DIY : Comment changer les sangles d'une assise de chaise ?
Vous avez la sensation de vous enfoncer lorsque vous vous asseyez ? C'est signe qu'il est temps de changer le sanglage de votre assise !
On pense généralement que le sanglage est la partie la plus compliquée de la réfection d’un siège, que seul un tapissier est capable de le réaliser. Changer les sangles d’une chaise se révèle pourtant assez simple à réaliser soi-même. Le plus compliqué est d’y accéder : il faut détapisser l’assise, en ôtant au préalable clous, tissu, garniture (en mousse ou, pour les plus anciens, en crin, ressorts cousus). Dans cet exemple, il s’agit d’une petite chaise des années 50 dont l’assise était simplement composée de mousse et recouverte d’un tissu en laine, heureusement facile à mettre à nu.
AVANT : Des sangles élastiques agrafées qui ont fait leur temps
Plus proches du filet de pommes de terre en sisal que de la jute, détendues, déchirées, ces sangles ne soutenaient plus personne. La mamie qui m’a confié ses deux chaises se plaignait de « tomber dans un trou » en s’asseyant dessus. On la comprend mieux en voyant l’état des sangles d’origine. À l’aide d’un petit pied-de-biche ou d’un tournevis plat, les agrafes ont été retirées et les sangles jetées pour être remplacées par une sangle en jute présentée ici en rouleau.
Plus proches du filet de pommes de terre en sisal que de la jute, détendues, déchirées, ces sangles ne soutenaient plus personne. La mamie qui m’a confié ses deux chaises se plaignait de « tomber dans un trou » en s’asseyant dessus. On la comprend mieux en voyant l’état des sangles d’origine. À l’aide d’un petit pied-de-biche ou d’un tournevis plat, les agrafes ont été retirées et les sangles jetées pour être remplacées par une sangle en jute présentée ici en rouleau.
APRÈS : Des sangles fortes en 100 % jute
Par un tissage de la fibre naturelle très serré, la jute est un matériau très solide. Surnommée « la fibre d’or », elle présente une forte résistance à la traction et une faible extensibilité. Depuis plusieurs siècles, la sangle en jute est l’élément de base d’une bonne assise. Pourvu qu’on la fixe solidement, qu’on la tende le plus possible et qu’on l’entrecroise avec brio.
Par un tissage de la fibre naturelle très serré, la jute est un matériau très solide. Surnommée « la fibre d’or », elle présente une forte résistance à la traction et une faible extensibilité. Depuis plusieurs siècles, la sangle en jute est l’élément de base d’une bonne assise. Pourvu qu’on la fixe solidement, qu’on la tende le plus possible et qu’on l’entrecroise avec brio.
On me demande souvent s’il est possible de changer les sangles par le dessous, sans avoir à tout détapisser. Quelques rares artisans peu scrupuleux le font, mais l’assise sera bien moins solide, le poids de la personne et de la garniture pouvant détacher les clous ou agrafes fixées en dessous. Surtout, l’épaisseur du cadre de la chaise demeurera un espace vide donc un creux qui vous laissera toujours la sensation de vous enfoncer.
Le matériel de base, peu onéreux
- Une sangle forte 100 % jute en rouleau que l’on choisira en 50 ou 60 mm de large. Pour une chaise comme celle-ci, une longueur totale de 2 mètres suffit. Coût : moins de 50 centimes le mètre.
- Des semences piques de tapissier en 7 ou 9 mm : un sachet de cent suffira. Coût : 5 euros.
- Un marteau (de préférence ramponneau, qui permet d’aimanter la semence)
- Une paire de ciseaux
1. Méthode simplifiée pour une petite assise de chaise (sans revers)
Déroulez votre sangle et fixez son extrémité au milieu d’un côté du cadre, à l’aide d’une semence que vous pointerez au milieu de la largeur de la sangle. Lorsqu’il s’agit d’une petite assise de chaise revêtue de mousse (une chaise de cuisine, d’enfant, un petit pouf), cette méthode suffit.
Par contre, si votre chaise est large, s’il s’agit d’un fauteuil, si elle supporte beaucoup de garniture (crins, ressorts, etc.), si elle est destinée à recevoir un poids quotidien de plus de 65 kg, optez pour la deuxième méthode de fixation des semences, plus bas.
Déroulez votre sangle et fixez son extrémité au milieu d’un côté du cadre, à l’aide d’une semence que vous pointerez au milieu de la largeur de la sangle. Lorsqu’il s’agit d’une petite assise de chaise revêtue de mousse (une chaise de cuisine, d’enfant, un petit pouf), cette méthode suffit.
Par contre, si votre chaise est large, s’il s’agit d’un fauteuil, si elle supporte beaucoup de garniture (crins, ressorts, etc.), si elle est destinée à recevoir un poids quotidien de plus de 65 kg, optez pour la deuxième méthode de fixation des semences, plus bas.
Cloutez du centre vers les bords
En partant de cette première semence posée, fixez-en une autre à sa gauche, une à sa droite et ainsi de suite jusqu’à composer une ligne de six à huit semences. Pour les étapes suivantes, vous planterez de façon identique vos semences de chaque côté du cadre : du centre vers les bords.
L’avantage du marteau ramponneau, présent sur cette image, est qu’il aimante la semence et évite que vous vous tapiez sur les doigts en la maintenant.
En partant de cette première semence posée, fixez-en une autre à sa gauche, une à sa droite et ainsi de suite jusqu’à composer une ligne de six à huit semences. Pour les étapes suivantes, vous planterez de façon identique vos semences de chaque côté du cadre : du centre vers les bords.
L’avantage du marteau ramponneau, présent sur cette image, est qu’il aimante la semence et évite que vous vous tapiez sur les doigts en la maintenant.
Tirez très fort la sangle pour la fixer de l’autre côté du cadre
La tension de la sangle est très importante. Il n’est pas évident de la tirer d’une main et de l’autre : plantez la première semence au centre pour la fixer. D’où l’intérêt d’un marteau aimanté ou de mettre à contribution une seconde personne.
Astuce : Une méthode ancienne consiste à humidifier la sangle pour la détendre lors de sa fixation. En séchant, ses fibres se resserrent et accroissent sa tension.
Vous pouvez également utiliser un tire-sangle, sur lequel nous faisons le point en fin d’article.
La tension de la sangle est très importante. Il n’est pas évident de la tirer d’une main et de l’autre : plantez la première semence au centre pour la fixer. D’où l’intérêt d’un marteau aimanté ou de mettre à contribution une seconde personne.
Astuce : Une méthode ancienne consiste à humidifier la sangle pour la détendre lors de sa fixation. En séchant, ses fibres se resserrent et accroissent sa tension.
Vous pouvez également utiliser un tire-sangle, sur lequel nous faisons le point en fin d’article.
Trois bandes verticales
Lorsque votre première bande de sangle est posée au centre, coupez l’excédent de jute.
Puis disposez une nouvelle sangle à sa gauche et à sa droite.
Prévoyez un espacement pour le futur entrecroisement : il peut se limiter à quelques millimètres, si votre cadre est petit, ou faire environ 2 centimètres comme ici.
Pour un fauteuil, plutôt que créer un espacement au-delà de 4 centimètres, ajoutez une quatrième sangle, voire une cinquième ou optez pour une sangle plus large.
Lorsque votre première bande de sangle est posée au centre, coupez l’excédent de jute.
Puis disposez une nouvelle sangle à sa gauche et à sa droite.
Prévoyez un espacement pour le futur entrecroisement : il peut se limiter à quelques millimètres, si votre cadre est petit, ou faire environ 2 centimètres comme ici.
Pour un fauteuil, plutôt que créer un espacement au-delà de 4 centimètres, ajoutez une quatrième sangle, voire une cinquième ou optez pour une sangle plus large.
Pivotez le cadre et recommencez !
Procédez de la même manière dans l’autre sens du cadre.
Fixez une semence, puis deux, trois, quatre, cinq, six, sur une sangle centrée sur le troisième côté.
Cette fois, veillez à la faire passer sous la sangle opposée, puis sur l’autre central, puis sous la dernière !
Tirez fortement ou à l’aide du tire-sangle, fixez-la et coupez l’excédent.
Procédez de la même manière dans l’autre sens du cadre.
Fixez une semence, puis deux, trois, quatre, cinq, six, sur une sangle centrée sur le troisième côté.
Cette fois, veillez à la faire passer sous la sangle opposée, puis sur l’autre central, puis sous la dernière !
Tirez fortement ou à l’aide du tire-sangle, fixez-la et coupez l’excédent.
Dessus, dessous, dessus. Puis dessous, dessus, dessous
Pour les deux sangles suivantes, faites l’inverse de la bande centrale : passez-les sur la première bande perpendiculaire qu’elle croise, puis sous la seconde, puis sur la troisième.
Pour les deux sangles suivantes, faites l’inverse de la bande centrale : passez-les sur la première bande perpendiculaire qu’elle croise, puis sous la seconde, puis sur la troisième.
Tirez la sangle, centrez votre première semence, cloutez du centre aux bords tout en maintenant la sangle tendue, coupez l’excédent de la même façon qu’aux étapes précédentes.
L’entrecroisement vu du côté de l’assise
En forme de quadrillage, le sanglage est dense, tendu et bien entrecroisé. Un minimum de trois sangles sur trois est nécessaire (et non pas deux sur trois comme le sanglage d’origine de la chaise, réalisé « à l’économie », ce qui a occasionné la fameuse déchirure).
En forme de quadrillage, le sanglage est dense, tendu et bien entrecroisé. Un minimum de trois sangles sur trois est nécessaire (et non pas deux sur trois comme le sanglage d’origine de la chaise, réalisé « à l’économie », ce qui a occasionné la fameuse déchirure).
Les deux assises, l’une côté pile, l’autre côté face
Sur cette photographie, on peut voir les deux assises de chaises : l’une vue du dessous et l’autre côté serti de semences qui sera revêtu de toile de mousse et de tissu.
Sur cette photographie, on peut voir les deux assises de chaises : l’une vue du dessous et l’autre côté serti de semences qui sera revêtu de toile de mousse et de tissu.
2. Méthode pro pour fixer les sangles : la technique avec revers
Cette technique convient pour une assise que l’on souhaite plus solide, en fonction du poids du garnissage du siège et de la personne, c’est la méthode idéale pour le sanglage des fauteuils notamment.
Cette technique convient pour une assise que l’on souhaite plus solide, en fonction du poids du garnissage du siège et de la personne, c’est la méthode idéale pour le sanglage des fauteuils notamment.
- Laissez déborder environ 3 centimètres de sangle au-dessus de vos semences.
- Plantez trois semences au centre de votre sangle (ou quatre si la sangle mesure plus de 85 mm de large pour un fauteuil, un canapé).
- Puis, rabattez le haut de la sangle au-dessus de vos semences.
- Plantez deux semences sur le bord gauche et deux sur le bord droit.
L’intérêt du revers
Sous le poids de la garniture du siège (ressorts, crin, toile forte, tissu) et d’une personne corpulente, vos semences ne risquent pas de déchirer la sangle en jute, malgré son tissage serré.
Si vous prévoyez de coudre des ressorts, de la toile forte, du crin animal lors du garnissage, vos sangles seront également mises à rude épreuve.
Sous le poids de la garniture du siège (ressorts, crin, toile forte, tissu) et d’une personne corpulente, vos semences ne risquent pas de déchirer la sangle en jute, malgré son tissage serré.
Si vous prévoyez de coudre des ressorts, de la toile forte, du crin animal lors du garnissage, vos sangles seront également mises à rude épreuve.
3. L’outil des pros : le tire-sangle
Si vous vous êtes déjà lancé seul dans la réfection de sangles d’assise, vous avez vite remarqué qu’il vous manquait une troisième main : une pour tenir le clou (d’où l’intérêt du marteau ramponneau), une autre pour taper, la troisième pour tirer fortement la sangle. Et cela se complique lorsqu’il faut faire usage de toute la force d’un bras et avec l’autre viser juste pour planter son clou !
Si vous vous êtes déjà lancé seul dans la réfection de sangles d’assise, vous avez vite remarqué qu’il vous manquait une troisième main : une pour tenir le clou (d’où l’intérêt du marteau ramponneau), une autre pour taper, la troisième pour tirer fortement la sangle. Et cela se complique lorsqu’il faut faire usage de toute la force d’un bras et avec l’autre viser juste pour planter son clou !
Comment l’utiliser ?
Le tire-sangle est un petit outil avec des dents bien pointues qui se cale derrière le cadre. On fixe la sangle dessus. Ses dents transpercent alors la jute.
Le tire-sangle est un petit outil avec des dents bien pointues qui se cale derrière le cadre. On fixe la sangle dessus. Ses dents transpercent alors la jute.
Puis on le couche ! Tandis que son caoutchouc adhère au cadre extérieur, il tend la sangle comme personne et vous libère une main par la même occasion.
Il ne vous reste plus qu’à planter vos trois premières semences sur ce côté du cadre. Pensez à laisser 3 centimètres de sangle avant de couper si vous faites ensuite un revers.
Si vous prévoyez de changer plusieurs sangles d’assise sans l’aide de quiconque, je vous conseille d’investir dans ce petit outil bien pratique. Coût : environ 20 euros.
Il ne vous reste plus qu’à planter vos trois premières semences sur ce côté du cadre. Pensez à laisser 3 centimètres de sangle avant de couper si vous faites ensuite un revers.
Si vous prévoyez de changer plusieurs sangles d’assise sans l’aide de quiconque, je vous conseille d’investir dans ce petit outil bien pratique. Coût : environ 20 euros.
Comment vérifier si vos sangles sont bien tendues ?
Les artisans racontent que si le sanglage est bien tendu, on peut tapoter dessus : il résonnera alors comme un tambour !
ET VOUS ?
Avez-vous déjà changé les sangles d’une assise ? Montrez-nous le résultat et partagez vos astuces dans la partie commentaires ci-dessous !
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Imaginez un cadre en bois sur lequel vous devrez entrecroiser des sangles. Pour les fixer, deux solutions existent : l’agrafage de type industriel, mais qui se révèle moins solide dans le temps, ou planter des semences à l’aide d’un marteau. Vous savez viser juste ? Alors vous réussirez…