions désertiques du sud-ouest des États Unis, les pelouses sont simplement impossibles à avoir sans un arrosage additionnel. Même dans les régions les plus au nord, cela vaut la peine de se demander si une pelouse est vraiment utile ou si c’est simplement une question d’habitude.

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En ce qui concerne le xeriscaping, il est préférable de ne pas avoir de pelouse – ou seulement si elle a un objectif précis, pour le sport ou les bains de soleil par exemple, et n’est pas seulement considérée comme un élément purement décoratif. Les belles pelouses ont besoin de beaucoup d’eau pour pousser correctement. S’il ne pleut pas, elles auront donc besoin d’aide.

Une alternative aux pelouses sont les prairies fleuries, qui ne sont tondues qu’une ou deux fois par an. Elles sont plus intéressantes pour les insectes et retiennent mieux l’eau, comme toutes les zones de végétation. Les prairies vivaces qui aiment la sécheresse sont également très appréciées du xeriscaping.

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S’il n’est pas possible de se passer de pelouse classique, le mélange de semences RSM 2.2 peut-être utilisé dans les endroits secs et le RSM 2.2.2 pour les endroits très secs. Ces mélanges de semences contiennent un pourcentage élevé fétuque (Festuca arundinacea), qui nécessite considérablement moins d’eau que les autres types d’herbes. D’autre part, la fétuque a une feuille relativement grossière et large, mais envoie des racines profondes et est extrêmement résistante à la sècheresse.

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7. Entretien et maintenance
Tous les jardins ont besoin de soins. La taille ou le nettoyage, ainsi que les possibles replantations après l’hiver font aussi partie des soins du xeriscaping. Un jardin qui est résistant à la sècheresse et bien situé peu permettre d’économiser beaucoup de temps et d’argent en entretien, alors que l’aménagement paysagé travaille de concert avec la nature.

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