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Avant/Après : Lumière et matières naturelles réinventent la villa
Le rez-de-chaussée de cette villa méditerranéenne a été sublimé par l'intervention « essentialiste » de Julie Faudella
Située entre Nice et Antibes, sur les collines surplombant la Méditerranée, Biot est riche de son passé historique, et réputée pour ses verreries. La jolie commune escarpée comprenant 10 000 âmes a charmé un couple de trentenaires originaires de Monaco, qui y a acquis sa première demeure. Bien que l’élégante villa des années 1950 avec piscine ait déjà été rénovée, les nouveaux propriétaires trouvent leur rez-de-chaussée trop froid et mal agencé. Ils décident de faire appel à une architecte d’intérieur de la région et s’enthousiasment pour son univers riche de sens.
Avant. « Ayant apprécié mes précédentes réalisations visibles sur mon profil, ils m’ont fait une demande directe depuis le site Houzz concernant la rénovation intégrale de leur rez-de-chaussée. Nous étions trois à être mis en concurrence », raconte l’architecte d’intérieur Julie Faudella, 36 ans, installée à son compte à Cagnes-sur-Mer depuis 13 ans à la suite d’une exigeante formation à l’école Condé à Paris.
La professionnelle a emporté le projet car elle est la seule à avoir repensé le plan de la bâtisse à la volée, dès son premier rendez-vous sur les lieux. « C’était une villa magnifique, avec beaucoup de cachet, mais le plan du rez-de-chaussée n’était pas bon. On rentrait par la cuisine, c’est-à-dire en traversant tout le jardin avec piscine. J’ai été la seule à proposer de recréer une entrée côté rue, ce qui permettait de remanier ensuite le plan rationnellement », explique-t-elle.
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La professionnelle a emporté le projet car elle est la seule à avoir repensé le plan de la bâtisse à la volée, dès son premier rendez-vous sur les lieux. « C’était une villa magnifique, avec beaucoup de cachet, mais le plan du rez-de-chaussée n’était pas bon. On rentrait par la cuisine, c’est-à-dire en traversant tout le jardin avec piscine. J’ai été la seule à proposer de recréer une entrée côté rue, ce qui permettait de remanier ensuite le plan rationnellement », explique-t-elle.
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Après. Cette maison avait dû être initialement construite pour habiter à l’étage. Sans cave, elle reposait sur le sol et le plafond du rez-de-chaussée n’excédait pas 2,30 mètres de haut. Quand ce couple l’a acquise au printemps 2023, elle était déjà transformée avec les pièces de vie en bas, mais le séjour et la salle à manger portaient les stigmates d’un ancien couloir et ces anciennes cloisons bloquaient la vue sur les extérieurs, conférant aux espaces un sentiment assez oppressant. Seule la cuisine, probablement une extension, paraissait spacieuse.
« Les travaux ont été lourds, avec pas moins de quatre ouvertures de porteurs afin de fluidifier les espaces engoncés dans ce plan à l’ancienne. Nous avons dû éventrer la maison et faire beaucoup de reprise en sous-œuvre », explique Julie, qui nous a fait faire la visite.
« Les travaux ont été lourds, avec pas moins de quatre ouvertures de porteurs afin de fluidifier les espaces engoncés dans ce plan à l’ancienne. Nous avons dû éventrer la maison et faire beaucoup de reprise en sous-œuvre », explique Julie, qui nous a fait faire la visite.
Après. L’entrée se situe désormais sous l’escalier d’accès à l’étage. Le percement de la porte d’entrée a été réalisé au niveau d’une petite fenêtre.
Appliques : Nordlux, Coupar
Appliques : Nordlux, Coupar
Avant. Cette partie – appelée « salon 2 » sur le plan – ne servait pas à grand chose avec son renfoncement éclairé par une petite fenêtre. Julie Faudella a décidé d’ouvrir la façade à cet endroit, transformant la petite fenêtre en porte d’entrée.
A l’intérieur, la professionnelle a d’emblée été marquée par la dualité qui se dégageait de la maison : « Il y avait un potentiel dingue avec les fenêtres d’origine en arche et le magnifique plancher au sol, mais des incohérences avec ces murs qui bouchaient la vue ou encore des choix discutables dans la cuisine », se remémore-t-elle.
A l’intérieur, la professionnelle a d’emblée été marquée par la dualité qui se dégageait de la maison : « Il y avait un potentiel dingue avec les fenêtres d’origine en arche et le magnifique plancher au sol, mais des incohérences avec ces murs qui bouchaient la vue ou encore des choix discutables dans la cuisine », se remémore-t-elle.
Après. Les arches et les verrières présentes lui ont tapé dans l’œil et ont appelé chez elle l’idée d’une orangerie. « J’ai eu tout de suite envie d’axer la rénovation sur un esprit maison de vacances avec de la lumière et des matières naturelles », explique-t-elle.
À l’entrée, pour « donner une légitimité à cette faible hauteur sous plafond », elle a eu l’idée de l’habiller de canisses de roseaux, retenues par des poutres volontairement vieillies. « Le résultat a enchanté la cliente qui a retrouvé une matérialité naturelle qu’elle apprécie », glisse-t-elle.
Miroir : Bolia, Ripple ; Console : AM.PM., Sumiko
À l’entrée, pour « donner une légitimité à cette faible hauteur sous plafond », elle a eu l’idée de l’habiller de canisses de roseaux, retenues par des poutres volontairement vieillies. « Le résultat a enchanté la cliente qui a retrouvé une matérialité naturelle qu’elle apprécie », glisse-t-elle.
Miroir : Bolia, Ripple ; Console : AM.PM., Sumiko
Lorsque l’on rentre dans cette maison, le fauteuil suspendu dessine un point focal et met tout de suite dans l’ambiance des vacances.
Les fauteuils suspendus sont un des dadas de Julie. « Je me suis jurée d’en mettre un dans chacun de mes projets », plaisante-t-elle. En possédant un à la maison, elle confirme y passer beaucoup de temps. « C’est super ludique », ajoute-t-elle. Le fauteuil suspendu a également l’atout de créer un appel vers le haut, accentuant l’idée de hauteur sous plafond.
Fauteuil suspendu : Good Design - Sika ; Voilages : Madura, Shadow
Les fauteuils suspendus sont un des dadas de Julie. « Je me suis jurée d’en mettre un dans chacun de mes projets », plaisante-t-elle. En possédant un à la maison, elle confirme y passer beaucoup de temps. « C’est super ludique », ajoute-t-elle. Le fauteuil suspendu a également l’atout de créer un appel vers le haut, accentuant l’idée de hauteur sous plafond.
Fauteuil suspendu : Good Design - Sika ; Voilages : Madura, Shadow
Après. Après avoir fait passer son fumiste, Julie a dû annoncer la mauvaise nouvelle aux propriétaires : « Cette cheminée avait été faite par un bricoleur, peut être un ancien occupant des lieux, et n’était pas fonctionnelle. Ils ont été déçus car ils tenaient à en avoir une », raconte-t-elle.
La cheminée a donc été repensée en légèreté, afin de laisser filer le regard entre l’espace salon et la salle à manger.
Plus d’idées pour aménager et décorer une pièce à vivre sur Houzz
La cheminée a donc été repensée en légèreté, afin de laisser filer le regard entre l’espace salon et la salle à manger.
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Le salon est resté à sa place, modernisé par un canapé d’angle aux formes organiques et un revêtement en laine bouclette tendance. « Nous avons joué sur les formes des fenêtres présentes historiquement », explique l’architecte d’intérieur.
Simple et épuré, le salon fait appel à des valeurs importantes pour Julie qui ne cache pas être « attachée au courant essentialiste que l’on pourrait résumer par “vivre mieux avec moins” ». Le travail d’épure s’accompagne d’une recherche importante sur les matières, toutes souhaitées naturelles : le plancher de chêne, la chaux des murs, le bois brûlé de la table basse, le métal de la lampe ou les textiles naturels du canapé et du tapis. « Lorsque tous les éléments de la nature sont présents, on se sent physiquement bien dans un lieu », insiste-t-elle.
Canapé : BoConcept, Bergamo tissu Lazio ; Table Basse :Good Design - Ethnicraft, Slice Minerals Whisky ; Tapis : Maisons du Monde
Simple et épuré, le salon fait appel à des valeurs importantes pour Julie qui ne cache pas être « attachée au courant essentialiste que l’on pourrait résumer par “vivre mieux avec moins” ». Le travail d’épure s’accompagne d’une recherche importante sur les matières, toutes souhaitées naturelles : le plancher de chêne, la chaux des murs, le bois brûlé de la table basse, le métal de la lampe ou les textiles naturels du canapé et du tapis. « Lorsque tous les éléments de la nature sont présents, on se sent physiquement bien dans un lieu », insiste-t-elle.
Canapé : BoConcept, Bergamo tissu Lazio ; Table Basse :Good Design - Ethnicraft, Slice Minerals Whisky ; Tapis : Maisons du Monde
Murs et plafonds – et même les appliques de chez The Socialite Family – ont été recouverts de chaux, d’où ces douces nuances irrégulières et vivantes.
Depuis qu’elle a diffusé les photos de ce séjour, en dépit des défauts tels que la faible hauteur sous plafond, Julie est souvent appelée par de nouveaux prospects. Elle analyse : « en ce moment, on veut avant tout un cocon cosy, se sentir dans sa grotte, car c’est réconfortant. Ce sentiment est apporté ici par cette matière naturelle texturée, à l’effet poudré, qui a d’excellentes propriétés assainissantes et respirantes en raison de sa forte charge minérale », explique-t-elle.
Chaux naturelle - Unikalo ; Applique : The Socialite Family, Mano recouverte de la chaux d’Unikalo
Depuis qu’elle a diffusé les photos de ce séjour, en dépit des défauts tels que la faible hauteur sous plafond, Julie est souvent appelée par de nouveaux prospects. Elle analyse : « en ce moment, on veut avant tout un cocon cosy, se sentir dans sa grotte, car c’est réconfortant. Ce sentiment est apporté ici par cette matière naturelle texturée, à l’effet poudré, qui a d’excellentes propriétés assainissantes et respirantes en raison de sa forte charge minérale », explique-t-elle.
Chaux naturelle - Unikalo ; Applique : The Socialite Family, Mano recouverte de la chaux d’Unikalo
Afin de donner plus de volume transversalement à ce rez-de-chaussée où les pièces sont en enfilade, l’architecte d’intérieur a fait installer un mur de miroirs. Ils mettent en valeur le piano du propriétaire et ramènent aussi beaucoup de lumière en fond de pièce.
« Nous avons associé des miroirs de chez Maisons du Monde. Comme ils sont vieillis, ils ne ramènent pas une luminosité trop intense mais très douce et font aussi référence à l’âge de la maison », indique-t-elle.
Miroir : Maisons du monde effet vieilli, Angelina
« Nous avons associé des miroirs de chez Maisons du Monde. Comme ils sont vieillis, ils ne ramènent pas une luminosité trop intense mais très douce et font aussi référence à l’âge de la maison », indique-t-elle.
Miroir : Maisons du monde effet vieilli, Angelina
Après. Cette partie du rez-de-chaussée, placée au centre du niveau, a été magnifiée par la vision de l’architecte d’intérieur. Non seulement elle a fait abattre les porteurs vers le jardin, mais elle a également créé des percements importants vers la cuisine. « Nous avons toutefois gardé deux poteaux pour rester raisonnables sur les coûts et cela a engendré un vrai rythme dans les verrières style orangerie », souligne-t-elle.
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Après. La nouvelle table en lave émaillée, éclairée par des suspension de chez ByEve, a été fabriquée localement par Pierre Versace, un artisan de Cagnes-sur-mer. Julie a choisi une forme ovale qui reprend le dessin des fenêtres et n’obstrue pas l’espace.
On observe également le placement de la cheminée entre séjour et salle à manger afin que les deux espaces profitent de la vue sur les flammes. « C’est une cheminée à gaz, plus facile en manutention que les bûches », précise-t-elle.
Suspension : ByEve - Light Design, Shade23 ; Table à manger : Lave émaillée Versace Coloris Aubade brillant et pieds en ferronnerie sur mesure
On observe également le placement de la cheminée entre séjour et salle à manger afin que les deux espaces profitent de la vue sur les flammes. « C’est une cheminée à gaz, plus facile en manutention que les bûches », précise-t-elle.
Suspension : ByEve - Light Design, Shade23 ; Table à manger : Lave émaillée Versace Coloris Aubade brillant et pieds en ferronnerie sur mesure
Après. La salle à manger respire grâce aux grosses reprises en sous-œuvre orchestrées par Julie. Les verrières qui desservent la cuisine ont été fabriquées localement par Verrea, un autre artisan réputé dans le métier. « Ce dernier a mis au point un système sur pivot, aux montants fins en aluminium, qui permet une ouverture réversible, d’un côté ou de l’autre », détaille-t-elle.
Chaises : Søstrene Grene
Chaises : Søstrene Grene
Les pans latéraux sont mobiles et la verrière centrale fixe. Elle a servi à adosser des étagères en verre côté cuisine, réalisées sur mesure par le métallier. « La contrainte des poteaux était très intéressante, car ils nous ont également permis d’engendrer une circulation tournante », observe l’architecte d’intérieur.
Travertin 40×60 - Costamagna
Travertin 40×60 - Costamagna
Après. « Nous avons abattu le mur en parement pierre pour créer les verrières, mais avons conservé toute la structure de la cuisine, les caissons et les plans de travail en Corian », explique-t-elle.
Si Julie a apprécié la structure et les volumes de cette cuisine, observez comment elle a corrigé plusieurs éléments pour redonner de la chaleur au lieu en cohérence avec les autres espaces. Le sofitte qui alourdissait le plafond au dessus de l’îlot a été gommé. De même que les spots architecturaux qui longeaient le mur de pierre. « Ca ne servait à rien ! », glisse-t-elle. Cependant, elle a mis l’accent sur le fait de « resurfacer les caissons et surtout changer le sol en carrelage moche qui tirait sur le jaune avec une belle pierre naturelle ».
Tabouret : Kave Home, Yanet
Tabouret : Kave Home, Yanet
Après. Dans les nouvelles surfaces de la cuisine, on retrouve différemment agencée la palette de matériaux qui fait le succès du séjour. Le bois se retrouve sur les colonnes, la pierre au sol et le métal noir souligne le tout en ajoutant du contraste.
Grâce à un travail sur les perspectives, la lumière et les matériaux naturels, ce rez-de-chaussée oppressant s’est transformé en un espace chaleureux, enveloppant et où il fait bon vivre. En dépit d’un travail de gros œuvre considérable, l’architecte d’intérieur est parvenue à contenir l’enveloppe travaux à 100 000 euros, auxquels se sont ajoutés 30 000 euros de décoration et d’ameublement. Une belle prouesse doublée de valeurs essentialistes et locales très louables qui ont valu à Julie Faudella les louanges des propriétaires.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Grâce à un travail sur les perspectives, la lumière et les matériaux naturels, ce rez-de-chaussée oppressant s’est transformé en un espace chaleureux, enveloppant et où il fait bon vivre. En dépit d’un travail de gros œuvre considérable, l’architecte d’intérieur est parvenue à contenir l’enveloppe travaux à 100 000 euros, auxquels se sont ajoutés 30 000 euros de décoration et d’ameublement. Une belle prouesse doublée de valeurs essentialistes et locales très louables qui ont valu à Julie Faudella les louanges des propriétaires.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Qui vit ici : C’est la maison d’un couple de trentenaires
Emplacement : à Biot dans les Alpes-Maritimes
Superficie de la maison : 200 m²
Superficie concernée par les travaux : 100 m²
Date des travaux : de mai 2023 à octobre 2023
Architecte d’intérieur : Julie Faudella de Archi Design
Budget total : 130 000 euros TTC dont 30 000 euros de mobilier et déco
Photos : Anthony Lanneretonne